Aristote VIIème partie
Définir, c’est essayer de déterminer l’essence d’une chose. On en recherche la cause matérielle, la cause formelle, la cause efficiente et la cause finale. Lorsqu’on observe la nature, on voit des transformations de la matière. Celle-ci est en puissance ce qu’elle s’apprête à être en acte. C’est pourquoi les causes de ces changements sont si importantes pour le chercheur. Les quatre causes
La cause matérielle « D’abord, en premier lieu, on appelle cause ce qui est dans une chose et ce dont elle provient ; ainsi l’airain est dans ce sens la cause de la statue, l’argent est la cause de la burette, ainsi que tous les genres de ces deux choses. »
La cause matérielle n’est pas seulement la matière en elle-même telle qu’elle nous apparaît. La substance d’une chose ou d’un être est composée : elle ne peut se dissocier de sa forme. On ne peut se représenter la matière indépendamment de la forme. La matière sans la forme est vide de sens. Elle ne s’actualise que dans la forme. Sans elle, elle ne reste que puissance d’être, indéterminée, elle est le possible de l’être.
Le bloc de marbre ne prend son sens que sous l’action du ciseau du sculpteur. C’est pourquoi « la matière est désirante », elle aspire à cette forme qui lui fait défaut.
La cause formelle « En un autre sens la cause est la forme et le modèle des choses ; c’est-à-dire la notion qui détermine l’essence de la chose et tous ses genres supérieurs. » Elle est sa forme, bien sûr, mais pas uniquement. Elle est ce qui permet de caractériser l’objet, de la définir. On pense à Descartes et à l’animal machine. Ce qui différencie l’être humain de l’automate, c’est la parole, c’est son âme. La forme seule ne suffit pas. La forme d’un meuble, c’est le projet de l’artiste. L’être humain aussi. Il est le projet qu’il se forme, ses actes. Son essence est ce qu’il fait de lui-même, ce qu’il construit.