Un véritable réseau routier : les voies romaines C'est aux romains que nous devons le mot route. La largeur minimum de la voie romaine était fixée par la loi des Douze Tables (8 pieds pour un tracé en ligne droite, 16 pieds dans les parties courbes). Plusieurs catégories de routes Les Viae publica (largeur moyenne : 6 à 12 m) étaient établies sur un sol appartenant au domaine public. Ce sont les artères maîtresses du réseau routier, reliant les grandes cités entre elles. Elles sont construites et entretenues par l’État. Les vicinales (largeur moyenne 4m) partaient des viae publica et elles reliaient les bourgs d’une même région. Les privatae (largeur moyenne : 2,5 m à 4 m) créées et entretenues, par des particuliers propriétaires du sol, reliaient les grands domaines, les villas au réseau routier. Voie romaine à Ambrussum, (Hérault)
La construction des voies romaines : élaboration du tracé Lorsque la décision de construction avait été prise, la délimitation du tracé était confiée à des arpenteurs. Pour cela, ils utilisaient : La groma, ancêtre de l'actuelle équerre d’arpenteur. Elle était utilisée pour faciliter le tracé des angles droits. Composée de quatre branches et pourvue de cinq fils à plomb, elle permettait de tracer des lignes perpendiculaires à partir d'un point central. Le chorobate, grande règle (près de 6 m) rigide sur pied et creusée dans sa partie supérieure d'une rainure contenant de l'eau. Elle était utilisée pour le calcul de niveau. Le dioptre, instrument composé d'un triangle muni d'un fil à plomb, servait pour le nivellement de la route. Arpenteurs Romains utilisant la Groma pour élaborer un tracé.
Pont Romain de CARAMY (83) Le tracé D'une manière générale, les voies romaines se caractérisent par une grande rectitude. Elles évitent au maximum les zones marécageuses et les abords immédiats des cours d'eau. Lorsqu'il y avait obligation de franchissement, la voie passait sur un pont de bois ou de pierre, dont il reste encore à ce jour de magnifiques exemplaires encore empruntés par le réseau routier actuel. Les voies s'élargissaient dans les virages pour permettre aux chariots, dépourvus d'avant-train, de pivoter au mieux. Après la prise des mesures, les arpenteurs piquetaient le tracé à l'aide de jalons. Pour terminer la préparation du tracé avait lieu le débroussaillage et le bûcheronnage. Pont Romain de CARAMY (83)
La construction d’une voie Elles se composent de quatre couches : du sable, des pavés de pierres cimentées, des pierres concassées cimentées puis de grandes dalles de pierre. Des fossés bordent les routes et permettent ainsi l'écoulement des eaux.
Tout était conçu pour que le voyageur, piéton, cavalier ou roulier (conducteur de chariot) circule sans encombre Des structures d’accueil : Tous les 5 à 12 milles, un relais (véritable « station-service »)où changer de chevaux, notamment ceux des messagers officiels, Tous les 30 à 90 kilomètres selon les difficultés du parcours, un gîte d’étape comprenant une taverne ou un restaurant, des entrepôts pour où stocker les marchandises. Une signalisation routière et des outils de navigation : De hautes bornes, les bornes milliaires, portent le nom de la voie et des distances ; on en a retrouvé plus de 4000 dans le monde romain, Des « cartes », telle la fameuse « table de Peutinger », avec ses vignettes type « Guide Michelin » Des guides, comme l’itinéraire d’Antonin, qui donne les distances de ville à ville. Borne milliaire placée tous les 1000 pas Extrait de la table de Peutinger
Un réseau routier qui permet de développer l’activité économique Les commerçants romains virent très vite l'intérêt de tels axes. A la différence des autres civilisations méditerranéennes qui avaient fondé leur développement commercial quasi uniquement à partir de leurs ports, ils vont utiliser leur réseau routier en parallèle avec leur flottille commerciale. Cela favorisera les échanges avec l'intérieur du continent et sera à l'origine de leur expansion commerciale fulgurante. Un réseau routier bien organisé