Sur des photos de jardins aquatiques que mon correspondant Henri Pellequer m’a aimablement offertes pour vous, je voudrais essayer de reprendre à votre intention les explications données par notre curé concernant la parabole du roi « qui partit en voyage ». Vous la connaissez par cœur. Avant de partir, il confie ses biens à ses serviteurs : 10 talents à l’un, 5 à l’autre, 1 au dernier. Longtemps après, à son retour…..
… Ah ! mes amis ! C’est là que ça se corse ! Il demande des comptes à ses gestionnaires. Le premier a doublé la mise, il est récompensé. Le deuxième a doublé la mise, il est également récompensé. Mais le troisième, pris de peur devant cette grosse somme (un talent avait à peu près la valeur d’un lingot d’or actuellement) n’a pas su faire face à cette nouvelle responsabilité, et a enfoui le talent en terre. Alors, le roi dit : « qu’on lui sorte le talent, et qu’on le donne à celui qui en a dix. Quant à ce serviteur, jetez-le dans les ténèbres extérieures ! »
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais cette punition sans appel… elle passait très difficilement ! Après tout, il n’avait rien fait de mal, il avait eu peur, c’est tout ! Alors, j’étais contente d’avoir l’explication. Depuis, je suis vraiment inquiète, car cette explication montre clairement que cette parabole nous concerne tous, aujourd’hui, dans notre monde. Obligatoirement, nous sommes ou l’un ou l’autre de ces serviteurs. Alors, je prends mes explications par le début.
Le Christ a livré cette parabole alors qu’il montait à Jérusalem, sachant parfaitement ce qui l’y attendait. Sachant qu’il partirait « pour un long voyage. » Il s’en va. Sa présence parmi nous sera toute autre, mais il nous a confié sa fortune, toute sa fortune, cette Église dont nous devons prendre soin, pauvres serviteurs, siècle après siècle.
Il nous a remis à chacun des talents, des dons. (et le double sens de ce mot est déjà curieux…) Ces dons, nous devons les utiliser à faire progresser son Église, nous devons nous en servir du mieux que nous pouvons. Ils ne sont pas notre bien personnel, ils sont pour le service de nos frères.
Vous vous souvenez de votre Confiteor ? « j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission ». Le voilà, le péché par omission ! Rechercher sa tranquillité d’esprit, et ne pas se préoccuper de ses frères ! Vivre tourné sur soi. Ne pas faire fructifier le talent reçu, même s’il nous paraît minime, même s’il nous paraît fragile et insignifiant.
Alors là, j’ai compris. J’ai compris la punition donnée à celui qui n’avait rien fait. Car ne rien faire était une faute. Il n’y a pas de demi-mesure. C’est bien, ou c’est mal. Dans l’apocalypse, Jean dit cette phrase terrible : « je vomirai les tièdes, dit Dieu. » Les tièdes, ceux qui ne font rien, ou se contentent avec peu d’efforts…
M Oui… Mais moi, je me situe où ? qu’ai-je fait pour découvrir quels talents Dieu m’avait confiés ? Qu’ai-je fait pour les faire fructifier et ainsi participer à la marche de son peuple ? Que me dira-t-il lorsqu’il reviendra ?
Photos offertes par Henri Pellequer Musique : Lotus Bream Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix