Télécharger la présentation
La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez
1
Antiseptiques & désinfectants (ATS & DI)
TP - 3° Année, Médicine Cluj-Napoca 2017 Valeria Laza
2
« Confronté à une nature hostile, soumis à des travaux manuels dangereux, engagé dans des conflits militaires incessants, l’homme ne cessa de se blesser […] ; inhérentes au genre humain, les plaies constituent probablement le plus ancien des problèmes médicaux… » C. Régnier
3
Savoir quoi faire et comment faire pour éviter la transmission des maladies et l’infection des blessures est le résultat de millénaires d’observations et d’expérimentations. Action anti-inflammatoire, soulage les douleurs musculaires ou les rhumatismes. Aphrodisiaque. Actions antibactériennes. Apaise les infections urinaires (calculs rénaux ou cystites). Atténue les divers maux d'estomac : l'aérophagie comme les ballonnements. Très bon anesthésiant local. Utile pour soulager la toux des affections virales.
4
Produits utilisés depuis la nuit des temps
clous de girofle = cuisoare. En Egypte ancienne, en Mésopotamie et en Inde on trouve les premières traces écrites (2500 ans avant JC) d’utilisation d’antiseptiques à base de miel (propriétés antiseptiques similaires à l’eau oxygénée). Originaire d'Indonésie, le girofle est connu pour ses nombreux bienfaits. Il est anti-inflammatoire et apaise les douleurs musculaires. Mais c'est aussi un très bon anesthésiant local et un antiseptique efficace. Le girofle agit également contre les bactéries, les microbes et les virus.
5
Produits utilisés depuis la nuit des temps
SO2 En Grèce ancienne, 1000 ans avant JC, on utilise toujours ces techniques jusqu’à l’avènement d’Hippocrate (460 avant JC) qui recommande déjà la désinfection des lieux contaminés par du dioxyde de soufre ou des fumées de grand feux lors des épisodes de pestes, et recommande le nettoyage des plaies avec des linges propres imbibés de vin ou de vinaigre. Les grecs, pour limiter la prolifération des germes utilisent divers produits tels les clous de girofle Dans la Rome antique, les médecins grecs perfectionnent leur art tel Galien médecin des gladiateurs qui est considéré comme le père de la pharmacie. La médecine arabe hérite des ces connaissances et les enrichit grâce à de grands savants tel Avicenne ( ) qui émet l'hypothèse selon laquelle l'eau et l'atmosphère contiendraient de minuscules organismes capables de déclencher certaines maladies…
6
Historique En quelques milliers d’années les progrès ont été immenses, mais c’est vraiment à partir du 18ème siècle que les choses se sont accélérées (nouvelles espèces chimiques (l’eau oxygénée) et de nouveaux éléments chimiques (le chlore ou l’iode) Mais, c’est en fait au XVIIIème siècle que le mot antiseptique fut employé par PRINGLE - médecin militaire écossais, classa en 1750 un grand nombre de substances appliquées sur la peau et les plaies (camphre, acides...) comme antiseptiques (une substance capable de prévenir la détérioration de la matière organique). furent découvertes les principales molécules encore utilisées : SCHEELE ( ) chimiste suédois découvrit le chlore. 1789 : BERTHOLLET ( ) chimiste français, découvrit les hypochlorites. Il les développa dans le petit village de JAVEL, aujourd’hui quai de JAVEL dans le 15ème arrondissement de PARIS (eau de JAVEL) 1811 : BERNARD COURTOIS ( ) chimiste français isola l’iode à partir de cendres de plantes marines Mais, c’est en fait au XVIIIème siècle que le mot antiseptique fut employé par PRINGLE. Ce médecin militaire écossais, classa un grand nombre de substances appliquées sur la peau et les plaies (camphre, acides...). C’est également à cette période que furent découvertes les principales molécules encore utilisées actuellement. ˇ 1774 : SCHEELE ( ) chimiste suédois découvrit le chlore. ˇ 1789 : BERTHOLLET ( ) chimiste français, découvrit les hypochlorites. Il les développa dans le petit village de JAVEL, aujourd’hui quai de JAVEL dans le 15ème arrondissement de PARIS. Ceci explique la dénomination d’un produit chloré : eau de JAVEL. ˇ 1811 : BERNARD COURTOIS ( ) chimiste français isola l’iode à partir de cendres de plantes marines
7
Definitions Nettoyage Pré-désinfection Désinfection Asepsie Antisepsie
Stérilisation
8
Definitions Nettoyage surface physiquement propre (propreté visible)
Retire les germes Désinfection surface bact. propre (propreté invisible) Détruire les germes Par le nettoyage on obtient une surface physiquement propre : c'est la propreté visible. Par la désinfection on obtient une surface bactériologiquement propre : c'est la propreté invisible. Le nettoyage retire les germes qui se trouvent sur des surfaces, tandis que la désinfection les détruit
9
Definitions Pré-désinfection Désinfection Stérilisation
10
Definitions Antisepsie Asepsie
11
Les antiseptiques et les désinfectants
Dans le langage courant, le terme désinfectant comprend à la fois les désinfectants au sens strict et les antiseptiques. Les deux termes désignent les produits qui ont en commun la capacité d’inhiber ou de tuer les microorganismes indésirables. Les désinfectants au sens strict sont destinés aux milieux inertes (instruments, surfaces); les antiseptiques sont destinés aux tissus vivants (peau, muqueuse).
12
Définitions ASEPSIE "Ensemble des mesures propres à empêcher tout apport exogène de micro-organismes ou de virus" "(AFNOR Mars 1981 NF T )
13
ANTISEPSIE (du grec "anti" : contre et "septikos" dérivé de "sepein" : corrompre) Selon l’AFNOR (L’Association Francaise de Normalisation) l'antisepsie est une opération au résultat momentané permettant au niveau des tissus vivants dans la limite de leur tolérance, d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d'inactiver les virus indésirables, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou virus présents au moment de l'opération (agissent de façon momentanée). Ils ne protègent pas contre une nouvelle contamination, ils doivent donc être réappliqués régulièrement L'objectif d'un antiseptique est de prévenir les infections en réduisant le nombre de micro-organismes et à éviter la surinfection des plaies par divers germes présents naturellement à la surface de notre peau (flore cutanée transitoire). Il faut avoir à l'esprit que cette flore cutanée se reconstitue très rapidement en 5 à 6 heures.
14
ANTISEPTIQUE ANTISEPTIQUE
= des substances ayant pour but de détruire les germes pathogènes (d'éliminer ou de tuer les microorganismes ou d'inactiver les virus) ou d'empêcher leur multiplication. L'antiseptique s'utilise sur les tissus vivants (peau saine, muqueuses, plaies). Au milieu du XIXè siècle, il s'applique à des produits capables de détruire les microbes pathogènes. Elles présentent une activité sélective: antibactérienne, antifongique, antivirale, qui est indiquée et précisée avec indication du temps de contact nécessaire à cette activité. Les antiseptiques à large spectre passent la norme de virucidie en 15 minutes de contact et de fongicidie en deux heures de contact Elles n'altèrent pas les tissus sur lesquels elles sont placées (tolérance). Un antiseptique ne peut pas être utilisé pour l'entretien du matériel médico-chirurgical La destination d'emploi des préparations antiseptiques est précisée : peau saine, muqueuses, plaies, ainsi que la durée d'application nécessaire à l'obtention de l'activité.
15
Indications Dans un but de prévention : antisepsie de la peau saine
préparation pré-opératoire gestes invasifs lavage des mains médical et chirurgical antisepsie des muqueuses et séreuses Dans un but de traitement : antisepsie de la peau lésée des muqueuses et plaies infectées des brûlures
16
Définitions DESINFECTION
«Opération au résultat momentané permettant d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d'inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou virus présents au moment de l'opération» Désinfection: tue la plupart des microorganismes, sauf les spores DESINFECTANT Les désinfectants sont des substances qui tuent les micro-organismes et qui aident ainsi à la prévention des infections et contaminations. Contrairement aux antiseptiques, ces substances sont généralement nocives pour les tissus humains et sont utilisées pour décontaminer des objets Maintenant on parle... – Antisepsie : destruction momentanée des microorganismes présents sur la peau lésée –Désinfection : destruction momentanée des microorganismes présents sur la peau saine
17
Maintenant on parle... – Antisepsie : destruction momentanée des microorganismes présents sur la peau lésée – Désinfection : destruction momentanée des microorganismes présents sur la peau saine et sur des surfaces inertes
18
Définitions La décontamination: doit être supprimé dans le domaine de la lutte infectieuse et réservé à des opérations de nature physico-chimique visant à diminuer un risque de contamination radioactive ou chimique La décontamination et le nettoyage doivent avoir lieu avant la désinfection
19
PRÉ-DÉSINFECTION PRÉ-DÉSINFECTION = étape préalable à la désinfection ou à la stérilisation (d’instruments chirurgicaux) C'est le premier traitement à effectuer sur les objets et matériels souillés par des matières organiques pour - diminuer la population des micro-organismes et de faciliter le nettoyage ultérieur - protéger le personnel lors de la manipulation des instruments (permet une manutention plus sûre) - éviter la contamination de l'environnement Opération utilisant un produit détergent contenant au moins un principe actif reconnu pour ses propriétés bactéricides, fongicides, sporicides ou virucides, c'est à dire un produit détergent-désinfectant La décontamination permet une manutention plus sûre des instruments par le personnel avant le nettoyage. C’est la première étape dans le traitement d’instruments chirurgicaux et autres articles utilisés. Immédiatement après l’utilisation, placez pendant 10 minutes les instruments et autres articles dans une solution chlorée à 0,5%. Cette étape inactive rapidement le VHB et le VIH. Après la décontamination, les instruments devraient être rincés immédiatement avec de l’eau froide pour éviter la corrosion et pour enlever le matériel organique visible avant d’être soigneusement nettoyés.
20
PRÉ-DÉSINFECTION Immédiatement après l’utilisation, placez pendant 10 minutes les instruments dans une solution chlorée à 0,5%. Cette étape inactive rapidement le VHB et le VIH. Après la décontamination, les instruments devraient être rincés immédiatement avec de l’eau froide pour éviter la corrosion et pour enlever le matériel organique visible avant d’être soigneusement nettoyés.
21
DÉTERGENTS Produits de nettoyage qui ont un:
pouvoir mouillant : séparation de la salissure du substrat pouvoir détergent : décollement et fragmentation des salissures pouvoir émulsionnant plus ou moins moussant: maintien des fragments en suspension dans la solution
22
Caractéristiques des détergents, désinfectants et antiseptiques
Support inerte ou vivant inerte vivant Toxicité pour les tissus faible forte Efficacité sur les micro-organismes importante moyenne
23
La présentation Les antiseptiques doivent être présentés dans leur forme d’utilisation Les désinfectants sont présentés soit prêts à l’emploi, soit en solution concentrée qu’il faut diluer au moment de l’emploi
24
MODE D'ACTION DES ANTISEPTIQUES ET DES DESINFECTANTS
Les antiseptiques et désinfectants sont capables 1) d'inhiber la croissance des micro-organismes (bactériostase, fongistase, virustase), ou action bactériostatique, fongistatique, virostatique 2) d'avoir une action létale (= tuer) (bactéricidie, fongicidie, virucidie, sporicidie) (action bactéricide, fongicide, virucide, sporicide) Certains antiseptiques et désinfectants présentent ces deux modes d’action en fonction des doses (la concentration utilisée). Généralement, plus la concentration est élevée, plus l'effet est de type létal (ammonium quaternaire) (exception ex: éthanol 70% plus actif qu'à 96%) D’autres ont toujours une action létale ou toujours une action bactériostatique ou fongistatique quelle que soit la concentration utilisée
25
La rémanence La rémanence désigne l'effet anti-microbien de l'antiseptique persistant sur la peau (ou du désinfectant persistant sur une surface)
26
Mécanismes d'action Action brutale et non-spécifique. On ne cible pas de microorganismes particuliers. Selon leur nature et leur concentration, les antiseptiques et désinfectants ont une ou plusieurs cibles à l'intérieur de la cellule. Ils doivent donc traverser la paroi cellulaire pour exercer leur action Le principe d'action des antibiotiques consiste à bloquer sélectivement une étape d'un mécanisme essentiel à la survie ou à la multiplication des micro-organismes
27
Mécanismes d'action 1. Oxydation et dénaturation des protéines
Ces réactions se font surtout au niveau des fonctions thiols (-SH) portées par les cystéines. Leur oxydation donne une altération irréversible de la protéine A: L'eau oxygénée provoque ces altération D: l'acide peracétique permet d'agir sur le prion les dérivés du chlore, comme l'eau de javel mais aussi l'alcool qui ne joue que sur la dénaturation L'iode sous forme moléculaire est capable de traverser rapidement la membrane cellulaire. Son action est due à son pouvoir oxydant comme les autres halogénés sur les protéines enzymatiques et membranaires.
28
Mécanismes d'action 2. Altération des membranaires cytoplasmiques
Action due aux agents tensioactifs (TA). Cas des substances qui possèdent un pôle hydrophobe et hydrophile. Le pôle hydrophobe s'insère aux interfaces des salissures ce qui donne un effet nettoyant comme les savons. Le pôle hydrophile s'insère dans les membranes ce qui détruit les structures par l'encombrement stérique. A travers le pouvoir nettoyant, il y a création de mousses qui emprisonnent les microorganismes et qui sont évacués lorsque l'on évacue les mousses Ex.: savons, ammonium quaternaire
29
Mécanismes d'action 3. Action sur le métabolisme (Les inhibiteurs enzymatiques) Certains agissent comme des poisons respiratoires. Fluorure ou Cyanure qui agissent au niveau des mitochondries en dissociant les transferts d'électrons et la consommation d'O2 par synthèse d'ATP. Ils détruisent le gradient de protons en les faisant traverser la membrane sans production d'ATP Ils bloquent le fonctionnement de certaines enzymes notamment celles de la respiration mitochondriale, les métallo enzymes (au Cu ou au Fe) ou des enzymes à groupements thiols (-SH). De nombreux dérivés à base de Cu, d’Ag ou d’Hg agissent de cette manière
30
Mécanismes d'action 4. D'autres ont une action mutagène. On le retrouve notamment chez les colorant comme l'acridine. Ils se comportent comme des analogues des bases des nucléotides. Ils sont capables de s'insérer entre les bases, dans le double hélice ce qui entraîne une erreur lors de la transcription et de la réplication
31
Résistance des microorganismes aux biocides
1. Résistance naturelle ou intrinsèque – prévisible – caractéristique innée, stable, de l'espèce ou de la souche bactérienne (due à la structure même de la cellule bactérienne ou à son métabolisme enzymatique). Elle détermine le spectre d'activité des antiseptiques et des désinfectants 2. Résistance acquise – due à une modification génétique – imprévisible En pratique, la réduction de l’activité des antiseptiques est liée: – À la présence de matières organiques – Au vieillissement du produit (diminution de la concentration en principe actif)
32
L’élément fondamental de la résistance naturelle
• chez les bactéries = paroi bactérienne: – spores> mycobactéries > gram - > gram + • chez les virus = absence d’enveloppe – virus nus > virus enveloppés
33
Résistances aux désinfectants
• Paroi : gram – plus résistants que gram + • Biofilm • Spores • Virus nus plus résistants que virus enveloppés • Résistances acquises: plasmides • Attention mode de conservation et à la stabilité du produit
34
1. RESISTANCE NATURELLE DES BACTÉRIES AUX ATS ET DI
a) L'élément majeur de la résistance est la paroi de la cellule bactérienne. En effet, la majorité des antiseptiques et désinfectants exercent leur action essentiellement au niveau de la membrane cytoplasmique et doivent donc traverser la paroi. Chez les souches devenues résistantes, ces mécanismes de passage sont altérés
35
Résistance intrinsèque bactérienne
On distingue ainsi deux grands groupes de bactéries quant à la structure de leur paroi: les gram positifs et les gram négatifs. La paroi des bactéries est un élément rigide présent chez presque toutes les bactéries, à qui elle donne la forme et confère une protection mécanique. Elle est composée de sucres et de différents acides aminés, appelée le peptidoglycane. Dans la paroi des bactéries gram négatifs, il existe une membrane externe, composée de protéines, lipides et polysaccharides. Cette membrane externe n’est pas présente chez les gram positifs. Ainsi, les mycobactéries (Mycobacterium tuberculosis) dont la membrane externe est très épaisse, sont plus résistantes que les bactéries à Gram négatif, (ex.: Pseudomonas aeruginosa ) elles-mêmes plus résistantes que les bactéries à Gram positif Les spores bactériennes (ex.: Clostridium difficile) possèdent la plus grande résistance intrinsèque aux désinfectants et antiseptiques en raison de la structure de leur enveloppe extérieure
36
Parois des bactéries Spores Membranne externe
Pepdidoglycan (aa et sucres) Membranne cytoplasmique Gram Gram - Chez les bactéries à Gram positif, la paroi bloque l'extraction du violet de gentiane et de l'iodure par l'alcool alors qu'elle ne bloque pas cette extraction chez les bactéries à Gram négatif. La distinction entre bactéries Gram positif et bactéries Gram négatif repose sur une différence de composition pariétale. La paroi des bactéries Gram positif est riche en acide teichoïque, absent chez les bactéries Gram négatif et en acide diaminopimélique, moins abondant chez les Gram négatif lesquelles ont une paroi plus riche en lipides. Gram (+) : peptidoglycane +++ •Gram (-) : peptidoglycane +, membrane externe (lipide A, LPS, endotoxine) +++ Acides mycoliques et cires Spores Mycobactérie
37
Anatomie de la bactérie
La cellule bactérienne La cellule bactérienne est entourée par une enveloppe rigide (la paroi) qui lui garde sa forme, lui donne sa résistance et entoure une autre enveloppe plus mince, la membrane cytoplasmique.
38
GRAM GRAM + Chez les bactéries à Gram positif, il y a de nombreuses couches de peptidoglycane qui représentent jusqu'à 90 % des constituants de la paroi bactérienne. Chez les bactéries à Gram négatif, il n'y a qu'une seule ou au plus deux couches de peptidoglycane qui ne représente que 5 à 20 % des constituants de la paroi bactérienne. Mais 3 polymères situés en dehors du peptidoglycane viennent compléter la paroi : des lipoprotéines, une « membrane externe » qui contient du lipopolysaccharide.
39
Résistance intrinsèque bactérienne
b) Le biofilm = une communauté symbiotique de bactéries, champignons, etc. agrégés qui adhèrent entre elles et sur une surface inerte ou biologique, enveloppées dans une matrice adhésive et protectrice d’exopolymères On en retrouve partout ou il y a: une surface, des micro-organismes, de l‘eau et quelques éléments nutritifs (dispositifs médicaux) Ils sont à l’origine de nombreuses infections chroniques
40
Les biofilms Les biofilms peuvent coloniser tous les environnements (naturels, artificiels, tissus vivants): Toutes surfaces submergées, environnements aqueux La plaque dentaire Tous types de matériaux : inorganiques : verre, minéraux, métaux organiques : synthétiques et biologiques Médical: Cathéters et Pacemakers, valves cardiaques, lentilles intra-oculaires
41
Le biofilm est le mode de vie normal des bactéries en milieu hostile
2 mode de vie des microrganismes: 1. Biofilm=communaute de microorganismes ataches et englobe dans une matrice secrete.2. l'autre mode de vie est la flottaison libre de type dit « planctoniques » dans un milieu liquide.
42
Formes de vie primitives moins sensibles à environnement hostile
Quelques min h h h h *
43
Les 5 étapes du développement d'un biofilm sur une surface dure
Le modèle en cinq étapes peut se répéter indéfiniment Étape 1 : attachement initial étape 2 : attachement irréversible étape 3 : apparition et « maturation I » du biofilm, division, polysaccharide étape 4 : maturation II (le biofilm grandit et mûrit, s'épaississant jusqu'à devenir macroscopique) étape 5 : érosion et dispersion/Détachement autogène (induits par le vieillissement du biofilm, certains stress ou carences, les micro-organismes peuvent activement se séparer du biofilm, parfois consommant la matrice qui représente une source d'énergie; ces micro-organismes retournent à l'état dit « planctonique » de libre circulation et peuvent aller coloniser de nouvelles surfaces, complétant ainsi le cycle)
44
Le biofilm en hôpital: environ 60 % des infections nosocomiales, dans les pays dits développés, sont causées ou entretenues par des biofilms plus de 80 % des infections bactériennes chroniques le sont source d'infections et surinfections
45
L’industrie agro-alimentaire n’est pas à l’abri de cette problématique
En effet, ces biofilms sont présents dans les laiteries, brasseries, sucreries, salaisonneries, etc. La présence du biofilm dans ces industries constitue un problème relatif à la qualité et la sécurité des produits alimentaires.
46
les dents où ils forment la plaque dentaire chez tous
Des biofilms peuvent aussi se développer sur des surfaces « inertes » du corps les dents où ils forment la plaque dentaire chez tous sur des prothèses (ce qui justifie les très strictes conditions des opérations d'implantation de celles-ci) ou des séquestres osseux. Toute bactérie peut y former un biofilm et causer des fièvres (avec bactériémie) périodiques lors des phases de dispersion Une fois un biofilm établi, sa fragmentation brutale peut causer des embols métastatiques dramatiques (embol septique cérébral) Les bactéries planctoniques quittent périodiquement le biofilm, se multiplient et se dispersent dans la circulation.
47
Les catheters et les proteses
Le biofilm a une longue évolution: • très grande adaptation • très grande résistance
48
Le rôle du biofilm Protection passive - la matrice protège passivement les cellules dans un rôle de simple barrière physique contre l'entrée des agents antimicrobiens, détergents et antibiotiques (protège l'intérieur de la communauté) Protection métabolique - pour des raisons qui restent à déterminer les bactéries entourées de biofilm sont moins actives métaboliquement, donc moins réceptives aux agents antimicrobiens et aux disruptions environnementales Protection active - la résistance de P. aeruginosa aux antibiotiques a également été partiellement attribuée à des pompes de flux du biofilm expulsant activement les composants antimicrobiens. Quelques biofilms se sont avérés contenir des canaux aqueux qui en sus de la distribution de nutriments permettent celle de molécules de signalisation, établissant la communication entre cellules par des signaux biochimiques Protection génétique - dans certains cas, la résistance aux antibiotiques et biocides peut être exponentiellement multipliée. En effet, lors de leur implantation dans un biofilm l'expression génétique des bactéries est modifiée. Cet environnement d'échanges de matériel génétique permettant le transfert d'informations est donc propice à l'acquisition de nouveaux caractères Contribution à minéralisation ou à la corrosion ou dégradation de matériaux. Selon les cas et contextes, les biofilms contribuent à la dégradation de matériaux ou inversement à en produire. De nombreux matériaux (métaux, bois) voient leur dégradation (ou corrosion) très accélérée, ou au contraire retardée, lorsqu'ils sont recouverts par certains biofilms, selon le contexte (humide ou sec, acide ou basique, chaud ou froid, etc.) Communauté bactérienne : échange de gènes, de nutriments
49
Résistance intrinsèque des virus
Le phénomène inverse intervient pour les virus : les virus enveloppés (ex : VIH) sont plus sensibles que les virus nus (ex : Poliovirus) car l'enveloppe externe riche en lipides est facilement désorganisée par les antiseptiques et désinfectants, ce qui provoque l'inactivation du virus
50
La résistance des virus
Gros virus Petit virus Enveloppés • lipophile (Herpès, VIH, VHC…) • peu lipophile (VHB, Variole, …) Non enveloppés • peu hydrophile (rotavirus, adénovirus, papovavirus, …) • hydrophile (VHA, enterovirus, Polio, rhinovirus, B19…) Resistance Il résulte généralement de changements génétiques à l’intérieur de la cellule, par exemple mutation ou acquisition d’éléments génétiques (ex. : plasmides) conduisant ensuite à un rejet de l'antiseptique ou du désinfectant hors de la cellule (efflux). IL est déconseillé d'utiliser des antiseptiques ou désinfectants bactériostatiques et bactéricide ensemble car cela peut favoriser l'apparition de résistance.
51
2. La résistance acquise 2.1. Résistance acquise chromosomique
- Mutation d'un gène La résistance chromosomique peut être obtenue expérimentalement en faisant cultiver certaines espèces bactériennes (bacilles à Gram négatif : Serratia marcescens, Providencia stuartii, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa) en présence de concentrations sublétales de produit (chlorhexidine, ammoniums quaternaires, peroxyde d'hydrogène, formol, polyvinylpyrrolidone iodée ou PVPI). Il est déconseillé d'utiliser des antiseptiques ou désinfectants bactériostatiques et bactéricide ensemble car cela peut favoriser l'apparition de résistance Mutation d'un gène de la cellule bactérienne (résistance acquise chromosomique) . Les modifications siègent au niveau de la membrane externe des bactéries à Gram négatif. Elles diminuent, voire empêchent totalement la fixation ou la pénétration du produit. Il résulte généralement de changements génétiques à l’intérieur de la cellule, par exemple mutation ou acquisition d’éléments génétiques (ex. : plasmides) conduisant ensuite à un rejet de l'antiseptique ou du désinfectant hors de la cellule (efflux).
52
2. La résistance acquise 2.2. Résistance acquise extrachromosomique (acquisition d'un plasmide) Le caractère de résistance à un ou plusieurs antibactériens est porté par un plasmide, petit fragment d'ADN indépendant du chromosome, transmissible d'une bactérie à l'autre (résistance croisée) et héréditaire. Quelques gènes de résistance aux antiseptiques sont connus : - gène qac (quaternary ammonium compound) code pour la résistance aux ammoniums quaternaires. Cette résistance peut être associée à une résistance à la chlorhexidine. - gène mer, code pour la résistance aux dérivés mercuriels. Il s'agit d'une résistance très fréquente. Dans la pratique, le problème se pose lorsque les bactéries sont résistantes à des concentrations proches ou supérieures de la concentration d'emploi. Une diminution de la concentration du produit peut entraîner l’émergence d’une résistance des bactéries. Les circonstances de réduction de l'activité des antiseptiques et désinfectants sont nombreuses: matières organiques, substances interférentes, vieillissement du produit… Les spécialistes critiquent dans ce contexte la prescription parfois trop à la légère (fréquente) de certains antibiotiques (surprescription), y compris quand ils sont inefficaces (contre les virus par exemple). Le phénomène serait aussi amplifié : par l’usage de doses trop faibles (y compris dans des médicaments en vente libre)20 ou sur une durée trop courte (moins de 8 jours), ou trop longues ou par l'absorption de petites quantités d'antibiotiques contenues dans certains aliments, notamment des viandes ou poissons d'élevage.
53
La résistance acquise La fréquence des résistances acquises aux antiseptiques et désinfectants est nettement inférieure à la fréquence des résistances acquises aux antibiotiques, probablement en raison de la multiplicité des sites d'action des désinfectants et antiseptiques Lors de conditions expérimentales, l'apparition de résistance croisée entre désinfectants/antiseptiques et antibiotiques a été démontrée avec certaines souches de bactéries. Ainsi l'exposition aux désinfectants/antiseptiques pourrait conduire à une efficacité réduite des antibiotiques lors de certaines infections bactériennes chez les patients. Des études complémentaires sont nécessaires.
54
Antibiotique du grec anti : « contre », et bios : « la vie »
= une molécule naturelle ou synthétique qui détruit ou bloque la croissance des bactéries (bactéricide ou bactériostatique). Un même antibiotique peut être bactériostatique à faible dose et bactéricide à dose plus élevée. Un grand nombre d'antibiotiques sont des molécules naturelles, fabriquées par des micro-organismes : des champignons ou d'autres bactéries. Ces dernières les produisent pour éliminer les bactéries concurrentes avec lesquelles ils sont en compétition dans leur biotope.
55
L'introduction généralisée des antibiotiques après la seconde guerre mondiale a été l'un des progrès thérapeutiques les plus importants du XXe siècle. Les traitements antibiotiques ont fait progresser l'espérance de vie de plus de dix ans, soit plus qu'aucun autre traitement médical
56
L’antibio-résistance
L'apparition, depuis moins d'une trentaine d'années, de nombreuses souches de bactéries devenues résistantes aux antibiotiques, en particulier dans les hôpitaux, a conduit à imaginer une autre forme d'acquisition de cette résistance. On a découvert que cette néo-résistance était de nature plasmidique. À l'heure actuelle, la plupart des antibiotiques font l'objet du développement d'une résistance. Certaines bactéries (Pseudomonas aeruginosa, bacille pyocyanique) ont développé une multirésistance à toutes sortes d'antibiotiques
57
Deux raisons au moins expliquent que de telles multirésistances aient pu se développer
d'abord, l'utilisation abusive d'antibiotiques en médecine, même et y compris quand une infection bactérienne n'était pas avérée d'autre part, leur utilisation plus ou moins systématique dans l'alimentation animale. La présence de Salmonella, Shigella et Escherichia coli ETEC, multirésistantes, de plus en plus fréquentes dans le tube digestif des bovins, des porcins et des volailles posent déjà de graves problèmes de santé publique Ont introduit une pression de sélection qui a conduit au développement de populations de micro-organismes antibiorésistants et à une baisse générale de l'efficacité thérapeutique. En milieu hospitalier, ceci conduit à une augmentation du risque nosocomial, faute de traitement adapté contre certains germes particulièrement résistants
58
Modes de fonctionnement des antibiotiqes
59
Critères d’un «désinfectant idéal»
Les désinfectants Critères d’un «désinfectant idéal» un spectre d’activité large (GRAM+, GRAM-, virucide, fongicide) ou adapté aux objectifs fixés une action rapide et localisée actif en présence (faiblement inhibé) de substances interférentes (sang, pus, eau dure) effet prolongé dans le temps (effet rémanent) compatible et dénué d’inconvénient pour le matériel Le pus; doivent satisfaient certains criteres; Un désinfectant « idéal » doit répondre aux critères suivants : serosite, fibres textiles, plastiques
60
Critères d’un désinfectant «idéal» (suite )
Les désinfectants Critères d’un désinfectant «idéal» (suite ) bonne tolérance locale et toxicité réduite ou pas toxique pour le personnel (ni irritant ni toxique) facile à doser ne pas avoir d’odeur désagréable avoir une certaine stabilité
61
Effets secondaires et toxiques
Action irritante et caustique: certains antiseptiques sont très fortement irritants, ce qui explique leurs utilisations sous formes de solutions très diluées (eau oxygénée, teinture d’iode, les hypochlorites et les phénols) Ces caractères corrosifs et irritants conduisent à des précautions d’emploi de la part des manipulateurs lors de la dilution des solutions concentrées: port de gants nécessaire, éviter la projection sur la peau et les yeux.
62
Action colorante Certains antiseptiques possèdent des propriétés tinctoriales et l’inconvénient de tacher; c’est le cas de la teinture d’iode et du permanganate de potassium. Inversement leur application facilite la visualisation de la zone cutanée désinfectée Odeur Certains désinfectants présentent une forte odeur, c’est le cas des terpènes, des hypochlorites concentrés et du formol. Dans le cas des ces 2 derniers les odeurs sont irritantes pour les voies respiratoires
63
La conservation des désinfectants
La durée et le mode de conservation des désinfectants a pour but d’éviter 2 risques majeurs: l’inactivation du produit due à: l’exposition à la lumière une température trop élevée la conservation dans des récipients inadaptés la contamination microbienne La contamination microbienne du produit dans son conditionnement d'origine, après ouverture, par des bactéries résistantes, en particulier en cas de spectre d’action étroit, n'est pas rare. Les solutions aqueuses sont rapidement contaminées après ouverture et doivent être utilisées dans les 24h DIFFERENTES RAISONS PEUVENT EXPLIQUER CETTE ATTITUDE l'absence d'harmonisation des pratiques et des produits. le manque de formation du personnel et le comportement individuel. C.CLIN Paris-Nord - Mai
64
Consignes pour la conservation (1)
conserver le désinfectant dans son conditionnement d'origine fermé et à l’abri de la lumière et de la chaleur (ne pas transvaser ni déconditionner, ne pas compléter un flacon ouvert, ne pas mélanger le contenu de flacons entamés) respecter la date de péremption (= la durée de conservation du conditionnement d'origine non ouvert) noter la date d'ouverture sur le flacon; en cas de doute sur la date d'ouverture du flacon, il est préférable de le jeter respecter la durée d'utilisation du produit après son ouverture (15 jours pour solution aqueuse, 1 mois pour solution alcoolique si le flacon a été bien fermé) fermer le flacon après chaque manipulation manipuler avec précaution (ne pas toucher l'ouverture du flacon avec les doigts/objets souilles, le bouchon a l’envers) V. CONSERVATION ET STABILITE Dans leurs emballages d’origine, fermés et à l’abri de la lumière, les désinfectants et antiseptiques peuvent être conservés jusqu’à leur date d’expiration. Une fois ouverts, les désinfectants gardent normalement leur activité 6 mois à une année selon le produit. Lorsqu’ils ont été dilués au moment de l’emploi, leur stabilité est réduite. La durée de conservation d’une dilution varie de quelques heures à quelques semaines selon les produits, et elle doit être respectée afin d’éviter deux risques majeurs, à savoir l’inactivation du produit et/ou la contamination microbienne. Pour les antiseptiques, il existe un risque de contamination après ouverture par des bactéries résistantes, en particulier en cas de spectre d’action étroit. Les antiseptiques doivent donc être utilisés dans des délais raisonnables et manipulés sans faire courir le risque d’une contamination du produit. Les solutions aqueuses sont rapidement contaminées après ouverture et doivent être utilisées dans les 24h. Une fois ouverts, les désinfectants gardent normalement leur activité 6 mois à une année selon le produit. Lorsqu’ils ont été dilués au moment de l’emploi, leur stabilité est réduite. La durée de conservation d’une dilution varie de quelques heures à quelques semaines selon les produits, et elle doit être respectée afin d’éviter deux risques majeurs, à savoir l’inactivation du produit et/ou la contamination microbienne.
65
Consignes pour la conservation (2)
- limiter strictement l'utilisation de solutions diluées - lorsqu’ils ont été dilués au moment de l’emploi, leur stabilité est réduite. Respecter la durée de conservation d'une dilution d'emploi (qqs heures à quelques semaines) - noter sur le flacon de dilution la date de préparation limiter le stockage en grande quantité dans les postes de soins utiliser de préférence des doses unitaires ou petits conditionnements jeter les flacons utilisés à la sortie du patient Respecter les précautions d'emploi: concentration temps de contact incompatibilités
66
ATTENTION Ne jamais mélanger ou employer successivement deux gammes d'antiseptiques différentes car risque: d'inactivation des produits par antagonisme de toxicité par incompatibilité Utilisation à limiter chez les nouveaux-nés: précautions d'emploi de 1 à 30 mois. Nettoyage et rinçage doivent se faire avant l'application de l'antiseptique. Les antiseptiques ne doivent pas être avalés Précautions à prendre face aux : si problème, rincer abondamment avec l'eau du réseau ou du sérum physiologique pendant 2 minutes
67
Familles d’ A & D On distingue différentes familles d'antiseptiques et de désinfectants en fonction de leur mécanisme d’action sur la cellule des microorganismes: atteinte membranaire, coagulation de constituants intracellulaires, blocage d'enzymes protéiques. Les incompatibilités avec les matières organiques et les savons impliquent la nécessité d’un bon nettoyage et rinçage de la peau avant l’application de l’antiseptique et un changement fréquent de la solution (solution d'immersion par exemple) pour les désinfectants en cas d’utilisation importante
68
Familles d’ A & D I. Les agents oxydants:
les oxydants chlorés = A&D (soluté de Dakin 1,50 chloro, Eau de Javel = 480 chloro) les oxydants iodés: A&D: les solutions alcooliques (alcool iodé à 1%, teinture d’iode à 5 %) ou les solutions aqueuses (la solution de Lugol à 1%, la solution de Tarnier à 5 %); les iodophores: (polyvidone iodée, polyvinylpyrrolidone iodée (PVPI) qui sont moins irritants, moins allergisants que l’iode; sont actuellement largement utilisés sous la gamme bétadine. C’est d’ailleurs l’iode qu’on utilise encore aujourd’hui pour désinfecter les plaies et pour aseptiser avant une opération. Il a le défaut de tacher et son odeur est puissante les autres oxydants: L’eau Oxygénée (peroxyde d’hydrogène). La concentration usuelle pour l’usage antiseptique est de 3 % (A en chirurgie dentaire, A des peaux gangrenées KMnO4, peroxyde de zinc: D
69
Familles d’ A & D II. Les biguanides (chlorhexidine): A en préopératoire sur la peau, mais aussi lors de plaies ou de brûlures, pour les parties génitales, mains, hygiène bucco-dentaire - ne doit pas entrer en contact avec le cerveau, les méninges, l’oreille moyenne (risque de surdité neuro-sensorielle) + D pour désinfecter des instruments (champ opératoire) La chlorhexidine est un désinfectant à large spectre (bactéries G+ et quelques G-), sans efficacité sur les spores, certains G- et la plupart des virus. Son activité diminue avec des concentrations élevées de matière organique (pus, sang, etc.) et d'eau calcaire. La chlorhexidine est incompatible avec le savon Elle est très peu toxique ou allergisante Généralement elle se dilue. L'Hibitane, par exemple doit se diluer ainsi : 100 ml d'Hibitane avec 150 ml d'eau.
70
Familles d’ A & D III. Les alcools: A (BK) L’alcool, éthylique (à boire) ou isopropylique (à friction), est un antiseptique intéressant de la peau saine, des sites d’injection et des prélèvements sanguins; sauf : hémoculture, cathétérisme, ponction artérielle et les actes nécessitant une asepsie chirurgicale L'éthanol (C2H6O) est l'un des antiseptiques les plus efficaces contre la plupart des bactéries et des champignons ainsi que contre de nombreux virus (inefficace contre les spores bactériennes) L'éthanol tue les organismes en dénaturant leurs protéines et en dissolvant leurs lipides Le pic de pouvoir désinfectant se situe à 70% d'éthanol, c'est là qu'il pénètre le mieux dans les bactéries, c'est pourquoi on utilise en pharmacie de l'alcool à 70°. Malheureusement, à cette concentration, l’alcool est très irritant et brûle les plaies ouvertes; il ne doit jamais être appliqué sur des muqueuses. Les concentrations plus élevées tendent à être moins efficaces mais ont d'autres domaines d'activités; l'alcool à 96°est par exemple utilisé pour les frictions L'absorption cutanée DE L’ALCOOL est plus importante chez l'enfant (surtout le prématuré, le nouveau-né et le nourrisson) que chez l'adulte en raison d'un rapport surface-masse corporelle plus élevé et une couche cornée plus mince. Les principaux risques sont une irritation locale et, bien sûr, un éventuel passage systémique.
71
Par ailleurs, l'éthanol n'est pas un antibiotique: il ne peut pas lutter contre les infections par ingestion. De plus il s'agit d'un alcool dénaturé à l'aide de camphre; il est toxique à l'ingestion. Les boissons alcoolisées n'ont aucune propriété antiseptique, ni interne, ni externe. L'alcool ne lutte pas contre les spores ni contre les virus. Certaines mycobactéries (protéines) lui résistent. Les gels antiseptiques qui pullulent suite à la paranoïa du H1N1 sont des gels à base d’alcool dans lesquels on a cherché à réduire l’effet irritant par l’ajout d’hydratants. Notez que la donnée scientifique sur laquelle on se base pour vendre tous ces push push antiseptiques n’est pas très solide
72
Familles d’ A & D IV. Les ammoniums quaternaires: A et nettoyage de la peau saine et des muqueuses V. Les carbanilides: A (une trop concentration favorise les dermites irritatives et le desséchement cutané) VI. Les colorants: faible propriétés antiseptiques A (éosine) VII. Les aldéhydes: D en association avec des ammoniums quaternaires VIII. Les oxydants (l’acide peracétique): D, dangereux pour la peau et les muqueuses (oculaires); doit être manipulé avec des gants et des lunettes de protection; corrosif pour les métaux
73
Le chlore Les chlorés sont des désinfectants oxydants efficaces sur les Gram+, les Gram-, les myco-bactéries, les levures, les champignons et les virus. Ils ne sont pas efficaces contre les spores. Ils sont indiqués pour la peau, mais aussi pour la désinfection des instruments, des locaux, de l'eau potable et des piscines, ainsi que des déchets (le chlorure de chaux)
74
PRODUITS CHLORES Depuis plus de deux siècles, les produits chlorés sont utilisés en milieu industriel et médical pour leurs propriétés blanchissantes désodorisantes désinfectantes
75
Chlore Antiseptique / désinfectant le plus commun.
Il peut être utilisé sous différentes formes: Cl2: gaz, produit dangereux, manipulation délicate. Hypochlorite de Calcium, Hypochlorite de Sodium = eau de Javel (NaClO), Dioxyde de Chlore (ClO2), Chloramines. Solution neutre diluée d'hypochlorite de sodium ou soluté de Dakin (Pharmacopée française Xème éd)* C'est une préparation officinale ou hospitalière dont le délai de péremption est court : 2 à 3 semaines maximum Dakin Cooper stabilisé ® (AMM) : flacons de 250 ml, 500 ml ou 1 litre, monodose de 60 ml. Il s'agit d'une spécialité pharmaceutique dont le pH, le système tampon et le conditionnement permettent d'allonger le délai de péremption à 30 mois. La durée de conservation du flacon une fois ouvert ne doit pas excéder 15 jours. Le titre en chlore actif est identique a celui du soluté de Dakin
76
Nom chimique Chlore actif % Inorganiques Organiques
Hypochlorite de sodium (Solution de Dakin 0,4-0,5 Hypochlorite de sodium (Eau de Javel) 12-15 Organiques Chloramine T 24-26 Dichloramine T 56-60 Halazone 48-52,8 Halane 66 Dichloroisocyanurate de sodium 60-63 action rapide bactéricide sous forme d’hypochlorite plus lente sous forme organique large spectre
77
PRODUITS CHLORES Leur pouvoir désinfectant est fonction du chlore qu'ils dégagent = degrés chlorométrique de Gay Lussac = au nombre de litres de chlore gazeux qu'un litre de solution ou d'extrait est capable de dégager en présence d'un acide dans des conditions normales de température et de pression. Un degré chlorométrique équivaut à 3,17 g de chlore actif par litre Jusqu'à un titre de 5 degrés chlorométriques, les produits chlorés peuvent être utilisés comme antiseptiques de la peau saine, des muqueuses, et pour l'irrigation des plaies. A des titres supérieurs, ils sont irritants pour la peau et sont utilisés comme désinfectants. Ex: extrait de Javel : 48° chlorométrique, car qu'un litre d'extrait donne 48L de gaz. L'eau de Javel doit être titré au minimum à 12°.
78
Produits chlorés L'hypochlorite de sodium est un composé chimique de formule NaClO. Il s'agit d'un puissant oxydant, fréquemment utilisé comme désinfectant et décolorant. Il est couramment utilisé en solution aqueuse sous le nom d'eau de Javel. Pour être efficace, l'eau de Javel doit agir pendant au moins un quart d'heure. L'hypochlorite de sodium est également le principe actif du Dakin™ (avec 500 mg de chlore actif pour 100 mL). Par rapport à l'eau de Javel, le Dakin™ contient en plus des excipients, tels que le permanganate de potassium qui lui donne sa couleur rosée. Les premières substances utilisées ont été l’eau de javel et l’iode. Les chlorates sont de relativement bons antiseptiques, mais très caustiques et irritants. En plus, ils décolorent les tissus et, pour l’odeur, on a déjà senti mieux! Les chlorates nous arrivent carrément du 18e siècle (1784), époque des grandes épidémies. On y utilisait déjà la solution Dakin (eau de javel dans l’eau) pour désinfecter les plaies. L’eau de Javel s’utilise dilué, à l'abri de la chaleur, de la lumière, péremption à surveiller (perte de 2 degrés / mois)
79
Facteurs influençant l'activité et la stabilité des produits chlorés
- pH : - à pH < 5, il y a dégagement de chlore gazeux : la solution perd son activité - à pH = 5, l'activité est maximale - Température : si elle est augmente, la stabilité des solutions diminue mais l'action antimicrobienne est plus rapide à 37°C qu'à 22°C - Les matières organiques, les savons, l'ammoniaque et les dérivés azotés réduisent le pouvoir antimicrobien - Les minéraux : fer, cobalt, nickel, cuivre et manganèse diminuent la stabilité des solutions d'hypochlorites - Une eau trop dure inhibe l'action des dérivés chlorés - Les rayons ultraviolets accélèrent la dégradation des produits chlorés
80
Facteurs influençant l'activité et la stabilité
• concentration en chlore actif : plus le titre en chlore est élevé, plus l'activité est importante en règle générale plus le produit est concentré, moins le produit est stable : l'extrait de Javel à 48° chlorométrique se conserve seulement trois mois, l'eau de Javel à 12° chlorométrique peut se conserver jusqu'à 6 mois. • ne pas mélanger avec d'autres produits, en particulier avec les produits ménagers acides qui entraînent un dégagement de chlore gazeux toxique
81
METHODES UTILISÉES POUR LA DÉSINFECTION DE L’EAU
La désinfection c’est la dernière étape du traitement de l’eau de surface, pouvant être appliquée pour les eaux souterraines aussi. La désinfection représente la destruction de germes pathogènes et la réduction de germes saprophytes jusqu‘à des limites acceptés par les normes en vigueur. Pour la désinfection de grands quantités d’eau s’utilise le chlore (gazeux ou liquide), et pour les installations individuelles (les puits, les sources) s’utilise les substances chlorées.
82
HALOGENES : PRODUITS CHLORES
Principaux produits – Présentations Les hypochlorites • solution d'hypochlorite de sodium ou eau de Javel Le dioxyde de chlore (pas de produit commercialisé en France) Les chloramines sont des composés organiques azotés qui libèrent de l'acide hypochloreux actif Le dichloroisocyanurate de sodium (NaDCC) est utilisé dans les pays anglo-saxons pour la décontamination des surfaces et du matériel. Il se présente sous forme solide, plus stable que les solutions aqueuses d'hypochlorite. Toutefois, lorsque la solution est préparée, elle doit être utilisée rapidement
83
La détermination du chlore actif des substances chlorées
Les substances chlorées sont des substances qui contiennent du chlore actif et qui ont d’effets désinfectants (par exemple : la chloramine, le chlorure de chaux, les hypochlorites de Ca, Na, Mg) Activité exprimée par la concentration en chlore actif (ppm%) Le chlore actif représente le chlore des substances chlorées, qui, en milieu aqueux, se libère et participe á la désinfection Pour être efficace, les substances chlorées doivent avoir au moins 20% du chlore actif Par leur préservation en conditions impropre (dans des récipients ouverts, exposés aux variations de température, d’humidité et d’illumination), le chlore actif peut être perdu (s’évapore) et les substances chlorées ne sont plus utilisables (perte de 2 degrés / mois)
84
La détermination du chlore actif des substances chlorées
Le principe : En milieu acide, le chlore actif de substances chlorées disloque l’iode de l’iodure de potassium (KI), en quantités équivalentes à sa concentration. L’iode libéré est titré avec de thiosulfate de sodium (Na2S2O3) en présence de l’amidon comme d’indicateur. Les réactifs : Acide chlorhydrique 1 : 3 Thiosulfate de sodium 0,01 N (1 ml corresponde à la 0,355 mg de chlore) Iodure de potassium Amidon 1%
85
La détermination du chlore actif des substances chlorées
La technique : On prépare une solution 1% de la substance chlorées (1g de substance chlorées dans 100 ml d’eau distillé). Dans un flacon Erlenmeyer on pose : 1 ml de la solution 1% (qui corresponde à 10 mg de substance chlorée) 50 ml d’eau distillé 1 ml d’HCl 1 ml (1 pic de couteau) d’Iodure de potassium (KI) 1 ml d’amidon Ensuite, la solution est titrée avec de thiosulfate de sodium jusqu’à la couleur jaune pale. mg de chlore actif % = V x 0,355 x 10, ou : V = ml de thiosulfate de sodium utilisé 0,355 = mg de chlore actif qui corresponde à 1 ml de thiosulfate de sodium le résultat se multiplie par 10 pour exprimé le contenue en chlore actif de 100 mg de substance chloreuse (nous avons utilisé seulement 10 mg) La norme : les substances chlorées doivent avoir au moins 20% de chlore actif, pour être utilisables.
86
1 3,17 0,317 3170 Solution de Dakin 1,5 5 0,5 5000 Eau de Javel 12 38
Titre en degré chlorométrique grammes de chlore actif par litre % de chlore actif partie pour million 1 3,17 0,317 3170 Solution de Dakin 1,5 5 0,5 5000 Eau de Javel 12 38 3,8 38000 Extrait de Javel 48 152 15,2 152000
87
«Au lieu de s’ingénier à tuer les microbes dans les plaies, ne serait-il pas plus raisonnable de ne pas en introduire ?» Louis Pasteur
Présentations similaires
© 2024 SlidePlayer.fr Inc.
All rights reserved.