Dr C. Doutrellot-Philippon Année universitaire 2013-2014 Diabète et travail Dr C. Doutrellot-Philippon Année universitaire 2013-2014

Généralités La France compte plus de 3 millions de diabétiques, à 90% de type 2. un certain nombre ignorent qu’elles ont un diabète. Les problèmes au travail sont différents selon le type du diabète : type 1 : insulino-dépendants, sujet le plus souvent sujet jeune ; 10 à 15% des diabètes, orientation professionnelle adéquate à privilégier type 2 : non insulino-dépendants, souvent diabète de la cinquantaine, obésité, atteintes cardio-vasculaires, rhumatologiques conduisant parfois à l’invalidité

Aptitude médicale à travailler La très grande majorité des diabétiques sont aptes à travailler. Certains postes de travail posent des problèmes, parfois difficiles à résoudre. Les éléments à prendre en compte dans la décision d’aptitude médicale sont les suivants : Existe-t-il un danger pour le diabétique ou pour son entourage si survient une hypoglycémie ? Postes dits de sécurité Le travail peut-il jouer un rôle défavorable pour le diabète ? Le diabétique pourra-t-il continuer son activité professionnelle si des complications surviennent (problème de l’orientation professionnelle) ?

Éléments liés au diabète type de diabète (1 ou 2), le traitement (insulinothérapie ou non) et mode d’administration (nombre d’injections, pompe à insuline, stylos à insuline); stabilité (fréquence des hypoglycémies,signes avant-coureurs…): risques de survenue d’hypoglycémies: risque de perte de connaissance brutalement, chez les sujets traités par insulinothérapie : travail en hauteur, poste de poste de sécurité travail isolé, aviation, plongée sous-marine, « travail sur machines  potentiellement dangereuses (mais sécurité à préférer)»… Les complications dégénératives (difficultés de prévision à distance) peuvent limiter les activités professionnelles : oculaires (postes nécessitant une bonne acuité visuelle), cardio-vasculaires, plus rarement rénales ou neurologiques A apprécier par interrogatoire (suivi médical), examen clinique, examen du carnet de surveillance, résultats de l’hémoglobine glycosylée et contacts avec le diabétologue et/ou médecin traitant

Éléments liés au poste de travail et la situation dans l’entreprise étude du poste de travail  par le médecin du travail indispensable : travaux à effectuer charge physique (importance, constance) horaires (problème du travail posté horaires alternants : perturbation des rythmes biologiques, changements dans l’alimentation, les horaires d’insuline…) et des horaires de nuit, souvent isolé) conditions de travail Étude du trajet et des moyens de transport l’existence d’une infirmerie, possibilités de restauration d’effectuer des glycémies capillaires et des injections d’insuline

Orientation professionnelle pour les diabétiques insulino-dépendants Nécessité d’une bonne orientation professionnelle des enfants, avec niveau scolaire suffisant Des textes interdisent l’accès à certains métiers, interdictions pas toujours justifiées à ce jour. Personnel des armées, Personnel navigant technique, contrôleur de navigation aérienne, emplois considérés comme services de sécurité ou nécessitant un service actif de jour ou de nuit (lutte contre incendies, surveillants établissements pénitentiaires, aéronautique civile, réseau ferré national) Fonction publique : avis médecin agréé précède celui du médecin du travail accès grandes écoles : certificat médical parfois nécessaire ; accès facultés libre. Nécessité parfois d’une aide de la MDPH Collaboration médecins scolaires, médecins diabétologues, enfants, parents, médecins traitants).

Permis de conduire et aptitude à la conduite Des emplois nécessitent un permis de conduire de groupe léger classe I ou lourd, ; classe II Le candidat doit déclarer son diabète. avis d’un médecin agréé nécessaire. lors de la souscription d’un contrat d’assurances, il est indispensable de mentionner le diabète sous peine de nullité de son contrat d’assurances. Difficulté lorsque nécessité de traitement par insuline en cours d’activité professionnelle (ex : chauffeur routier) Textes réglementant les contre-indications médicales du permis de conduire (arrêté de 2010)  

Cas particuliers Diabète et grossesse : insulinothérapie transitoire parfois nécessaire pouvant conduire à une adaptation momentanée du poste de travail, voire arrêt de travail Voyages à l’étranger : adaptation des doses et des heures d’injection nécessaire Vaccinations : évaluer leur intérêt en fonction des risques professionnels (grippe par exemple)

Permis de conduire/ Groupe léger Prise en compte de l’existence : d’hypoglycémies sévères (assistance tierce personne nécessaire) Altération conscience pendant l’hypoglycémie d’hypoglycémies récurrentes : 2 hypoglycémies sévères en12 mois de la compréhension du risque d’hypoglycémie par al personne du contrôle de sa maladie de façon adéquate de l’existence ou non de complications : Atteinte visuelle++ Avis médical régulier, au maximum de 5 ans

Permis de conduire/ Groupe lourd Normalement incompatibilité Compatibilité temporaire, dans certains cas, après avis spécialisé +++ Pas de crise d’hypoglycémie sévère depuis 12 mois Critères identiques véhicules légers Absence de contre-indication autre liée au diabète (cardiaques, oculaires, neuro..) examens médicaux réguliers , au mois tous les 3 ans

Devenir professionnel si inaptitude médicale à un poste de travail Inaptitude au poste de travail : relève de la décision du médecin du travail. Recherche d’une adaptation de poste au sein de l’entreprise : propositions MW, employeur Si impossibilité : statut de la qualité de travailleur handicapé parfois nécessaire Reclassement au sein de l’entreprise : aide par le SAMETH Licenciement si impossible. reclassement en dehors de l’entreprise : Cap emploi, après formation Invalidité 1ere ou 2eme catégorie (RG et RA), fonctions publiques : autres dispositions; problème des artisans.

Conclusion larges possibilités de travail des diabétiques. Nécessité d’adaptation du poste, en particulier des horaires ; problèmes chez les sujets « âgés » qui deviennent insulino-nécessitants Orientation professionnelle pour les DID rôle favorable de l’éducation du diabétique. Collaboration nécessaire médecin du travail, médecin traitant et diabétologue