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Publié parDiane Poulin Modifié depuis plus de 9 années
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Les critiques de la morale. IVème partie
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Morale et idéal Devant essayer de trouver un équilibre entre des pulsions opposées, recherchant une adaptation à la vie sociale, l’être humain est partagé entre des aspirations à une vie différente, idéale, et la réalité humaine, entre les caractères qu’il rêve de posséder et l’image qu’il a de lui-même. Feuerbach montre que l’homme place en Dieu toutes les vertus qu’il voudrait pour lui-même. En créant Dieu, l’homme crée aussi les conditions idéales au surgissement de la morale.
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Morale et équilibre La première partie des Pensées de Pascal devait certainement s’intituler : «Misère de l’homme sans Dieu ». La conscience malheureuse de l’homme se développe lorsque qu’il aspire à l’infini et comprend dans le même mouvement toute la finitude de son être. Les critiques de la morale s’intéressent à l’être blessé, contrarié, diminué par le sentiment de la faute, de l’interdit.
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Morale et passions de l’âme Spinoza rejette la morale établie qui diminue l’homme en lui inspirant de faux sentiments comme la crainte ou la honte, qui nuisent à l’être parce qu’ils l’empêchent d’approcher sa vraie nature. Mais si l’on s’intéresse à la cause d’un sentiment négatif, comme la tristesse, par exemple, si l’on observe vraiment ce qui le motive, celui-ci cesse d’être négatif. « Un sentiment qui est une passion cesse d’être une passion dès que nous nous en formons une idée claire et distincte. Un sentiment, à mesure qu’il nous est mieux connu, tombe de plus en plus sous notre puissance, et l’âme en pâtit de moins en moins. » Ethique V.
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La morale chrétienne est souvent critiquée parce qu’elle impose la crainte du châtiment, des dogmes, et que, de cette façon, elle limite la raison, la réflexion de l’homme. « Tous les esclavages se tiennent ; et les hommes accoutumés à déraisonner sur les dieux, à trembler sous leurs verges, à leur obéir sans examen, ne raisonnent plus sur rien. » Jean Meslier 1664-1729 Testament
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Morale et liberté Spinoza précise la même idée dans des termes différents : « Qui est conduit par la crainte et fait le bien pour éviter le mal, n'est pas conduit par la Raison. » Baruch Spinoza 1632-1677 Ethique IV, proposition 63 La critique essentielle que Spinoza adresse à la morale religieuse est que, dans la pratique morale ordonnée par la religion, l’homme n’est pas libre. Il est conduit par l’attrait de la récompense et son action est intéressée.
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Si l’intérêt conduit l’action morale, il n’y a plus de liberté humaine. « C'est aux esclaves, non aux hommes libres, que l'on fait un cadeau pour les récompenser de s'être bien conduits. » Baruch Spinoza L’Ethique Mais qu’est-ce qui nous conduit à suivre les obligations de la morale?
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Bergson s’intéresse à l’origine de la morale. Il y voit l’intériorisation de l’obligation. « L’obligation est inéluctablement présente dans toute société, dans toute vie humaine. Nous trouvons l’obligation au fond de notre conscience ». « Il est nécessaire qu’il y ait des obligations » « L’obligation envisagée comme (…) simple forme, sans matière (…) est ce qu’il y a d’irréductible, et de toujours présent encore, dans notre nature morale » Les Deux Sources de la morale et de la religion (1932)
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Une partie de la réflexion de Bergson sur la morale consiste en une critique des comportements établis. Selon lui, la « morale close » correspond à des habitudes sur lesquelles notre conduite se fonde et qui procèdent des exigences sociales. Nous apprenons à reconnaître des obligations comme si elles faisaient nécessairement partie de la vie : le respect de l’autorité et des interdictions des parents ou des enseignants, plus tard, le respect des ordres militaires.
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Notre être est comme saturé d’interdits depuis si longtemps que nous ne savons plus comment les uns et les autres se sont imposés à nous. Ils semblent faire partie de nous-mêmes. «Le souvenir du fruit défendu est ce qu’il y a de plus ancien dans la mémoire de chacun de nous, comme dans celle de l’humanité. Nous nous en apercevrions si ce souvenir n’était recouvert par d’autres, auxquels nous préférons nous reporter »
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Nous avons pu remarquer que les critiques faites à la morale concernent, dans leur ensemble, les obligations qu’elle impose à l’homme et qui semblent l’asservir. Elles sont assez proches très souvent de la conception freudienne de la morale : pour le psychanalyste, la conscience morale est le résultat de l’intériorisation par l’homme des interdits, tabous, et autorités. La censure exercée par le surmoi règle nos comportements.
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