Le devoir IIème partie

Dans ses Réflexions sur l’éducation, Kant souligne que l’éducation est un art, principalement l’éducation morale. « L’éducation est un art, dont la pratique doit être perfectionnée par beaucoup de générations ». Puisque la morale est, avant tout, une pratique, elle s’affine, s’améliore, se perfectionne au fil des générations. Il est à noter, à ce sujet, que l’enseignement de la morale, très souvent réclamé, institué puis oublié, n’a jamais fait encore véritablement l’objet d’une réflexion didactique claire et développée. L’enseignement de l’action morale

Pour Kant, il s’agit de savoir instruire l’enfant pour que celui-ci n’agisse pas conformément à la morale dans un but intéressé (pour être récompensé) mais seulement pour faire le bien. A ce titre, nous concevons que la morale se connaît non seulement par des règles, des maximes mais encore et surtout par une pratique. Elle est indissociable de l’action parce que sans acte, la morale n’est qu’un code inutile, mais aussi pare que nous apprenons à nous connaître en nous confrontant à des difficultés, en surmontant des résistances en dehors de nous et en nous-mêmes (confort, facilité, paresse).

L’éducation négative et l’éducation positive Kant conçoit deux étapes différentes dans l’éducation qui est d’abord négative puis positive. On est éduqué pour vivre parmi les autres. C’est comme si l’on passait de l’état sauvage à celui, civilisé, instruit, indispensable à l’être social. Pour que cette transition s’accomplisse, la discipline est nécessaire parce que « celui qui n’est pas cultivé est brut, celui qui n’est pas discipliné est sauvage ». L’éducation négative s’accompagne de discipline. Si un enfant ment, on le traitera avec mépris.

L’erreur serait de punir l’enfant menteur et de le récompenser s’il agit pour le bien. Si c’est le cas, l’adulte ne serait honnête que dans un but intéressé ou pour éviter des sanctions. Par la discipline, l’enfant apprend à respecter les lois parce qu’elles sont lois. Il se prépare à devenir libre, c’est-à-dire responsable. Dans cette première période, celle de l’éducation négative, l’enfant « doit faire preuve de soumission et d’obéissance passive. » Puis, il apprend peu à peu à s’interroger sur le sens de ses actes, à réfléchir. Ce sont ses premiers pas d’homme libre.

Dans la seconde période, qui est celle de l’éducation positive, il a la possibilité, sous certaines règles, de « faire déjà un usage de la réflexion et de la liberté.» Ainsi, dans les deux cas, l’éducation morale s’effectue en tenant compte de contraintes, en les respectant. « La contrainte est mécanique dans la première époque ; elle est morale dans la seconde. » Emmanuel Kant Réflexions sur l’éducation