La philosophie politique. IIème partie.

Les critères du choix Les philosophes réfléchissent à la meilleure forme de gouvernement possible dans le but de rechercher le bonheur. Leurs conceptions de la politique diffèrent selon leurs approches de l’être humain. Si l’on pense que l’homme est ou non un être moral, on lui proposera un modèle d’organisation politique particulier.

Le Prince 1513 Si l’on désire gouverner un état, on doit considérer que les hommes ne sont pas, naturellement des êtres moraux et qu’ils ne le seront et ne respecteront les lois que si on les y contraint. Le prince peut avoir recours à la force pour l’intérêt de l’Etat. Il doit être à même de conserver le pouvoir. Il est important d’assurer la stabilité du pouvoir pour le bonheur et le bien-être de la société. La fin justifie les moyens. Il y a là une contradiction évidente. On ne peut faire en sorte que les citoyens soient vertueux en les contraignant ou en usant de ruse et d’artifice. C’était pourtant une idée de Platon qui pensait qu’on pouvait avoir recours au mensonge pour préserver la perfection de la cité. Machiavel

Hobbes L’être humain est un être de passions. Il doit s’affranchir de son état primitif afin de construire un système politique fondé sur la raison. Dans l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme ; lorsqu’il parvient à la société, il s’engage par contrat à garantir la sécurité et la liberté. Dans l’état civil, l’homme peut devenir un dieu pour l’homme. « Par le moyen de la Justice et de la Charité, qui sont les vertus de la paix, on s’approche de la ressemblance de Dieu ». De Cive

Par contrat, les citoyens transfèrent tous les droits civils, sauf les droits inaliénables, à une personne, le chef de l’Etat ou « Léviathan ». « il s'agit d'une unité réelle de tous en une seule et même personne, faite par convention de chacun avec chacun » Le Léviathan, 1651 L’Etat doit assurer la sécurité et le bien-être des citoyens. Il doit donc être dirigé par un pouvoir fort. Mais Hobbes n’est pas partisan d’un pouvoir absolutiste. Si l’Etat ne respecte pas les lois de nature, il est normal que les citoyens se rebellent dans le but de préserver leur vie. Hobbes condamne ainsi l’usage de la torture