Epicure VIIème partie
Les idées d’Epicure en matière de physique préfigurent beaucoup de thèses de philosophes athées. La connaissance de la nature et de ses lois nous est indispensable pour comprendre qu’elle n’est pas un être particulier qui peut réagir à nos actes ou nous pensées. Les phénomènes naturels ne se produisent pas en fonction de nous pour nous punir ou nous récompenser. Il n’y a en eux rien de magique. La physique
Par définition, il n’y a rien de surnaturel dans la nature. On voit que les idées de Spinoza ne sont pas très éloignées de celles d’Epicure. Si nous ne comprenons pas les phénomènes naturels, nous ne devons nous en prendre qu’à nous-mêmes. C’est notre ignorance que nous devons blâmer. Mais si Epicure, comme Spinoza, critiquent la religion, comme étant « un asile de l’ignorance » (l’expression est de Spinoza), cela ne signifie par pour autant qu’ils ne croient pas en Dieu.
La physique d’Epicure s’inspire de l’atomisme de Démocrite. L’univers est constitué d’une infinité d’atomes qui se meuvent dans l’infinité du vide. Ils ne sont pas tous identiques. Ils se déplacent dans le vide mais ils peuvent vibrer et s’agréger pour former des êtres complexes. Il arrive, de même, que les atomes dévient de leur trajectoire. De cette manière, ils se rencontrent et la matière se compose alors. C’est cette modification de la course des atomes que l’on appelle le clinamen.
Elle est une déviation aléatoire. Elle est d’une importance capitale dans la pensée d’Epicure. Elle est absente de la doctrine de Démocrite. Elle ne permet pas seulement d’expliquer la formation de la matière mais encore et surtout, la possibilité de la liberté humaine. En concevant la liberté des atomes, le hasard qui est à l’origine des rencontres des atomes et de la création des corps, Epicure sous entend qu’il n’y pas de création des êtres et de l’univers qui soit œuvre divine.