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Publié parHamlin Reynaud Modifié depuis plus de 10 années
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La méthode des itinéraires une lecture de l’expérience de la marche
La méthode des itinéraires une lecture de l’expérience de la marche Bonjour à tous et merci d’être venus aujourd’hui pour découvrir la méthode des itinéraires…. Présenté par Sylvie MIAUX
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Plan de l’intervention
1. Questionnement de recherche 2. Présentation de la méthode 2.1 La méthode des itinéraires : récits et parcours 2.2 Déroulement de la méthode 3. Révéler l’expérience du déplacement par la méthode des itinéraires L’expérience de la marche d’un non-voyant à Pau 4. Conclusion et limites de la méthode 5. Perspectives : vers une méthode participative J’ai choisi d’introduire ma présentation par un exposé rapide du questionnement de recherche développé lors de la thèse afin de signaler ce qui m’a amené à choisir et utiliser la méthode des itinéraires. Je détaillerai par la suite la méthode en insistant sur ses apports puis je montrerai à partir d’un exemple comment cette dernière a permis de dévoiler l’expérience du piéton. Enfin je conclurai en proposant une évolution de la méthode comme méthode participative
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1. Questionnement de recherche
Comment l’expérience du piéton en mouvement peut-elle être utilisée pour proposer une lecture sensible de la ville ? Problématique Comment révéler l’expérience du piéton en mouvement ? Et comment proposer aux aménageurs une lecture sensible des limites et potentialités de l’espace public ? Ayant choisi de travailler sur la mise en place du concept d’itinéraire en tant que révélateur de l’expérience du piéton en mouvement afin de comprendre ce qui stimule le déplacement, organise la progression. J’ai été amené à expérimenter plusieurs méthodes afin de repérer celle qui permettrait une lecture sensible de la ville dans l’idée de proposer une amélioration des aménagements de l’espace public.
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Méthodes Objectifs Limites
Révéler importance de l’expérience Ne révèle pas le mouvement Entretiens Enquête et dessin Révéler les marqueurs de l’expérience Tendances et organisation J’ai d’abord eu recours aux entretiens… avec pour objectifs de révéler l’importance de l’expérience en mouvement, je me suis vite rendue compte que le mouvement était rarement intégré dans le récit voire absent. Puis j’ai utilisé l’enquête associée aux dessins schématiques avec une analyse par Analyse factorielle des correspondances qui m’ont permis d’identifier des marqueurs de l’expérience comme l’insécurité, apparaissait également des tendances sur la structuration des déplacements. Néanmoins ces données ne suffisait pas à révéler l’expérience du mouvement. La méthode des itinéraires
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Méthode mise en place par
2. Présentation de la méthode Méthode mise en place par Jean-Yves Petiteau s’inscrit dans un « courant méthodologique » qui considère « le citadin comme doté de ressources et de compétences, et comme coproducteur par là de l’espace public ». Après de nombreuses recherches, j’ai choisi de travailler sur la méthode des itinéraires qui appartient à un courant méthodologique qui considère le « citadin comme doté de ressources
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Méthode des itinéraires
2.1 La méthode des itinéraires Expérience au cœur de la méthode Cartographie, photographie et enregistrement du parcours Méthode des itinéraires L’interviewé comme guide Cette méthode repose sur trois particularités Et sur l’utilisation complémentaire d’outils tels qu la cartographie, photographie… Marche comme vecteur d’énonciation
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2.2. Déroulement de la méthode
1er temps : Pré entretien durant lequel le chercheur doit présenter à la personne interviewée le sujet de recherche et ce qu’il attend d’elle. Je vais à présent insister sur le déroulement de la méthode Dans un 1er temps : lors d’entretiens non directifs, systématiquement enregistrés, qui se situent en amont du récit de l’itinéraire », l’interviewé est sollicité pour lier le thème de la recherche à des séquences et à leurs articulations telles qu’il les prélève dans son histoire de vie. Au cours de ces entretiens, le chercheur et l’interviewé apprennent à se connaître, engageant ensemble un dialogue, en essayant de rendre explicite l’objet de recherche. A la fin de ce pré-entretien, l’interviewé choisit le lieu de rendez-vous pour réaliser l’itinéraire ». Dans un second temps : s’opère par la suite la matérialisation de « l’itinéraire » durant son parcours, pendant lequel l’interviewé devient guide. Il institue un parcours sur un espace et l’énonce en le sillonnant. « Ce qui nous intéresse dans cette exploration, ce n’est pas qu’il illustre son périple par des images témoins, garantissant une objectivation de ce qu’il nomme, mais c’est qu’au rituel de la conversation face à face, il ait le pouvoir de « nous faire marcher » ; c’est à dire qu’il nous initie à son propre parcours en construisant sur un espace auquel il se réfère, une chronologie de son discours »[1]. Le chercheur pénètre en quelque sorte dans l’espace de vie de l’interviewé. L’interviewer doit accepter d’abandonner la propre lecture de l’espace qu’il parcourt et accepter la rhétorique de l’interviewé. Il s’agit en quelque sorte d’une transaction qui s’opère, par le fait qu’on accepte d’oublier ses repères tout en gardant la trace de cette perte. 2ème temps : l’itinéraire réalisation du parcours choisi par la personne dans laquelle cette dernière devient guide.
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3. Révéler l’expérience du déplacement par la méthode des itinéraires
A partir d’un itinéraire effectué à Pau avec un non-voyant 1er temps : pré-entretien qui informe - sur les déplacements effectués, - sur l’histoire de vie… je vais vous présenter une application de cette méthode pour révéler l’expérience de la marche. Lors du pré-entretien, j’ai demandé à serge de m’expliquer comment s’organisait ses déplacements dans la vile de Pau en insistant sur les déplacements réalisés à pied. Serge a alors insisté sur les stratégies de déplacements. Par exemple, il lui est nécessaire de marcher sur des espaces qui ne sont pas trop vastes comme la place Clemenceau qui limite la présence de repères avec sa canne. Les trottoirs permettent au contraire de délimiter un espace facile à repérer avec sa canne. les dénivelés lui servent à se situer dans son parcours. Un espace trop lisse et dépouillé suscite chez Serge l’angoisse de se perdre. l’histoire de vie n’a été abordée que lors du pré-entretien pour expliquer son handicap, ses choix et ses obligations au niveau des parcours. Il a surtout insisté sur la phase d’apprentissage des déplacements qui consiste à mémoriser afin d’anticiper les dangers et les obstacles éventuels.
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2ème temps : l’itinéraire
« C’est un obstacle pour un aveugle qui est dérangeant. Les branches qui sont à hauteur du visage, ça n’est pas agréable. C’est le plus embêtant. » J’ai sélectionné 4 photos et section de récit dans l’itinéraire de serge pour que vous puissiez vous rendre compte de l’importance de l’association de la photographie au récit.. Je vais tout d’abord vous montrer ces quatre passages du récit et j’analyserai par la suite l’itinéraire de Serge dans sa globalité.
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« Il y a aussi les poteaux qui sont parfois mal placés, celui-là est en plein milieu. Quand je balais avec ma canne il me faut pouvoir tout repérer. »
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« Bon là on arrive sur un endroit qui est problématique car il y a un panneau avec un triangle qui est bas et j’ai déjà percuté ma tête à ce niveau car la canne ne peut pas m’indiquer ça. Je le sais maintenant car je l’ai malheureusement choqué… Ils sont dangereux on peut se râper la joue. Quand je traverse, je reste sur la route pour être sûr de ne pas y tomber dessus. D’ailleurs il y en a un autre plus loin, donc je reste sur la route. En plus l’espace piéton est très petit alors c’est très dangereux… »
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« Sur ce sol quand il y a de l’eau c’est trop glissant
« Sur ce sol quand il y a de l’eau c’est trop glissant. Ici parfois il y a une voiture mais j’ai largement la place de passer. »
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L’itinéraire révèle l’importance de l’expérience sensible :
- par rapport aux dimensions tactile et sonore générées par le bâton - par rapport à l’environnement sonore - par rapport aux odeurs - par rapport aux obstacles sur son parcours Au regard de l’itinéraire de Serge l’expérience sensible se révèle à différents niveaux: A partir du son, de la résonance qu’émet la canne au moment du choc avec un objet, il lui est possible de repérer de quoi il s’agit, comme c’est le cas notamment quand il heurte la cabine téléphonique. Il a appris à enregistrer tout le long de son parcours les sons de chaque élément fixe qu’il heurte avec sa canne. Il doit faire face parfois au manque de repères dans l’espace. Par exemple, lorsqu’il arrive à un passage clouté, il essaye normalement de le percevoir par le relief de celui-ci ce qui n’est pas le cas partout. Il est en somme obligé de mémoriser un autre élément comme un lampadaire situé à proximité du passage qui le renseigne sur l’endroit où traverser. Tout ceci l’oblige à mémoriser, anticiper son parcours. Sa capacité à se concentrer sur les éléments sonores, lui offre la possibilité de savoir s’il peut ou non traverser une rue, ce qui lui permet de passer parfois hors des passages cloutés. Il a appris à compenser l’absence de la vue par ses autres sens. Un élément important durant le parcours de Serge, est constitué par la présence d’un signal sonore qui a été installé sur le boulevard Tourasse, à sa demande, car il s’agit d’un secteur particulièrement dangereux à traverser. Le signal sonore lui permet de savoir quand il peut traverser. Avant qu’il ne soit installé, Serge était obligé de se repérer aux bruits des moteurs des voitures. Cet exercice était particulièrement difficile par temps de pluie ou de vent qui diminuent la capacité sonore. Pour lui il s’agit d’un élément sécurisant qui rend plus agréable son parcours. Il compense l’absence des plaisirs que peut générer la vue par une attention particulière aux odeurs, comme, par exemple le jour où nous avons réalisé l’itinéraire, en passant à proximité d’une résidence, il a repéré de bonnes odeurs de cuisine qui lui faisaient envie. C’est d’ailleurs à la période du printemps quand les rosiers, les arbustes sont en fleurs qu’il prend le temps de s’arrêter pour profiter de ces parfums. A plusieurs reprises, Serge nous a signalé la présence d’obstacles de formes différentes. Par exemple, la présence d’un sapin sur l’espace piétonnier à hauteur de visage, n’est pas détectable par la canne, souvent une branche vient frotter sa joue, ce qui est très désagréable quand il pleut. Les éléments les plus dangereux sont les panneaux de signalisation qui prennent une place non négligeable sur le trottoir, non pas au niveau du sol mais au niveau du visage des passants. Pour un aveugle il s’agit d’un véritable piége, Serge s’est d’ailleurs blessé contre un panneau de forme triangulaire qui a ouvert sa joue. Depuis, il préfère marcher sur la route dans ce secteur sachant qu’il n’est pas facile de localiser précisément l’emplacement des panneaux. L’anticipation lui permet seulement de descendre du trottoir pendant quelques mètres pour éviter le choc. Les trottoirs étant petits la progression est rendue plus délicate encore.
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6. Conclusion et Limites de la méthode
La méthode des itinéraires dévoilent : - les dimensions de l’expérience - les dimensions de l’espace public Tout ceci est rendu possible par la spontanéité de l’approche sensible Limites Ceci est bien présent dans le parcours du non-voyant la richesse de l’expérience sensible qu’un non-voyant est obligé de développer pour pouvoir évoluer avec un minimum d’aisance et de sécurité dans l’espace public a été révélé par cette méthode tout le long du parcours. Les caractéristiques de l’espace public occupent elles aussi une place importante dans le récit de l’itinéraire… tout ceci est rendu possible par la spontanéité de l’approche sensible que nécessite cette méthode. Par contre, le rôle du chercheur dans l’application et la réussite de cette méthode est central. S’il ne parvient pas à rester observateur, le récit sera faussé. Se situent : - au niveau du chercheur dans sa capacité à rester observateur et non initiateur du parcours - au niveau des non-dits, oublis…
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6. Perspectives Faire de la méthode des itinéraires une méthode participative En intégrant un retour d’expérience individuel et partagé sous forme d’atelier, de groupes de discussion En associant différents experts en urbanisme, santé publique, élus dans une dernière phase de lecture, de discussion 3. Analyse de l’ensemble des éléments recueillis lors des itinéraires, des ateliers et des discussions 4. Propositions d’aménagement de l’espace public
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