Module 4 : Déséquilibres, régulation et action publique Partie 1

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Transcription de la présentation:

Module 4 : Déséquilibres, régulation et action publique Partie 1 Module 4 : Déséquilibres, régulation et action publique Partie 1. Les déséquilibres macroéconomiques et financiers   Le chômage : évolution et analyses ESH Camille Vernet 2015-2016 Nicolas Danglade

1. Emploi, chômage et marché du travail : définitions et mesures 1 1. Emploi, chômage et marché du travail : définitions et mesures   1.1 L’emploi, un rapport de travail institutionnalisé en pleine transformation Le travail dénué de dignité sociale J.Freyssinet : « invention du travail » avec le salariat (contrat) Apparition de la notion d’emploi

Les transformations récentes de l’emploi La participation des individus aux activités productives socialement valorisées = fournir les revenus + le cadre de la protection sociale Importance du travail dans l’intégration sociale Mais évolutions récentes du marché du travail fabrique « un halo du chômage » (J.Freyssinet) ou des « zones grises de l’emploi » (A.Supiot) = un ensemble de positions à cheval entre activité/inactivité et chômage, par exemple: - Temps partiels subis Chômage (alternance des périodes activtés/emplois) Inégalités croissantes des individus devant la protection sociale et les droits sociaux L’emploi perd de sa « consistance »

1. 2 La population active en France : quelques données empiriques 1. 2 1.2 La population active en France : quelques données empiriques   1.2.1 La population active par âge, sexe, taux d’emploi ou d’activité …

1.2.2 L’évolution des formes d’emploi et l’essor des emplois « atypiques »

Les différentes formes d’emploi

1.2.3 Ne pas confondre le stock d’emplois et les flux d’emplois

L’ensemble des flux sur le marché du travail Fin de contrats

1. 3 Le chômage : définition, mesure et évolution 1. 3 1.3 Le chômage : définition, mesure et évolution   1.3.1 L’apparition de la catégorie « chômeur » dans la population active au début du 20ième siècle : recensement de 1896 1.3.2 Comptabiliser le nombre de chômeurs : Insee ou Pôle emploi

1.3.3 La multiplication des emplois atypiques produit un halo autour du noyau dur des chômeurs

1.3.4 Caractéristiques du chômage en France

1.3.5 De l’utilité de distinguer taux de chômage, taux d’emploi et taux d’activité : la cas de la sortie de crise

Les évolutions du taux d’emploi et du taux de chômage ne sont pas nécessairement corrélées

Le cas américain

À partir de l’étude du fonctionnement du marché du travail 2. Comment expliquer le chômage ? 2.1 A partir de l’étude du fonctionnement du marché du travail À partir de l’étude du fonctionnement du marché du travail Sous l’hypothèse de rigidités sur le marché du travail : chômage involontaire expliqué de manière microéconomique Sous l’hypothèse de CPP: le marché est à l’équilibre Difficultés d’appariement (rencontre) entre offre et demande de travail Salaire de réservation = Il existe du chômage volontaire - Salaire minimum; - Coin socio-fiscal; - Pouvoir de négociation des syndicats ; - asymétrie d’information Recherche d’information; Skill mismatch; Geographic mismatch Attention, ne pas oublier l’explication macro du chômage « involontaire »

2.1.1 Le fonctionnement du marché du travail en CPP : il n’existe pas de chômage involontaire ! Le fonctionnement du marché du travail dans le modèle de CPP L’offre de travail La demande de travail Les AE arbitrent entre temps de travail et temps de loisirs Les AE arbitrent entre facteur travail et facteur capital Que se passe-t-il si le salaire (prix relatif du travail) augmente ? Que se passe-t-il si le salaire (prix relatif du travail) augmente ? Plus de capital/moins de travail : Plus de loisirs ? Plus de travail ? Effet revenu l’emporte (LT) Effet substitution l’emporte (CT) Le coût marginal du travail augmente

Les droites d’offre et de demande de travail et l’équilibre Déplacement le long de la courbe d’offre Quand le salaire augmente, de nouveaux AE sacrifient leur temps libre pour leur temps de travail = l’offre augmente Déplacement de la courbe d’offre Choc démographique; changement préférences des AE (ils préfèrent davantage le travail par exemple); Déplacement le long de la courbe de demande Quand le salaire augmente, les AE (producteurs) substituent du capital au travail = la demande diminue Déplacement de la courbe de demande Choc technologique ou hausse de l’intensité capitalistique qui font augmenter la productivité horaire du travail

2.1.2 Le chômage volontaire : l’impact des revenus de substitution sur la demande de travail Toutes les quantités de travail offert se situant au dessus du salaire d’équilibre Toutes les quantités de travail offert se situant au dessus de l’assurance chômage (elle-même au-dessus du montant du salaire d’équilibre)

Le salaire de réservation L’agent économique réalise un arbitrage entre: Gains du travail: - Revenus - Accès à la protection sociale - Accès au statut social Coût du travail: - Perte indemnité chômage - Perte aides sociales - Dépenses de mobilité - Perte de temps libre Accepter un travail a un coût d’opportunité = il entraîne un sacrifice Le salaire de réservation = le salaire qui est au moins supérieur au sacrifice (au-dessous duquel l’AE refuse de travailler)

La métaphore du cycliste (P.Cahuc et A.Zylberberg) 2.1.3 Le chômage involontaire apparaît lorsque le marché n’est pas à l’équilibre : expliquer les rigidités du marché du travail (pourquoi le salaire ne se fixe-t-il pas au niveau d’équilibre)   2.1.3.1 L’existence d’un salaire minimum La métaphore du cycliste (P.Cahuc et A.Zylberberg) Tant que le salaire minimum se site au dessous du salaire d’équilibre, une hausse du Smic va créer des emplois en stimulant la demande globale : chaque coup de pédale rapproche du sommet; Dès que le salaire minimum passe au dessus du salaire d’équilibre, une hausse du Smic va détruire des emplois en réduisant la demande de travail: chaque coup de pédale éloigne du sommet;

2.1.3.2 Fiscalité et financement de la protection sociale : le coin socio-fiscal Graphique: écart entre salaire « brut » et salaire «  super brut» 2.1.3.3. Analyse microéconomique des rigidités : le rôle des syndicats et la défense des insiders Dans les grandes entreprises (où rentabilité plus élevée qu’ailleurs) ont lieu des négociations salariales auxquelles participent les syndicats qui y sont plus présents que dans les petites Défense des intérêts des salariés de ces firmes / obtention salaires supérieurs aux autres entreprises Ces niveaux de salaires se diffusent au reste économie : le coût marginal du travail augmente pour un même niveau de productivité du travail = déplacement le long de la courbe de demande de travail = pour un prix relatif du travail plus élevé, la demande de travail diminue

2.1.3.4 Analyse microéconomique des rigidités : les conséquences des asymétries d’information sur la fixation des salaires Asymétrie d’information: l’employeur ne possède pas toutes les informations sur son salarié Il ne connaît pas sa productivité réelle Il ne connaît pas sa productivité réelle Pour ne pas démotiver son salarié, il le paie au-dessus du salaire d’équilibre Pour éviter les comportements de tire-au-flanc : l’employeur augmente le salaire au dessus du salaire d’équilibire Le salaire influence la productivité (alors que dans le modèle de CPP, c’est la productivité qui détermine le salaire réel) Ce qui fait augmenter le « coût » de la perte de l’emploi et motive le salarié Théorie du salaire d’efficience : Akerlof & Yelen (1984) Théorie des contrats implicites: Stiglitz & Azariadis (1975)

2.1.3.5 Analyse microéconomique des rigidités : la protection du travail accentue la segmentation du marché Il n’existe pas un, mais plusieurs marchés du travail : de la théorie de la segmentation (Piore & Doeringer) à la dualisation du marché du travail Un marché du travail qui est régit par un ensemble de règles institutionnalisées : il est donc peu sensibles aux variations de l’offre et de la demande Un marché du travail qui est régit par les variations des prix et des quantités : il est très sensible aux variations l’offre et de la demande Le marché « interne » du travail Le marché « externe » du travail Pierre Cahuc: le marché du travail français est caractérisé par l’existence du CDI qui protège les salariés des variations de l’offre et de la demande Les variations de l’offre et de la demande sont réalisées à partir de contrats « atypiques » (CDD, intérim, stages, …) qui s’accompagnent d’une précarité plus importantes des salariés

2.1.4 Frictions et difficultés d’appariement sur le marché du travail Fin de contrats

L’information détenue par les agents n’est pas parfaite (frictions) Constat : sur le marché du travail, au même moment, pour un même type d’emploi, on trouve de nombreux offreurs et de nombreux demandeurs Conclusion : la rencontre (matching) entre l’offre et la demande n’est pas immédiate et automatique Pourquoi ? Des critères d’exigence des offreurs ou demandeurs qui ne correspondent pas (inadéquations) L’information détenue par les agents n’est pas parfaite (frictions) Nécessite un temps de recherche Nécessite une découverte des compétences des AE qui cherchent un emploi Mobilité géographique (spatial mismatch) Compétences et expériences (skill mismatch) Théorie du job search Théorie du signal (M.Spence, 1973) Importance des politiques de transports, du logement et de formation des actifs …. Les indemnités chômage améliorent la qualité de la recherche effectuée : Diamond & Pissarides (1994)

2. 2 Les explications macroéconomiques du chômage 2. 2   2.2 Les explications macroéconomiques du chômage  2.2.1 L’existence d’un sous-emploi au sens keynésien provenant de l’insuffisance de la demande (un chômage conjoncturel) Demande globale Niveau de production demandé Niveau de population active utilisé Chômage éventuel (involontaire)

La courbe de Beveridge : une courbe de pente négative 2.2.2 Distinction chômage conjoncturel et chômage structurel : l’introduction de la notion de chômage naturel Le chômage naturel : celui qui est caractéristique de l’économie une fois enlevées les variations conjoncturelles (Edmund Phelps); Comme les variations conjoncturelles sont « lissées », cela signifie que c’est le taux de chômage de l’économie de « plein emploi » = pas d’écart de production (un taux de chômage pour une situation d’égalité entre la croissance potentielle et la croissance réelle) On l’appelle aussi chômage de « long terme » : qui regroupe les frictions, les inadéquations et tout ce qui empêche le marché du travail de fonctionner de manière optimale; c’est donc un taux de chômage « structurel » Comment le mesurer et observer son évolution ? La courbe de Beveridge : une courbe de pente négative Taux de chômage : il mesure les offres de travail insatisfaites; Difficultés de recrutement des entreprises = elles mesurent les demandes de travail insatisfaites ;

Évolution de la courbe de Beveridge en France et aux Etats-Unis (comparaison) Lecture - Lecture de courte période = quand le taux de chômage diminue, les difficultés de recrutement baisse (et inversement) - Lecture sur plus long terme = pour un même niveau de difficultés de recrutement, le taux de chômage est différent

Évolution de la courbe de Beveridge en France et aux Etats-Unis (comparaison)

Comment délimiter le taux de chômage naturel et le taux de chômage conjoncturel ? le NAIRU (James Tobin) non accelerating inflation rate of unemployment Lorsque le taux de chômage courant est supérieur au NAIRU Lorsque le taux de chômage courant est inférieur au NAIRU Une stimulation de la demande (politique budgétaire et/ou monétaire) = pas d’augmentation durable de l’emploi et forte tension sur les prix (inflation) Une stimulation de la demande (politique budgétaire et/ou monétaire) = augmentation de l’emploi (baisse du chômage) et tension sur les prix Il est donc possible d’avoir moins de chômage en arbitrant avec l’inflation Situation décrite par M.Friedman pour expliquer l’échec des politiques de stop and go Remarques : le nairu réhabilite les politiques de relance (et l’arbitrage inflation/chômage); Le nairu permet de distinguer chômage conjoncturel et chômage structurel; - si le nairu augmente, la situation décrite par Friedman devient plus fréquente;

Le chômage conjoncturel peut devenir un chômage structurel 2.2.3 Pourquoi le chômage structurel peut-il varier au cours du temps ? 2.2.3.1 Le chômage conjoncturel peut s’enkyster : l’effet d’hystérèse 2.2.3.2 Les autres sources de chômage structurel Le chômage conjoncturel peut devenir un chômage structurel Phénomène d’hystérèse : Blanchard et Summers (1987) Le chômage structurel peut augmenter car : Les règles du fonctionnement du marché du travail changent (protection des salariés, salaire minimum, poids du financement de la protection sociale, salaire minimum et minima sociaux ) ce qui a un impact sur l’offre et la demande de travail; Les rigidités sur le marché du travail augmentent : rôle syndicats, salaire d’efficience ou théorie des contrats implicites; Les frictions et les inadéquations sur le marché du travail freinent l’appariement; Conclusion: les sources de chômage sont multiples et dépendent fortement de spécificités nationales ce qui explique les écarts et variations de taux de chômage entre économies nationales

3. La lutte contre le chômage et les politiques de l’emploi 3 3. La lutte contre le chômage et les politiques de l’emploi 3.1 La diversité des politiques de l’emploi Définition des politiques de l’emploi : des politiques plutôt « structurelles » En première analyse (selon la définition proposée par Jérôme Gautié, 1998) on peut considérer que les politiques de l’emploi comprennent l’ensemble des interventions publiques sur le marché du travail, visant à corriger les éventuels déséquilibres et/ou limiter les effets néfastes de ces derniers. Mesures ciblées Mesures générales Prise en compte dans la classification de l’OCDE Non prise en compte dans la classification de l’OCDE

3.2 Les politiques qui consistent à protéger les actifs et partager le stock de travail entre actifs   3.2.1 Indemniser les chômeurs (une politique dite « passive » selon l’OCDE) pour lutter contre « l’insécurité sociale » (selon l’expression de Robert Castel) 3.2.2 La protection de l’emploi : protéger les salariés en contrôlant les licenciements 3.2.3 Partager le stock de travail : la logique « malthusienne » de lutte contre le chômage

La réduction du temps de travail : de l’amélioration des conditions de vie au « partage du travail »

Les politiques de l’emploi qui visent à protéger les salaires et partager le stock de travail

3. 3 Quel bilan pour ces politiques de l’emploi. 3. 3 3.3 Quel bilan pour ces politiques de l’emploi ?   3.3.1 Les indemnités chômage peuvent produire des trappes à chômage : salaire de réservation et chômage volontaire Document 88: 43% des chômeurs sont indemnisés par l’assurance, (…) et 7 chômeurs sur 10 sont finalement indemnisés moins de 12 mois. 90% des chômeurs indemnisés touchent une allocation inférieure à 2000€ bruts.

Le salaire de réservation et les indemnités chômage

Deux questions : Le montant des indemnités est-il désincitatif Deux questions : Le montant des indemnités est-il désincitatif? La durée des indemnités est-elle désincitative ? Document 92: En moyenne lorsque le ratio de remplacement augmente de 1%, la durée du chômage augmente dans une fourchette comprise entre 0,3% à 1,6%.

Les indemnités chômage: quelles conséquences sur l’emploi ?

3.3.2 La protection de l’emploi freine la dynamique de destruction créatrice des emplois

La protection de l’emploi, quelles conséquences sur l’emploi ?

Les freins au processus de destruction créatrice des emplois

Résumé Les politiques de l’emploi « Passives » « Actives » Protéger les actifs du risque de chômage Protéger les chômeurs du risque de pauvreté Partager le travail Stimuler l’offre de travail des entreprises Stimuler la demande de travail des actifs Favoriser l’appariement entre l’offre et la demande Quels résultats ? Les effets positifs du Smic contrebalancés par effets négatifs Les effets positifs du CDI contrebalancés par effets négatifs

3.3.3 Les politiques malthusiennes : une analyse en termes de « stock fini » des emplois qui ne correspond pas à la dynamique permanente de création-destruction des emplois Hypothèse : l’offre et la demande de travail sont indépendantes l’une de l’autre; Questions ? Observe-t-on une hausse du chômage quand la population active augmente brusquement ou une baisse quand certains actifs sortent du marché du travail?

La RTT et les 35h: à partir des lois de Robien (1996) mais surtout Aubry (1998-2000) Les créations d’emplois augmentent durant la période de mise en œuvre des 35h (96/01): est-ce l’effet des 35H ?

En résumé

3.4 Les politiques qui cherchent à stimuler la demande et l’offre de travail et leur appariement 3.4.1 Stimuler la demande de travail : favoriser la création d’emplois  3.4.1.1. Une politique ciblée vers des populations « en difficulté » sur le marché du travail : les contrats aidés (une politique « active » au sens de l’OCDE)  

3.4.1.2 Une politique « générale » qui visent à modifier le fonctionnement du marché du travail : la baisse du coût du travail (salaire minimum/ cotisations sociales)

 Document 117 : salaire minimum et chômage Le salaire minimum peut donc être bénéfique ou néfaste à l’emploi. (…) Une métaphore cycliste résume assez bien ce débat. Un marché du travail où existe un salaire minimum ressemble au franchissement d’un col à vélo. Dans la montée, chaque coup de pédale supplémentaire vous rapproche du sommet, dans la descente, chaque coup de pédale supplémentaire vous en éloigne. Il s’agit avant tout de savoir si le peloton des travailleurs est dans la montée ou s’il a entamé la descente. Source : Pierre Cahuc et André Zylberberg « Les ennemis de l’emploi. Le chômage, fatalité ou nécessité ? », Flammarion, 2015, p.84

Variation du SMIC et chômage Augmentation du salaire minimum a deux conséquences: Augmenter le salaire et donc la demande de ceux qui perçoivent ce salaire; Augmenter les coûts de production des entreprises; Quel effet sera l’effet global ? Lorsque le salaire minimum est relativement faible Lorsque le salaire minimum est relativement élevé Une hausse du salaire minimum permet une hausse du pouvoir d’achat des salariés les plus pauvres = choc de demande positif Une hausse du salaire minimum détériore la rentabilité des entreprises = Choc d’offre négatif

Mais un Smic trop bas, pousse à la trappe à l’inactivité (ou au chômage)

Conséquences d’une baisse du Smic ? Baisse rémunération du travail : hausse travailleurs pauvres Cela dépend de son niveau : métaphore du cycliste (Cahuc & Zylberberg) Cela dépend de montant du salaire de réservation (constitué de l’ensemble des aides sociales) France : choc d’offre positif France : développement chômage volontaire Quel effet ?

Les effets négatifs de la baisse du Smic poussent à choisir une autre solution pour réduire le coût du travail

Une solution pour faire baisser le coût du travail sans toucher au SMIC : La baisse des cotisations sociales Cotisations sociales : 1,6 SMIC CICE : 2,5 SMIC

Comment ne pas faire augmenter le salaire de réservation ? 3.4.1.3. Stimuler la création d’entreprise et les auto-entrepreneurs (une politique « active » au sens de l’OCDE) 3.4.2 Stimuler l’offre d’emplois : dans certains cas, les incitations à refuser un emploi sont importantes (une politique « active » au sens de l’OCDE) / il faut donc que le « travail paie » Comment réduire la trappe à la pauvreté en ne réduisant pas l’incitation au travail ? Comment ne pas faire augmenter le salaire de réservation ? Impôt négatif ? PPE Réforme du RMI = RSA (RSA socle et RSA activité)

3.4.3 Favoriser l’appariement de l’offre et de la demande de travail (politique « active » au sens de l’OCDE)

Les politiques de l’emploi : résumé « Passives » « Actives » Protéger les actifs du risque de chômage Protéger les chômeurs du risque de pauvreté Partager le travail Stimuler l’offre de travail des entreprises Stimuler la demande de travail des actifs Favoriser l’appariement entre l’offre et la demande Le CDI protège mais dualise le marché du travail et empêche la destruction créatrice Le Smic empêche la pauvreté des salariés les moins payés mais augmente le coût du travail Le partage du travail n’a pas de conséquence sur la création d’emplois Quels résultats pour : Les contrats aidés La baisse du coût du travail (allègement cotisations sociales et CICE) Le statut d’entrepreneurs La réforme des aides sociales Les politiques de formation

3.5 Quel bilan pour les politiques qui visent à réduire les déséquilibres sur le marché du travail ?  3.5.1 Bilan des politiques visant à augmenter la demande de travail 3.5.1.1 Les contrats aidés : des aides efficaces mais concentrées sur les situations les moins nombreuses (aides au secteur marchand)

Résultats des politiques de contrats aidés (subventions ciblées)

3.5.1.2. La baisse du coût du travail par l’allègement des cotisations sociales : un dispositif efficace mais associé à un risque de trappe à bas salaires

Seule politique dont le résultat est net sur l’emploi Un bilan des politiques de l’emploi qui visent à stimuler la demande de travail Seule politique dont le résultat est net sur l’emploi

3.5.2 Bilan des politiques qui visent à augmenter l’offre de travail Cela fonctionne pour certaines populations mais le salaire de réservation reste encore élevé Les retours à l’emploi pour ce type de population dépend moins de l’incitation financière que d’autres facteurs (intégration sociale, estime de soi …)

3.5.3 Bilan des politiques de formation : les limites de la formation pour adultes et l’importance de la formation dans l’enfance Cela fonctionne pour certaines populations (femmes célibataires avec 1 enfant) Importance centrale de la formation initiale précoce dans et en dehors de l’école

Les politiques de l’emploi en France menées en France Politiques passives: Partager le travail Pré-retraites RTT Politiques actives : Contrats aidés secteurs marchand et non marchand Baisse du coût du travail Allègement des cotisations sociales CICE Réforme RMI, création RSA – PPE Formation pour adultes Réforme de l’ANPE- Assedic (création Pôle Emploi) Les éléments qui n’ont pas été « touchés » Le SMIC (qui a plutôt eu tendance à augmenter) Le CDI

Quel bilan des politiques de l’emploi menées en France ? Les politiques qui ne sont pas ou peu efficaces: Les RTT Les contrats aidés secteurs non marchands La formation adulte (sauf femme seul avec enfant) Les politiques d’incitation au retour à l’emploi (sauf célibataire) La baisse ou la dégressivité des allocations chômages Les politiques efficaces: Les allègements de cotisations sociales

Problématique aujourd’hui Une volonté de protéger les salariés : CDI, indemnités chômage Les citoyens : aides sociales Mais des conséquences négatives: Impact négativement le coût du travail qui augmente Fabrique des trappe à chômage/inactivités Segmente et dualise le marché du travail Limite la destruction créatrice des emplois Une volonté de contrecarrer ces effets en : réduisant les coût du travail par l’allègement des cotisations et le CICE Réduisant le salaire de réservation (loi TEPA 2007; réforme RMI; création PPE) Développant la protection des « outsiders » (droits à la formation) Favoriser les contrats de mission chez les cadres (à la place des CDI) Question : est-il possible d’avoir à la fois la protection sans les effets négatifs: plus de flexibilité, plus de destruction créatrice, moins de trappe et moins de dualisation du marché du travail?

3. 6 Les politiques de l’emploi en France : « on a tout essayé ». 3. 6 3.6 Les politiques de l’emploi en France : « on a tout essayé » ?   3.6.1 Analyse comparative des politiques de l’emploi

3.6.2 Quelles réformes pour la France : la piste de la flexicurité ?

Les conséquences de la mise en œuvre d’une politique de flexicurité en France

Document 169 Voici la liste des mesures qui n’ont jamais été essayées que l’on trouve dans le magazine Challenges du 14 janvier 2016 : - favoriser comme en Allemagne l’apprentissage (contre le chômage des jeunes) ; - rendre obligatoire une formation pour les jeunes décrocheurs ; - instaurer un contrat unique – Pierre Cahuc  ; - réduire ou rendre dégressive l’indemnisation chômage ; - créer une taxe sur les licenciements – Jean Tirole ; - lever les freins à la mobilité pour changer de job (un compte unique pour regrouper tous les droits sociaux) ; - alléger le droit du licenciement pour limiter les freins à l’embauche – Pierre Cahuc  ; - régionaliser le temps de travail, les politiques de l’emploi et du logement (régionaliser le droit du travail) – Etienne Wasmer ; - créer un Smic en fonction de l’âge et des régions – Gilbert Cette ; - utiliser le big data pour améliorer l’accès à l’information des demandeurs d’emplois – Paul Duan.