Rôle de l’Infirmiers en transfusion sanguine
Introduction / Historique Une transfusion sanguine est une opération consistant à injecter, par perfusion intraveineuse, du sang ou des dérivés sanguins. La transfusion sanguine est un acte médicale sous la responsabilité directe du médecin prescripteur. ( art 2, arrêté du 24 mai 98 relatif à la prévention...)
Hémovigilance Ensemble des procédures de surveillance organisées depuis la collecte du sang et de ses composants jusqu'au suivi des receveurs en vue de recueillir et d'évaluer les informations sur les effets inattendus ou indésirables résultant de l'utilisation thérapeutique des produits sanguins labiles et d'en prévenir l'apparition" .
Historique Le 15 juin 1667, Jean Baptiste Denis, un médecin français très réputé à l’époque, médecin personnel de Louis XIV, est le premier à injecter, de manière bien documentée, le sang d’un animal à un homme En 1900 : l’Autrichien, Karl Landsteiner découvre la notion de différents groupes sanguins 1900- 1910 : découverte de la « barrière immunologique » et de la transmission de maladie 1918 : 1ére Guerre mondiale de nombreux progrès ont é « vraies » transfusions ont lieu à grande échelle (transfusions en tenant compte des groupes sanguins Pendant cette période, coexistent la transfusion « historique », de bras à bras, et les débuts de la transfusion moderne, avec séparation de la phase de recueil du sang chez le donneur de la transfusion effective chez le patient.
Premières transfusions de sang humain En 1818, James Blundell publie dans la revue « The Lancet » les premières transfusions de sang humain.
L'histoire de la transfusion Les cellules souches Jean Dausset 1950 Le système HLA Le système Rh 1939 Landsteiner 1900 L’incompatibilité OTTENBERG1911 Le système ABO
Rappel Le groupage standard comporte la détermination des Ag ABO et Rh D (RH1) ; Par définition, le phénotype standard les Ag C, E, c, e et K (KEL1). En fonction des circonstances, le phénotypage étendu sous-entend la détermination des antigènes Duffy, Kidd, MNSs, P, voire Lutheran et autres. La prescription d’une compatibilité érythrocytaire transfusionnelle pour les phénotypes standards est obligatoire pour transfuser - les femmes avant la ménopause, - les candidats à une greffe, - les patients susceptibles d’être polytransfusés ( onco-hémato )
Don de sang Les transfusion dépendent du don du sang : A encourager Etre âgé de 18-65 ans, peser plus de 50 kg. Le don uniquement bénévole Un entretien. s’assurer de la bonne tolérance du don (400-500 mL Sont écartés du don : l’auto exclusion par l’information les personnes susceptibles de présenter un risque infectieux les personnes ayant reçu des produits biologiques d'origine humaine non sécurisés ou ayant bénéficié d'une transfusion préalable quelle que soit la date de la transfusion, greffe d’organe, hormone de croissance, chirurgie récente Ne pas avoir subi d’endoscopie dans les 6 derniers mois. endoscopie
Avant la transfusion Réception du produit : L'information transfusionnelle au patient est faite par le prescripteur oralement et par écrit. Il doit obtenir le libre consentement du patient Réception du produit : Contrôler la concordance entre le bon de commande et la fiche de livraison Contrôler l’état de la poche Contrôler la date de péremption du produit sur l'étiquette de la poche
Conservation, délai et durée d'administration des PSL Concentré globulaire : conservé entre +2 et +8 °C, le passer dans les 6h qui suivent la distribution dans le services, en dehors de l'urgence la durée de transfusion est de 45 min à 1 heure. Concentré plaquettaire : conservé entre +20 et +24 °C sur agitateur, il doit être passé dès sa réception, la durée de la transfusion est d' environ 10 ml/min soit 40 min pour 400 ml Plasma frais congelé : conservé gelé à -25°C, il est décongelé à 37°C en moins de 30 min à l'ETS et doit être passé dans les 6h Dès la réception des PSL, l'IDE doit vérifier le respect des modalités de transport, la concordance entre les PSL délivrés et la prescription et la qualité des PSL.
Le matériel L'infirmier(e) doit être rigoureux. Prendre le temps de préparer la transfusion pour se mettre dans de bonnes conditions de sécurité. Le matériel doit être préparé avant la pose de la transfusion produits à transfuser transfuseur matériel pour poser la transfusion dispositif de contrôle ultime ABO matériel de contrôle des constantes (tensiomètre, thermomètre) matériel d'hygiène (gants, solution de désinfection, poubelle ...) Avant la pose de la transfusion, les constantes du patient doivent être prises (pouls, tension artérielle, température ...) et notéest. La transfusion doit être branchée sur une voie unique.
Vérification ultime pré-transfusionnelle identité du patient concordance des informations (patient, poche, document) compatibilité ABO compléter la fiche transfusionnelle qui constitue un élément du
Contrôle ultime Le contrôle ultime pré-transfusionnel est obligatoire avant toute transfusion, c'est un acte médical délégué. Son exécution engage celui qui le réalise. Il doit être réalisé impérativement au lit du patient sans interruption de l'acte et juste avant la pose de chaque produit. Un seul et même Infirmier doit effectuer la procédure dans son intégralité, aucune étape ne doit s'effectuer en salle de soins ; Si un doute apparaît à l'agglutination, refaire le test, le faire contrôler par le médecin et le faire vérifier à l'ETS
Compatibilisation des CGR au laboratoire Elle consiste à sélectionner les CGR en fonction de l’absence de réaction avec le sérum du patient auquel ils sont destinés. C’est donc ne méthode personnalisée qui a pour objectif de démontrer, chez le receveur, l’absence d’anticorps dirigés contre les hématies qui vont lui être injectées Compatibilité ultime au lit du malade C’est la mesure obligatoire ultime, Elle consiste à comparer la réactivité des hématies du malade à celle des hématies à transfuser à l’aide d’un antisérum anti-A et d’un antisérum anti-B agglutinants. le donneur ne doit pas, dans le système ABO, avoir un antigène que ne possède pas le receveur
Recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) Elle doit être réglementairement réalisée dans les trois jours précédant chaque épisode transfusionnel ; cependant, en l’absence d’antécédent ou de facteur d’allo-immunisation, ce délai peut, si nécessaire, être allongé de quelques jours. La positivité de la RAI entraîne nécessairement la transfusion de concentrés de globules rouges (CGR) phénotypés et compatibilisés, = CGR ayant un phénotype compatible avec le ou les anticorps décelés et une réaction de compatibilité croisée négative entre les hématies du donneur et le sérum du receveur .
Pendant la transfusion Surveillance rapprochée du patient durant les 15 premières minutes puis toutes les 15 minutes. Présence obligatoire du soignant ayant débuté la transfusion durant les 15 premières minutes : Température Pouls Pression artérielle Respiration Etat de la peau (téguments) Douleurs Bien-être du patient Noter ces paramètres dans le dossier de soins.
Rôle infirmier après la transfusion Recontrôler les paramètres Vérifier les urines (quantité, couleur) Garder la poche dans un sac plastique fermé hermétiquement 12 à 24h au réfrigérateur suivant le protocole de votre service A la sortie du patient : lui remettre l'ordonnance du bilan post-transfusionnel à effectuer 4 mois après la transfusion
incident transfusionnel Ces incidents peuvent être : céphalées frissons hyperthermie de type allergique, bactérienne signes d'incompatibilité immunologique (accident hémolytique) inefficacité transfusionnelle hémolyse retardée maladies transmissibles hémosidérose surcharge volémique
GESTE D’ URGENCE arrêt de la transfusion conserver la voie veineuse en branchant un soluté et une nouvelle tubulure prendre PA, pouls, température appeler le prescripteur ou le médecin de garde conserver les poches au frigo avec la tubulure dans un contenant adapté ainsi que les cartes de contrôle mise en route de thérapeutique approprié remplir la fiche simplifiée d'incident du travail déclarer à l'hémovigilant dans les 8h (le plus vite possible)
Autres l'autotransfusion est une technique efficace et fiable (pas de risque immunologique, ni viral), Elle est utilisée depuis de nombreuses années mais a aussi ses limites HAD hôpital à domicile ???
Conclusion Environ 80 % des décès liés à une réaction transfusionnelle hémolytique aiguë sont dus à une incompatibilité ABO, laquelle survient à la suite d'une erreur NECESSITE la formation de tout médecin et infirmier devant manipuler des produits sanguins est essentielle. Un circuit d’hémovigilance visant à répertorier et analyser les causes, et proposer des solutions à tout effet secondaire de la transfusion