La raison : une nécessité d’accord, de relation cohérente avec le monde.
Rien ne fonde le réel. Les choses se produisent, les hommes sont à chaque instant devant des choix à prendre, des décisions. Si un ordre, une intelligence du monde est possible, c’est parce qu’elle aura été le fait de l’homme devant ses actes, ses réalisations. Il n’y a pas d’ordre du monde. L’existence est contingence. « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » Mallarmé
Nous admettons donc que toute réalité que nous percevons est formée, élaborée, construite et qu’elle ne peut exister en soi. Notre raison, qui essaie d’agir sur le réel, ne se porte que sur une dimension particulière de celui-ci, et qui n’est bien souvent qu’une expansion de nous-mêmes. C’est pourquoi la raison doit être une entreprise humaine pour s’accorder avec autrui. L’être humain doit parvenir à une relation saine avec autrui, fondée sur la raison.
Elle doit aussi être un effort de compréhension objective du réel. Nous devons prendre garde de nous-mêmes, de l’influence de nos désirs, de nos pulsions, de notre volonté de puissance sur le monde qui nous entraîne à le définir en fonction de nous-mêmes pour le comprendre selon notre système de pensée et de représentation du monde. Enfin, comme l’ont montré Descartes et Spinoza en présentant leurs démarches de pensée, leurs méthodes, la raison devient la relation la plus parfaite avec soi- même. Elle nous permet de corriger nos jugements, de construire nos raisonnements, de développer notre pensée.