Sujets de devoirs. La notion d’autrui.

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Transcription de la présentation:

Sujets de devoirs. La notion d’autrui.

1. Peut-on être inhumain ?   Nous faisons tous partie de l’humanité. Nous sommes donc des êtres humains. Mais nous agissons pourtant sans humanité, sans souci d’autrui, de son être. Pouvons-nous donc être inhumains ?

a. Notre premier souci, c’est nous-mêmes a. Notre premier souci, c’est nous-mêmes. Non pas dans un but moral mais de manière intéressée, pratique, égoïste. Nous nous méfions d’autrui qui peut nous menacer ou que nous ne pouvons comprendre. -Il n’y a pas de genre humain : nous sommes tous différents. C’est par nos actes que l’on nous juge. -L’homme n’est pas bon à l’état de nature comme le soutient Rousseau. A l’état de nature, c’est un loup, comme le comprend très bien Hobbes.

b. La raison n’est pas naturelle et la morale, qui découle de la raison, l’est encore moins. Nous édictons des lois pour nous protéger, pour assurer la protection de nos personnes et de nos biens. Il a fallu nous enseigner la morale et nous faire craindre des punitions pour nous obliger à respecter autrui. Si nous agissons par devoir, c’est souvent parce que nous y sommes contraints. Les interdits parentaux et sociaux, intériorisés, fondent l’être divin, père et roi, lui confère une autorité morale. Nous créons ainsi une représentation de la loi et des règles, de codes. Nous préférons vivre dans cet état d’enfance, d’être dominé plutôt que de devoir penser et agir par nous-mêmes

c. Ce qui devrait nous engager à respecter autrui sans y être contraint par des lois, des règles, c’est le dévoilement d’autrui, de sa misère, de sa souffrance, de sa pauvreté. Notre responsabilité est dès lors engagée par la vision du visage d’autrui. Mais malheureusement, ce que soutient Emmanuel Lévinas ne se vérifie pas toujours. Nous nous détournons du visage d’autrui, du pauvre qui mendie sur le trottoir, comme pour nous mentir à nous-mêmes, nous agissons comme s’il n’existait pas, et de fait, nous nions son existence.

« La politesse est l’art de mépriser les gens » « La politesse est l’art de mépriser les gens ». Partagez-vous ce point de vue de Nietzsche ? Deux termes qui semblent s’opposer : politesse et mépris. réflexion axée sur le rapport à autrui. a D’où vient la politesse ? De nos relations sociales. C’est un code de respect, une mise en valeur, en évidence, en acte d’un rapport de correction vis-à-vis d’autrui. Pour vivre en évitant les conflits, on cherche à ne pas heurter autrui, à montrer le respect qu’on lui doit. La politesse est une relation visible, qui s’affiche, pas seulement pour la personne à laquelle on s’adresse mais aussi pour le groupe qui est présent et qui est spectateur de l’action.

-Elle est donc nécessaire aux relations sociales et aux situations sociales : monde du travail, famille. On donne de soi une image : celle d’un être « poli » (apte à vivre dans la « polis », la cité) -Elle permet de construire et de développer des liens sociaux. De ce fait, elle est un élément structurant de la personnalité. Elle établit des limites entre soi et autrui.  

b. Mais elle peut être un masque. On peut se cacher derrière l’apparence que l’on se donne sous le masque de la politesse. On ne révèle pas son être propre mais un être de façade, de convention, un être social, bien éloigné de notre être intime. C’est donc une forme de mensonge mais un mensonge structurant puisqu’il fixe des limites, des frontières entre soi et le monde. Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir

Respecter autrui, c’est donc, d’une certaine façon, comme le note Emmanuel Lévinas dans Ethique et Infini, le tenir en respect, à distance, et c’est peut-être aussi, ce faisant, comme le souligne Nietszche, une marque de mépris. La Fontaine et Molière ont dénoncé très souvent la fausseté, l’hypocrisie des courtisans au XVIIème siècle Pourtant, Sartre, qui ne semblait pas détester Simone de Beauvoir, la vouvoyait. Aussi, la remarque de Nietzsche ne devrait-elle pas être si directe et si générale.

c. La politesse est un moyen de cohésion sociale c. La politesse est un moyen de cohésion sociale. Elle lie des personnes bien plus qu’elle ne les sépare. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas poli qu’on méprise moins les autres. Bien au contraire. Les relations les plus saines sont fondées sur la politesse et le respect d’autrui. Certaines personnes s’informent réellement de notre santé lorsqu’elles nous demandent comment nous nous portons. La politesse n’est une marque de mépris que pour ceux qui veulent l’utiliser ainsi. Pour d’autres, il peut s’agir d’une forme simple de considération, d’une courtoisie élémentaire indispensable pour accueillir autrui. Morale précieuse de Melle de Scudéry.

Pour certains, la reconnaissance d’autrui passe par la politesse qu’on lui manifeste. Pour pouvoir lui présenter nos idées et chercher non pas à le convaincre mais bien à le persuader, on doit reconnaître la vérité ou le bien fondé de ses arguments et le signifier clairement avant même de lui proposer notre point de vue.

La remarque de Nietzsche met l’accent sur le manque d’honnêteté de l’être qui se pare du manteau de la politesse et qui s’en sert de façon hypocrite. Nous reconnaissons comme lui que la politesse est certainement un moyen. Nous observons pourtant que sa finalité peut justement être, non pas de mépriser autrui, mais bien au contraire de lui signifier notre considération. C’est un premier pas dans l’approche de l’altérité et de la différence.