Dermatite atopique Dr Jean-Philippe Arnault Service de Dermatologie - CHU Amiens Sud Janvier 2011
Dermatite atopique Synonyme : eczéma atopique Prédisposition personnelle et/ou familiale à developper des Ac (IgE) en réaction à des allergènes de l’envirronement Maladie cutanée inflammatoire qui touche préferentiellement le nourrisson Augmentation constante en Europe 6-25% selon les études Atopie (selon organe atteint) DA Asthme : 30 - 40 % de risque de survenue si DA Rhinoconjonctivite allergique Allergie alimentaire
Dermatite atopique Physiopathologie Développement d’une réponse immunitaire inflammatoire survenant sur un terrain génétique prédisposant qui s’accompagne d’anomalies de la barrière cutanée. 3 facteurs …
Dermatite atopique Physiopathologie Développement d’une réponse immunitaire inflammatoire survenant sur un terrain génétique prédisposant qui s’accompagne d’anomalies de la barrière cutanée. 50-70% des DA ont un parrent du 1er degré atteint d’une DA, d’une rhinite allergique ou d’un asthme Mode de transmission inconnu, probablement polygénique 25 - 50 % ont des mutations “perte de fonction” du gène de la filagrine (idem ichtyose vulgaire)
Dermatite atopique Physiopathologie Développement d’une réponse immunitaire inflammatoire survenant sur un terrain génétique prédisposant qui s’accompagne d’anomalies de la barrière cutanée. Développement d’une réponse inflammatoire TH2 Présence de LT spécifiques d’antigènes dans la peau 2 profils principaux qui peuvent se succéder chez un même patient DA extrinsèque ou allergique : hyper-IgE sanguine et IgE spécifiques DA intrinsèque ou non allergique : pas d’hyper-IgE et risque d’asthme moins important
Dermatite atopique Physiopathologie Développement d’une réponse immunitaire inflammatoire survenant sur un terrain génétique prédisposant qui s’accompagne d’anomalies de la barrière cutanée. Augmentation des pertes insensibles en eau Anomalies des lipides cutanés … à l’origine du passage des allergènes à travers la peau ? Hypothèse pathogénique : augmentation de la prévalence de la DA dans les pays à niveau de vie élevé // diminution exposition aux infections … -> modification de la régulation du système immunitaire inné.
Définition clinique (United Kingdom Working Party - 1994) 1 critère obligatoire : dermatose prurigineuse (ou rapportée comme telle par les parents) 3 critères associés minimums ATCD personnels de dermatite des plis de flexion (coude, creux poplités, face antérieure des chevilles, cou ou joues si < 10 ans) ATCD personnels d’asthme ou de rhinite allergique (ou ATCD de maladie atopique chez un parent au 1er degré chez l’enfant < 4ans) ATCD de peau sèche généraliséee au cours de la dernière année Eczèéma visible des grands plis (ou eczéma des joues, du front et des convexités des membres chez l’enfant < 4 ans) Début des signes cutanés avant l’âge de 2 ans (critère utilisable chez les plus de 4 ans uniquement)
Présentations cliniques Nourrissons et < 2 ans Enfant > 2 ans Adolescent et adulte Disparaît progressivement à l’âge adulte Signes mineurs
Nourisson et < 2 ans Prurit insomniant Convexités Respect médio-facial Dés 3 mois, sur fond de xérose permanente
Enfant > 2 ans Plis : coudes, poplités Bastions : mains, poignets, chevilles, mamellon
Adolescent et adulte Aggravation à l’adolescence Idem enfant > 2 ans
Signes mineurs
Signes mineurs Pâleur visage Pigmentation orbitaire
Signes mineurs 1 Dartres achromiantes furfuracées Double repli sous-palpébral de Dennie-Morgan
Signes mineurs 3
Signes mineurs 4
Complications Staphylocoque doré
Complications HSV1 : surinfection des zones eczématisées Fièvre + AEG + vésiculopustules ombiliquées = pustulose disséminée de Kaposi-Juliusberg = urgence médicale
Complications Eczéma de contact Retard de croissance OPH (rares) Fréquence d’utilisation des topiques ! l’évoquer devant une localisation inhabituelle, persistance ou agravation malgré ttt bien conduit Limiter les topiques à risque (conservateurs très sensibilisants, parfums…) et métaux (bijoux fantaisie, nickel) Retard de croissance DA sévère, se corrige quand DA traitée OPH (rares) kératoconjonctivite, kératocônes, cataracte et décollement rétiniens
Pas d’examen complémentaire ! Le diagnostic est clinique, néanmoins … Allergie alimentaire Nourisson surtout : PLV la + fréquente Allergie de type immédiat, diarrhée/vomissement Cassure courbe de poids Pricks-test, phadiatop Allergie respiratoire : asthme, rhinite, conjonctivite Eczéma de contact Atteinte cutanée atypique DA qui ne répond pas au ttt ou qui s’aggrave Patch-tests
Traitement Education +++ Affection chronique, évoluant par poussées Traitement prolongé Aucun traitement curatif définitif Soins locaux quotidiens pour soulager et restaurer la barrière cutanée Les dermocorticoïdes sont efficaces, non dangereux, ne favorisent pas la chronicité
Conseils HygiénoDiététiques = traitement au long cours Habillement : éviter textiles irritants (laine, synthetiques à grosses fibres…) ; préférer coton et lin Éviter exposition tabac Température fraiche dans chambre à coucher Exercices physiques : à conseiller, douche et émollients après Augmenter les applications d’émollients par temps froid et sec Bains courts ou douche + savon surgras Vacciner normalement : allergies à l’œuf attention Se méfier des contages herpétiques
Traitement d’une poussée Dermocorticoïde Efficace en qq jours Décroissance progressive Effets secondaires exceptionnels Pas d’antiseptique, ni antifongique emollient
Traitements d’exception Tacrolimus Protopic Réservé pédiatres et dermatologues Immunosuppresseur Ciclosporine Cure thermale Psychothérapie
Dermatite atopique Points clés Prévalence DA en augmentation constante en Europe La DA est un des composants de la maladie atopique avec la coonjonctivite allergique, la rhinite allergique et l’asthme La xérose est un élément important de la DA Topographie caractéristique, varie avec l’âge : Nourrisson : convexités Enfants âgés et adultes : plis de flexion des membres Les dermocorticoïdes sont le traitement de référence Toute aggravation brutale doit faire rechercher une infection à staphylocoque ou à herpes