Jeudi 05 novembre 2015 CAMPUS ARTEM- Amphi 200 « Faites la Fête » journée de formation de Prévention Promotion Université Lorraine Nancy Jeudi 05 novembre 2015 CAMPUS ARTEM- Amphi 200 Dis-moi comment tu consommes je te dirais qui tu es …

-un tiers d’épidémiologie descriptive Plan -un tiers d’épidémiologie descriptive -un tiers de sciences humaines interrogative -un tiers de typologie « explicative » - un tiers d’improvisation « MARIUS : Dans un verre, il n'y a que trois tiers. CÉSAR : Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers ! MARIUS : Eh non, ça ne dépend pas. Même dans un arrosoir, on ne peut mettre que trois tiers. CÉSAR (triomphant) : Alors, explique-moi comment j'en ai mis quatre dans ce verre ! MARIUS : Ça, c'est de l'Arithmétique. » Marcel Pagnol-La trilogie marseillaise-1929/1937

Points de repères sur la consommation

En forme d’introduction : qu’est-ce que la consommation de produits ?... Les 3 substances psychoactives qui restent les plus consommées : tabac, alcool, cannabis…. Inégalités de consommation en fonction des âges, des régions, des groupes sociaux … En Lorraine, les enquêtes en population générale montrent 2 visages : - consommation moindre d’alcool et cannabis chez les moins de 18 ans - constat inverse dès qu’on observe les mêmes comportements chez les 25-39 ans .

… et quelques rappels des définitions des indicateurs Expérimentation Au moins un usage au cours de la vie Usage actuel / au cours de l’année Au moins une consommation au cours de l’année Tabac : Déclarer fumer de temps en temps Usage récent Au moins une consommation au cours des 30 derniers jours Usage hebdomadaire Au moins une consommation par semaine durant les douze derniers mois Usage quotidien Au moins une consommation par jour Alcoolisation Ponctuelle Importante 6 verres ou plus en une même occasion Au moins une fois par mois (mensuel) Au moins une fois par semaine (hebdomadaire) Ivresse(s) dans l’année Déclarer avoir été ivre au moins une fois durant les 12 derniers mois Ivresses répétées Déclarer avoir été ivre au moins trois fois durant les 12 derniers mois Usage à risque chronique ou de dépendance Consommation de plus de 21 verres par semaine pour les hommes Consommation de plus de 14 verres par semaine pour les femmes Consommation d’au moins 6 verres en une occasion au moins une fois par semaine Source : Baromètre santé (INPES)

Situation nationale

Expérimentation de substances psychoactives Entre 18 et 64 ans en France métropolitaine en 2010 Hommes Femmes Ensemble Alcool 96,5% 93,3% 94,9% Tabac 82,7% 74,2% 78,3% Cannabis 40,5% 25,4% 32,8% Poppers 7,2% 3,4% 5,3% Cocaïne 5,5% 2,2% 3,8% Champignons hallucinogènes 4,9% 1,6% 3,2% Ecstasy / MDMA 4,0% 1,4% 2,7% Colles et solvants 1,1% 1,9% LSD 0,9% 1,8% Amphétamines 1,3% 1,7% Héroïne 0,6% 1,2% Source : Baromètre santé 2010

Points de repères sur les consommations: Tabac

Usage actuel (occasionnel ou régulier) de tabac parmi les 18-75 ans Évolutions depuis 1974

Points de repères sur les consommations: Alcool

Evolution de l'usage quotidien d’alcool au cours des 7 derniers jours parmi les 18-75 ans

Points de repères sur les consommations: Cannabis

Usage régulier de cannabis parmi les 17 ans Évolution depuis 2000 parmi les 18-75 ans ( Escapad 2014)

Consommations et Risques ?

Jeunesses et Risques 1 Prendre des risques, c’est : se séparer de ce que l’on connaît, interpeller ses propres ressources physiques, se confronter à l’ inconnu Le risque est inhérent à la condition humaine La prise de risques est inhérente au passage au stade adulte Pour autant la mise en danger et la souffrance psychologique ne concernent qu’environ 15% des jeunes – « 85% des jeunes vont plutôt bien ! »

Jeunesses et Risques 2 La phase des conduites à risque est majoritairement provisoire Elle intervient principalement dans un besoin d’expérimentation : se connaitre soi et ses limites et dans une dimension sociale de reconnaissance par ses pairs Arrêt lors d’un événement stabilisateur (rencontre amoureuse, construction d’un cadre de vie, premier emploi, etc.)

La consommation des jeunes Nous pouvons évoquer 4 dimensions de cette consommation: La dimension du plaisir :l’ivresse, l’excitation, la détente, l’euphorie, la désinhibition La dimension sociale: l’appartenance et/ou l’intégration au groupe, la dimension festive, la facilitation des contacts sociaux… La dimension de l’identité: la fonction de rite de passage, l’indépendance par rapport aux parents, les conduites à risques, les sensations fortes, la transgression de l’interdit… La dimension de l’automédication: la gestion du stress, des problèmes émotionnels, des pensées dépressives, l’exposition à des situations de vie difficiles … Ces 4 dimensions ne sont pas exclusives

Le contexte culturel «  Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. A notre époque, les enfants sont des tyrans » …

Rufo M, Choquet M (2007) regards croisés sur l’adolescence, son évolution , sa diversité La plupart d’entre eux ont été désirés, ils ont grandi dans un pays riche et démocratique, connu leurs grands-parents et parfois arrière-grands-parents! Largement protégés par leurs parents, faisant des études plus longues et entrant dans la vie active plus tard, ils maîtrisent les nouvelles technologies, se fournissent en cannabis et développent plus tôt une forme d’indépendance en dehors des adultes. Pour cela ils sont aussi plus vulnérables à certaines formes d’agression extérieure »

Patrick Peretti-Watel – la société du risque (1) Les conduites à risques des jeunes : défi, myopie ou déni? La construction de l’adolescence comme «  âge à risque » et les conduites à risque : le succès d’une nouvelle catégorie d’analyse …. Une catégorie fourre-tout fondée sur une interprétation psychologique Une catégorie nouvelle pour d’anciennes inquiétudes L’adolescence : l’âge de tous les risques ? Au cours des années 90 , parmi les 15-24 ans le taux de mortalité routière a baissé et le taux de suicide a stagné. Le mythe d’une jeunesse en perdition qu’il faut sauver d’elle-même se réactualise régulièrement

La société du risque (2) Déni du risque : le cas de l’usage de cannabis: Différenciation marquée ave l’héroïne: neutralise le discours conventionnel sur les substances illicites. Consommateur de cannabis refusent l’étiquette de drogués et les risques sanitaires et sociaux qui y sont associés Le cannabis ne provoquerait pas , pour les jeunes , de dépendance Usage récréatif et collectif Croyance dans la maîtrise de la consommation ( je garde le contrôle) La question n’est pas de savoir si ils ont raisons ou tort, mais de constater qu’ils sont bien informés et disposent d’arguments solides à opposer aux campagnes de prévention, surtout quand elles sont construites sur la logique de la « bonne parole »

Conduites à risques adolescentes et société du risque : La société du risque (3) Conduites à risques adolescentes et société du risque : « C’est aussi cela la société du risque: une société de plus en plus réflexive, dans laquelle le savoir produit par les sciences humaines est diffusé de plus en plus rapidement, de sorte que les individus se l’approprient ou le contestent, pour infléchir ou argumenter leurs actes et leurs croyances, contribuant ainsi à modifier la réalité que ce savoir est censé décrire, et accélérant son obsolescence »

Modes de consommations …et comportements festifs Typologie des comportements festifs : des comportements différenciés en fonction de l’histoire identitaire, des valeurs, de la vision de l’avenir… Des recherches qui croisent les notions : - d’habileté sociale - de régulation émotionnelle

Singularité Restriction Satisfaction Conformité Repli sur soi Limitation relationnelle Restriction Risque maîtrisé Refoulement Satisfaction Risque recherché Présentéisme Conformité Besoin des autres Adhérence fusionnelle

…en forme de conclusion partielle …en forme de conclusion partielle .. Des messages de prévention à adapter pour chaque profil …

Rappel des objectifs des campagnes de prévention ( 10 ans de l’INPES) Respecter le choix de chacun Ne pas inquiéter, pour éviter le rejet du message Ne pas stigmatiser ( notamment les comportements individuels à risques), ne pas marginaliser, ne pas culpabiliser Ne pas imposer de norme sociale ( par exemple en opposant les « bons » et les « mauvais » comportements) Ne pas informer sur les risques sans proposer des solutions Inciter à la réflexion, à la remise en question, respecter les croyances et les responsabilités.

Merci de votre attention Michel Bonnefoy OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA SANTÉ ET DES AFFAIRES SOCIALES EN LORRAINE 2 rue du Doyen Jacques Parisot – 54 500 Vandœuvre-lès-Nancy tél. 03 83 67 68 69 – fax  03 83 67 66 98 Email : contact@orsas.fr  www.orsas.fr