Association GERES & Association GEOS Pour une alternative écologique et moderne à la destruction par capture des ophidiens remarquables par les Aïssaoua au Maroc Quelques idées et propositions… Par Michel Aymerich Association GERES & Association GEOS
Ici, par ex., une couleuvre de Moïla, Scutophis moilensis : La destruction croissante des écosystèmes par l’extension des activités humaines – dont la circulation routière - menacent les espèces de serpents du Maroc. Ici, par ex., une couleuvre de Moïla, Scutophis moilensis : Photo Michel Aymerich
Plusieurs relictes tropicales (ou d’affinités subsahariennes), notamment, ont fortement régressé, voire ont disparu de régions entières du Maroc et voient leur présence dans ce pays fortement menacée. C’est le cas, par exemple, de la sous-espèce marocaine du Cobra d’Egypte, Naja haje legionis. Photo Michel Aymerich
C’est également le cas de cette autre remarquable relicte tropicale qu’est la Vipère heurtante, Bitis arietans. Ici en train de tuer un agame femelle. Photo Michel Aymerich
Photo Jacques Franchimont S’ajoutent à la destruction des écosystèmes au Maroc, la destruction directe, du fait des préjugés sévissant à l’égard des serpents et du droit arbitraire et « préécologique » de décider quelles espèces peuvent vivre et quelques espèces doivent mourir… A gauche, une couleuvre de Montpellier, Malpolon monspessulanus, décapitée. A droite, une vipère des pyramides (ou échide à ventre blanc), Echis leucogaster, la tête écrasée : Photo Jacques Franchimont Photo Michel Aymerich
Et, thème qui fait particulièrement l’objet de notre intervention, la destruction intense résultant des prélèvements effectués par les Aïssaoua. Ici, un cobra fraîchement capturé dans les environs de Bou-Jérif (Ouest de Guelmine) afin d’être vendu à Marrakech… Photo Michel Aymerich
L’activité de capture des serpents (notamment cobras, vipères heurtantes, couleuvres de Montpellier) par les Aïssaoua représente, en effet, un des facteurs principaux d’appauvrissement écologique durable des milieux, voire même menacent à terme ces espèces remarquables d’extinction au Maroc, entraînant toute une série de dommages écologiques collatéraux: disparition, par ex., des espèces de mammifères associés. Il en résulte des milieux stériles et morts, des terres désenchantées, parce que vidées de leurs habitants légitimes… Photo Michel Aymerich
Ici, une vipère heurtante venant d’être capturée Ici, une vipère heurtante venant d’être capturée. Elle a été, en fait, littéralement cueillie, tant est qu’elle reste immobile se fiant à ses dépens à ses capacités de mimétisme… Photo Michel Aymerich
Vipère heurtante et vipère de Mauritanie (Macrovipera mauritanica) capturées « attendant » d’être achetées par les montreurs de serpents et maintenues déshydratées dans une caisse sans eau et sans nourriture, parfois durant de longs mois, jusqu’à ce que mort s’ensuive… Les couleuvres de Montpellier et cobras subissent souvent le même sort. Photo Michel Aymerich
Au premier plan, une couleuvre de Montpellier moribonde. Les spécimens achetés sont tous voués à une mort programmée, tant est que les exhibitions de serpents sont totalement irrespectueuses de leur bien-être et de leur vie. Au premier plan, une couleuvre de Montpellier moribonde. Sur le tapis, un cobra stressé aux crochets arrachés qui mourra inéluctablement en quelques mois : Photo Michel Aymerich
Ces exhibitions barbares issues d’un autre âge contribuent à désinformer les spectateurs sur la réalité comportementale de ces espèces, empêchant ainsi une prise de conscience sur la nécessité de les protéger et par conséquent de les respecter. A gauche, vipère heurtante morte présentée comme gobant un œuf de poule! Photo Jean Delacre
A droite, encore une vipère heurtante morte présentée frauduleusement comme gobant un œuf de poule! Une autre vipère morte se trouvait à droite de la prise de vue, ce qui démontre à quel point les décès sont fréquents… Remarquez l’écureuil devant la vipère située à gauche qui apeuré s’est aplati sur le ventre! Photo Michel Aymerich
Détail de la photo précédente : Ecureuil apeuré et vipère moribonde aux crochets arrachés… Nulle écologie, nulle morale, nulle transmission d’un savoir, mais un spectacle douteux à tous égards indigne des temps actuels caractérisés par la sixième extinction des espèces et d’une ville de la qualité de Marrakech! Photo Michel Aymerich
Ces nouvelles activités consisteraient : Afin de lutter contre ce processus destructeur et ces spectacles hérités d’un autre âge*, nous proposons une série de mesures articulées entre elles susceptibles de les freiner puis de les stopper : Parmi ces mesures, nous proposons que les Aïssaoua (et assimilés) soient amenés à adopter des activités nouvelles, lesquelles pourraient, par ailleurs, offrir à ceux-ci des revenus supérieurs à ceux qu’ils perçoivent. Ces nouvelles activités consisteraient : À travailler dans le domaine de l’écotourisme en tant que guides naturalistes. A travailler en tant qu’intervenants dans les écoles et universités, afin de communiquer leur savoir indéniable** sur un certain nombre d’espèces de serpents du Maroc, notamment les cobras, les vipères heurtantes, les couleuvres de Montpellier. A travailler auprès de spectateurs à qui seraient montrées les espèces mentionnées*** et d’autres dans le cadre de reptilariums respectant les besoins vitaux de ces espèces et respectueux de leur bien-être. * Précisons que la Place Djemaa-El-Fna à Marrakech était celle où l’on coupait les têtes et qu’il y a donc des « traditions » qui méritent d’être envoyées dans les poubelles de l’histoire… ** Les Aïssaoua pourraient et devraient, selon nous, également recevoir un complément d’informations sous forme d’une formation appropriée, à l’issue de laquelle ils recevraient un certificat de capacité. *** Il va de soi que ces serpents n’auraient pas les crochets arrachés ni ne seraient mutilés d’aucune façon.
Travailler dans le domaine de l’écotourisme signifie : Les Aïssaoua pourraient, après avoir reçu une formation adéquate, être employés dans un cadre associatif ou coopératif. Ils accompagneraient de petits groupes de visiteurs naturalistes motivés afin de leur montrer diverses espèces animales. Tous seraient tenus par une charte strictement respectueuse des espèces et des écosystèmes. Un exemple d’une telle charte peut être consulté sur le site du GEOS… Ci-dessous une des régions encore habitées par les cobras, vipères heurtantes, couleuvres de Montpellier et autres... à l’ouest de Guelmin. Photo Michel Aymerich
Ici une vipère adulte à l’affût d’une proie… Les vipères heurtantes, Bitis arietans, relativement faciles d’approche, redeviendraient à l’issue d’un arrêt durable sinon définitif des captures suffisamment abondantes pour garantir une observation aisée dans leur milieu naturel. Ceci à la plus grande joie des visiteurs naturalistes. Ici une vipère adulte à l’affût d’une proie… Photo Michel Aymerich
Là, une vipère heurtante juvénile, richement colorée, dont on ne peut que espérer qu’elle parvienne à l’âge adulte afin de contribuer à la survie de son espèce et par conséquent à préserver la qualité de l’écosystème dont elle est un des représentants remarquables … Photo Michel Aymerich
Des cobras aux crochets intacts pourraient être montrés, le cas échéant, après capture préalable à condition de ne subir aucun stress majeur susceptible d’affecter leur santé. Ces serpents ne seraient en aucun cas vendus aux montreurs de serpents sévissant dans les villages, les villes et les hôtels. Ils seraient soit relâchés soit pour certains d’entre eux élevés dans des conditions adéquates, totalement respectueuses de leurs besoins vitaux, et montrés à des visiteurs… Ici démonstration pratique par M. Aymerich qu’un cobra aux crochets intacts peut être montré sans danger et sans nuire à la santé de l’animal. Photo A. Chaker
D’autres serpents pourraient être observés, telle cette couleuvre de Montpellier, Malpolon monspessulanus, fuyant dans un terrier… Photo Michel Aymerich
D’autres espèces aussi sont présentes : ici, un psammomys obèse, une des proies essentielles des vipères heurtantes, cobras et couleuvres de Montpellier qui alors les régulent et empêchent la constitution d’une surpopulation nuisible tant à l’environnement qu’à l’espèce elle-même… Photo Michel Aymerich
Là, des écureuils de Barbarie… Photo Michel Aymerich
Ici,une chouette chevêche… Photo Michel Aymerich
Et là un aigle de Bonelli…Toutes espèces présentes à l’ouest de Guelmin… Photo Michel Aymerich
Parallèlement à la série d’activités nouvelles, proposées aux Aïssaoua, nous proposons que soit mise en place une police de l’écologie. Toutes propositions associant créations d’emplois nouveaux à l’émergence d’une nouvelle conscience à la mesure d’un Maroc moderne répondant aux défis combinés d’une désertification menaçante et de notre époque dramatiquement marquée par la sixième grande extinction des espèces, le réchauffement climatique et la perte de sens. Photo Michel Aymerich
Nous souhaitons, pour conclure, rappeler que certaines des propositions faites ici ont été proposées en Inde, voire sont d’ors et déjà pratiquées dans ce pays qui aura ainsi ouvert la voie en s’inspirant peut-être de cette réflexion de Gandhi : « La grandeur d'une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés par la manière dont elle traite les animaux … »
Inde : Les charmeurs de serpents bientôt éducateurs ? Considérés comme des dieux pour savoir dompter les cobras, mais interdits par une loi de 1972, le million de charmeurs de serpent que compte l'Inde sont accusés de mauvais traitements par les défenseurs des animaux qui veulent les transformer en éducateurs spécialisés dans les reptiles. Chaque année, environ 400.000 serpents sont retirés de leur environnement naturel pour danser devant les flûtes de charmeurs sous l'œil des touristes ébahis. Mais leur ondulation au rythme de la musique, on la doit à un entraînement cruel dispensé à coups de mauvais traitements physiques. Amputés de leurs crochets venimeux, ils meurent une fois relâchés dans la nature après six mois et quelques de "prestations", accusent les organisations de défense de la faune. Une loi adoptée en 1972 a poussé la plupart des charmeurs hors des villes, par peur de se faire arrêter par la police, les renvoyant dans les villages où ils gagnent beaucoup moins, selon une étude publiée par le fonds privé Wildlife Trust of India. Ils y "jouissent d'un statut de quasi-dieu car ils sont capables de conquérir ces animaux mortels", explique Bahar Dutt, membre de l'organisation qui a parcouru l'Inde pour mener l'enquête. Conscient que des milliers d'Indiens dépendent de ce métier pour vivre, le trust ne cherche pas à leur retirer ce moyen de subsistance. "Leurs connaissances pourraient de plus être utilisées pour la conservation" des reptiles, explique Mme Dutt. Le fonds propose donc de transformer les charmeurs en "éducateurs aux pieds nus". Embauchés par les centres de conservation de reptiles, ils pourraient partager leurs connaissances sur les animaux, le venin et la médecine traditionnelle capable de guérir les morsures. Comme solution alternative, le Fonds suggère également de faire des charmeurs des membres d'ensembles musicaux, ressuscitant ainsi une vieille tradition indienne qui voulait que les charmeurs fassent partie des "Festivals d'Inde", spectacles typiques qui avaient coutume de tourner en Europe et en Amérique du Nord dans les années 80. Les projets du Fonds trouvent toute leur logique, estime le charmeur Krishan Nath, qui ne demanderait pas mieux que de partager ses connaissances. Le sexagénaire souligne de plus l'actuelle contradiction entre la police qui le traque dans la rue, car sa profession est illégale, et ces nombreuses personnes qui viennent le chercher en désespoir de cause pour guérir une morsure ou capturer un serpent. AFP/VNA ( 27/06/04 )
Pour toutes remarques et propositions à faire, vous pouvez nous contacter en écrivant à l’adresse électronique suivante : geres@geres-asso.org Pour toutes informations supplémentaires, vous pouvez consulter les sites suivants : www.geres-asso.org www.geos-nature.org