Saint Augustin IVème partie
Si les sceptiques s’opposent aux stoïciens, Saint Augustin s’oppose aux sceptiques. Il ne nie pas l’erreur humaine, l’impossibilité de connaître la vérité mais il remarque dans cette interprétation stoïcienne une parfaite incompréhension de l’âme humaine. Notre erreur nous prouve que nous existons. C’est en quelque sorte comme une chance qui nous est offerte; en saisissant notre erreur, nous comprenons du même coup que nous pouvons nous parfaire en recherchant la vérité que seule la pratique des vertus peut nous enseigner. La vérité n’est pas humaine mais participe d’un ordre divin. L’envers du sceptique
Une direction Dans cette aspiration à la vérité et à la liberté, l’âme apprend à se connaître. Elle est comme attirée vers sa source, par cette mémoire de l’être, qui parfois pense retrouver des réminiscences. Et cette voie est celle des commandements divins. C’est dans leur observation si stricte soit-elle que l’être parvient à la liberté.
Il est évident que le cogito de Descartes « Je pense, donc je suis.» s’inspire directement de la pensée augustinienne : « si je me trompe, je suis ». Mais celle-ci a connu une autre incidence dans la réflexion philosophique. Elle a pu conduire à une pensée absolument athée, celle de Sartre : « Je pense donc, j’existe » et j’agis.
Pourtant, ce serait se montrer bien injuste de ne pas relever d’autre philosophie active dans la pensée augustinienne que celle d’une pratique cultuelle. Saint Augustin comprend l’importance de l’organisation d’une société humaine et c’est à ce titre qu’il envisage les relations unissant les deux cités (La Cité de Dieu, livre XIX). Il décrit la vie dans la cité, la vie dans la famille. Il détermine les notions de peuple et de chose publique et précise ainsi les fondements politiques de l’existence humaine.