Défaillances de marché et asymétries d’information
Le dilemme du prisonnier Joueur 2 Coopère (nier) Ne coopère pas (avouer) Joueur 1 (b,b) (d,a) (a,d) (c,c) - Tucker (1950) : « Deux prisonniers sont interrogés séparément à propos d’un cambriolage : ils peuvent avouer et impliquer l’autre, ou nier. Si les deux nient, ils sont condamnés à une peine légère pour délit connexe (port d’arme prohibé...). Si les deux avouent, ils sont condamnés à 10 ans de prison. Si l’un nie tandis que l’autre avoue et l’accuse, alors celui qui avoue est relâché (il servira d’indic à la police), et l’autre écope de la peine la plus lourde, 20 ans de prison. » - On qualifie de « dilemme des prisonniers » un jeu où l’équilibre de Nash est un équilibre en stratégies dominantes, inférieur au sens de Pareto à l’issue où chaque joueur joue sa stratégie dominée. Avec : a > b > c > d
Les trois défaillances du marché Le monopole naturel Les biens publics Les externalités
Biens publics purs et impurs Biens rivaux Biens non rivaux Biens excludables Biens privés Biens de club Biens non excludables Biens communs Biens publics (purs)
Non rivalité et rationnement sous-optimal du consommateur : l’exemple du pont conséquence de la non-rivalité : le coût marginal est nul ; le seul coût supporté par l’offreur est un coût fixe. hypothèse : coût total = coût fixe = p x q° Si le prix est p alors : 1) le surplus (profit) de l’offreur est nul (coût total = recette totale, 2) le surplus du consommateur est représenté par l’aire BpA Si le prix est nul (gratuité) : 1) la perte de l’offreur est représentée par l’aire pOq°A, 2) le surplus du consommateur est représenté par l’aire BOq*
Le dilemme du prisonnier et le financement des biens publics Citoyen 2 Contribution Non contribution Citoyen 1 (1 , 1) (-1 , 3) (3 , -1) (0 , 0)
Le jeu expérimental de bien public : les homo sapiens contribuent au financement contribution initiale = environ 50% de la dotation. déclin de la contribution avec la répétition du jeu (convergence vers l’équilibre de Nash au bout de 10 à 15 périodes). la communication ou la possibilité de sanctions à l’égard des free riders renforcent les comportements coopératifs. Evolution des contributions au bien public par groupe au cours du temps. La courbe en gras représente la moyenne des contributions des groupes. Source : Villeval M.C. (2010), « Quand le marché ne suffit plus : biens publics et coopération conditionnelle », Idées, n°161, septembre 2010.
Le dilemme du prisonnier et la tragédie des communs Pêcheur 2 Pêche raisonnée Pêche intensive Pêcheur 1 (2 , 2) (0 , 3) (3 , 0) (1 , 1) Remarque : la surconsommation des biens communs n’est pas une fatalité. Dans le cadre d’études de terrain, Ostrom donne plusieurs exemples de gestion locale de ressources naturelles (forêts communales au Japon et en Suisse, communautés d’irrigation en Espagne ou aux Philippines, gestion de sites de pêche en Turquie…) échappant à la « tragédie des communs » grâce à la capacité des individus à mettre eux-mêmes en place des règles efficaces évitant la surconsommation.
O’= Cmsocial O = Cmprivé pS pCPP p’ D YS YCPP Externalités négatives : équilibre décentralisé, optimum social et effet d’une taxe pigouvienne (Pigou (1920)) O’= Cmsocial Taxe unitaire sur la production Perte de surplus du consommateur D pCPP YCPP ECPP O = Cmprivé Gain net de surplus collectif F pS YS E’ Coût social de la Yème unité produite p’ F’ Gain social Perte de surplus du producteur Gain de l’Etat
Autres solutions : négociation et marché des permis d’émission Le théorème de Coase (1960), The Problem of Social Cost « En l’absence de coûts de transaction et pour des droits de propriété clairement spécifiés, le libre jeu de la négociation conduit à une allocation optimale des ressources ». 2) Le marché des droits d’émission (Dahl (1968)) cap and trade.
Les asymétries d’information La sélection adverse L’aléa moral
Sélection adverse et sous-optimalité Akerlof (1970), « The Market for ‘Lemons’: Quality uncertainty and the Market Mechanism », The Quarterly Journal of Economics. Incertitude sur les caractéristiques du produit. Conséquences : cas discontinu : le marché ne sélectionne que les produits de mauvaise qualité, cas continu : disparition totale du marché. Applications : marchés des biens, du travail, de l’assurance, financiers, du crédit…
Aléa moral et sous-optimalité Arrow K. (1963). "Uncertainty and the Welfare Economics of Medical Care“, American Economic Review. Incertitude sur le comportement d’un des co-contractants. Conséquences : contrat sous-optimal. Applications : relations intra-firmes (actionnaire-manager), inter-firmes (donneuse d’ordres et sous-traitants), contrats d’assurance (automobile, santé…), réglementations (politique de la concurrence, réglementation prudentielle…)