Travailleurs et pauvres 10 octobre 2007
Un sujet délicat et sensible Nécessité d’être précis dans les définitions et les mesures pour pouvoir définir les politiques publiques et les évaluer Deux exemples tirés de la brochure/programme de ces rencontres
« Publié en juillet dernier, le taux de pauvreté a dépassé pour la première fois, en 2005, la barre des 12% de la population, en augmentation de 0,4% depuis 2004, soit personnes de plus considérées comme pauvres. » inexact La variation d’une année sur l’autre n’est pas significative Insee enquêtes revenus fiscaux
« Sous emploi, horaires atypiques, travail à temps partiel, CDD, multiplication des stages, les dégâts collatéraux du chômage concernent 3,6 millions de personnes dont le salaire est inférieur au salaire minimum légal. Le développement de cette paupérisation d’une frange des salariés interpelle plus que jamais car ni chômeurs, ni exclus, ni assistés, ces "working-poor" travaillent sans parvenir à gagner leur vie. » inexact Le salaire minimum légal est un salaire horaire et non un salaire annuel Ces 3,6 millions de salariés ne sont pas tous des travailleurs pauvres ; d’ailleurs la brochure parle de 1,6 millions de travailleurs pauvres et tous ne sont pas salariés…
TravailleurPauvre individu Ménage
Qu’est-ce qu’être travailleur ? les chômeurs sont-ils des travailleurs ? working poor : Être en emploi et pauvre (Insee 2000, Onpes 2006) actif au moins six mois et en emploi au moins un mois Europe (Eurostat) : situation au regard de l’activité la plus fréquente dans l’année
Pauvreté monétaire Seuils de pauvreté en % du niveau de vie médian : 681 euros mensuel 60 % :817 euros Revenu disponible du ménage par unité de consommation ou niveau de vie monétaire
Quelques chiffres Christine Lagarenne et Nadine Legendre Économie et statistiques n° 335 Seuil 50 %
Source : estimations pour 2004 du modèle Ines sur la base de l’enquête revenus fiscaux de 2001, « travaux de l’Onpes Attention ce tableau comporte les indépendants : notamment pour les emplois à temps complet toute l’année et pauvres
Non salariés L’imprécision dans la connaissance du revenu annuel Propriété du logement La proportion d’indépendants pauvres est beaucoup plus grande que celle des salariés en emploi toute l’année 14% contre 3 % pour l’estimation Legendre 2000, 25 % contre 6 % pour eurostat (enquête différente, seuil à 60 % et définition différente)
A la source des situations de salariés pauvres L’insuffisance du temps d’emploi Plus que du taux de rémunération
Smic et pauvreté En 2003: un ménage bénéficiant d’allocation logement, et dont le revenu d’activité était égal au smic à temps plein sur l’année échappait (parfois de peu) à la pauvreté au seuil de 50 % quelque soit la configuration du ménage ; au seuil de 60 % ce n’était plus le cas pour les couples avec ou sans enfants. Avec 1,5 smic de revenu tous les ménages (locataires) étaient au- dessus du seuil à 60 % L’évolution du smic et du seuil de pauvreté, depuis lors, a du « améliorer » la situation.
Instabilité de l’emploi et faiblesse du revenu salarial individuel Salariés âgés de 25 à 54 ans Salaires nets Source DADS année 2002 Atténuation partielle par les indemnités chômage D1 en moyenne : 13 semaines d’emploi et 22 heures hebdomadaires
Parmi ces salariés à bas revenus certains ne sont pas pauvres : optique individuelle et non optique ménage
Quelles actions locales ? Logement Distance entre lieux où l’on peut habiter et lieux où existent des emplois loi SRU, aides à la mobilité Concilier emploi et vie professionnelle : organisation des gardes d’enfants ( conditions d’accès, horaires, coût)