Le fondement du droit. En 1793, Goethe, à la fin du siège de Mayence, arrête une foule sur le point de lyncher un capitaine français. Il dit : « C'est.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
1 LÉvangile que Paul prêchait Romains Scala Sancta.
Advertisements

Justice et Injustice DIEU EST-IL INJUSTE ?
Les bienfaits de la justification
PARTENARIAT ÉDUCATIF GRUNDTVIG PARTENARIAT ÉDUCATIF GRUNDTVIG REPERES LÉ TAT DE DROIT.
Réalisé par léquipe de shia974.fr Approuvé par Moulla Nissar AKHLAQ 8 : LEÇON 13 LAMOUR DU POUVOIR, DE LHONNEUR ET DE LA RICHESSE.
Les défenseurs des Droits de lHomme A un sens plus compréhensible possible, le Défenseur des Droits de lhomme est toute personne ou groupe de personnes.
Les sophistes ORDRE DU JOUR - Qui sont les sophistes?
LE DISCOURS PHILOSOPHIQUE
Réflexions de quelques mathématiciens 1904 : Conférence donnée par E. Borel au Musée Pédagogique Publié dans la Revue générale des sciences, 1904 (10),
Prendre des responsabilités… ça engage… Verdun, synode diocésain, Dimanche 20 septembre 09.
«Il est interdit d’interdire.»
Décisions et actions collectives face à la mondialisation: un choix.
Le processus de socialisation
UN HOMME NOMME JESUS !.
Le contrat social et l’état de nature
Les prémices de la Révolution française
Tentative de synthèse saison
Pour nous tous J’ai un rêve merveilleux, celui de voir ce
Sujets de devoirs. L’inconscient.
L’histoire a-t-elle un sens?. Sentiment de ne pas comprendre le cours des choses, d’être impuissant devant les bouleversements de l’histoire. Grande peur.
La vérité objective.
Le sujet suppose que l’on puisse croire à la réalité de notre désir.
La culture dénature-t-elle l’homme?
La raison et le réel La raison peut-elle connaître le monde ? Comment peut-elle interpréter le réel ? Raison. Ratio : mesure, calcul. Réel. Res : chose.
Étymologie : bonum augurium, bonne chance, bon augure
Les critiques de la morale. IVème partie. Morale et idéal Devant essayer de trouver un équilibre entre des pulsions opposées, recherchant une adaptation.
Les bonheurs.
La liberté. VIIIème partie. Les hommes vivent ainsi dans une servitude qui semble faire partie de la vie, une servitude coutumière. Et le soleil se lève.
La justice et le droit IIème partie. Le présupposé du droit : la société est inégalitaire La justice investit une société donnée dans un temps donné.
Le devoir IIIème partie. Kant a expliqué qu’une action devait être faite parce qu’elle était juste, morale, que nous avions ne nous la capacité de déterminer.
Le rationalisme.
Francis Bacon VIIème partie. Francis Bacon montre donc qu’une méthode scientifique est indispensable, une méthode nouvelle, qui puisse permettre une expérimentation.
Blaise Pascal Vème partie. Insuffisance des sciences et de la philosophie Pascal observe les philosophies et remarque que toutes ont l’ambition de rechercher.
Cicéron IIIème partie. Si la vérité est si difficile à déterminer, comment régir un Etat ? Comment penser le droit des gouvernements ? Cicéron pense que.
John Locke VIIIème partie. Deux traités sur le gouvernement civil 1690 Système politique idéal Dans son deuxième traité, Locke développe quelques idées.
Thomas d’Aquin IIIème partie. Dès que l’on admet les vérités de la doctrine chrétienne, celles-ci doivent être acceptées avant l’enseignement des sciences.
La liberté. IXème partie. Ce que nous entendons dans la dynamique de la liberté, c’est que la liberté est une pratique, ce qui signifie qu’on ne peut.
George Berkeley IVème partie. George Berkeley Principes de l’entendement humain 1710 La substance existe par elle-même. On ne peut l’envisager.
De l’engagement à la disparition de l’échange. Rappel : l’échange ne porte pas que sur les biens ou les personnes mais aussi sur les mots qui peuvent.
Cicéron IIème partie. Dans De Natura deorum, Cicéron montre qu’il est convaincu de la nécessité du culte des dieux. C’est une chose importante pour la.
La culture La culture est l’action de transformer la nature et aussi cette transformation même une fois qu’elle est effectuée.
Adéquation entre la chose et la pensée.
Thomas Hobbes IIIème partie
Le devoir IVème partie. L’ horrible remarque d’Eichmann nous montre bien que l’action morale doit être guidée par des valeurs humaines et le développement.
Autrui : fin ou moyen?.
La philosophie politique. IIème partie.. Les critères du choix Les philosophes réfléchissent à la meilleure forme de gouvernement possible dans le but.
La morale. Connaissance du bien et du mal Ensemble des règles qui doivent diriger l’activité libre de l’homme.
Cicéron IVème partie. La raison de la loi naturelle « doit embrasser tout le droit dans son universalité; de sorte que ce droit particulier que nous appelons.
La société Un groupe de personnes avec des règles de vie, des coutumes, des lois, des valeurs.
Echange et engagement. Rappel : les échanges, qui sont nés des besoins réciproques des hommes et de leur dépendance réciproque rapprochent les personnes.
Peut-on tout démontrer ?
Autrui. Problèmes de définition ou d’approche : un autre (c’est-à-dire : un deuxième, comme le premier) ou un autre (différent). D’emblée, le problème.
Cicéron Ière partie. Cicéron a été avocat, homme politique, philosophe et auteur latin. Il est citoyen romain mais n’appartient pas à une famille noble.
La liberté. VIème partie. Les vertus La prudence nous engage à agir de façon clairvoyante selon les circonstances. Elle est une vertu essentielle. La.
La démonstration La démonstration est une forme de raisonnement qui passe par le discours sans avoir recours à l’expérience. C’est une suite logique de.
Montesquieu IIIème partie
Saint Augustin IIIème partie. Saint Augustin établit une distinction entre deux mondes qui participent à l’histoire de l’humanité : la cité de Dieu, céleste,
Laïcité, nos racines… Soirée / Conférence Laïcité Davy Blavette
La justice et le droit Ière partie. La justice est un principe. On la recherche. Le mot justice désigne aussi l’institution judiciaire dans son ensemble.
Comment faire de la prévention sans répression?. Il faut déterminer le sujet de la dissertation. Pas de mot qui soit un concept. On ne précise pas de.
Aristote Xème partie. Aristote ne cesse d’articuler l’exercice de la philosophie avec celui de la science, la recherche de la sagesse et de la vérité.
René Descartes XIIème partie. De Dieu qui vient à l’idée Descartes s’intéresse alors à l’être humain comme cause des idées. D’où proviennent-elles exactement?
Le devoir Vème partie.
Thomas Hobbes IVème partie. Le Léviathan 1651 fonder une science de la morale et de la politique comment des êtres humains ayant des désirs, des rêves,
Thomas d’Aquin IVème partie. Le mouvement Tout être en mouvement (dans le sens aristotélicien : mouvement ou transformation, croissance) est mû par un.
John Locke IXème partie. Deux traités sur le gouvernement civil 1690 Un contrat social entre le peuple et l’autorité. « Le législatif ne peut transférer.
ÉMILE ROUSSEAU ( ) DISCOUR SUR L’ORIGINE ET LES FONDEMENTS
Cicéron Vème partie. La raison de la loi naturelle est difficile à établir. Les philosophes évoquent souvent « la » raison et en font d’une certaine manière,
SAINT SIMON & LE PRODUCTEUR I DE LA CRISE REVOLUTIONNAIRE AU SYSTÈME INDUSTRIEL.
LA CONNAISSANCE PAR SORA, RENEE ET KAITLYN. LA DÉFINITION DE LA CONNAISSANCE “Connaitre, c’est penser ce qui est: la connaissance est un certain rapport-
Transcription de la présentation:

Le fondement du droit

En 1793, Goethe, à la fin du siège de Mayence, arrête une foule sur le point de lyncher un capitaine français. Il dit : « C'est dans ma nature : j'aime mieux commettre une injustice que tolérer un désordre. » Peut-on appliquer cette idée à la justice et au droit ? Sur quoi la justice et le droit se fondent-ils ? Le fondement du droit

Le droit positif et le droit naturel Les lois sont les œuvres des hommes, qui les ont édictées dans le but de protéger leur personne et leurs biens. C’est ce principe qui fonde le droit positif des sociétés. Droit codifié, « posé » par écrit. Ce droit peut sembler quelquefois arbitraire. Les citoyens se fondent alors sur le « droit naturel », que la nature humaine ordonnerait.

Comment définir le droit naturel si notre nature est « changeante » comme le remarquait Pascal ? D’autre part, nous ne pensons pas tous cette nature de la même manière. Le droit naturel repose sr notre entendement, notre raison. Il n’est pas déterminé précisément puisque, justement, il n’a pas été l’objet d’une codification écrite (auquel cas, serait-il très différent du droit positif ?)

La raison du plus fort Selon Platon, le droit naturel du sage dépasse celui de l’ignorant. Il dépend donc de l’intelligence. Si le droit de nature nous engage à tout faire pour préserver notre vie et nos biens, on conçoit sans peine qu’il n’existe réellement que par notre force, notre puissance. Et, de fait, il ne peut être le même pour tous.

« Le droit de nature, que les écrivains politiques appellent communément jus naturale, est la liberté que chacun a d’user de sa propre puissance, comme il le veut lui-même pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie et, par conséquent, de faire, selon son jugement et sa raison propres, tout ce qu’il concevra être le meilleur moyen adapté à cette fin. » Thomas Hobbes Léviathan 1651

La raison de la force Or, cette force qui nous fait souvent défaut, est celle, précisément, que la justice de l’Etat fait sienne pour faire appliquer les lois. « Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et, pour cela, faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste. » Pascal Pensées fragment 285

Mais si Pascal, dans ce passage, n’explique pas ce qui est juste, c’est précisément parce que l’homme ne peut en avoir une idée correcte, parfaite, claire. Elle dépend de Dieu. Pascal n’affirme pas que les lois soient justes, bien au contraire, mais il suppose que la paix sociale nécessite le respect des lois et donc, de la force publique.

Du vice à la vertu Pour que le peuple respecte la loi, il doit la croire juste, bien fondée. La justice est forcément immaculée, irréprochable, dans l’esprit de celui qui croit à la vérité des institutions, qui a foi en l’ordre et qui condamne le mal. Quand ce système perd de sa logique ou de sa clarté, toute son économie s’effondre d’un seul coup : Javert, dans Les Misérables, ne peut comprendre qu’un voleur puisse risquer sa vie pour le sauver, lui, policier. Et il se suicide.

« Il est dangereux de dire au peuple que les lois ne sont pas justes, car il n’y obéit qu’à cause qu’il les croit justes. C’est pourquoi il lui faut dire en même temps qu’il y faut obéir parce qu’elles sont lois, comme il faut obéir aux supérieurs, non parce qu’ils sont justes mais parce qu’ils sont supérieurs. Par là, voilà toute sédition prévenue si on peut faire entendre cela, et [ce] que [c’est] proprement que la définition de la justice. » Pascal Pensées fragment 288