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Publié parNicolette Giraud Modifié depuis plus de 9 années
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Vous avez en charge l’avenir aéroportuaire de l’île de France. Voici votre poste :
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SALAIRE : 291 000 € (officiellement) Résultat net du groupe Félicitations, vous êtes le P.D.G d’ADPompes S.A. Cette société anonyme construit, gère et exploite les aéroports de toute la région parisienne et du monde entier (URBI ET ORBI), vous avez de multiples concurrents avec qui vous vous entendez à merveille. Un brillant avenir s’offre à vous.
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Les meilleurs experts vous signalent que la capacité des aéroports parisiens ne sera plus suffisante dans 5 ans. Vos actionnaires refusent votre projet de construire deux nouveaux terminaux sur Orly (Orly Est et Orly Nord), et de mettre les pistes d’Orly en conformité pour que l’A380 puissent s’y poser parce qu’ils comptent liquider Orly et spéculer sur CDG (OPA similaire à celle opérée à Londres en 2006). Le retour sur investissement serait trop long. SALAIRE : 1 000 000 € Chiffre d’affaires
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2009, comme prévu, vous et vos concurrents ne pouvez plus répondre à la demande sur CDG. L’action grimpe pour CDG, Orly est devenu un aérodrome low cost. Vos actionnaires sont ravis, plus la pénurie en points de parking avion est importante plus les prix montent. Votre production n’a augmentée que de 15% mais vous faites + 200% de chiffre d’affaire. SALAIRE : 2 000 000 € Chiffre d’affaires
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SALAIRE : 2 000 000 € Chiffre d’affaires
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Une tempête a détruit les deux CTFE (centrales électriques) et tout votre réseau électrique qui était trop fragile. Hé oui, vous aviez réduit le budget d’entretien au profit des dividendes réclamés par vos actionnaires. La neige a rendu impraticable les pistes. Hé oui, vous aviez sous traité le déneigement et le dégivrage. 500 000 passagers sont bloqués depuis 8 jours sur les aéroports sous -20 degrés (plus de chauffage), vous n’avez pas assez d’effectifs (2000 départs en retraite non remplacés depuis 2006). Les usagers n’ont aucune information (eh oui, vous vous souvenez, vous avez fermé les Renseignements Téléphonés). Le téléphone ne marche plus et le personnel de la filiale HUB est en séminaire avec ADPI au Mexique où l’action est montée en flèche. Des passagers sont restés bloqués dans des avions, les passerelles étaient gelés et il n’y avait plus d’aérobus (vous vous souvenez, vous les avez mis à la casse). Vous contactez les sous-traitants, ils en profitent pour doubler leurs tarifs. L’offre et la demande souvenez-vous… SALAIRE : 2 000 000 € Chiffre d’affaires
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Dès les premiers jours qui ont suivi la tempête, le marché s’est effondré et vos actionnaires vous ont lâché. Les avions atterrissent maintenant à Paris-Beauvais (les taxes sont moins chères et les infrastructures neuves) Votre secteur d’activité est sinistré, le gouvernement annonce la nationalisation des Aéroports de Paris, afin de pouvoir financer la reconstruction ( comme en 1947 après la guerre.) Il rachète vos actions bien au dessus de leur valeur et vous offre un intéressement à vie sur le chiffre d’affaires de l’entreprise : Vous voilà riche !
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Vous n’ignorez pas que les agents d’ADP sont opposés à la privatisation de leur entreprise, certains médias résument leur combat à la défense de leur statut. Comme vous venez de le constater, la situation n’est pas si simple… ADP est une entreprise publique performante et fiable, c’est nous, nos parents, nos grands parents qui l’ont financée par leurs impôts de 1947 à 1983. Depuis, par leur travail les agents ont contribué à la construction de cette infrastructure moderne et de grande qualité que sont nos aéroports de Paris sans l’aide de l’État à qui nous versons des dividendes. Nous en sommes tous propriétaires. Nous savons qu’aujourd’hui, le but d’ADP est de construire, gérer et exploiter les aéroports de la région parisienne. Et demain, la loi du marché sera le seul maître à bord et ADP sera soumis aux aléas de la bourse… Les investissements prévus mettent en cause la fiabilité de l’entreprise, dans un monde où la spéculation règne. D’ores et déjà des tentatives d’OPA ont lieu dans le cadre du processus de privatisation des aéroports, notamment avec la BAA. En Argentine, la privatisation des aéroports a multiplié par trois le prix des redevances aériennes, des tarifs des parking, des taxe en 5 ans … Le Brésil a arrêté le processus de privatisation des aéroports et une réflexion a lieu au niveau mondial sur le financement public des infrastructures de transport. Quel investisseur ne profitera pas de la belle aubaine pour augmenter les tarifs et spéculer sur du court terme.
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PRIVATISATION? NO PASARAN !
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