René Descartes VIIème partie
Emploi des maximes Les maximes sont une protection, une assurance, qui permettent à l’homme de vivre parmi ses semblables et de réfléchir. Elles maintiennent une certaine distance entre soi et le monde pour pouvoir l’observer plus facilement, mais sans véritablement séparer l’être de la société. René Descartes
« Après m'être ainsi assuré de ces maximes, et les avoir mises à part, avec les vérités de la foi, qui ont toujours été les premières en ma créance, je jugeai que, pour tout le reste de mes opinions, je pouvais librement entreprendre de m'en défaire. Et d'autant que j'espérais en pouvoir mieux venir à bout, en conversant avec les hommes, qu'en demeurant plus longtemps renfermé dans le poêle où j'avais eu toutes ces pensées, l'hiver n'était pas encore bien achevé que je me remis à voyager.
Et en toutes les neuf années suivantes, je ne fis autre chose que rouler çà et là dans le monde, tâchant d'y être spectateur plutôt qu'acteur en toutes les comédies qui s'y jouent; et faisant particulièrement réflexion, en chaque matière, sur ce qui la pouvait rendre suspecte, et nous donner occasion de nous méprendre, je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui s'y étaient pu glisser auparavant. »
Le Discours de la Méthode est ainsi le récit d’une expérience. Descartes, comme Montaigne, prend l’exemple de lui-même parce que c’est celui dont il peut le mieux et le plus honnêtement parler mais aussi parce qu’à travers lui, il embrasse l’humanité entière à la recherche de vérité. Ses voyages représentent autant d’errances que de travail. Les fruits de la méthode sont la connaissance avant tout. Rien n’est inaccessible. On peut tout connaître : lois de la circulation sanguine, les nerfs et les muscles, les sphères célestes, mais surtout la morale.