Aller à la découverte de sa conscience, condition nécessaire de la liberté
Vouloir et savoir choisir, vouloir et savoir agir, sont les conditions de notre liberté. Mais choisir et agir sont inconcevables sans une représentation correcte du monde, une juste vue des choses. Emmanuel Kant (Critique de la raison pure) ou Emmanuel Lévinas (Totalité et infini) se sont demandé comment les idées nous venaient à l’esprit, comment nous concevions le monde.
Que signifie : « voir clair en soi-même » ? voir clair en nos actes : les juger ? Peut-on être juge de soi-même ? être juge et partie ? voir clair en nos intentions ? Sait-on ce qui les motive vraiment ? En connaît-on la cause (l’origine) ? Cela supposerait que nous connaissions nos pulsions et que nous en soyons maîtres. Nous nous choisissons des modèles (pas toujours de façon très conscience) auxquels nous souhaitons ressembler. Comment aborder l’image détournée, transformée de nous-mêmes qui apparaît après coup ? Et surtout : comment nous situer dans cette transformation ? Où sommes-nous pour recevoir cette image de nous-mêmes ? en nous ? hors de nous ?
Sartre répond que nous nous connaissons après coup. Nos actes nous renseignent sur nous-mêmes. Cette vision de nous-mêmes est une vision d’un être qui a déjà existé, une vision du passé, vision d’un autre puisque nous ne sommes déjà plus, nos projetant sans cesse dans le futur. Peurs, hésitations, réussites, hontes, lâcheté, courage : expériences de nous- mêmes et de nos moyens Comment parler d’unité du moi, si, par ces expériences, nous nous découvrons à nous-mêmes absolument autres ? Kant affirme : « grâce à l’unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne » Une seule et même personne en perpétuel changement ? Anthropologie d’un point de vue pragmatique 1798
Mais l’idée de Sartre nous invite indirectement à nous détourner de nous-mêmes curieusement, ce n’est donc pas en cherchant à savoir qui nous sommes que nous l’apprenons, mais au contrainte de façon incidente la cure analytique n’est pas pertinente pour les existentialistes parce que l’être se projette toujours dans l’avenir. Le postulat de l’inconscient ne doit pas servir de prétexte à l’être pour affirmer qu’il n’est pas libre