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Publié parClaude Lefèvre Modifié depuis plus de 8 années
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Réussite scolaire, réussite éducative sur tous les temps : la spécificité de l’école maternelle Viviane BOUYSSE Inspectrice générale de l’Education nationale Lyon – 6 février 2015
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2 L ier réussite scolaire et réussite éducative, c’est reconnaître que l’élève et l’enfant ne sont pas deux êtres distincts. (G. Pau-Langevin) Y a-t-il un autre moment que l’école maternelle dans le système scolaire où cette absence de distinction soit aussi évidente ? Le projet n’est-il pas justement pour l’école maternelle de faire que chaque enfant construise une posture d’élève, prenne le temps - avec de l’aide - de devenir un élève ? La réussite scolaire à l’école maternelle est-elle autre chose qu’une réussite éducative ? (Peut-elle être … ? Doit-elle être …? )
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3 La réussite scolaire à l’école maternelle Quel sens donner à cette expression ? Plusieurs composantes explicites au vu des textes : la réalisation d’apprentissages « techniques » qui permettent d’entrer, avec de bonnes chances de réussir, dans les apprentissages systématiques et structurés du CP ; la réalisation de multiples apprentissages qui ont d’autres fonctions et sont liés à un épanouissement plus global de la personne de l’enfant (expression, structuration de la pensée) ; l’acquisition de compétences psychosociales. Une composante reste implicite : la découverte ou le renforcement d’une motivation pour apprendre, d’un plaisir de chercher pour savoir, de chercher et savoir. La maternelle, socle du socle, doit permettre un « accrochage » cognitif et culturel réussi.
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4 La réussite scolaire à l’école maternelle Quelles conditions bénéfiques ? Un ensemble de circonstances de nature différente : la qualité des pratiques pédagogiques, qui articule technicité des gestes professionnels, justesse des intentions et justice dans la réalisation ; un double soutien apporté à l’enfant : celui de l’école ET celui de ses parents en cohérence ; la vigilance au moment des diverses transitions, moments de fragilité, en particulier pour les enfants les plus vulnérables ; l’appui sur toutes les ressources qui peuvent assurer un maximum de stimulations (voire – déjà – de compensations) aux enfants en fonction de leurs besoins, sans devenir des sources de harcèlement et de mal-être.
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5 L’optimisation du temps de l’enfant Tout moment est un temps éducatif, que ce soit de manière formelle ou informelle : par le langage adressé à l’enfant et suscité chez lui, par l’orientation donnée à certaines activités, par le choix de certains loisirs, par le « spectacle » donné de manières de faire liées à la culture de l’écrit (lire, écrire notamment)… « Apprentissages adaptatifs » : force méconnue dans la petite enfance. Les avantages des enfants des milieux favorisés tiennent, au moins pour une part, au fait que les apprentissages qu’ils font alors sont en bonne cohérence avec ceux qui sont « scolairement payants ». Problème = pour les enfants qui n’ont pas ces chances-là, trouver les conditions d’accroître à l’extérieur de la famille l’équivalent de ces temps là.
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6 L’optimisation du temps de l’enfant Des points de vigilance : Respecter tous les besoins des enfants, dont le besoin de repli, de repos et de jeu libre. Ne pas vouloir saturer leur temps sous prétexte de le rendre « éducatif ». Agir avec les enfants en impliquant autant que possible les parents, en ne les disqualifiant jamais. Ne pas vouloir réduire la complexité des relations entre parents et professionnels divers qui composent l’encadrement éducatif des enfants (logique d’expertise : asymétrie entre le professionnel / l’expert et les parents - logique civique : droits et obligations réciproques - logique domestique : interdépendance, partage de socialisation et d’apprentissages informels, dans et autour de l’école – emprunts à Pascale Garnier).
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