Peut-on tout démontrer ?
Pourquoi vouloir tout démontrer ? Notre monde est structuré d’après certains principes : la confiance en autrui, l’amour, la foi en un dieu, l’amitié. Les philosophes étudient la vérité de ces principes et essaient de démontrer beaucoup de choses. Ils essaient de démontrer l’existence de Dieu. Dans quel but ? On croit ou on ne croit pas. La raison n’a rien à faire là dedans. L’amour que nous portons à autrui n’a pas besoin de preuve. De même, nous n’avons nul besoin de démontrer qu’autrui nous aime. Le pourrait-on seulement ?
Peut-on : est-ce normal. est-il vraisemblable de Peut-on : est-ce normal ? est-il vraisemblable de ? Nous ne voulons pas forcément tout démontrer. a. Nous vivons et nous sommes soumis à des lois naturelles que nous ne comprenons pas forcément mais à quoi nous servirait-il de vouloir démontrer leur bien fondé ? Nous vivons sans connaître le fonctionnement de notre corps. Nous n’avons pas besoin non plus de prouver que ces lois naturelles existent. Il nous suffit de les supposer réelles pour nous y intéresser. C’est le cas, par exemple, de l’hypothèse de l’inconscient par Freud.
b. Copernic montre le mouvement des planètes b. Copernic montre le mouvement des planètes. Newton établit la loi de la gravitation. Harvey découvre la circulation sanguine. Ce sont des avancées scientifiques extraordinaires qui nous montrent que nous avions vécu très longtemps et très agréablement dans leur plus parfaite ignorance et que les preuves de la vérité ne nous intéressaient pas. Galilée et la lunette astronomique. L’héliocentrisme. c. On peut nous démontrer que nous vivons dans l’erreur, que nous nous trompons très souvent sur de nombreux points, cela ne fait pas nécessairement changer de conduite. Démontrer à l’homme qu’il est mauvais est aussi thérapeutique que le mercurochrome sur une jambe de bois.
Nous avons des méthodes de démonstration que nous utilisons pour prouver certaines choses mais leurs éléments de base ne sont pas toujours sûrs. En mathématiques, nous démontrons des observations, des égalités, des différences à partir de théorèmes, lesquels sont définis à partir d’axiomes eux-mêmes indémontrables ou non démontrés jusqu’à présent. Cela ne nous empêche pas de calculer. On demande à un policier des preuves de la culpabilité d’un suspect mais ces mêmes preuves peuvent être rejetées au tribunal par des preuves contraires. D’autre part, ce n’est pas en fonction de preuves que l’on condamne ou acquitte mais selon notre « intime conviction ». enfin, beaucoup de « preuves » ont fait condamner des innocents. Les conditions de base des expériences et des observations peuvent conduire à des erreurs.
Il ne sert à rien d’essayer de chercher à démontrer ce qui ne pourra jamais l’être. Nous sommes un mystère à nous-mêmes et notre moi n’est pas un objet de la nature que l’on puisse étudier et dont on puisse dire qu’il est soumis à des lois Notre existence n’est que contingence. Comment essayer de démontrer ce qui ne peut obéir à des lois ? La psychologie et les sciences du comportement