La DENGUE.

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Transcription de la présentation:

la DENGUE

La dengue La dengue est une arbovirose due au virus DENGUE (4 sérotypes) Arbovirose: Maladies transmises entre vertébrés par l’intermédiaire d’arthropodes hématophages La plus fréquente des maladies virales transmises par le moustique

La dengue 40 dernières années: propagation géographique spectaculaire augmentation de la fréquence des épidémies gravité ( formes hémorragiques ) impact économique

Importance de la DENGUE 2, 5 milliards de sujets exposés 100 millions de cas annuels 500 000 formes graves 30 000 décès

importance de la DENGUE Taux d ’attaque au cours des épidémies 40 à 50 % Taux de létalité de la DHF sans traitement 2 à 5 %

importance de la DENGUE Problème de Santé Publique majeur Asie du Sud Est Amérique latine Antilles, Guyane Nelle Calédonie, Polynésie Française Maladie des Voyageurs

Histoire de la DENGUE avant 1950 et après swahili : « ki denga pepo » (pantomima, breakbone fever, dandy fever….) Connue depuis la fin du 18ème siècle : ports - régions tropicales et méditerranéennes bénigne : incident mineur d’acclimatation Decrite initialement années 1950 : s formes hémorragiques Philippines Thaïlande

Extension de la DENGUE 1960 Asie Sud Est îles du Pacifique 1970 Amérique centrale et du sud 1980 Afrique inter tropicale Australie Chine EPIDEMIES DE FORMES HEMORRAGIQUES - 9 pays avant 1970 - Au moins 4 fois plus en 1995

zones d’endémie ( foyers anciens ) Extension de la DENGUE zones d’endémie ( foyers anciens ) transmission des 4 virus en permanence recrudescence en saison des pluies zones d’épidémies 1 type de virus s’étend de proche en proche cas sporadiques (afrique de l ’ouest) explication ? les moustiques vecteurs sont là ! 1er isolement de DEN-2 au sénégal en 1990

DENGUE : Maladie émergente Explosion démographique Exode rural vers les villes Multiplication des gîtes larvaires Absence de circuit d ’eau potable mauvaise évacuation des déchets Défaillance des programmes de lutte anti vectorielle Changements climatiques Moyens de transport...

La dengue

Virus de la Dengue C ’est un ARBOVIRUS. Virus principalement entretenu dans la nature par transmission biologique entre des hôtes vertébrés par l ’intermédiaire d ’arthropodes hématophages

virus de la DENGUE 4 sérotypes : Den -1 Den - 2 Den - 3 Den - 4 famille Flaviviridae groupe Flavivirus (fièvre jaune) 4 sérotypes : Den -1 Den - 2 Den - 3 Den - 4 proches mais pas de protection croisée (réinfections) +++ immunité conférée / 1 sérotype = définitive Pas de liaison sérotype - virulence 2 et 3 plus pathogènes mais tous  formes sévères ou mortelles

vecteur de la DENGUE MOUSTIQUES AEDES aedes albopictus: vecteur primitif, sauvage / rural très réceptif au virus s’adapte même au froid Aedes albopictus introduit aux USA en 1982 aedes aegypti: vecteur + répandu et + efficace domestique / urbain «cosmotropical» Piquent le soir et en fin d ’après midi

AEDES Anophèle

AEDES Aedes Anophèle

LARVES D ’AEDES Larve d ’ anophèle Œufs d’aedes

DENGUE : clinique polymorphisme asymptomatique fièvre indifférenciée dengue classique dengue hémorragique (DHF/DSS) incubation de 3 à 5 jours très rarement 10 j  dès les 1ers jrs 2-7 (10) jrs au retour une fièvre très élevée sans foyer infectieux dans une région sans paludisme évoquer la dengue ++

DENGUE : clinique (2) DÉBUT BRUTAL + + fièvre en quelques heures 2 à 4 jours PHASE AIGUE fièvre 40-41°C tous aspects (svt plateau) céphalées (sd méningé) très intenses polyalgies lombaires, articulaires, musculaires anorexie goût bizarre (amertume) AEG parfois impressionnant 4

puis éruption cutanée : évocatrice mais inconstante DENGUE : clinique (3) puis éruption cutanée : évocatrice mais inconstante érythème marbré prurigineux palmo-plantaire hyperesthésie cutanée tendance hémorragique discrète fréquente Pharyngite - polyadénoadénopathies = amélioration clinique défervescence brusque convalescence longue asthénie persiste plusieurs semaines +/- sd dépressif

DENGUE : clinique FORMES HEMORRAGIQUES

DENGUE : clinique

DÉFINITION OMS - DENGUE HÉMORRAGIQUE D. hémorragique (DHF) 1 fièvre début brutal, forte et sans rémission 2 à 7 jrs 2 manifestations hémorragiques : au moins signe du lacet + éventuellement : pétéchies, purpuras, ecchymoses, épistaxis, gingivorragies, hématémèses/maelena 3 thrombopénie < 100 000 / mm3 4 hyper-perméabilité capillaire : épanchements séreux hémoconcentration ( hématocrite, hypoprotidémie..) D.H + Choc (DSS) : tous les critères + hypoTA ou pincement de la différentielle

DENGUE : clinique (4) CLASSIFICATION OMS IMPARFAITE - Tableau de choc par fuite capillaire sans hémorragies - Manifestations hémorragiques mineures des formes bénignes

Nouvelle classification OMS des formes cliniques

DENGUE : Physiopathologie (1) FORMES HEMORRAGIQUES : Pour quelles raisons ? Hypothèse de la facilitation immunologique de Halstead Absence d ’immunité croisée entre les  sérotypes Réinfection par un sérotype  DHF / DSS Les Ac hétérologues déjà présents favorisent l ’activation des Ly T, du complément et des macrophages infectés Production explosive de cytokines HEMORRAGIES +/- CHOC

DENGUE : Physiopathologie (2) MAIS D ’authentiques primo-infections sont des DHF / DSS Une majorité d ’infections secondaires restent bénignes

DENGUE : Physiopathologie (3) AUTRES FACTEURS Réponse immunitaire de l ’hôte - sur-représentation de cas graves dans certaines familles - pathologies chroniques sous jacentes facteurs viraux - charge virale élevée - virulence de la souche IMPREVISIBILITE + +

diagnostic = clinique mais polymorphisme ne pas oublier le paludisme DENGUE : Diagnostic diagnostic = clinique mais polymorphisme laboratoire : rôle modeste NFS leucopénie - neutropénie thrombopénie CIVD Hématocrite Cytolyse hépatique (ALAT 10 x) BIOCHIMIE hypoprotidémie < 50 g / l si forme hypoalbuminémie < 25 g / l grave

DENGUE : Diagnostic ne pas oublier le paludisme Sérologie confirmation D en dehors des épidémies surveillance épidémies 2 sérums 10 à 15 jrs

DENGUE : Diagnostic Primo-infection IgM : 4 à 7 jours après le début de la maladie IgG : 7 à 10 jours Réinfection Taux faible d ’IgM Taux élevé d ’IgG Techniques classiques : lourdes et fastidieuses Technique ELISA immunocapture (Mac ELISA) (Ne permet pas de déterminer le sérotype) Tests rapides + + (1 seul commercialisé en France)

DENGUE : Diagnostic Recherche directe du Virus Biologie moléculaire (RT-PCR) 1 - 3 jours Culture cellulaire (cellules d ’insectes) 7 - 10 jours Sang surtout Plus rarement LCR, broyats tissulaires en post mortem (foie, rate) Intérêt pour : les formes graves hospitalisées la surveillance épidémiologique

Diagnostic biologique Primo-infection : Virémie de J-2 à J7, Ag NS1 de J0 à J7-J10 (HAS ne recommande le NS1 que jusqu’à J5), IgM à J5 (pos pendant 6 mois), IgG à J10 Infection secondaire : Virémie de J-2 à J7, IgM fugace voir non détectable, IgG X 4 à 10 jour d’intervalle Réactions croisée IgG dans le genre flavivirus entre dengue, encéphalita japonaise, encéphalite à tique et +/- fièvre jaune (juste après vaccination) Réactions non spécifiques en IgM : contexte inflammatoire, maladie de système, infections virales non arbovirales En pratique et d’après l’InVS [1] : Si symptômes présents depuis moins de 7 jours : demander RT-PCR et sérologie Si symptômes présents depuis plus de 7 jours : demander une sérologie Recherche de l’antigène NS1 possible les 5 premiers jours (HAS) 35

Recommandation InVS Métropole hors zone de circulation d’A. albopictus Déclaration obligatoire des infections confirmées : Fièvre >38.5°C évoluant depuis moins de 7 jours en l’absence de tout point d’appel infectieux 1 signe algique (céphalées, arthralgies, myalgies, lombalgies, douleur rétro-orbitaire) 1 critère biologique (RT-PCR ou isolement viral ou IgM positif) Métropole en zone de circulation avérée d’A. albopictus Signalement obligatoire des cas suspects à l’ARS : Même clinique que précédemment, mais sans la biologie Le cas suspect doit alors être confirmé par la biologie Si RT-PCR ou isolement viral ou IgM positif Infection confirmée soumise à déclaration obligatoire Zone de circulation avérée d’A.albopictus en métropole : départements des Alpes-Maritimes, du Var, des Bouches-du-Rhône, Corse du Nord et Corse du Sud. Déclaration Obligatoire : signalement immédiat à l’ARS par téléphone ou fax puis notification grâce à la fiche de déclaration obligatoire 36

Conditions de prélèvements - Acheminement des échantillons Prélèvement : 5 ml de sang pas de tube avec gel séparateur - cultures tube hépariné (bouchon vert) < 72 h entre prélèvement et arrivée au laboratoire expédition tel quel à température ambiante. < 8 jours : conservation et expédition à 4°C. > 8 jrs: congélation à - 80°C et expédition / carboglace. - sérologies tube sec (bouchon rouge) mêmes conditions de conservation et de transport pas de congélation à - 80°C. respecter les normes d’expédition des produits biologiques éviter les expéditions de fin de semaine utiliser de préférence un distributeur type «world courrier».

DENGUE : traitement - prévention traitement = symptomatique formes simples ou hémorragiques protection anti-vectorielle au niveau des pays au niveau individuel vaccins : en cours d’étude tétravalent atténué équipe Thaïlandaise / Pasteur Mérieux

dengue : une bénignité qui n’est plus de mise CONCUSION dengue : une bénignité qui n’est plus de mise priorité pour OMS maladie de civilisation problème pour pays industrialisés A. albopictus Albanie(1979) Italie(1990) En France (2007)