Aristote IXème partie

Aristote est un élève de Platon mais il va plus loin que son maître parce qu’il s’interroge sur la forme même et la logique de l’enseignement qu’il reçoit. La dialectique lui apparaît clairement comme une méthode par trop subjective qu’il convient de systématiser afin de parvenir à la connaissance du vrai.

La philosophie, pour Aristote, est indissociable de la science. Le monde est composé de substances. Celles-ci appartiennent à des espèces. Chacune de ces substances se développe de façon particulière. Son épanouissement ou sa croissance s’effectue selon le schème propre aux êtres de son espèce. Etudier les causes des êtres, c’est étudier précisément la nature, sa forme, sa matière, son orientation, son sens. En observant les êtres particuliers, on peut déterminer les lois qui régissent les espèces.

La philosophie naturelle d’Aristote (philosophie de la nature, des choses naturelles) est avant tout une œuvre de modestie et de respect. Le philosophe prend soin de noter les observations et les enseignements d’autres philosophes qui l’ont précédé ou qui se sont intéressés à la nature. Puis il porte son attention sur les phénomènes naturels en essayant de proposer une méthode pour les observer et pour déterminer leurs causes ainsi que leurs principes.

Il étudie surtout les développements, les changements, les transformations des substances, de la matière des êtres, leur mouvement, que ce soit des végétaux, des animaux ou des astres. Aristote n’est pas seulement l’un des plus grands savants de son époque, il est aussi le seul qui essaie véritablement de systématiser l’univers des connaissances qu’il embrasse. Sa typologie des espèces animales est un modèle qui reste en usage jusqu’au XVIIIème siècle

Pendant tout le Moyen Age, l’enseignement ne connaît pratiquement qu’une seule source de savoir : les écrits d’Aristote. Avant même la découverte de la typographie à caractères mobiles par Gutenberg, le savoir d’ Aristote est traduit et diffusé en France, en Italie et en Espagne. C’est seulement à partir du XVème siècle que l’astronomie d’Aristote est véritablement remise en cause. Nicolas Copernic publie De la révolution des sphères célestes en Galilée est condamné par l’Inquisition en 1633 pour avoir lui aussi défendu l’héliocentrisme.