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Le fait technique comme fait social total – séance 2

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1 Le fait technique comme fait social total – séance 2
I/- Pouvoirs de la technologie II/- Intelligence artificielle, transhumanisme : vers une nouvelle matérialité ? III/- La technologie, réalité et fiction

2 I/- Pouvoirs de la technologie
A la différence de Marx, pour Mauss c’est la technique qui conditionne l’économie. Une technologie indissociable du capitalisme (exemple : bio-économie/« molécularisation du corps », Céline Lafontaine, 2014). Dans une perspective historique, la technologie est une rationalisation de la technique devenue techno-science « La technologie, telle que nous l’entendons aujourd’hui, apparaît donc quand la production technique se concentre entre les mains des ingénieurs et des entrepreneurs » (Carnino Guillaume, 2010).

3 Pouvoirs de la technologie
Technologie sacralisée, effet sur le langage naturel (dialogue homme-machine). Effet sur la représentation du réel. Part d’idéologie des techno-discours tenus par différents acteurs, publics, privés (entreprises, citoyens, collectifs) et ayant des intérêts divergents : mercantiles, libertaire, démocratique… Nouvelle norme publique de régulation bureaucratique, contrôle social, marchande, de management/mise au travail…

4 II/- Intelligence artificielle, transhumanisme : vers une nouvelle matérialité ?
Objectifs du transhumanisme : dépasser la condition humaine, créer un post-humain plus performant, construire une nouvelle civilisation . « L'augmentation visée peut affecter différentes facultés de l'être humain : capacités physiques ou cognitives, longévité/immortalité. Dans ses versions les plus extrêmes, il s'agirait de nous transformer en cyborgs, des hybrides homme-machine » (Annick Jacq, 2016). Mouvement né dans les années aux E-U, courants libertariens. Depuis les années 2000, thème de la convergence des NBIC : alliance entre les sciences et les techniques issue de l’échelle nano, des biotechnologies et des sciences de l’information et de la communication (rapport 2002, « Converging technologies for improving human performance », agence de financement de la recherche aux E-U). Selon le rapport, cette convergence offre de nouvelles perspectives à l'humanité « ...la convergence technologique pourrait conduire à une amélioration fantastique des capacités humaines, de la société, de la productivité de la nation et de la qualité de la vie. Il s'agit d'une grande opportunité émergente au service des individus, de la société et de l'humanité sur le long terme ». Unifier toutes les sciences, les sciences de la nature et sciences humaines, ainsi que les techniques.

5 Intelligence artificielle, transhumanisme : vers une nouvelle matérialité ?
« Améliorer la performance humaine... ainsi que le potentiel de changements révolutionnaires dans l'économie et la société : • Étendre les capacités de cognition et de communication de l'homme. • Améliorer la santé humaine et nos capacités physiques • Améliorer les conséquences collectives et sociétales: vers une société en réseau • Sécurité nationale • Unifier la science et l'éducation « Le corps humain sera plus solide, en meilleure santé, avec plus d'énergie, plus facile à réparer, plus résistant à toutes sortes de stress, de menaces biologiques et au processus de vieillissement » Ce discours techno-scientifique réussit à mobiliser l’acteur étatique, obtenir des financements importants (1.4 Mds aux E-U pour un programme sur les nanotechnologies, programme européen) et renforcer le poids des grandes entreprises. « Le but annoncé est de cartographier le cerveau, en particulier grâce aux développements spectaculaires des techniques d'imagerie cérébrale, pour entre autres, vaincre les maladies neurodégénératives, une préoccupation de plus en plus importante dans les pays développés à la population vieillissante » (Jacq, 2016).

6 Intelligence artificielle, transhumanisme : vers une nouvelle matérialité ?
Programmes transhumanistes soutenu par les GAFA (Google, apple, Facebook, Amazon). Google, Sisco, Nokia financent l’Université de la Singularité (dans la Silicon Valley). Rêve de télépathie (communication entre cerveaux), vie quasi-éternelle. Kevin Warwick, professeur de cybernétique à l’Université de Coventry, premier cyborg (hybride homme-machine, 1998, 2002), il s’est fait implanté une puce directement reliée à son système nerveux central (Cerqui & Müller, 2010). « Nos cerveaux seraient ainsi, grâce à des implants électroniques, en connexion directe avec des ordinateurs dotés d'une intelligence artificielle largement supérieure à la nôtre. Le projet de télécharger le contenu idéel de nos cerveaux dans un ordinateur nous permettrait de vivre sans corps, ou avec un corps robotique, inaltérable ou réparable à volonté et donc éternel » (Jacq, 2016).

7 Puce RFID (Radio Frequency Identification Device : « étiquette radio », « version communicante des étiquettes à codes-barre »)

8 Kevin Warwick, 1er cyborg

9 Intelligence artificielle, transhumanisme : vers une nouvelle matérialité ?
Cela conduit à une rationalisation de l’humain, désacralisation du corps (Le Breton, 2013) devenu une marchandise objet de standardisation (être simplifié plutôt qu’augmenté, Jean-Michel Besnier, L’homme simplifié : le syndrome de la touche étoile, 2012). Déshumanisation de la technique (Lewis Mumford, Technique et civilisation, 1958), la technologie conduisant aujourd'hui à une humanisation artificielle. Discours transhumaniste présentant ces programmes comme inéluctables. Nous serions déjà des transhumains du fait des multiples prothèses incorporées à l’homme (lunettes, stimulateur cardiaque, implants cochléaires pour améliorer l’audition). Nouvelle croyance, nouvelle religion ?

10 Intelligence artificielle, transhumanisme : vers une nouvelle matérialité ?
Pour Nicolas Le Devédec (2016), le programme transhumaniste est un révélateur d’un renoncement politique à changer le monde «  au profit d’un modèle adaptatif orienté vers la transformation technique de soi ». Discours découlant d’une société qui valorise la performance, le bien-être permanent (imaginaire du dépassement de soi). Le progrès techno-scientifique joue contre le progrès social et politique hérité du siècle des Lumières. Enjeu : combiner progrès social et progrès écologique.

11 III/- La technologie, réalité et fiction
Fait de matérialité et objet de discours, qui suppose un récit : techno-logie et techno-fiction (l’objet technique est enveloppé de paroles, Michel Faucheux, 2005) « Toute technique exige d'être mise en récit et cette dimension narrative fait aussi partie du processus de conception ». « La fiction de la technologie rend possible sa réalité » (Lucien Sfez, Technique et idéologie, 2002). La machine est faite de signes (elle interagit avec le réel, et produit des messages multiples). « Toute technique, en effet, se parle et se raconte. Elle a besoin de se nommer puis de se raconter pour s'imposer socialement, pour devenir système de signification. Elle fabrique des récits, tout en étant le produit de récits qui alimentent sa conception » (Faucheux, 2005). Exemple de récit techno-logique/techno-fiction : « La machine cybernétique, si elle est un produit technologique, est aussi une figure de style, la métaphore qui légitime le choix et le déroulement d'une technique, l'idéalise en un geste qui se veut fondateur d'un nouvel ordre du monde. Elle est une figure nouvelle du héros civilisateur qui peuple les mythes archaïques » (Faucheux, 2005).

12 La technologie, réalité et fiction
Conditions de possibilité : « Concevoir, c'est (se) raconter des histoires. S'ouvre donc un champ de recherche qui permettra d'étudier le déploiement des récits qui accompagnent la technique, grâce auxquels un artefact technique devient concevable ». « Ces récits sont oraux ou écrits, sans cesse retravaillés par leur retransmission et retranscription. Ils s'emboîtent à l'infini en un jeu d'homologie structurale qui fait insensiblement passer du récit à la fable ou au mythe, de la nomenclature au roman ». Lucien Sfez : « pour la technique la fiction n'est pas seulement une alliée occasionnelle, c'est une alliée nécessaire ; en ouvrant les possibles, elle prépare les esprits à accueillir l'innovation qu'elle a déjà esquissée dans la narration et qu'elle a située en action dans des situations vraisemblables ». Technique et langage sont indissociables. Le récit technologique s’emboîte dans d’autres récits littéraires qui mettent en scène la technique. Technique et science comme idéologie (Habermas, 1973) : plus qu’un discours, un récit.

13 La technologie, réalité et fiction
« Précisément, la fiction est un mode d'expérimentation de la technique et par là même une source essentielle de connaissance. Connaître, c'est, en effet, mettre en parole les choses et les artefacts pour les faire exister, c'est-à-dire composer une symphonie de récits qui, d'homologies en homologies, de symboles en symboles, font entendre la parole du monde, c'est-à-dire la vérité que nous nous prêtons à travers des histoires où nous expérimentons notre devenir » : objets techniques en réseau, l’objet technique existe parce qu’il a un « milieu associé », « il est en relation symbolique avec une charge de réalité préindividuelle » (Guchet, 2001) / théorie du transindividuel ou collectif pré-existant (Simondon, 1958).

14 « Territoires intelligents »
Techno-discours, techno-fiction : Multiplications de dispositifs d’aménagements urbains à base de technologies, « ville smart » dite compétitive/attractive (Ville globale, Saskia Sassen, 1991), censée produire de nouveaux types de relations, nouveaux modes de vie, rapports technologique et marchand à l’espace. Projet du Grand Paris Express (« Ville du futur »). Contradictions (accès, coût, nouvelles inégalités territoriales : centre-périphérie, espaces péri-urbains et ruraux) ; « Ville des réseaux » (Antoine Picon, 2013) : concilier développement durable et qualité de vie , TIC fortement consommatrices d’énergie. « Elle apparaît alors comme un système d’information capable de mesurer et d’enregistrer les activités humaines et les consommations des citadins qui sont identifiés et situés automatiquement ». Nouveaux compteurs ERDF « linky » (compteur dit intelligent, Big data = contrôle social/contrôle à distance+ controverses autour risques sanitaires d’exposition aux ondes électromagnétiques, mais selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) : « la faible probabilité d’effet sanitaire à court ou long terme dans la configuration de déploiement actuelle [du compteur Linky] »). Transports, mobilité dirigée. Eco-quartiers, le bâti devient un espace technologique. Habitat écologique à énergie positive. Objets connectés (consommation/optimiser les déplacements).

15 Bibliographie Guillaume Carnino, « Les transformations de la technologie : du discours sur les techniques à la ‘techno-science’ », Romantismes, 2010, n°150, p Cerqui, D. & Müller, B., « La fusion de la chair et du métal : entre science-fiction et expérimentation scientifique », Sociologie et sociétés, 2010, 42(2), 43–65. Michel Faucheux, « Technologiques, technique et langage », Communication et langages, n°143, p.61-70, 2005. Xavier Guchet, « Théorie du lien social, technologie et philosophie : Simondon lecteur de Merleau-Ponty », Les Études philosophiques, 2001, n°57, p Annick Jacq, « Le transhumanisme, les N.B.I.C. : de quoi parle-t-on ? », conférence, 3 décembre 2016, 10p. Céline Lafontaine, C., Le Corps-marché. La marchandisation de la vie à l’ère de la bioéconomie, Paris, Seuil, 2014. David Le Breton, L’adieu au corps, Éditions, Métailié, 2013. Nicolas Le Dévédec, La société de l’amélioration. La perfectibilité humaine des Lumières au transhumanisme, Montréal, Liber, 2015. Nicolas Le Dévédec, « La dystopie de l’homme adapté : le transhumanisme et la dépolitisation des possibles », Possibles, octobre 2016, p Antoine Picon, Smart cities. Théorie et critique d’un idéal auto-réalisateur, éditions B2, 2013. Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, Éditions Aubier-Montaigne,1958.


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