La paresse est-elle la mère de tous les vices?

La question suppose que la paresse soit un vice. D’autre part, elle pourrait être à l’origine des autres vices. Elle serait donc un penchant au mal, une disposition pour le mal, mais aussi un comportement que la morale, la religion ou la société réprouvent.

1. Il est certain que notre société accepte mal l’oisiveté dans un monde où le travail est considéré comme une vertu. Mais ce n’a pas toujours été le cas. les nobles les citoyens romains

b. Peut-être réprouve-t-on un comportement que l’on envie. -nous sommes heureux de prendre des congés, des vacances. -les mythes présentent souvent l’oisiveté comme une récompense. La terre sans mal, le paradis. -nous envions ceux qui vivent bien sans rien faire.

C. La paresse est peut-être considérée comme un vice seulement parce que le travail est considéré comme une vertu. Dès lors, si l’on cesse de croire que le travail est une vertu, si l’on considère qu’il aliène l’homme, le prive de réflexion, le contraint à des activités répétitives et sans intérêt, comment envisager la paresse ?

Mais nous développons des techniques pour améliorer l’existence et pour travailler moins. a. Donc, nous envisageons l’oisiveté comme une récompense, une fin. b. La finalité étant l’épanouissement de l’homme, la paresse serait nécessaire pour penser. -les jeux de Rome et la révolution Il est nécessaire d’occuper les esprits pour que ceux-ci ne s’intéressent pas À la condition dans laquelle ils se trouvent c. Les techniques sont utilisées pour décharger l’homme de certains travaux. On a donc travaillé pour se décharger du travail. En fait, créer des techniques, c’est travailler pour ne plus travailler.

3. Si l’on affirme que la paresse est la mère de tous les vices, c’est que l’on entend avant tout qu’elle est elle-même un vice. Or, cela n’est pas forcément une évidence. a. Paresser, c’est éviter l’effort. Beaucoup de personnes ont des occupations qui ne sont pas considérées par d’autres comme des travaux : gardien de musée, artiste, poète, sénateur. On peut travailler sans faire d’effort, est-ce s’adonner à la paresse ? Peut-être, mais on peut difficilement soutenir que l’exercice de ces professions soit un vice.

b. Peut-on vraiment passer son temps à ne rien faire ? A chaque instant, on pense et c’est une activité. Les philosophes du Portique, qui passaient leur temps à se promener, ne s’occupaient que de penser. c. Le travail peut être un divertissement. De fait, serait-il un vice ? Si c’était le cas, la paresse serait alors une vertu. d. Ne rien faire, c’est encore vivre, et c’est la plus belle des activités. Montaigne.