Le travail - Le monde du travail - Mutations du travail

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Transcription de la présentation:

Le travail - Le monde du travail - Mutations du travail Cours de 1ère année IFSI Bichat-René Auffray

Sommaire Introduction : Qu’est-ce que le travail ? Sociologie de l’emploi/sociologie du travail 1. La sociologie de l’emploi La population active Les mutations de l’emploi Le chômage La précarité 2. Sociologie du travail La division du travail L’évolution du travail et de son organisation

Introduction : Qu’est-ce que le travail ? Une activité au fondement de l’ordre social et qui détermine la place des individus dans la société à partir de leur contribution objective à la production. C’est le principal moyen de subsistance Il occupe une part essentielle de la vie des individus (temps dédié).

Introduction : Qu’est-ce que le travail ? A-t-il toujours existé sous cette forme ? Les être humains se sont toujours confrontés à la nature pour survivre. Ces activités pour survivre n’ont pas toujours été regroupées sous une activité unique. La distinction entre les activités de travail et les autres activités n’a pas toujours existé. (pêche, artisanat…) Le temps consacré aux activités de reproduction des conditions matérielles de la vie était moins long. L’idée de besoins illimités était inexistante. L’activité n’était jamais exercée à titre individuel mais dans un cadre communautaire.

L’invention du travail Elle s’opère dans les sociétés modernes avec le capitalisme au cours du 18e et 19e siècle : le travail devient une activité source de revenus, synonyme d’une activité productive. Elle s’effectue dans une logique d’accumulation et d’une production supérieure à celle nécessaire à la satisfaction des besoins. (pour l’échange, réaliser un profit).

L’invention du travail Au 18e siècle, le travail est un facteur de production, « ce qui produit de la richesse ». Une activité de travail qui n’est pas valorisée (synonyme de peine, d’effort) Au 19e avec la valorisation du progrès (industrialisation), il est considéré comme l’essence de l’être humain, « une liberté créatrice », qui permet de transformer le monde, de le rendre habitable. Il devient synonyme d’œuvre, ce qui permet de s’exprimer et de réaliser une œuvre commune. Un système de distribution de revenus et de droits de protection avec le développement du salariat.

Introduction : Qu’est-ce que le travail ? Une activité avec 6 fonctions essentielles : Il est une source de revenu Il impose une structure temporelle de la vie (temps de travail, horaire) Il crée des contacts sociaux en dehors de la famille – intégration, insertion sociale- Il donne des buts dépassant ses propres visées (professionnels, institutionnels) Il définit l’identité sociale Il force à l’action Marie Jahoda 1984.

Introduction : Qu’est-ce que le travail ? Lorsque le travail manque, les liens se distendent, les hommes et les femmes se retrouvent désoeuvrés ; Perte de l’estime de soi, d’une capacité à faire des projets, à se projeter dans l’avenir, perte de relations sociales, baisse de la participation à des activités (politiques, associatives, fêtes….), diminution des moyens financiers…

Introduction : Qu’est-ce que le travail ? Une activité humaine, coordonnée, rémunérée, consistant à mettre en forme une capacité ou un donné pour l’usage d’autrui, de manière indépendante ou sous la direction d’un autre en échange d’une contrepartie monétaire. (D. Méda)

Qu’est-ce que le travail ? Il existe des différences concernant le vécu et la perception du travail selon les métiers et les PCS (prof et cat. Sociop.) Une obligation subie (ouvriers, employés du privés) Un moyen de se réaliser (prof qualifiées) Au cours du XXe siècle, les attentes relatives au travail se sont amplifiées : un moyen de se réaliser, de développer ses capacités.

Pour appréhender le monde du travail 2 champs de la sociologie : La sociologie de l’emploi La sociologie du travail

La sociologie de l’emploi Son objet : Les rapports sociaux de l’emploi Les mouvements de recomposition de la population active. La répartition de l’emploi La production du chômage L’emploi : l’ensemble des modalités d’accès et de retrait du marché du travail et la traduction de l’activité laborieuse en termes de statuts sociaux

La sociologie du travail « L’étude, sous leurs divers aspects, de toutes les collectivités humaines qui se constituent à l’occasion du travail » Georges Friedmann (1962, Traité de sociologie du travail) => s’intéresse au travail, au contenu du travail, division du travail et aux conditions de travail, techniques et transformations du travail.

1. La sociologie de l’emploi 1. La population active 1.1 Qu’est-ce qu’un actif ? 1.2 Différencier les actifs et les inactifs 1.3 Une classification des actifs 1.4 La grille des PCS 1.5 L’évolution de la population active 1.6 La physionomie de la population active 1.7 Qu’est-ce qui fait varier la population active ?

1.1 Qu’est-ce qu’un actif ? salariées sans emploi Définition du Bureau International du Travail (selon l’INSEE) Population active : personnes âgées de 15 ans ou plus… au travail : actifs occupés au chômage : chômeurs salariées ou à leur compte aidant un membre de leur famille dans son travail pourvues d’un emploi mais temporairement absentes (maladie, congés payés, conflit du travail, formation…) sans emploi et disponibles pour travailler recherchant activement un emploi ou en ayant trouvé un qui commence ultérieurement 1.1 Qu’est-ce qu’un actif ?

1.2 Définir les actifs et les inactifs La population active regroupe pour l’INSEE l’ensemble de la population de 15 ans et plus exerçant une activité professionnelle rémunérée (actif occupé) ou cherchant à en exercer une (chômeur). Ainsi les inactifs sont ceux qui n’occupent pas d’emploi et ne cherchent pas à en exercer un (étudiants, retraités, femmes au foyer etc…).

1.3 Une classification des actifs PCS : Professions et Catégories Socioprofessionnelles : une classification des individus et d’abord des actifs selon leurs professions Méthode de la classification : classer l’ensemble de la population en un nombre restreint de catégories présentant chacune une certaine homogénéité sociale.

1.4 La grille des PCS 1. Agriculteurs exploitants Arthur : bac pro conduite et gestion de l’exploitation agricole, est propriétaire d’une exploitation 2. Artisans, commerçants, chefs d’entr. Fred : diplômé d’une école de commerce, est chef d’entreprise d’une PME (produit des brioches) 3. Cadres prof. intellect. sup. Leila : bac+ 7, est médecin dans une commune rurale 4. Professions intermédiaires Claire : bac+3, diplômée d’État au métier d’infirmier, travaille au service pédiatrie d’un CHU 5. Employés Annabelle : bac pro secrétariat, est secrétaire (notaire) 6. Ouvriers Olivier : BEPC, est ouvrier à la chaîne dans une usine 7. Retraités Jeannette : est retraitée de l’Éducation nationale 8. Autres pers. ss activ. profes. Alex : est à la recherche d’un emploi depuis qu’il a quitté l’école de journalisme où il a obtenu son diplôme 1.4 La grille des PCS

1. 5 Comment évolue la population active 1.5 Comment évolue la population active ? Scénario tendanciel (en moyenne annuelle, en %) Données INSEE, projections de population active 2006-2050 Observé Projeté 2005 2010 2015 2030 2050 Part des 15 – 24 ans 9,5 9,4 9,0 9,3 Part des 25 – 54 ans 79,1 77,7 77,1 75,7 75,9 Part des 55 ans ou plus 11,3 12,9 13,9 14,8 Rapport actifs/inactifs de 60 ans ou plus 2,2 2,1 1,9 1,5 1,4

1.6 La physionomie de la population active Historique : Alors que la population active avait fortement augmenté depuis les années 1960, son rythme de croissance ralentit depuis les années 2000. Elle change de physionomie.

1.6 La physionomie de la population active Depuis les années 1960, elle connaît une féminisation (hausse de la part des femmes) Depuis les années 1990 on assiste à une baisse progressive de la part des 15-55 ans au profit de celle des plus de 55 ans. La proportions d’inactifs par rapports aux actifs va augmenter dans les prochaines décennies. Il faut craindre un déséquilibre financier du système de retraite par répartition.

1.7 Qu’est-ce qui fait varier la population active ? Deux facteurs expliquent la variation de la population active : La démographie (baisse de la fécondité, hausse de l’espérance de vie, arrivée à l’âge de la retraite des générations baby-boom de la seconde guerre mondiale). La population active pourrait s’accroître grâce au solde migratoire. Les comportements d’activité (durée des études, âge de cessation d’activité, activité au foyer pour les femmes) agissent sur l’évolution du taux d’activité par sexe et par âge et donc sur le nombre d’actifs. Une baisse du chômage pourrait inciter les jeunes femmes ou ceux de 55 ans et plus à se maintenir sur le marché du travail.

2. Les mutations de l’emploi 2.1 Le nombre d’emplois augmente-t-il ? 2.2 Quelles sont les transformations de l’emploi 2.3 Les formes particulières d’emploi 2.4 Statut social et statut de l’emploi 2.5 Les conséquences de la dégradation de l’emploi 2.6 Focus sur l’emploi d’infirmier(e)s

2. 1 Le nombre d’emplois augmente-t-il 2.1 Le nombre d’emplois augmente-t-il ? L’évolution de l’emploi en France Source : données INSEE, Enquêtes emploi En milliers 1990 1995 2000 2006 Emploi salarié 19 512,9 19 939,7 22 063 22 231 Emploi non salarié 2 859,2 2 334,2 2 164,1 2 805 Emploi total 22 372,1 22 273,9 24 227,1 25 036

2.2 Quelles sont les transformations de l’emploi ? Les emplois se transforment sous l’effet du progrès technique, des évolutions démographiques, des changements de modes de vie, de l’essor des grandes entreprises ou administrations. La structure socioprofessionnelle évolue : Essor des métiers d’encadrements et de services Féminisation de l’emploi Élévation du niveau de qualification

2.3 Les formes particulières d’emploi Après la seconde Guerre mondiale, s’établit une norme d’emploi appelée aussi emploi typique : le contrat à durée indéterminée à temps plein (CDI). Depuis les années 1980 apparaît et se développent des emplois atypiques qui dérogent à cette norme : par une durée de contrat limitée dans le temps (emplois précaires) et/ou par un temps de travail réduit (emplois à temps partiel ou travail à mi-temps, tiers temps) Le temps partiel est plus fréquent chez les femmes surtout celles en CDD. C’est un sous-emploi une fois sur quatre. Parfois demandé par le salarié, il peut être imposé par l’employeur.

2.4 Statut social et statut de l’emploi Statut social : place occupée par une personne ou un groupe de personnes dans la société. Elle est caractérisée par un certain nombre de facteurs : profession, revenu, pouvoir, prestige, etc. Statut de l’emploi : situation juridique d’un individu au regard de l’emploi. Ce critère permet de distinguer, parmi les actifs occupés, les indépendants et les salariés, et parmi ces derniers, divers statuts selon le type de contrat de travail.

2.5 Les conséquences de la dégradation de l’emploi ? Depuis 20 ans, le recrutement précaire devient prépondérant, il peut : être un tremplin vers l’emploi stable, ou au contraire, enfermer dans le chômage et la précarité On assiste à une dualisation de l’emploi : emplois (relativement) stables, ou emplois précaires qui ne permettent pas la transition vers un emploi stable C’est le statut de l’emploi qui conditionne le statut social, un emploi stable s’accompagne d’avantages sociaux, tandis qu’un emploi précaire met l’individu à l’écart de ces avantages.

2.6 Focus sur l’emploi d’infirmier(e)s Métiers % de postes * Maçon qualifié 69,2 % Infirmier, sage-femme 66,0 % Agent de sécurité et de gardiennage 59,1 % Représentant, VRP 58,3 % Employé de maison, assistant maternel 57,7 % Aide-soignant 57,6 % Cuisinier 57,2 % Professions paramédicales 54,7 % Ingénieur et cadre de l’informatique 53,7 % Coursier, livreur 48,9 % 2.6 Focus sur l’emploi d’infirmier(e)s *Proportion des postes disponibles pour lesquels le recrutement s’avère difficile. Source : L’état de la France 2010 Revue Capital, déc. 2009

3. Le chômage 3.1 Comment mesurer le chômage ? 3.2 Peut-on définir le chômage ? 3.3 La sociologie du chômage 3.4 Quelles sont les inégalités face au chômage ? 3.5 Comment vit-on le chômage ? 3.6 Le RSA comme revenus de remplacement pour les chômeurs : parole de sociologue 3.7 Combien touchent les chômeurs indemnisés ?

3. 1 Comment mesurer le chômage 3.1 Comment mesurer le chômage ? Les deux principales mesures du chômage Chômage au sens du BIT Demande d’emploi en fin de mois (DEFM) Source INSEE Pôle emploi Mesure Enquêtes emploi auprès de 75000 personnes Fichiers administratifs Définition Être sans emploi (aucune activité rémunérée) Être disponible pour travailler Avoir entrepris des démarches d’emploi Être sans emploi (sauf activité – de 78 heures/mois) être inscrit au pôle emploi comme demandeur d’un emploi à temps plein CDI Période Trimestrielle Mensuelle

3.2 Peut-on définir le chômage ? Pour être considéré comme chômeur, il faut : être sans emploi, en rechercher un et être disponible pour l’occuper. En France deux définitions différentes sont utilisées : le BIT et le DEFM Mais au-delà des chiffres officiels du chômage se développe le « halo du chômage » qui se compose des chômeurs découragés, des fin de droit, des chômeurs en formation, des travailleurs au noir, des actifs en sous emploi etc. Tous ceux qui sont à la frontière du chômage et de l’inactivité ou de l’emploi. D. Demazière, sociologie des chômeurs, 2006.

3.3 La sociologie du chômage Le chômage demeure une « situation atypique ». 1931 : P. La Lazarsfeld, M. Jahoda et H. Zeisel 1966 : R. Ledrut Aujourd’hui toutes les CSP sont concernées. Les enquêtes sur le chômage (qui atteint 10%) sont nombreuses, en voici certaines 1994 : C. Topalov 1989 : D. Schnapper 1992 : D. Demazière

3.4 Quelles sont les inégalités face au chômage ? Le chômage de masse touche inégalement les actifs. Il est plus élevé chez : les jeunes, les femmes, les sans diplôme, les ouvriers, Les employé(e)s, les étrangers, les français issus de l’immigration, les habitants des zones urbaines sensibles (ZUS). Les employeurs pénalisent les actifs qui manquent d’expérience et/ou de qualification. Ils pratiquent aussi la discrimination : enquêtes par « testing », (observatoire des discriminations).

3.5 Comment vit-on le chômage ? Le chômage est un facteur déterminant de pauvreté. L’indemnisation du chômage limite la perte du revenu mais : Les indemnités sont d’un montant et d’une durée limités Tous les chômeurs n’y ont pas droit L’emploi est le principal facteur d’intégration sociale (on a un statut, une place reconnue dans la société, on se sent utile etc.). Le chômage a de multiples effets psychologiques et sociaux (on est dévalorisé, on subit le vide temporel, les liens sociaux se fragilisent et réduisent notre réseau de relations sociales etc.) 3.5 Comment vit-on le chômage ?

3.6 Le RSA : le revenu de remplacement pour les chômeurs Serge Paugam (parole de sociologue) 1988: le RMI offrait un accompagnement social et des droits supplémentaires aux individus. 2008: le RSA les pauvres restent pauvres, ils ne sont pas encouragés à sortir de l’assistance. Les pauvres représentent une main-d’œuvre disponible pour les secteurs les plus précaires et difficiles du marché du travail. Émergence du statut de « travailleur précaire assisté» et acceptation d’un « sous-salariat ». Revue Sciences Humaines, n°202, mars, 2009.

3.7 Combien touchent les chômeurs indemnisés ?

4.1 Il y a « pauvreté » et « pauvreté » Serge Paugam 1988: la pauvreté est une situation marginale, la société a une dette envers ses pauvres, la compassion est le mot d’ordre, il faut les aider à s’en sortir. 2008: baisse du taux de chômage et flexibilité interne (polyvalence) et externe (temps partiel, saisonniers …) s’accroissent. Une concurrence entre « salariés pauvres » et chômeurs pauvres de longue durée s’instaure. On est RMIste parce qu’on est fainéant. La culpabilité remplace la compassion. Revue Sciences Humaines, n°202, mars, 2009

4.2 Les approches de la pauvreté La pauvreté monétaire (le seuil de la pauvreté est fixé à la moitié du revenu médian par ménage) La pauvreté d’existence (impossibilité de satisfaire des besoins) La pauvreté administrative (RSA, ASS, AER, AI, AAH, Allocation vieillesse, ASI) La pauvreté laborieuse (revenus de travail insuffisant pour vivre dignement, « travailleurs pauvres ») La pauvreté extrême (les exclus)

4.3 Localiser pour évaluer la précarité On ne peut pas évaluer la précarité. Pourquoi ne peut-on pas évaluer la précarité ? Les précaires apparaissent là où on ne les attend pas Pourquoi ne peut-on pas localiser les précaires ? La classe populaire est déstructurée, la confusion s’instaure. Les strates remplacent les classes car plus la mobilité sociale est possible plus on perd le sentiment d’appartenance à sa classe sociale. Louis Chauvel, louischauvel.free.fr

4.4 Qui sont les précaires ? Selon Stéphane Beaud « La France des invisibles », in les débats de l’Obs, Le nouvel observateur, n°2190, 2006 Les précaires, qu’il appelle les « invisibles », se décomposent en plusieurs groupes (ex : les « pressurés », les « déclassés », les « précarisés », les « surendettés »…) Les invisibles sont des gens qui, dans leur coin et le silence vivent diverses situations de souffrances sociales (vacataires, missions…).

4.5 La précarisation sociale Par « précarisation sociale », on entend un processus d’institutionnalisation de l’instabilité caractérisé par la croissance de différentes formes de précarités et d’exclusion. Elle repose sur : La précarisation de l’emploi (le chômage, le travail temporaire etc…) La précarisation du travail qui consiste en une remise en cause de la qualification et de la reconnaissance dans le travail, au sein même des entreprises stables (flexibilité, polyvalence).

La sociologie du travail « L’étude, sous leurs divers aspects, de toutes les collectivités humaines qui se constituent à l’occasion du travail » Georges Friedmann (1962, Traité de sociologie du travail) => s’intéresse au travail, au contenu du travail, division du travail et aux conditions de travail, techniques et transformations du travail.

1. La division du travail 1 Définir la division du travail 2 La division du travail (technique) 3 La division sociale du travail 4 La division internationale du travail 5 La division du travail social 6 La division sexuelle du travail

1 Définir la division du travail C’est la répartition du travail entre des individus ou des groupes spécialisés dans des activités complémentaires. C’est aussi une forme d’organisation de la production humaine s’appuyant sur la décomposition du travail en tâches parcellaires entre individus ou groupes d’individus (but : augmenter la puissance productive).

2. La division du travail (technique) La division du travail à l’intérieur des organisations Elle caractérise la répartition des tâches dans une entreprise et recouvre : Une division hiérarchique ou verticale du travail : la structure verticale d’une fonction (activité de soin : DSSI, CI sup, CI, IDE, AS, ASH) Une division fonctionnelle ou horizontale du travail : activité de soin/travail médical…

La division sexuelle du travail La division sociale du travail entre les sexes. Deux principes organisateurs : Le principe de séparation (il y a des travaux d’hommes et des travaux de femmes) Le principe hiérarchique (un travail d’homme « vaut » plus qu’un travail de femme Ils s’accentuent par l’accroissement : Des « nomadismes sexués » (précarisation et flexibilités de l’emploi) De la dualisation de l’emploi féminin (femmes cadres contre femmes chômeuses ou précaires).

Les caractéristiques de l’actuelle organisation du travail La juridicisation des fonctions (évolution institutionnelle et professionnelle) Une intensification du travail liée aux exigences d’activité (accréditation) Développement des outils de contrôle et d’évaluation de l’activité (diagramme de soins… Développement d’une standardisation des procédés de travail : protocoles et procédures. L’informatisation du système d’information. Une flexibilité de fonctionnement : personnel, horaires, postes.

La division du travail social Émile Durkheim De la « division du travail social », 1893 (à la recherche de l’harmonie sociale) Sociétés traditionnelles = communautés, villages (solidarité mécanique : peu de spécialisation, normes et cultures du groupe communes. Sociétés modernes = urbanisation et industrialisation (solidarité organique : salariat, nombreux métiers, individualisme, loi, mais aussi spécialisation donc interdépendances entre individus et groupes sociaux).

6.4 La division internationale du travail C’est la division du travail entre les pays indépendants (DIT). Loi dite de l’avantage absolu Tout pays a intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles il dispose d’un avantage absolu, c’est-à-dire dont les coûts de production sont inférieurs à ceux de tous les autres pays. Adam SMITH Loi dite des avantages comparatifs, relatifs ou comparés Chaque pays se spécialise dans les produits pour lesquels il dispose d’un avantage relatif, c’est-à-dire là où l’avantage est le plus grand, ou bien là où le désavantage est le moindre ; de plus dans ce cas, tous les participants au commerce mondial y gagnent. David RICARDO