La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

Enseigner le premier empire colonial français à partir de l’esclavage

Présentations similaires


Présentation au sujet: "Enseigner le premier empire colonial français à partir de l’esclavage"— Transcription de la présentation:

1 Enseigner le premier empire colonial français à partir de l’esclavage
L’abolition de l'esclavage par la Convention, le 16 pluviôse an II / 4 février 1794. Nicolas-André MONSIAU ( ) © Photo RMN-Grand Palais - Bulloz

2 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage -Sujet d’étude: Le premier empire colonial français, XVIè - XVIIIè siècle « A l’aide de cartes, on décrit le premier empire colonial français, du Canada aux Indes. On montre le développement du commerce fondé sur l’exclusif. On présente l’économie de plantation, la traite et l’esclavage et leur remise en question au temps des Lumières et de la Révolution française »

3 Ma démarche -Aborder une situation historique par ses acteurs (recommandation du référentiel) .pour remettre au centre du jeu l’intentionnalité, l’action .pour réfuter l’idée de déterminisme: pourquoi à tel moment effectuer ce choix? -Mettre en place une confrontation de points de vue à travers un jeu de rôles (capacité à travailler voir référentiel) .pour permettre la compréhension de modes de penser et donner du sens au relatif .pour mettre en évidence la complexité d’un temps historique (éduquer à la complexité) .pour se construire une opinion personnelle à l’égard d’une question de société (concilier savoir et socialisation) (exporter des savoirs scolaires vers des savoirs sociaux) .pour acquérir des compétences citoyennes .éviter les conflits identitaires -Comprendre un paradoxe: pourquoi le système esclavagiste s’intensifie au moment où s’affirme par le mouvement des Lumières le concept de liberté et la notion d’universalisme? .en conséquence cette séquence intervient après celle consacrée aux Lumières pour que l’élève prenne conscience de ce paradoxe et pour qu’il possède déjà des acquis qui vont faciliter sa compréhension

4 Pourquoi considérer l’esclavage comme une question vive ?
-Une question vive au sein des savoirs sociaux: . Loi Taubira de 2001, Loi de 2005 . instauration du 10 mai journée dédiée à la commémoration de l’esclavage et de la traite négrière . Intervention de nombreuses associations porteuses d’une mémoire exemple: collectifdom/ CRAN -Une question vive au sein des savoirs de référence: .débats historiographiques actuels sur la question de la traite: La traite phénomène global et mondial, la question de la rentabilité de la traite, le rôle de la traite dans le développement économique de l’occident, l’impact de la traite sur le développement de l’Afrique… .2008 création du premier centre international de recherche sur les esclavages CIRESC -Une question vive au sein des savoirs scolaires : .cycle 3 au sein de l’enseignement primaire (Thème 2: Le temps des Rois) 2015 .programme de 4è au collège (2015 : « Le 18è siècle, expansions, Lumières et révolutions ») .partie intégrante des programmes de seconde générale et professionnelle depuis l’année 2009/2010 et 2010/2011 « Libertés et nations en France et en Europe dans la première moitié du 19è »

5 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage Introduction au premier empire colonial français Problématique: Quelles sont les caractéristiques et les objectifs de cet empire? Objectifs de séance: -repérer dans le temps et dans l’espace cette construction historique -identifier les objectifs de cet empire -mettre en évidence la place centrale des Antilles françaises et de l’esclavage dans cet empire

6 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage 1/ De quand date la construction de ce premier empire colonial ? 2/ S’agit-il d’un processus historique uniquement français ? 2/ Quels flux de marchandises identifiez-vous? 3/ Que remarquez-vous à propos de des Antilles françaises?

7 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage 1/ Comment expliquez-vous l’expression système de l’Exclusif ? 2/ Que peut-on en déduire du rapport entre métropole et colonies ? 3/ D’après le texte de Colbert, à quels objectifs répond la construction d’un empire colonial ?

8 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage Séance 1 LANCEMENT: L’esclavage un sujet qui pose question PORTRAIT Il s'est fait traiter Par Antoine de Baecque —  Libération- 15 mars 2006 à 20:38 Olivier Pétré-Grenouilleau, 43 ans, historien. Son livre sur les traites négrières lui a valu les foudres d'un collectif d'outre-mer, qui l'avait accusé de nier un crime contre l'humanité. Au début de l'automne dernier, une association mémorielle, le collectif DOM des Antillais, Guyanais, Réunionnais l'a attaqué en justice pour avoir nié «le caractère de crime contre l'humanité qui a été reconnu à la traite négrière par la loi du 23 mai 2001». Cette procédure visait un entretien accordé au Journal du dimanche, en juin 2005, à propos du livre publié par l'historien, les Traites négrières. Début février dernier, après six mois de polémique, prenant acte de la levée massive des boucliers historiens, l'association y a finalement renoncé. Mais la controverse a révélé combien est instable le terrain qui voit s'affronter la logique de l'histoire, drapée dans la recherche d'une objectivité scientifique à propos du passé, et celles des mémoires portées par des communautés meurtries, trouvant dans les héritages de quoi revendiquer des identités victimaires. Autrement dit: là où Pétré-Grenouilleau tente de considérer les traites négrières comme un objet d'étude historique, les associations communautaires voient l'origine d'un traumatisme toujours brûlant car sans cesse actualisé par les humiliations que leur ferait subir la société française. Entre ces deux logiques, les politiques rament, concédant aux uns ce qu'ils tentent de promettre aux autres. Dans une entrevue au quotidien 20 Minutes, René Rémond () expose les raisons de la mobilisation des 19 : « L’affaire Pétré-Grenouilleau a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : ce très sérieux spécialiste de l’esclavage est poursuivi par des associations afro-antillaises qui, s’appuyant sur la loi Taubira, l’accusent de révisionnisme. Son seul ‘tort’ est d’avoir dit que l’esclavage était certes un crime contre l’humanité mais pas un génocide. » René Rémond (membre de l’association Liberté pour L’histoire) entrevue accordée au quotidien 20 minutes, septembre 2005.

9 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage Séance 1 LANCEMENT: L’esclavage un sujet qui pose question OBJECTIFS: -démontrer que la question de l’esclavage mobilise différents acteurs de la société : l’Etat, des citoyens, des professionnels: les historiens… -Mettre en évidence la polémique et les objectifs des différents protagonistes -Se construire une opinion sur le sujet nécessite .de replonger dans son époque .de comprendre sa complexité en étudiant les modes de penser des différents acteurs concernés -Comment l’esclavage du premier empire colonial français va faire émerger des intérêts contradictoires? Loi n° du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité  Article 1 La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVè siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité. Article 2 Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent. La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l'esclavage sera encouragée et favorisée. Article 3 Une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l'océan Indien et de l'esclavage comme crime contre l'humanité sera introduite auprès du Conseil de l'Europe, des organisations internationales et de l'Organisation des Nations unies. Cette requête visera également la recherche d'une date commune au plan international pour commémorer l'abolition de la traite négrière et de l'esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d'outre-mer.

10 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage Séance 2: L’esclavage selon….. Problématique: Quels acteurs et quels regards? Objectifs de la séance: -appréhender une réalité historique à partir du point de vue d’un acteur (négrier/esclave/gérant de plantation/abolitionniste/antiabolitionniste) -exploiter des documents historiques pour reformuler ce point de vue -préparer une confrontation orale de différents points de vue

11 DOSSIER DOCUMENTAIRE 1: les négriers
Voyage d’un navire bordelais (janvier 1787-août 1788) Gravure de Jacques Grasset de Saint-Sauveur dans Les Costumes des représentants du peuple, 1796, Bibliothèque des arts décoratifs, paris.

12 DOSSIER DOCUMENTAIRE 1: les négriers
Campagne de la traite vécue par le Nantais Listré, avocat à Saint-Domingue en 1777. « Il fallait communément pour la seule colonie de Saint-Domingue un recrutement chaque année de 20 à Nègres, tant pour remplacer les mortalités que pour l’accroissement de la culture. (…) Le jour de l’ouverture de la traite on faisait ordinairement peu de captifs. C’est ainsi qu’on appelait les esclaves. Ils arrivaient au comptoir avec une fourche au col ayant un long manche avec lequel on les conduisait qu’on appelait bois mayumbu. On sciait cette fourche et on lui substituait un collier de fer. Le soir on emmenait à bord tous les captifs. Les Nègres étaient plus ou moins chers suivant la concurrence et la défectuosité. Un beau nègre pièce d’Inde, on appelait ainsi un Nègre de 19 à 35 ans, bien fait, sans infirmité, ayant toutes ses dents, parce qu’autrefois il ne fallait que de pareils Nègres pour les Indes orientales. Un tel Nègre s’achetait en pièces, chaque pièce estimée l’une dans l’autre 10 livres. (…) La cargaison achevée on partait directement d’Angole pour les colonies sans relâche à moins de besoins pressants. (…) On établissait dans l’entrepont un échafaudage pour que les Nègres pussent se loger et se coucher (Sur une double hauteur). Les hommes étaient séparés des femmes (…). Outre cela on faisait sur le pont en arrière du grand mât une très forte cloison avec deux portes à droite et à gauche pour pouvoir passer. On appelait cette cloison rembarde. On y braquait des fusils, des espingoles et même un canon. Elle servait de retranchement aux Blancs en cas de révolte, ce qui arrivait quelquefois. (…) Arrivés aux Colonies, on faisait rafraîchir les Nègres quelques jours avant de mouiller en leur donnant d’autres nourritures comme du riz : on les faisait enduire d’huile pour flatter le coup d’œil et paraître plus frais. (…) Les Nègres se vendaient de 2000 à 2500 livres hommes ou femmes pièces d’Inde. C’était à peu près le prix courant. On tâchait toujours de vendre de manière à avoir de quoi charger le bâtiment et l’envoyer en France dans les cinq à six mois. » Source : G.Debien, Enquête et documents. Centre de recherches sur l’histoire de la France atlantique (BM de Nantes, mai 1809), Université de Nantes, 1972. Le commerce triangulaire bordelais

13

14 DOSSIER DOCUMENTAIRE 2: les gérants et propriétaires d’exploitations
Lettre des gérants des plantations Mauger de Saint-Domingue à leur propriétaire Extrait d'une lettre du procureur Bayon de Libertat, qui administrait une grande habitation sucrière dite des Manquets (quartier de l'Acul-du-Nord, Saint-Domingue) pour le compte d'un propriétaire absentéiste, le comte Louis-Pantaléon de Noé, lequel vivait en Gascogne (lettre sans lieu ni date, probablement début 1784).     « Vous ne sauriez vous imaginer, monsieur le comte, le ravage que la rougeole a fait dans toute la colonie, il y a peu d'habitations qui n'ait perdu de nègres de cette maladie par les dysenteries qu'elle donnait. J'ai eu 80 nègres vieux ou jeunes attaqués en même temps de ce fléau. J'ai perdu 5 négrillons et point de grand nègre, et en même temps j'avais de la petite vérole par dix et douze à la fois. Il en a passé jusqu'au nombre de 30. J'ai fait une consommation assez considérable de remède et de toute chose et s'il n'y avait pas eu un aussi bon chirurgien sur votre habitation que celui qui y est, certainement vos pertes eussent [été] plus considérables. [Depuis 1779] « je n'ai pas laissé avec tous les soins de perdre des nègres, on n'en a pas remplacé, et vous savez que ce n'est qu'avec de grands moyens qu'on fait de grands revenus, il vous conviendrait de commencer d'acheter tous les ans au moins huit négrillons ou négrilles de l'âge de 4 ans qui vous coûteront comme pièce d'Inde, par la suite vous vous apercevrez de ce renfort. Si les négriers nous arrivent en abondance je prendrai ce parti là, de même que pour les mulets : vous en avez nombre qui sont sans service ou mal des eaux et c'est une charge pour votre habitation, ils sont mangeurs comme les bons ». Source : archive reprise par DONNADIEU (Jean-Louis), Un grand seigneur et ses esclaves, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2009.

15 DOSSIER DOCUMENTAIRE 2: les gérants et propriétaires d’exploitations
Répartition des 134 esclaves dans la plantation sucrière des Sources (Saint-Domingue) en 1757

16

17 DOSSIER DOCUMENTAIRE 3 : les esclaves
Extraits de la Lettre des chefs insurgés de Saint-Domingue Jean-François Biassou et Belair, Juillet 1792. « Trop longtemps, Messieurs, par un abus qu’on ne peut que trop accuser d’avoir lieu par notre peu d’entendement et notre ignorance, nous avons été les victimes de votre cupidité et de votre avarice. Sous vos coups de fouet barbares, nous vous accumulions les trésors dont vous jouissiez dans cette colonie. L’espèce humaine souffrait de voir avec quelle barbarie vous traitiez ces hommes comme vous. Oui, des hommes et sur qui vous n’avez d’autre droit que celui du plus fort et du plus barbare. Vous en faisiez un trafic. Vous vendiez des hommes pour des chevaux et c’est encore le moindre de vos forfaits aux yeux de l’humanité. Notre vie ne dépendait que de vos caprices [...] « Nous sommes noirs il est vrai, mais dites-nous, Messieurs qui êtes si judicieux, quelle est cette loi qui dit que l’homme noir doit appartenir et être une propriété à l’homme blanc. Certainement que vous ne pourrez pas nous la faire voir ou si elle existe, ce n’est que dans votre imagination toujours prête à en former de nouvelles dès lors que c’est à votre avantage. Oui, Messieurs, nous sommes nés libres comme vous [...] Étant tous enfants d’un même père, créés sur une même image, nous sommes donc vos égaux en droit naturel, et si la nature se plaît à diversifier les couleurs de l’espèce humaine, il n’est pas un crime d’être noir ni un avantage d’être blanc. S’il y a quelques années existaient des abus dans la Colonie, c’était avant une heureuse révolution qui a eu lieu dans la Mère Patrie et qui nous a frayé le chemin que notre courage et nos travaux sauront nous faire gravir pour arriver au temple de la Liberté comme ces braves Français qui sont nos modèles et que tout l’univers contemple. Publiée dans Le Créole patriote du 9 février 1793

18 DOSSIER DOCUMENTAIRE 3 : les esclaves
Extraits du Code noir de 1685

19 DOSSIER DOCUMENTAIRE 4: les adversaires de l’abolition
Rousselot de Surgy justifie l'esclavage, 1765 « Au premier coup d'œil, la traite des Nègres offre un tableau révoltant et affreux pour l'humanité. L'idée de faire trafic de ses semblables, comme des bêtes de somme, semble avoir quelque chose de barbare et contre nature. C'est ce qui a porté différents écrivains à déclamer ouvertement contre ce commerce, à le regarder comme illégitime, comme contraire à la religion, et la loi fondamentale de toute la morale ; ne faites à autrui que ce que vous voudriez qu'on vous fît. Tous les voyageurs qui les ont fréquentés, tous les écrivains qui en ont parlé, s'accordent à les représenter comme une nation qui a, si l'on peut s'exprimer ainsi, l'âme aussi noire que le corps. Tout sentiment d'honneur et d'humanité est inconnu à ces barbares : nulles idées, nulles connaissances qui appartiennent à des hommes. S'ils n'avaient le don de la parole, ils n'auraient de l'homme, que la forme. Ils professent des arts mécaniques qu'ils ont appris de leurs pères. C'est le castor qui est maçon. Seul, il ne sait rien faire : en société, ses ouvrages méritent l'admiration. Point de raisonnement dans les Nègres, point d'esprit, point d'aptitude à aucune sorte d'étude abstraite. Une intelligence qui semble au-dessous de celle qu'on a admiré dans l'éléphant, est le guide unique de toutes leurs actions ; l'intérêt de leur conservation, de leurs plaisirs, est le seul mobile de tous leurs mouvements. Lui seul les tient éveillés ; lui seul les porte au travail, et leur fait vaincre l'extrême paresse à laquelle ils sont sujets. Livrés à leurs passions comme des brutes, ils ne connaissent que la jouissance. Leur attachement à leurs enfants, à leur famille, ne dure qu'autant que dans les bêtes, jusqu'à ce que leurs petits puissent se passer d'eux. La force seule peut les contenir dans le devoir, et la crainte est le seul motif qui les fasse agir ; ils n'ont réellement point de cœur, et par conséquent le germe des vertus leur manque. La brutalité, la cruauté, l'ingratitude, voilà ce qui forme leur caractère. Leur naturel est pervers ; toutes leurs inclinations sont vicieuses. Depuis le premier Roi Nègre jusqu'au dernier esclave, il n'en est pas un seul qui ne se plaise à voler, et qui ait la force de s'en abstenir dans l'occasion ; pas un seul, qui, dans l'excès de sa passion pour l'eau-de-vie, ne vendît sa femme et ses enfants pour en acheter. » Source : Jacques-Philibert ROUSSELOT DE SURGY, Mélanges intéressants et curieux ou Abrégé d'histoire naturelle, morale, civile et politique de l'Asie, l'Afrique, l'Amérique et des terres polaires, vol X, Paris : Durand, Panckoucke, 1765, p « La renonciation d'une ou de plusieurs nations à la traite ne la ferait pas cesser, et ne serait qu'une cause de ruine pour ces nations ; on sent en effet que, si la France, par exemple, ne faisait plus la traite, les Anglais, les Espagnols, les Portugais, les Hollandais, les Danois la continuant, il ne s'opérerait aucun changement en Afrique Mais de cette résolution il s'en suivrait l'une de ces deux choses inévitablement, ou les colonies françaises recevraient des nègres de l'étranger, ou elles seraient réduites à ceux qu'elles possèdent aujourd'hui. La première hypothèse, qui est la plus vraisemblable, ne ferait qu'augmenter les avantages que les Anglais ont déjà dans ce commerce, et chaque nègre qu'ils vendraient dans nos îles serait l'objet d'un lucre [1] que la France ne ferait plus. [...] Dans la seconde hypothèse, le produit des colonies serait visiblement anéanti. Le nombre des cultivateurs diminuant faute de recrues tous les moyens d'extension de culture étant impossibles, il arriverait que la France ne pourrait plus soutenir la concurrence avec les autres puissances à colonies dans les marchés de l'Europe. Et de cette manière sans avantage pour les Africains, la France perdrait insensiblement le rang qui lui appartient dans le système politique des nations commerçantes. » Source Médéric Louis-Elie Moreau de Saint-Méry, Considérations présentées aux vrais amis du repos et du bonheur de la France, à l'occasion des nouveaux mouvements de quelques soi-disant amis des noirs, Paris, 1er mars 1791

20 DOSSIER DOCUMENTAIRE 4 : les adversaires de l’abolition
Le théologien Jean Bellon de Saint-Quentin justifie l'esclavage des « nègres » au temps des Lumières, 1764 « On peut licitement  avoir des esclaves et s'en servir ; cette possession et ce service ne sont ni contraires à la loi naturelle, ni à la loi divine écrite, ni même à la loi de l'Evangile [...]. Ce sont des hommes nés esclaves ou qui le sont devenus par une suite inévitable de guerres continuelles que leurs chefs se font entre eux. On ne les fait point esclaves en les achetant [...]. Tout ce qui résulte par rapport à eux du commerce qui s'en fait, est le changement d'une servitude excessivement dure qui les tient éloignés de tout moyen de salut, en une autre incomparablement plus douce et plus tolérable et où ils trouvent à portée de parvenir à la connaissance de Jésus-Christ et de son Evangile : d'où je conclus que l'état d'esclavage dans lequel on les retient n'est pas en soi contraire au droit naturel [...] Définitivement, c'est un bien que la Providence ait permis, que le besoin qu'on ait eu des nègres dans nos colonies, pour la culture des terres, ait engagé les Européens à ces sortes de traites. Ils épargnent par là la vie à quantité de malheureux, qui sont tués par leurs maîtres quand ils ne trouvent pas à les vendre. [...] On ne va pas y faire des esclaves, on les y trouve tels ; en les achetant, on les fait passer d'une servitude barbare à une servitude humaine, d'autant plus avantageuse pour eux, qu'elle leur devient un moyen de salut. » Source : Jean Bellon de Saint- Quentin, Dissertation sur la traite et le commerce des nègres, 1764. J-B Mosneron de l'Aunay, député du commerce, défend la traite 26 Février 1790 « Il convient Messieurs de ne pas perdre un moment pour rassurer les planteurs et pour les ramener aux sentiments d'amour et d'attachement qu'ils doivent à la mère patrie. Il faut ôter tout prétexte aux ennemis étrangers et intérieurs : il faut donc que l' Assemblée décrète que la traite des Noirs sera continuée comme par le passé. C'est, Messieurs, au nom des finances que la perte de vos colonies ruinerait dans ses ressources, au nom de six millions d'hommes qui en vivent et que le désespoir porterait à tous les excès, au nom de la mendicité que vous voulez détruire et que vous ne pouvez combattre efficacement que par le travail des ports de mer et des manufactures ; c'est au nom même de votre marine militaire nécessaire à la dignité de l'Empire et à sa conservation dans l'étendue de trois cents lieues de côte, c'est enfin au nom de la Révolution à laquelle vous devez attacher tous les citoyens par les plus puissants intérêts, que je vous conjure de prendre dans la plus prompte et la plus sérieuse considération les divers objets que les députés du commerce, réunis aux citoyens de la Guyane, ont soumis à l'Assemblée nationale. » Source : Jean-Baptiste Mosneron de l'Aunay, député du commerce de Nantes, au club des Jacobins, le 26 février 1790

21 « La renonciation d'une ou de plusieurs nations à la traite ne la ferait pas cesser, et ne serait qu'une cause de ruine pour ces nations ; on sent en effet que, si la France, par exemple, ne faisait plus la traite, les Anglais, les Espagnols, les Portugais, les Hollandais, les Danois la continuant, il ne s'opérerait aucun changement en Afrique Mais de cette résolution il s'en suivrait l'une de ces deux choses inévitablement, ou les colonies françaises recevraient des nègres de l'étranger, ou elles seraient réduites à ceux qu'elles possèdent aujourd'hui. La première hypothèse, qui est la plus vraisemblable, ne ferait qu'augmenter les avantages que les Anglais ont déjà dans ce commerce, et chaque nègre qu'ils vendraient dans nos îles serait l'objet d'un lucre [1] que la France ne ferait plus. [...] Dans la seconde hypothèse, le produit des colonies serait visiblement anéanti. Le nombre des cultivateurs diminuant faute de recrues tous les moyens d'extension de culture étant impossibles, il arriverait que la France ne pourrait plus soutenir la concurrence avec les autres puissances à colonies dans les marchés de l'Europe. Et de cette manière sans avantage pour les Africains, la France perdrait insensiblement le rang qui lui appartient dans le système politique des nations commerçantes. » Source Médéric Louis-Elie Moreau de Saint-Méry, Considérations présentées aux vrais amis du repos et du bonheur de la France, à l'occasion des nouveaux mouvements de quelques soi-disant amis des noirs, Paris, 1er mars 1791

22 DOSSIER DOCUMENTAIRE 5 : les abolitionnistes
Levasseur: Je demande que la Convention, ne cédant pas à un mouvement d’enthousiasme, mais aux principes de la justice, fidèle à la Déclaration des droits de l’homme, décrète, dès ce moment, que l’esclavage est aboli sur tout le territoire de la République. Saint-Domingue fait partie de ce territoire, et cependant nous avons des esclaves à Saint-Domingue. Je demande donc que tous les hommes soient libres, sans distinction de couleur. Lacroix: Vous venez d’entendre un de nos collègues dire qu’il y a encore des esclaves dans nos colonies. On aurait beau dire que nous ne reconnaissons pas d’esclaves en France, n’est-il pas vrai que les hommes de couleur sont esclaves dans nos colonies? Proclamons la liberté des hommes de couleur. En faisant cet acte de justice, vous donnez un grand exemple aux hommes de couleur esclaves dans les colonies anglaises et espagnoles. Extrait du débat des 15 et 16 pluviôse (3 et 4 février 1794) à la Convention, Le Moniteur universel, tome 19.

23 DOSSIER DOCUMENTAIRE 5 : les abolitionnistes

24 DOSSIER DOCUMENTAIRE 5 : les abolitionnistes

25

26 1/Acteurs mentionnés dans le dossier:
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 2/ Fonctions et actions de ces acteurs dans le système de l’esclavage 3/ Pour ces acteurs, que représente l’esclavage? Sentiments exprimés par ces acteurs ? 4/ Seraient-ils favorables à son abolition? 5/ Dans la partie droite du tableau .Rédigez la position des acteurs à l’égard de l’esclavage: Il pense que l’esclavage…./ Selon eux, l’esclavage est…/ A leurs yeux l’esclavage représente….. .Imaginez les arguments qu’ils avanceraient pour se justifier: Il défend cette idée car……/ il rejette l’abolition parce que………./ Il estime que l’esclavage est nécessaire puisque…. / Il redoute l’abolition ……/ . Vous pouvez utiliser des connecteurs logiques pour articuler vos arguments: ainsi, en effet, tout d’abord, néanmoins, cependant, ensuite, enfin, de plus….

27 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage Séance 3: Préparation du débat Problématique: Comment confronter le point de vue des différents acteurs de l’esclavage? Objectifs: -définir les attentes et les enjeux du débat -construire des règles permettant une confrontation de points de vue -s’approprier un rôle et des fonctions

28 1/ SITUATION DU DEBAT -Nous sommes à la Convention en février 1794, l’assemblée débat afin de déterminer si oui ou non la France doit abolir l’esclavage dans l’ensemble de son premier empire colonial? 2/ LES ENJEUX DU DEBAT -Mettre en évidence la complexité d’une situation historique -Faire émerger : les différents acteurs intéressés par l’esclavage, leurs rôles, leurs actions et leurs opinions -Construire une opinion personnelle à propos d’une réalité historique -Réinvestir le travail réalisé sur le dossier documentaire 3/ REGLES COMMUNES POUR PERMETTRE LE BON DEROULEMENT DU DEBAT -Je lève la main pour réclamer la parole -Je ne prends la parole qu’à partir du moment où le président me l’a donnée -J’utilise un lexique historique et un langage correct -Je ne coupe pas la parole d’un orateur -Je suis attentif à l’intégralité des prises de parole -Je questionne un orateur quand je ne comprends pas son propos

29 4/ ROLES ET CAPACITES A METTRE EN ŒUVRE
-Un président -Deux secrétaires -10 orateurs -5 correcteurs Cahier des charges de l’orateur 1 d’un groupe -Je dois présenter le groupe d’acteurs incarné, leurs fonctions et actions -Je dois questionner les orateurs des autres groupes pendant le débat -Je dois opposer un argument à un orateur d’un autre groupe Cahier des charges du président -Je dois présenter le thème du débat -Je dois distribuer équitablement la parole -Je dois veiller à maintenir l’écoute de l’ensemble des participants

30 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage Séance 4: L’abolition de l’esclavage mise en débat Problématique: La France doit-elle abolir l’esclavage dans l’intégralité de son empire colonial? Objectifs: Faire émerger par une reformulation : les différents acteurs intéressés par l’esclavage, leurs rôles, leurs actions et leurs opinions Confronter des points de vue contradictoires Réinvestir le travail réalisé sur le dossier documentaire

31 Un exemple de mise en œuvre :
Enseigner le premier empire colonial français en Seconde Bac Pro à partir d’une question vive: l’esclavage Séance 5: Retour sur le débat Problématique: Comment l’esclavage du premier empire colonial français va faire émerger des intérêts contradictoires? Objectifs: -Rendre compte à l’oral et par écrit des différents acteurs qui sont intervenus, de leur point de vue, de leur position et de leurs arguments -Mettre en évidence que ces arguments relèvent de croyances, de valeurs, de faits, d’intérêts personnels

32 Séquence: Le premier empire colonial français XVIè – XVIIIè siécle
Comment l’esclavage du premier empire colonial français va faire émerger des intérêts contradictoires? Introduction au premier empire colonial français -repérer dans le temps et dans l’espace cette construction historique -identifier les objectifs de cet empire -mettre en évidence la place centrale des Antilles françaises et de l’esclavage dans cet empire Séance 1 : lancement L’esclavage un sujet qui pose question -démontrer que la question de l’esclavage mobilise différents acteurs de la société contemporaine l’Etat, des citoyens, des professionnels: les historiens… -Mettre en évidence la polémique et les objectifs des différents protagonistes Séance 2: L’esclavage selon….. -appréhender une réalité historique à partir du point de vue d’un acteur (négrier/esclave/gérant de plantation/abolitionniste/antiabolitionniste) -exploiter des documents historiques pour reformuler ce point de vue -préparer une confrontation orale de différents points de vue Séance 3: Préparation du débat -définir les attentes et les enjeux du débat -construire des règles permettant une confrontation de points de vue -s’approprier un rôle et des fonctions Séance 4: L’abolition de l’esclavage mise en débat -Mettre en évidence la complexité d’une situation historique -Faire émerger par une reformulation : les différents acteurs intéressés par l’esclavage, leurs rôles, leurs actions et leurs opinions -Confronter des points de vue contradictoires -Réinvestir le travail réalisé sur le dossier documentaire Séance 5: Retour sur le débat -Rendre compte à l’oral et par écrit des différents acteurs qui sont intervenus, de leur point de vue, de leur position et de leurs arguments -Mettre en évidence que ces arguments relèvent de croyances, de valeurs, de faits, d’intérêts personnels -Rédiger une réponse à la problématique de départ


Télécharger ppt "Enseigner le premier empire colonial français à partir de l’esclavage"

Présentations similaires


Annonces Google