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La flore intestinale humaine
CC: CHAFI
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Chez un sujet bien portant, la flore intestinale compte environ 1012—14 bactéries soit, suivant l’âge, dix à 20 fois le nombre de cellules de l’organisme. Les bactéries présentes chez un individu à l’état normal sont des bactéries commensales ou saprophytes, par opposition aux bactéries pathogènes.
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1. Implantation de la flore intestinale à la naissance
La colonisation du tube digestif débute dès la rupture des membranes fœtales et se poursuit pendant plusieurs mois. À la naissance, le nouveau-né se colonise principalement à partir des flores maternelles fécale et vaginale avec une flore assez rudimentaire qui atteint cependant en une semaine un niveau quantitatif de l’ordre de 1010 à1011 (UFC) par gramme de selles (Fig. 1).
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Naissance Sevrage Bacteroides,Enterobacteria , Peptococci
Bifidobacterium E. Coli Streptococci Lactococci C. perfringens Naissance Sevrage
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2. Composition de la flore intestinale
Différents facteurs exercent une influence sur la composition de la flore intestinale qui s’implante : - L’âge gestationnel, - Le mode d’accouchement, par voie vaginale ou par césarienne - ainsi que l’environnement du lieu de naissance.
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3. Le type d’alimentation du nouveau-né influence l’implantation de la flore intestinale
Un nouveau-né allaité par sa mère développe une flore riche en bactéries de type Bifidobacterium. La flore des nouveau-nés nourris au lait de vache adapté est significativement moins riche en Bifidobacterium, étant plutôt caractérisée par une richesse en bactéries de type Clostridium
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Figure 2 Influence du mode d’alimentation sur la flore fécale de nourrissons en bonne santé
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4. Équilibre de la microflore intestinale
Dès que l’alimentation devient, dans sa diversité, proche de celle de l’adulte, la flore a une composition voisine de celle des adultes en bonne santé.
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La flore intestinale renferme alors environ 1012 bactéries
La flore intestinale renferme alors environ 1012 bactéries. Elle varie d’un site à l’autre du tube digestif et se densifie de l’intestin grêle au côlon. Chez un individu donné, la flore colique gauche est très stable, alors que celle du côlon droit, largement influencée par les substrats qu’elle reçoit, est plus variable. Un certain nombre de facteurs contrôlent la flore intestinale comme le pH dans la lumière colique, le potentiel redox, les sels biliaires, le mucus, les défensines, le système immunitaire associé à l’intestin.
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Les groupes phylogénétiques dominants de la microflore fécale de l’adulte sont Firmicutes, Bacteroidetes et Actinobacteria. Cependant, il semblerait que chaque individu possède une flore fécale caractéristique dont la composition est stable au cours du temps, notamment grâce à un effet protecteur de la flore elle-même, appelé « effet de barrière » Néanmoins, la diversité et la fraction non cultivable de la flore augmentent avec l’âge.
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Figure. Évolution de la flore fécale au cours de la vie
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Fonction métabolique Le corps humain absorbe les oses simples au niveau du petit intestin proximal. Les polyosides complexes (ingérés ou relargués par l'hôte) transitent jusqu'au côlon. Dans le côlon, les bactéries dégradent et fermentent les polyosides complexes. Les acides gras à courtes chaînes sont ensuite absorbés par l'hôte.
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Ces métabolites sont, pour la plupart, absorbés et métabolisés dans l’organisme. Ils exercent des effets nutritionnels, métaboliques et trophiques, contribuant ainsi au maintien en bonne santé de l’hôte.
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Rôle de structure effets sur l’angiogenèse
La flore intestinale exerce de nombreux effets notamment sur l’angiogenèse intestinale et la motricité digestive. D’importants travaux chez les animaux axéniques maintenus en conditions stériles puis colonisés par différentes souches bactériennes ont permis de mettre en évidence ces différents effets.
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Rôle de protection La flore intestinale constitue une « barrière » permettant de limiter la colonisation par des bactéries pathogènes. L’équilibre de la flore intestinale résulte d’interactions microbiennes au sein du microbiote intestinal sous la forme de compétitions pour les substrats nutritifs ou les sites d’adhérence et de modifications de l’environnement intestinal par des produits du métabolisme bactérien : pH, bactériocines, acides organiques, etc.
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Rôles de protection Rôle de la colonisation bactérienne dans la mise en place du système immunitaire intestinal Il existe un lien formel entre la flore bactérienne, la muqueuse intestinale et le système immunitaire, notamment par l’intermédiaire du système immunitaire inné dont les toll-like receptors (TLR) sont les principaux acteurs.
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Système immunitaire intestinal et périphérique
rôle d’activation, rôle de modulation des réponses spécifiques, par exemple au niveau intestinal sur la réponse vaccinale ou sur la réponse protectrice IgA anti-rotavirus. La flore joue enfin un rôle de régulation du système Immunitaire: La colonisation bactérienne progressive du tube digestif est essentielle pour établir un équilibre entre les lymphocytes T helper Th1 et Th2. La flore intestinale joue donc un rôle dans l’acquisition de tolérance et par conséquent dans la prévention de l’allergie .
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système immunitaire intestinal et périphérique
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Facteurs d’agression de la flore intestinale
Un certain nombre de facteurs thérapeutiques ou diététique altèrent durablement la flore intestinale. L’antibiothérapie Qu’elle soit administrée par voie orale ou intraveineuse, en particulier aux phases cruciales d’implantation et de déve- loppement d’une flore bifide dominante, toute antibiothéra- pie doit être parfaitement indiquée et adaptée à la situation, tout particulièrement chez le nouveau-né et le nourrisson.
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L’utilisation des traitements anti-acide:
Elle altère également la flore notamment dans le cadre du reflux gastro-œsophagien avéré ou malheureusement simplement suspecté devant des douleurs abdominales. Malheureusement, l’alcalinisation gastrique supprime l’une des principales barrières à la colonisa-tion par des bactéries de l’environnement, éventuellement pathogènes. Il a été montré que les traitements anti-acides augmentent le risque de diarrhée infectieuse et de pneumonie.
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Carence en fibres alimentaires:
Une alimentation ne comprenant pas ou si peu de fibres alimentaires ne favorise pas l’implantation et surtout le maintien d’une flore équilibrée avec une proportion suffi- sante de bifides.
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Gastroentérite aiguë:
Une banale gastroentérite aiguë (GEA) virale ou, plus rarement, d’origine bactérienne altère la flore intestinale.
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Microbiote et maladies inflammatoires chroniques intestinales
inflammation chronique du système digestif Deux formes majeures : Maladie de Crohn (de la bouche à l'anus) Rectocolite hémorragique (colon et rectum) Symptômes : - Douleurs abdominales - Diarrhées - Vomissement - Rectorragie Facteurs déclenchants : - Prédisposition génétique de l'hôte - Déséquilibre de la flore intestinale
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L'inflammation résulte d'un déséquilibre de l'interaction flore
commensale/hôte
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Augmentation de la quantité de bactérie associée à la muqueuse Présence de souches d'E. coli adhérentes et invasives
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Résumé - Le système digestif humain est un système ouvert colonisé par les bactéries. - Le microbiote intestinal est complexe (>500 espèces) et riche (1014 bactéries). - La composition du microbiote d'un individu à l'autre est homogène au niveau des phyla mais très diverse au niveau des espèces. - La composition du microbiote est fortement affectée par des facteurs environnementaux (mode d'accouchement, nutrition, antibiothérapie, …) et est dynamique au cours de la vie. - Trois fonctions sont attribuées au microbiote intestinal: protection, structure, métabolisme. - Plusieurs pathologies digestives sont associées à un déséquilibre du microbiote intestinal : obésité, maladies inflammatoires chroniques intestinales.
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