Baudelaire Commentary I “Le Crépuscule du matin” Les Fleurs du mal

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1 Baudelaire Commentary I “Le Crépuscule du matin” Les Fleurs du mal
Prof. Morisi

2 Le crépuscule du matin La diane chantait dans les cours des casernes, Et le vent du matin soufflait sur les lanternes. C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents ; Où, comme un oeil sanglant qui palpite et qui bouge, 5 La lampe sur le jour fait une tache rouge ; Où l'âme, sous le poids du corps revêche et lourd, Imite les combats de la lampe et du jour. Comme un visage en pleurs que les brises essuient, L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient, Et l'homme est las d'écrire et la femme d'aimer. Les maisons çà et là commençaient à fumer. Les femmes de plaisir, la paupière livide, Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide ; Les pauvresses, traînant leurs seins maigres et froids, 15 Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts. C'était l'heure où parmi le froid et la lésine S'aggravent les douleurs des femmes en gésine ; Comme un sanglot coupé par un sang écumeux Le chant du coq au loin déchirait l'air brumeux ; Une mer de brouillards baignait les édifices, Et les agonisants dans le fond des hospices Poussaient leur dernier râle en hoquets inégaux. Les débauchés rentraient, brisés par leurs travaux. L'aurore grelottante en robe rose et verte S'avançait lentement sur la Seine déserte, Et le sombre Paris, en se frottant les yeux, Empoignait ses outils, vieillard laborieux.

3 Le crépuscule du matin La diane chantait dans les cours des casernes, Et le vent du matin soufflait sur les lanternes. C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents ; Où, comme un oeil sanglant qui palpite et qui bouge, 5 La lampe sur le jour fait une tache rouge ; Où l'âme, sous le poids du corps revêche et lourd, Imite les combats de la lampe et du jour. Comme un visage en pleurs que les brises essuient, L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient, Et l'homme est las d'écrire et la femme d'aimer. Les maisons çà et là commençaient à fumer. Les femmes de plaisir, la paupière livide, Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide ; Les pauvresses, traînant leurs seins maigres et froids, 15 Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts. C'était l'heure où parmi le froid et la lésine S'aggravent les douleurs des femmes en gésine ; Comme un sanglot coupé par un sang écumeux Le chant du coq au loin déchirait l'air brumeux ; Une mer de brouillards baignait les édifices, Et les agonisants dans le fond des hospices Poussaient leur dernier râle en hoquets inégaux. Les débauchés rentraient, brisés par leurs travaux. L'aurore grelottante en robe rose et verte S'avançait lentement sur la Seine déserte, Et le sombre Paris, en se frottant les yeux, Empoignait ses outils, vieillard laborieux. diane (v 1) : batterie de tambour ou sonnerie de trompette ou clairon qui retentit au lever du jour pour réveiller soldats ou marins ; essaim (v 3) :   lésine (v 17) : cf « Au lecteur »  en gésine (v 18) : qui accouchent  râle (v 23) : groan hoquets (v 23): empoigner (v 28) : prendre dans son poing

4 PRÉSENTATION Appartient à quelle section des Fleurs? Édition? Place dans le recueil? [souvent utile] Autre(s) poème(s) pertinent(s)? Horizon d’attente? [souvent utile] Analyse du titre? [toujours utile] Mouvements principaux / découpage du poème? [toujours utile] [puis, pour l’analyse des mouvements, et pour l’analyse du poème lui-même toujours donner des preuves textuelles de votre lecture critique. Chercher indices de changement dans le texte pour identifier sa progression] Voc.: un distique; un quatrain; un neuvain; un treizain.

5 Découpe possible du poÈme
A) Vers 1 à 11 B) Vers 12 à 18 C) Vers 19 à 28 Ou B) Vers 12 à 24 C) Vers 25 à 28

6 Analyse cursive Vers 1 à 11 In medias res [= au milieu de la chose]
Consonnes plosives [k], [d] et [t] V 1-2 La/ di/a/ne/ chan/tait/ dans/ les/ cours/ des/ ca/ser/nes, Et/ le/ vent/ du/ ma/tin/ sou/fflait/ sur/ les/ lan/ter/nes. Consonnes fricatives et liquides [f], [v], [s], [ʃ] et [l] Harmonie imitative Alexandrins classiques (12 syllabes; diérèse v. 1) vs. contenu

7 Analyse cursive Vers 1 à 11 V. 3-8:
C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents ; Où, comme un oeil sanglant qui palpite et qui bouge, La lampe sur le jour fait une tache rouge ; Où l'âme, sous le poids du corps revêche et lourd, Imite les combats de la lampe et du jour. Voc.: un effet d’accumulation; une anaphore; une antéposition (placer un mot ou groupe de mots avant un autre); une polysyndète (répétition du lien de coordination, e.g. “et”); un parallélisme ou hypozeuxe.

8 Analyse cursive Vers 1 à 11 V. 9-11:
Comme un visage en pleurs que les brises essuient, L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient, Et l'homme est las d'écrire // et la femme d'aimer.

9 Analyse cursive B) Vers 12 à 18 […]
Et l'homme est las d'écrire et la femme d'aimer Les maisons çà et là commençaient à fumer. Les femmes de plaisir, la paupière livide, Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide ; Les pauvresses, traînant leurs seins maigres et froids, Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts. C'était l'heure où parmi le froid et la lésine S'aggravent les douleurs des femmes en gésine ; Voc.: un présentatif (“C’était…”); un registre grotesque, ironique, pathétique

10 Analyse cursive C) Vers 19 à 28
Comme un sanglot coupé par un sang écumeux Le chant du coq au loin déchirait l'air brumeux ; Une mer de brouillards baignait les édifices, Et les agonisants dans le fond des hospices Poussaient leur dernier râle en hoquets inégaux. Les débauchés rentraient, brisés par leurs travaux. Voc.: un tableau / une hypotypose (si de nombreux détails concrets permettent de visualiser le tableau); qualité incantatoire; une dissonance; une auto-réflexivité

11 Analyse cursive C) Vers 19 à 28
L'aurore grelottante en robe rose et verte S'avançait lentement sur la Seine déserte, Et le sombre Paris, en se frottant les yeux, Empoignait ses outils, vieillard laborieux. Voc.: une allégorie; le prosaïsme

12 Le crépuscule du matin La diane chantait dans les cours des casernes, Et le vent du matin soufflait sur les lanternes. C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents ; Où, comme un oeil sanglant qui palpite et qui bouge, 5 La lampe sur le jour fait une tache rouge ; Où l'âme, sous le poids du corps revêche et lourd, Imite les combats de la lampe et du jour. Comme un visage en pleurs que les brises essuient, L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient, Et l'homme est las d'écrire et la femme d'aimer. Les maisons çà et là commençaient à fumer. Les femmes de plaisir, la paupière livide, Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide ; Les pauvresses, traînant leurs seins maigres et froids, 15 Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts. C'était l'heure où parmi le froid et la lésine S'aggravent les douleurs des femmes en gésine ; Comme un sanglot coupé par un sang écumeux Le chant du coq au loin déchirait l'air brumeux ; Une mer de brouillards baignait les édifices, Et les agonisants dans le fond des hospices Poussaient leur dernier râle en hoquets inégaux. Les débauchés rentraient, brisés par leurs travaux. L'aurore grelottante en robe rose et verte S'avançait lentement sur la Seine déserte, Et le sombre Paris, en se frottant les yeux, Empoignait ses outils, vieillard laborieux.

13 Questions d’exameN, années passées
Paper VIII: ‘Dans sa fraîcheur, l’imagination poétique avec du familier fait de l’étrange. Avec un détail poétique, l’imagination nous place devant un monde neuf’ (BACHELARD). Discuss in relation to ONE OR MORE writers of the period. [2015] ‘Ah! Que la Vie est quotidienne...’ (LAFORGUE). Discuss the role of the everyday in relation to ONE OR MORE writers of the period. [2015] ‘L’œuvre n’est pas un témoignage sur une réalité extérieure, mais elle est à elle-même sa propre réalité’ (ROBBE-GRILLET). Discuss in relation to ONE OR MORE writers of the period. [2015] ‘Poetry is organised violence committed on ordinary speech’ (JAKOBSON). Discuss the work of ONE OR MORE poets of the period in the light of this remark. [2014] 'Qu'espérons-nous, nous qui lisons? Que la littérature nous révèle un horizon de vécu nouveau, inattendu?' Discuss. [2010] Paper XI: ‘The poet must be the guardian of the unicity of idea and form, exploring the fundamental rhythms of the human psyche through the rhythms of language as refined through the poetic structures of line and stanza.’ Discuss Baudelaire’s poetry (in verse AND/OR in prose) in the light of this statement. [2016] ‘Baudelaire’s poetic creativity is a form of explosiveness, in which the process of making is disquietingly allied to the experience of unmaking, in which the power to create is seen to have its source in the same area of the psyche as madness, drunkenness, hysteria and violence’ (BURTON). Discuss. [2015] ‘Baudelaire was inspired by a profound rejection of the idea that man is born good.’ Discuss. [2015] ̳Il s‘agit, pour lui, de dégager de la mode ce qu‘elle peut contenir de poétique dans l‘historique, de tirer l‘éternel du transitoire.‘ To what extent does Baudelaire‘s observation on Guys‘s work reflect his own notion of la modernité? [2012] Glorifier le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion).‘ Discuss the role and status of image in Baudelaire‘s writing in the light of this statement from Mon cœur mis à nu. [2012]


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