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« Parisiens, prenez garde, d’étranges créatures vous observent !… » LES CHIMÈRES LES CHIMÈRES DE DE NOTRE-DAME NOTRE-DAME PARIS 23 septembre 2004 Photographies.

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1 « Parisiens, prenez garde, d’étranges créatures vous observent !… » LES CHIMÈRES LES CHIMÈRES DE DE NOTRE-DAME NOTRE-DAME PARIS 23 septembre 2004 Photographies et textes de Jean-Paul BARRUYER 5e édition de janvier 2016 faisant suite à celle du 850e anniversaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris

2 Le 23 septembre 2004, j’arrivais à Paris pour une énième visite de quelques jours, faite de flâneries et de reportages photographiques. Pour mon premier site, je portai mon choix, pas très original, sur la cathédrale Notre-Dame. La patience n’étant pas ma vertu cardinale, devant le flot incessant des touristes s’engouffrant à l’intérieur de la nef et compte tenu de la file d’attente qui ne cessait de s’allonger, j’ai préféré me mortifier en prenant de la hauteur sur la ville et en optant pour le dur chemin qui me rapprochera du paradis, celui des tours qui s’élèvent jusqu’au ciel… Après m’être acquitté du droit d’emprunter assez rapidement le très raide escalier de pierre en colimaçon et avoir soufflé un peu en cours de route, j’atteignis à pied la base de la tour nord avant de parcourir la galerie des chimères qui relie en extérieur la seconde tour par un parcours étroit en corniche au-dessus du vide. Du premier regard je compris vite que mon choix avait été judicieux : Le temps était couvert, avec des nuages lourds et sombres sur le lointain et la pluie menaçait. Mais c’était un temps océanique, avec un vent relativement doux qui assurait une parfaite limpidité au panorama qui se déroulait devant moi. Par bonheur, une douce lumière filtrant à travers la couverture nuageuse semblait baigner la seule île de la Cité, mettant sous les projecteurs la cathédrale de pierres blanches et son quartier dans un contraste inouï. Moins vertigineuse que depuis la Tour Eiffel, la vue était cependant bien plus spectaculaire car elle donnait sur le vieux Paris. Toutes les églises étaient là, comme à portée de main, les grands monuments également, mais aussi l’intimité des toits, et à mes pieds les rues grouillaient d’une vie intense dont la rumeur montait sans peine jusqu’à moi. Les gargouilles et les chimères, au regard étrange et menaçant, ponctuaient de manière insolite ce merveilleux belvédère, offrant au photographe des premiers plans hors du commun sur une ville dont il réalisait qu’elle avait grandi à partir de la cathédrale. Après un dernier effort de plusieurs dizaines de marches pour atteindre le sommet de la tour sud, à près de 70 mètres et 422 marches du parvis, pris par un vertige, il comprit vite ce qu’avait pu être la détresse d’un Quasimodo se jetant dans le vide pour sa belle Esmeralda...

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4 Le portail de Saint Etienne sur la façade sud…

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6 La Galerie des Rois, au-dessus des trois portails de la façade principale. Il s’agit des 28 rois d’Israël et de Juda…

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10 Sculptée d’après les dessins de Viollet-le-duc, la Stryge, la plus célèbre des chimères, vampire tenant de la femme et de la chienne, esprit malfaisant des légendes orientales, accoudée à la balustrade, langue tirée et le menton calé entre les mains, jette un regard pensif sur la capitale depuis 150 ans…

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13 Saint-Eustache et le Sacré-Cœur…

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16 Les gargouilles avaient une fonction décorative et un pouvoir mystérieux avec les figures qu’elles représentaient. Mais, de forme très allongée, elles servaient surtout à évacuer les eaux de pluie écoulées le plus loin possible des murs de la cathédrale…

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18 Voici une bande d’individus peu recommandables que je n’aimerais pas croiser la nuit…

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20 Un ange musicien…

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23 La Sainte-Chapelle, l’autre joyau de l’île de la Cité…

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25 Ici, point de querelle des anciens et des modernes. La cohabitation semble se passer sans problème, même avec la « raffinerie de pétrole »…

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30 Là-haut, tout est sculpté comme de la dentelle…

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33 Au premier plan, le Petit-Pont dans le prolongement de la rue Saint-Jacques et au second plan, le pont Saint-Michel dans le prolongement de la place Saint-Michel. Plus loin à gauche, l’église Saint-Sulpice et au fond, la vieille Dame de fer et le Mont Valérien. Nul doute, avec cette jolie carte postale, nous sommes bien à Paris…

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35 Le dôme doré des Invalides, le clocher de l’église Saint-Germain-des-Prés, la Tour Eiffel et le Mont Valérien…

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37 LE 23 MARS 2013, VOUS ALLEZ VOUS FAIRE SONNER LES CLOCHES !… Non visible dans ce diaporama, le gros bourdon « Emmanuel, Ludovic, Marie-Thérèse », installé dans la tour sud, pèse à lui seul 13 tonnes auxquelles s’ajoutent les 500 kg du battant et les 1500 kg du joug qui les soutient. Il trône à Notre-Dame depuis 1681. Il tire ses deuxième et troisième prénoms de ceux de ses parrains, Louis XIV et son épouse. Il s’agit de la seule cloche de Notre-Dame à avoir échappé à la destruction sous la Révolution. En 2013, pour les 850 ans de la cathédrale, un deuxième bourdon, plus petit, viendra tenir compagnie à « Emmanuel », tout à côté de lui dans la tour sud, comme avant la Révolution. Il s’appellera « Marie », coulé au Pays-Bas, et pèsera tout de même 6,2 tonnes. Pour la tour nord, 8 nouvelles cloches seront installées également, de dimensions plus modestes, fabriquées en France. Ainsi la cathédrale trouvera sa configuration campanaire de la fin du XVIIIe siècle. L’éclairage intérieur de l’édifice sera entièrement revu, le grand orgue rénové et la salle du Trésor réaménagée. Voici une des cloches actuelles de la tour nord…

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39 Sur la rive gauche de la Seine, vue plongeante sur le square André-Viviani, à l’entrée du Quartier latin, l’église grecque catholique de Saint-Julien-le-Pauvre et le plus vieil arbre de Paris, un robinier planté en 1601. La rumeur de la rue et du parvis monte sans difficulté jusqu’à moi…

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43 L’église Saint-Gervais-Saint-Protais sur la rive droite de la Seine…

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45 L’Hôtel-Dieu puis la Préfecture de Police…

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47 Le pont Louis-Philippe qui relie la rive droite de la Seine à l’île Saint-Louis…

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49 Depuis le sommet de la tour sud, à 70 mètres au-dessus du parvis, une vue sur le Centre Georges-Pompidou (Musée d’Art moderne) avec en premier plan la tour nord…

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51 Le pont du Change, la place du Châtelet et son théâtre et l’église Saint-Eustache…

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53 Restituée par Viollet-le-Duc en 1860, la flèche remplace celle qui se trouvait au même endroit, à la croisée du transept, depuis le milieu du XIIIe siècle jusqu’en 1792. A son pied se trouvent les statues en cuivre des douze apôtres. Plus loin, l’île Saint-Louis et ses ponts…

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55 Le Panthéon, l’autre cathédrale de Paris, celle de la République. Vous savez, le fameux : « Aux grands hommes la patrie reconnaissante » Enfin, du temps où la femme n’était pas encore reconnue comme l’avenir de l’homme !…

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57 Une belle vue sur l’intimité des toits de Paris. Ça plane pour moi !…

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61 LE BOSSEUR DE NOTRE-DAME Victime de deux siècles de préjugés anti-gothiques, puis du vandalisme révolutionnaire (*), Notre-Dame de Paris n’était plus, au début du XIXe siècle, que l’ombre d’elle-même. Dès 1845, avec une énergie incroyable, Eugène VIOLLET-LE-DUC (1814-1879) s’acharna à lui rendre son ancienne splendeur. Parfois avec des partis pris architecturaux qui ne firent pas toujours l’unanimité. Il refait la statuaire de la façade occidentale et la toiture, pose de nouveaux beffrois, reconstruit la flèche, sauve et renouvelle chimères et gargouilles. L’intérieur est également restitué quand il n’est pas carrément inventé. Il fait appel à de nombreux artisans et recrée des ateliers de tailleurs de pierre, de sculpteurs et de verriers. Pendant près de vingt ans, jusqu’en 1864, Notre-Dame connaît l’effervescence qui fut celle du premier chantier lancé en 1163 par l’évêque Maurice de Sully et achevé moins d’un siècle plus tard vers 1250. Notre-Dame de Paris veille sur la capitale depuis huit siècles. Bâtie sur l’île de la Cité, entre les deux bras protecteurs de la Seine, comme un vaisseau majestueux posé sur l’eau, la cathédrale est au cœur de la ville et fait converger vers elle des foules émerveillées et émues, de toutes origines géographiques, de toutes confessions, croyantes et athées. Immortalisée par le roman de Victor Hugo en 1831, dont le succès d’édition est à l’origine de sa renaissance, elle fait partie de notre imaginaire collectif et témoigne de l’histoire des Français en continuant de les rassembler symboliquement lors des grandes cérémonies nationales. Chef-d’œuvre de l’art gothique né en Île-de-France, elle semble désormais appartenir à l’humanité toute entière. (*) En 1793, la cathédrale, vandalisée par les partisans de Hébert, est transformée en Temple de la Raison. Mais la Révolution avait déjà perdu la raison ! Heureusement, Bonaparte est venu remettre de l’ordre dans tout çà. Les révolutions, c’est bien, mais il y a un moment où il faut savoir siffler la fin de la partie.

62 A l’occasion d’une nouvelle visite rendue à Paris le 16 août 2007, rentrant d’un reportage photographique à l’île Saint-Louis, j’ai eu le plaisir de contourner la cathédrale par son chevet et de longer la nef par le quai des bouquinistes sur la rive gauche de la Seine. Ce jour-là, le ciel laissait entrevoir par moments des parcelles d’un bleu profond et le soleil jouait avec les nuages, alternant ainsi éclairages violents et ombres soudaines sur le vaisseau de pierre qui semblait fendre la Seine…

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66 Admirez la grâce et la finesse des arcs-boutants du chevet, de 15 mètres de volée. On croirait qu’ils sont là pour la seule décoration. Pourtant, ils ont pour fonction essentielle de soutenir les murs verticaux. Sans leur présence, ces derniers ne tarderaient pas à s’écrouler sous la poussée des voûtes d’ogives de la nef intérieure. Ils ont une autre fonction, moins connue, celle d’écouler les eaux de pluie, comme autant de petits canaux…

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76 La rose sud du transept, finement ciselée comme un bijou et tournée sur l’un des deux bras de la Seine, a été réalisée dans les années 1260. Elle comprend 84 médaillons répartis sur 4 cercles. Bien entendu, il faut se rendre à l’intérieur de la cathédrale pour admirer la beauté des vitraux illuminés par le soleil. On y trouve, dans une dominante rouge, apôtres, évêques, martyrs et anges ainsi que diverses scènes bibliques comme le Jugement de Salomon, l’Annonciation ou la Fuite en Egypte. Dans l’oculus central, trônait jadis Dieu le Père en majesté, désormais remplacé par le Christ de l’Apocalypse depuis la restauration de Viollet-le-Duc…

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81 Une autre série de photos prises à l’occasion de ma visite rendue à cette merveilleuse cathédrale, en juillet 2011…

82 Franchir son porche, c’est goûter l’éternité. Parfums d’encens, jeux d’orgue, pénombre mystique trouée par la lumière des verrières, la dimension sacrée du lieu frôle l’esprit du visiteur, emplit l’âme du pèlerin. Notre-Dame n’est pas une cathédrale comme les autres. [ … ] Dans les bras de la Seine, la cathédrale vue du ciel semble un vaisseau surgi des flots. Admirez la puissance des tours, la finesse de la flèche, la courbure des arcs boutants. Frôlez les tympans majestueux, le doux visage des statues, le bestiaire des chimères. Laissez-vous éblouir par l’éclat des rosaces, l’élégance des croisées d’ogive. [ … ] Mais ce fabuleux patrimoine n’est pas que de pierre et de verre. Il est aussi de feu. Celui de la ferveur des fidèles. Notre-Dame de Paris est une cathédrale vibrante, un écrin de pierres vivantes, un trésor d’humanité. Hors série « Notre-Dame de Paris, la cathédrale vue du ciel » publié par LE PÈLERIN pour le 850e anniversaire

83 Devant la grande rosace de la façade principale, la Vierge accueille les 20 millions de visiteurs qui foulent chaque année le parvis et font de ce monument celui qui est le plus visité de Paris…

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86 Sa construction, il y a 8 siècles, fut à elle seule une épopée. Porté par la vision grandiose de Maurice de Sully, c’est tout un peuple qui a façonné la cathédrale de Paris. Cœur religieux, intellectuel, social de la France durant le Moyen Age, Notre-Dame fut le témoin de l’exécution de Jacques de Molay, du sacre de Henri VI (*) par le cardinal de Winchester, des processions du bon roi Henri IV, des dévotions de Louis XIII et des victoires de Louis XIV. Les voix de Bossuet, Bourdaloue et Lacordaire y ont résonné. Napoléon 1er y fut sacré par Pie VII. Viollet- le-Duc, en une magistrale restauration, y a laissé la marque de son génie. En 1945, un Te Deum y a célébré la fin de la guerre. Comme si le chef-d’œuvre gothique de l’île de la Cité concentrait en ses murs les grandes heures de l’histoire de Paris, donc de l’Histoire de France. « L’Esprit des lieux » Collection publiée par LE FIGARO Janvier 2006 (*) Il s’agit du roi Henry VI d’Angleterre qui, à l’âge de 10 ans, fut sacré roi de France en 1431 en la cathédrale Notre-Dame. Six mois plus tôt, Jeanne d’Arc était brûlée vive à Rouen par les Anglais. La guerre de Cent Ans prendra fin 22 ans plus tard. Il restera le seul roi à avoir été couronné dans cette cathédrale.

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88 Les cathédrales du Moyen Âge étaient aussi des livres éducatifs qui devaient raconter par l’image l’histoire de la création, de l’Homme, de l’Ancien et du Nouveau Testaments, de Jésus, des saints, autant d’histoires religieuses destinées à des populations illettrées dans leur immense majorité. Voici, vu depuis le parvis, sur la façade principale ouest, le détail du tympan du grand portail central dit du « JUGEMENT DERNIER ». Le Christ préside en haut la cérémonie, tandis que plus bas on assiste à la pesée des âmes, à gauche (donc à droite du Christ) les heureux élus sont emmenés au ciel par des anges, à droite les autres, qui n’ont pas voulu aimer Dieu et leur prochain, sont enchaînés et emmenés en enfer par des démons… DE BEAUX LIVRES D’IMAGES mais parfois un peu effrayants…

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90 Le tympan du portail de gauche, dit « DE LA VIERGE », retrace la mort de Marie, sa montée au Paradis et son couronnement en tant que reine du Ciel…

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92 Enfin, le tympan du portail de droite, dit « SAINTE- ANNE », représente en réalité une Vierge à l’Enfant, pleine de majesté sur son trône, encore de style roman. Elle semble nous inviter à entrer dans cette église placée sous son patronage pour y adorer son fils venu sur terre pour sauver l’humanité…

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96 La nuit venue sur le parvis, avec les amuseurs de rue, on se croirait plongé dans le Moyen Âge, celui du roman de Victor Hugo, et ses personnages ne sont plus très loin, comme le roi Louis XI, Frollo, Quasimodo, la belle Esmeralda et toutes les figures étranges de la Cour des Miracles…

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98 La nuit n’est pas tout à fait tombée et le ciel, tel une immense tenture de velours bleu sombre, vient mettre en majesté cet immense vaisseau de lumière posé sur la Seine…

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100 127 mètres de longueur, 41 mètres de largeur en façade, 33 mètres de hauteur sous les voûtes, des tours qui culminent à 69 mètres, la pointe de la flèche à 96 mètres et une emprise au sol de 5500 m2 : Notre-Dame de Paris fut durant toute la première moitié du XIIIe siècle la plus grande cathédrale du monde occidental…

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102 En 1831, Victor Hugo publie le roman historique « Notre-Dame de Paris ». La critique littéraire n’est pas très enthousiaste et trouve même certains passages scandaleux. Mais les lecteurs vont le plébisciter et déclencheront une véritable mobilisation nationale pour la sauvegarde de la cathédrale qui n’est devenue plus que l’ombre d’elle-même. Outre Victor Hugo, de nombreuses grandes plumes de notre littérature nationale ont été inspirées par ce monument emblématique de Paris. En voici quelques unes que j’ai retenues, par un choix cornélien, pour la beauté et la musicalité des mots…

103 Notre-Dame est bien vieille ; on la verra peut-être Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître. Mais, dans quelque mille ans, le temps fera broncher Comme un loup fait d’un bœuf, cette carcasse lourde, Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde Rongera lentement ses vieux os de rocher. Bien des hommes de tous les pays de la terre Viendront pour contempler cette ruine austère, Rêveurs, et relisant le livre de Victor… Alors, ils croiront voir la vieille basilique Toute ainsi qu’elle était puissante et magnifique, Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort ! Gérard de NERVAL « Les Odelettes » (1832)

104 Même dans ces aberrations, la nature humaine trahit encore le besoin de croyance par des exigences de vérité. Françoise, quand je lui parlais d’une église de Milan - ville où elle n’irait probablement jamais – ou la cathédrale de Reims – fût-ce même d’Arras ! – qu’elle ne pourrait voir puisqu’elles étaient plus ou moins détruites, enviait les riches qui peuvent s’offrir le spectacle de pareils trésors, et s’écriait avec un regret nostalgique : « Ah ! Comme cela devait être beau ! », elle qui, habitant maintenant Paris depuis tant d’années, n’avait jamais eu la curiosité d’aller voir Notre-Dame. C’est que Notre-Dame faisait précisément partie de Paris, de la ville où se déroulait la vie quotidienne de Françoise et où en conséquence il était difficile à notre vieille servante – comme il l’eût été à moi si l’étude de l’architecture n’avait pas corrigé en moi sur certains points les instincts de Combray – de situer les objets de ses songes. Dans les personnes que nous aimons, il y a immanent à elles un certain rêve que nous ne savons pas toujours discerner mais que nous poursuivons. Marcel PROUST « Le Temps retrouvé » (publication posthume de 1927)

105 Le dernier lambeau du jour donnait un air de féerie au paysage dans lequel la maison avançait en pointe comme un navire. On était au- dessus de ces arbres larges et singuliers qui garnissaient le bout de l’île, on voyait sur la gauche la Cité où déjà brillaient les réverbères, et le dessin du fleuve qui l’enserre, revient, la reprend et s’allie à l’autre bras, au-delà des arbres, à droite, qui cerne l’île Saint-Louis. Il y avait Notre-Dame, tellement plus belle du côté de l’abside que du côté du parvis, et les ponts, jouant à une marelle curieuse, d’arche en arche entre les îles, et là, en face, de la Cité à la rive droite… Et Paris, Paris ouvert comme un livre avec sa pente gauche plus voisine vers Sainte-Geneviève, le Panthéon, et l’autre feuillet, plein de caractères d’imprimerie difficiles à lire à cette heure jusqu’à cette aile blanche du Sacré-Cœur… Louis ARAGON « Aurélien » (1944)

106 A mon grand regret, dans ce merveilleux livre d’images, je me suis cantonné à la seule architecture extérieure de Notre-Dame de Paris. Ayant toujours eu des difficultés à pénétrer à l’intérieur de la nef dans les longues files d’attente face aux hordes sauvages de touristes pas toujours respectueux de la sérénité des lieux et la patience n’étant pas ma vertu cardinale, je ne dispose pas de photographies récentes de l’intérieur de l’édifice. C’est vous priver de la splendeur des vitraux. Mais une 5e édition de ce diaporama peut être envisagée car je crois qu’une nouvelle visite à la capitale est déjà programmée pour l’année 2013. Cependant, je me souviens de moments merveilleux de la fin des années 60, alors que je venais d’entamer ma carrière professionnelle à Versailles, tout près de la capitale, quand certains dimanches après-midi, vers 17 heures, je venais écouter le grand récital d’orgues gratuit donné, si mes souvenirs son exacts, par le talentueux Pierre Cochereau au pupitre. Celui qui n’a jamais entendu pareille musique céleste de sa vie, quelles que soient ses croyances d’ailleurs, n’a rien entendu… Une musique qui vous remue les entrailles ! Mais c’était du temps où le tourisme de masse n’existait pas encore… REGRETS…

107 LA VOICI ENFIN LA 5e ÉDITION DE MON DIAPORAMA, PROMISE DE LONGUE DATE !… Le 20 août 2013, à la faveur d’un nouveau séjour dans la capitale, je me souviens que j’avais promis un complément de reportage photographique à certains internautes, celui de l’intérieur de la nef de la cathédrale. Je me présente donc sur le parvis extérieur et m’insère sans difficulté dans la file d’attente que je crois être, à ma grande surprise, relativement courte. En réalité, et bien malgré moi, je viens de profiter d’un large trou s’étant formé parce qu’un groupe de touristes asiatiques marque le pas dans la file pour photographier les tours en contre-plongée. Ce trou était une invitation pour moi et mon esprit était bien loin de l’intention de rouler les autres dans la farine, moi qui suis l’honnêteté même ! C’est bien après que j’ai réalisé ma tricherie involontaire en constatant que cette file d’attente s’étirait jusqu’au petit pont sur le bras de la Seine et que c’est là-bas que j’aurais dû engager ma longue attente. Ma foi, me suis-je dit, c’est toujours çà de gagné, et étant de bonne foi je n’irai sans doute pas dans les flammes de l’enfer ! Mais je n’ai pas entendu protester la moindre personne, sinon, promis juré, je me serais retiré aussitôt. C’est la preuve que les peuples asiatiques sont des gens charmants, tolérants et souvent résignés !… C’est donc à eux que vous devez ce complément photographique qui manquait cruellement à mon diaporama, car ne croyez surtout pas que j’allais « poireauter » éternellement ! Autre agréable surprise, cette fois à l’intérieur de la nef, il y avait assez peu de monde qui déambulait dans les travées…

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113 En partie dissimulée par le buffet de l’orgue, la majestueuse rosace de la façade ouest, d’un diamètre de 9,60 mètres, représente la Vierge Marie sur son trône, tenant l’enfant Jésus sur son bras gauche et un sceptre dans la main droite… La photo est un peu risquée, surtout avec un petit appareil à l’objectif peu lumineux et avec une focale assez longue pour approcher le sujet peu accessible. De surcroît, le contraste entre obscurité et lumière y est fort important, d’où la nécessité de compenser l’exposition de –2/3 (voire davantage) pour sous- exposer et éviter le cliché « brûlé » et le désagréable « délavage » des couleurs…

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127 La rosace du transept nord est consacrée encore à la glorification de la Vierge Marie. Avec un diamètre de 13 mètres elle est, avec la rosace du transept sud (*), l’une des plus grandes d’Europe. Admirez ce chef-d’œuvre tout en dentelles des maîtres-verriers de l’époque… (*) La rosace sud est consacrée aux scènes du Nouveau Testament et fut offerte par le roi Saint Louis. Elle ne conserve qu’une partie seulement de ses vitraux d’origine.

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131 Il ne fait aucun doute, Chinois et Japonais sont en admiration devant tant de majesté, d’équilibre et de sérénité…

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133 SOUS LES PONTS DE PARIS… … et le long des quais de la Seine, c’est toujours un angle original et très romantique pour redécouvrir la capitale, comme ici en août 2014…

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136 Depuis les terrasses de l’Institut du Monde Arabe, la vue sur le vaisseau de pierre n’est pas mal non plus, dans un joli contraste de lumières en cette journée estivale fraîche et légèrement pluvieuse. La civilisation arabe n’était pas ma quête culturelle, j’étais tout simplement venu voir l’exposition « Il était une fois l’Orient Express » en ses murs, avec visite en extérieur d’une locomotive à vapeur et des authentiques voitures de cette époque mythique, cabines individuelles, salons et restaurants, le tout décoré avec les matériaux les plus nobles, comme les boiseries vernies en acajou, les velours, les cuirs, les cuivres ou les verreries Art nouveau de Lalique…

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141 L’archevêque de Paris, André Vingt-Trois, a eu la très bonne idée d’installer une machine à sous à l’intérieur de la cathédrale, au fond du bas-côté de gauche, pour financer ses bonnes œuvres. Il faut dire qu’avec le patronyme qu’il porte (il aurait pu même se prénommer Jean) il n’est pas insensible aux chiffres, aux probabilités et à la comptabilité. N’y attendez surtout pas l’alignement des trois petits symboles identiques dans la fenêtre du bandit-manchot après avoir abaissé la manette pour voir l’avalanche du pactole se déverser à vos pieds ! Mais à 2 € la mise, le jeu en vaut vraiment la chandelle (sans jeu de mots) quant on sait que l’on gagne à tous les coups ! Voici le lot garanti dans un très joli alliage doré, un souvenir précieux fort original et peu encombrant… « Via viatores quaerit » (Je suis la Voie qui cherche des voyageurs) Saint Augustin (354-430) A TOUS LES COUPS ON GAGNE !…

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144 LE PLUS AUTHENTIQUE ET ÉMOUVANT TÉMOIGNAGE QUE J’AI PU RECEVOIR SUR CETTE CATHÉDRALE…

145 J’ai évoqué dans ce diaporama de grandes plumes de notre littérature française comme celles de Victor Hugo, Gérard de Nerval, Marcel Proust ou Louis Aragon pour un hommage mérité à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Mais il y en a une qui m’a ému tout particulièrement, celle d’une internaute que le hasard des échanges sur la Toile m’a fait rencontrer, pour un témoignage qui vaut le pesant d’or de cette médaille et que je publie ici avec son autorisation : « Bonjour, Je tiens à vous remercier pour cet excellent reportage sur Notre-Dame de Paris, il a réveillé de vieux souvenirs puisque j'allais a l'école ND située rue des Ursins dans l'île de la Cité et fermée depuis. J'ai, toute ma petite enfance, fréquenté la Cathédrale, le catéchisme avait lieu dans la crypte (où l'on trouve aussi les vestiaires de la maîtrise). Bien entendu communion, confirmation et même mariage. Pour l'anecdote, avec une copine et le fils du sacristain qui avait subtilisé les clés à son papa, nous nous sommes promenés dans les parties non accessibles au public et parfois dangereuses (rampe qui monte moins vite que les marches), jusqu'à la flèche où l'on trouve gravés les noms des compagnons qui y ont œuvré. Au dessus des voûtes sur lesquelles des planches sont jetées pour pouvoir circuler, se trouvent les treuils qui servaient à monter les tentures sous l‘Empire. Comme vous, j'ai vu et écouté Pierre Cochereau. Merci pour avoir éveillé tous ces merveilleux souvenirs... » Claudine Marty 1 er février 2015 Elle m’a précisé qu’elle n’a pas de lien de parenté avec Monseigneur François Marty, archevêque de Paris de 1968 à 1981. Ce n’est donc qu’une homonymie.

146 NOTRE-DAME DE PARIS, TEMOIN DE 850 ANS D’HISTOIRE DE FRANCE 1163 L’évêque Maurice de Sully lance le chantier de la cathédrale. Le pape Alexandre III, chassé d’Italie par l’empereur germanique Frédéric 1er Barberousse, en profite pour venir y poser la première pierre. 1200 à 1240 Edification de la façade occidentale. 1250 Il est généralement admis que le gros œuvre de la cathédrale est achevé vers cette date. 1302 Philippe IV le Bel réunit à Notre-Dame les premiers Etats généraux du Royaume de France. 1431 Henry VI d’Angleterre est sacré roi de France à Notre-Dame au cours de la guerre de Cent Ans. 1447 Charles VII y célèbre la reprise de Paris aux Anglais par un Te Deum de victoire. 1594 Henri IV vient prier à Notre-Dame, geste symbolique qui lui permet de se présenter aux Parisiens. 1681 Le gros bourdon « Emmanuel » est installé sous le règne de Louis XIV. Il est toujours en place. 1771 L’architecte Soufflot détruit le trumeau du portail central. 1793 La cathédrale, vandalisée par les partisans de Hébert, est transformée en Temple de la Raison. 1802 Promulgation du Concordat : Notre-Dame est officiellement rendue au culte. 1804 En présence du pape Pie VII, Napoléon s’y sacre empereur et couronne lui-même Joséphine. 1831 « Notre-Dame de Paris », roman de Victor Hugo. La critique n’est pas très enthousiaste, mais les lecteurs vont déclencher une véritable mobilisation nationale pour la sauvegarde de la cathédrale. 1842 Un concours est organisé pour consolider la cathédrale. 1845 Vote d’importants crédits de restauration. Eugène Viollet-le-Duc entame les travaux. 1853 Mariage en la cathédrale de l’empereur Napoléon III et de la princesse espagnole Eugénie. 1856 Installation de nouvelles cloches. 1864 Fin des travaux de Viollet-le-Duc. L’archevêque de Paris consacre la cathédrale restaurée. 1870 Il s’en faut de peu que Notre-Dame soit incendiée par des Communards. 1905 Par la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, la cathédrale devient propriété de l’Etat. 1909 Messe en Notre-Dame pour la béatification de Jeanne d’Arc. Elle sera canonisée en 1920. 1914 Un bombardement causé par les canons à longue portée allemands endommage l’édifice. 1918 et 1945 Un Te Deum célèbre chacune des deux victoires des alliés sur l’Allemagne. 1980 et 1997 A deux reprises, le pape Jean-Paul II honore la cathédrale Notre-Dame de sa présence. 2008 Après y avoir célébré les Vêpres, le pape Benoît XVI s’adresse aux jeunes. 2012 Lancement des festivités du 850e anniversaire de la cathédrale le 12 décembre. 2013 8 nouvelles cloches et un nouveau bourdon supplémentaire retentiront le 23 mars Jean-Paul BARRUYER

147 Je crois que pour être bien dans sa tête et donner un sens à sa vie, l’Homme a besoin de croyances, de religiosité, d’un jardin secret au plus profond de lui-même où il prend plaisir à se raconter des histoires, à cultiver à sa manière le fantasme, l’illusion, le rêve, l’utopie et parfois même le mensonge. Moi-même, pas plus que les autres, je ne saurais faire exception et je dois vous avouer que j’ai dû, plus d’une fois dans ma vie, caresser bien des chimères… Jean-Paul BARRUYER pour cette 5e édition du 2 janvier 2016

148 jean-paul.barruyer@orange.fr


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