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Publié parHyacinthe Munier Modifié depuis plus de 9 années
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Ma chère Tite Pomme m’a offert cette série de reproduc- tions, ce qui me permet d’étoffer cette série dont plusieurs d’entre vous avaient réclamé la suite. Un immense merci à elle. Ces reproductions portent au dos un commentaire, malheu-- reusement non signé, que je vous livre in extenso. Si vous le trouvez trop long, vous le sautez, tout simplement ! Bonne découverte !
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LE CORREGE : La Madone de saint-Jerome Ce tableau, considéré comme l’un des chefs d’œuvres de Le Corrège, fut exécuté entre 1526 et 1528 ; il prend place dans la période de pleine maturité de l’artiste, entre les deux grandes œuvres picturales qu’il réalisa à Parme : les fresques de la coupole de Saint-Jean-l’Evangé- liste et celles de la coupole du Dôme. Au cours de ces années, le Corrège se place à la pointe de l’art italien, dépassant le seuil du classicisme ; fort de la leçon de Léonard de Vinci et de Raphaël il atteint les limites du baroque. Dans cette œuvre, également appelée Le Jour, deux personnages s’équilibrent : saint Jérôme et Marie-Madeleine ; dans la parenthèse formée par leurs corps, s’ouvre la vision, traditionnelle et douce, de la Vierge à l’Enfant. L’élément le plus marquant est la lumière chaude et dorée, qui confère sa splendeur à l’ensemble (Parme, Galerie nationale).
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MELOZZO DA FORLI : Nomination de Platina comme préfet du Vatican par le pape Sixte IV (détail) Formé à Urbino au contact de Piero delle Francesca Melozzo da Forli atteint à une vision spatiale grandiose et solennelle dans laquelle se réalisent pleinement son goût pour la représentation scénographique et sa maîtrise de la perspective. La grande fresque exécutée entre 1476 et 1477 sur commande de Sixte IV pour commémorer la nomination de Palatina à la bibliothè- que vaticane (15 juillet 1475), montre l’humaniste, le pape et ses neveux Riario et Della Rovere dans une perspective vaste et aérée, déterminée par une fuite audacieuse d’arcs et de pilastres. Les per- sonnages, fortement typés, dans leurs amples et imposants vête- ments aux couleurs intenses et veloutées, trouvent leur place dans le caractère harmonieusement fondu de l’architecture. Dans cette composition parfaitement proportionnée, l’accord sa- vant entre l’architecture et les personnages annonce la manière du XVIe siècle (Rome, pinacothèque du Vatican).
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CARLO CRIVELLI : Annonciation Bien qu’il ait assimilé les découvertes plastiques et les recherches de perspective de la peinture de la Renaissance, Carlo Crivelli -l’un des peintres les plus singuliers du Quattrocento italien- s’attarda cons- ciemment dans les préciosités abstraites du gothique international. Cette fidélité à la culture gothique, bien que remodelée à la lumière de certains principes de la Renaissance, le conduisit à l’élaboration d’un style très personnel, caractérisé par une exquise élégance formelle, un goût ornemental fastueux, une recherche raffinée des effets de cou- leur, une stylisation précieuse de la ligne. Dans cette Annonciation, exécutée en 1486 pour un couvent d’Ascoli (l’Ange annonciateur est en effet saint Emidio, patron de cette ville), le peintre greffe son style très ornemental sur une construction en pers- pective rigoureuse où l’on décèle l’influence de Mantegna. L’architecture ciselée comme des pièces d’orfèvrerie, la magnificence de la décoration, des tapis, des vêtements, la richesse des détails ren- due avec une extrême minutie, la beauté presque irréelle des person- nages, confèrent à la scène un ton féerique exalté par l’éclat des colo- ris (Londres, National Gallery).
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Giovanni BELLINI : Saint-Jérôme dans le désert Giovanni Bellini, dit Giambellino, est un artiste qui fit siennes les expériences de son temps avec souplesse et intelligence et introduisit au cours du XVe siècle les transformations les plus radicales dans la peinture vénitienne. Il approcha l’art de Mante- gna et Donatello, assimilant la synthèse spatiale de Piero della Francesca, retira des impulsions fécondes du séjour d’Antonel- lo da Messine Venise, tout en conservant l’autonomie spirituelle et formelle de son propre langage. Le Saint Jérôme dans le désert, exécuté après 1485, est très caractéristique de l’évolution de Giambellino sous l’influence de Piero della Francesca. Sa peinture présente ici une large éten- due de plans de couleur parfaitement disposés dans l’espace du paysage, où personnages et choses semblent perdre leur con- sistance pour être absorbés par l’atmosphère. C’est de cette pé- nétration réciproque des éléments et du paysage, de cette sen- sibilité nouvelle de l’espace et de la couleur, chaude et lumineu- se, que s’inspirent Giorgione et Le Titien (Florence, collection Contini Bonacossi).
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ANTONELLO DA MESSINA : Crucifixion Dans sa jeunesse, Antonello subit fortement l’influence des écoles flamande, française et espagnole, qui imprégnaient les arts plasti- ques du sud de l’Italie, influence qui portera l’artiste sicilien à défi- nir avec une pointilleuse fermeté les détails de ses tableaux et à se servir d’une lumière limpide et intense traitée de façon originale. La connaissance des œuvres de quelques grands maîtres italiens en particulier Piero della Francesca, l’incita par la suite à des re- cherches plastiques et spatiales, conférant un souffle solennel aux oeuvres de la maturité. Cette Crucifixion datant de 1475 (l’année même de l’arrivée de l’artiste à Venise) montre que s’il imita les Flamands dans l’analyse extrêmement subtile de l’atmosphère, An- tonelli assimilé les expériences de la Renaissance, en calibrant les différents plans de la composition et en créant un rapport harmo- nieux entre les personnages et le lieu. Le vaste paysage renouvelle avec une intensité chromatique accrue le concept de perspective de Piero della Francesca et on note déjà les prémices de la parfaite synthèse entre la lumière et la couleur, synthèse à laquelle Antonel- lo atteindra dans ses œuvres suivantes, et qui revêtira une impor- tance considérable dans l’évolution de la peinture vénitienne (Anvers, musée des Beaux-Arts).
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ROBERT CAMPIN : Madone allaitant Robert Campin, artiste flamand, identifié non sans contredit avec le Maître de Flémalle, constitue la liaison entre la culture gothique in- ternationale et la nouvelle vision de la Renaissance. Dans ses œu- vres, en effet, les accents du gothique sont ravivés par une intensi- té nouvelle et une prise en possession plus concrète des objets, bien que l’artiste n’atteigne pas la synthèse spatiale réalisée par Jan van Eyck. La Madone allaitant, grandiose et sereine, dite aussi la madone de l’Ecran, que ‘on peut situer autour de l’année 1430, est transposée dans une maison bourgeoise de la Flandre du XVe siècle. La repré- sentation, très humaine, est un chef d’œuvre de la poésie intime, d’une tendre description du milieu. Le manteau couleur de perle de Marie se détache des teintes marron-brun du bois du mobilier, des parois et de la fenêtre ; le visage ovale illumine le tableau, avec les reflets des cheveux dénoués, devant le disque de l’écran, semblant devenir une auréole. Par la fenêtre on aperçoit la ville, ce qui met encore plus en évidence l’atmosphère douce de l’intérieur (Londres, National Gallery).
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HANS MULTSCHER : la Résurrection du Christ Peintre de premier plan de l’école suédoise, Multscher appar- tient à la génération des grands novateurs qui, vers 1430, mar- quèrent la fin du "dolce style" caractéristique des trente pre- mières années du siècle. L’oeuvre maîtresse de cet artiste est l’autel du Wurzach (1437) dont il reste quatre panneaux portant quatre Histoires de la Passion. Réalistes, violemment objecti- ves, les scènes sont animées par une foule de figures massives, riches de force plastique. Multscher fut aussi sculpteur, contraint à une spatialité primiti- ve, volontairement délimitée par des murs ou des drapés. Dans La Résurrection ici reproduite, le Christ sorti de son sarcophage prend un aspect extraordinairement réel. Il pose un pied ensan- glanté à terre, tandis que l’autre jambe, encore ceinte du linceul, demeure cachée : son expression, d’une intensité humaine, est fortement réaliste et son attitude n’a rien de triomphal. Il ne s’a- git pas ici d’un symbole mais d’un évènement véridique qui se produit sous nos yeux.
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KONRAD WITZ : La Pêche de Pierre Konrad Witz, né vers 1400, est le plus grand maître allemand de cette époque dominée par la personnalité de Van Eyck aux Pays-Bas et de Masaccio en Italie. Son langage pictural, qu’il soit expression de l’espace ou des corps, est cependant indé- pendant de toute influence italienne ou flamande et incarne une création purement allemande. Dans La Pêche de Pierre (volet faisant partie du retable de Saint- Pierre, exécuté en 1444), la figure du saint est représentée deux fois, selon le procédé ancien. Le grand paysage servant de fond à la barque et au Christ drapé dans un ample manteau rouge s’impose avec la puissance d’une révélation. C’est le premier tableau de paysage de la peinture allemande où un évènement surnaturel est représenté sur fond réel : un lac de Genève peint avec réalisme, aux teintes poétiques, aux reflets limpides des eaux froides, aux monts couverts de neige se profilant dans le lointain (Genève musée d’Art et d’Histoire).
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JEAN FOUQUET : La Vierge et l’Enfant Trait d’union entre la culture de la France et celle de l’Italie, Fou- quet occupe une place de premier plan dans l’histoire de la pein- ture car il représente en France les approches successives vers un monde d’assimilation et de compréhension de ce qu’il y a de nou- veau et de dynamique dans la culture flamande toute proche. Il greffe, en effet, sur la préciosité du gothique tardif, les idéaux et les problèmes mis en lumière par la Renaissance italienne. La déli- cate Vierge et l’Enfant (panneau faisant partie du diptyque de Me- lun, exécuté vers 1451, aujourd’hui partagé entre Anvers et Berlin) est peut-être l’œuvre dans laquelle le peintre française harmonise le mieux toutes les composantes de sa culture. La tradition veut que la Vierge -dont la pâleur d’albâtre est mise en relief par les anges bleus et roses analogues à ceux des miniatures françaises et flamandes -soit à l’image d’Agnès Sorel, favorite de Charles VII, morte en 1450 (Anvers, Musée royal des Beaux-Arts).
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STEPHAN LOCHNER : La présentation au temple La Présentation au Temple, panneau central du retable peint par Lochner pour l’Église Sainte-Catherine en 1447, est l’une des dernières œuvres de l’artiste allemand, ainsi qu’en témoigne la maîtrise de la couleur et de la composition. Le grand prêtre a déposé l’Enfant Jésus sur l’autel ; Marie, agenouillée devant lui, le visage baigné de joie, offre selon la loi de Moïse deux colom- bes d’un geste gracieux. Le sol est jonché de brins d’herbe et de feuilles épineuses, présageant peut-être la Passion : des groupes d’anges animent le fond doré et certains font cercle autour du Père éternel. La couleur possède une grande richesse d’intensité et la lumiè- re douce et limpide met clairement en relief chaque détail. Artiste conservateur, Lochner est le dernier grand peintre alle- mand de style courtois qui accorde les idéaux chevaleresques à une nouvelle vision objective héritée des Flamands (musée de Darmstadt).
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Diptyque Wilton (détail) Le diptyque Wilton, conservé à la Wilton House pendant plus de deux cents ans, est l’une des œuvres les plus connues d’Angleterre. On suppose qu’il fut commandé vers 1394 par le roi Richard II, mais on ne sait rien de son auteur ; rien ne révèle non plus sa nationalité, l’art de cour européen suivant alors les multiples courants du gothique international. Le diptyque est formé de deux panneaux de chêne peints sur les deux faces. Sur le panneau de droite (reproduit ici), les dominantes sont l’or et le bleu : onze anges font cercle autour de la Vierge portant l’Enfant Jésus. L’un d’eux tient la longue hampe de l’étendard de Saint-Geor- ges et Jésus tend les mains comme s’il voulait le prendre pour le re- mettre au roi Richard agenouillé (sur l’autre panneau). La technique picturale est très élaborée, comme en témoigne la délicatesse du des- sin des ailes. La composition est strictement linéaire et l’ensemble rythmé par la répétition des personnages aux lignes fluides et des éléments déco- ratifs (Londres, National Gallery).
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Musique : Arnaud Dumond - guitare :A. MUDARRA, Fantasia Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.frhttp://www.jackydubearn.fr
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