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20 Roman inédit de Léo Beaulieu Chapitre 19 Chez les Dupont Chapitre 19 Chez les Dupont.

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2 20 Roman inédit de Léo Beaulieu Chapitre 19 Chez les Dupont Chapitre 19 Chez les Dupont

3 Chapitre 19 Chez les Dupont Dans leur modeste demeure, réunis autour de la table de la cuisine, les Dupont se préparent à souper. Jean, le paternel, a eu une dure journée au travail aujourdhui… Il semble épuisé et ne parle que très peu… Tout comme si la communication entre eux avait été le fruit dune télépathie de groupe, de nouveau, les enfants pressentent la lassitude de leur papa et demeurent calmes et silencieux. Ce phénomène se manifestant de plus en plus depuis quelques semaines au sein de cette famille a de quoi interpeller la maman. Traditionnellement, cest durant le repas du soir que tous les membres de cette jeune famille échangent sur les événements de la journée, mais, hélas, ce rituel nexiste plus. Louise cherche le moyen de désamorcer à tout prix cette tension palpable émanant de son époux, car cette ambiance perturbe leur quotidien.

4 Ayant servi son mari et les enfants, la jeune maman sassoit à sa place habituelle, face à son époux : – Dis-moi donc, Jean ! Ça me vient soudainement à lesprit… Tu nas pas encore eu de réponse de la part de linspecteur de police à propos de laffaire du refuge ? Si je ne me trompe pas, ça doit maintenant faire presque un an que tu as logé ta plainte et tu nas pas encore eu vent daucun résultat de lenquête ? Essuyant machinalement un à un ses ustensiles avec sa serviette de table, elle pèse ses mots, sentant bien que cest le moment ou jamais de confier ses appréhensions au sujet du nouveau comportement de son Jean. Au début de leur union, il était joyeux, toujours une répartie pour dérider lentourage… Elle le sent mal à laise et enchaîne : – Ouais… ! Cest bien leur manière de fonctionner… On fait notre devoir de bon citoyen et rarement peut-on noter des développements concluants… Jte dis, Jean… à ta place, jirais me renseigner auprès de cet inspecteur… Comment se nomme-t-il déjà ? Ah oui ! Brunet ! Eh bien, oui, jirais ! Depuis ltemps, il y a certainement eu des développements, mais trop occupé pour ten faire part.

5 – Écoute, ma chérie…, pour être franc, jy pense encore parfois, mais je me demande si cela en vaut vraiment la peine… Ils ont dû classer et abandonner le dossier dans le fond dun tiroir. En ce qui me concerne, jai fait le deuil de mon vingt dollars depuis ma rencontre avec cet inspecteur… Il ne ma pas laissé une bonne impression… Jai cru quil ne ma pas pris au sérieux, répond Jean en soupirant… – Pour te dire aussi, dautres choses plus importantes me préoccupent beaucoup plus ces temps-ci ! Mes douleurs à la poitrine ont repris… jai le souffle court… et je suis terriblement angoissé. Et comme si ce nétait pas suffisant, au bureau, cest lenfer… Mes patrons me talonnent continuellement. Nous navons reçu aucun renouvellement de commandes de la part de mes nouveaux clients. Comme si mes supérieurs ignoraient la raison pour laquelle ils ne veulent plus faire affaire avec notre compagnie, ils insistent pour que je leur rendre visite… Encore du stress à venir ! Se prenant la tête entre les mains, il laisse échapper un lourd soupir : – Mon Dieu… ça ne cessera donc jamais… ? Les enfants observent sans mot dire. Le moment leur semble trop grave...

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7 Puis, se ressaisissant, doucement, Jean repousse son assiette et sexcuse auprès de Louise… – Je regrette, mais je nai plus faim. – Hum ! Je te comprends. Écoute, mon chéri, cest important que tu revoies ton médecin sans délai ! Prends-tu toujours les cachets quil tavait prescrits contre langoisse, à la suite de ton aventure de lan passé ? À mon avis, tu demeureras victime de ces malaises aussi longtemps que cet incident ne sera pas résolu à ta satisfaction. Je suis persuadée que cest la hantise qui taccable autant et qui provoque ces douleurs. La pénible expérience de cette terrible nuit avec le diable incarné ta marqué plus que tu ne veux le laisser paraître et a laissé des séquelles, ça se voit bien. Cest pour cette raison quil faut que tu trouves la force de poursuivre ce que tu as mis en marche et, une fois que le cas sera réglé, tu découvriras la sérénité en sachant que tu as contribué à libérer ces fillettes de lemprise de ce monstre. Je suis toujours prête à tappuyer dans tes nouvelles démarches. Nous avons bâti une famille par amour, cest pour nous en occuper ensemble. Les petits ont besoin de nous. Nous devons leur donner ce quils sont en droit de sattendre. Pour ça, il faut que tu sois heureux…, mon Trésor !

8 – Quest-ce que je ferais sans toi, ma Louise ? Mais dis donc, crois-tu vraiment que mon angoisse est le résultat de cette aventure inqualifiable ? demande-t-il candidement… et propose sur une même lancée : – Je dois admettre que tu as peut-être raison… parce que jai des cauchemars presque toutes les nuits… Cest invivable ! Il mest impossible de chasser de ma mémoire les visages de ces fillettes. Elles étaient là, dans les marches de lescalier, totalement perturbées par le drame qui se passait sous leurs yeux ! Oh… ! Tas pas idée, Louise, à quel point elles semblaient malheureuses, ces pauvres petites ! Grâce au ciel, nous ferons tout, nest-ce pas, tous les deux, pour éviter à nos enfants davoir à vivre de telles ignominies. – Absolument… ! Et le fait de retourner au poste de police et dexiger fermement des explications, ça te serait salutaire. Sils ont choisi de ne rien faire, tu nauras pas à te culpabiliser, bien au contraire… ! Tu ne te reprocheras jamais plus de ne pas avoir été jusquau bout de laffaire. Conséquemment, de cette façon, tes remords sestomperont avec le temps. Mais présentement, cest lignorance des résultats qui te ronge lesprit…, crois-moi, mon amour !

9 Puis, Louise se leva pour entourer de ses bras les épaules de son cher époux et posa sa joue sur la sienne… Un baume bienvenu pour alléger son désespoir ! Sans trop comprendre lintrigue, les enfants écoutaient avec le plus grand respect la conversation des parents. Aucun naurait osé changer le ton du dialogue. Ça semblait trop grave ! Sans faire de bruit, ils vidaient leur assiette sans réclamer quoi que ce soit. Devant tant de lucidité dans les arguments de Louise, Jean versa quelques larmes, la tête appuyée contre celle de sa chérie… puis : – Jpense que tu as parfaitement raison, tu me donnes du courage. Merci beaucoup, chérie. Oui, jy retournerai dès lundi ! Justement, je dois relancer mes clients et jen profiterai pour faire un détour à la Sûreté. Ils sont mieux davoir terminé leurs devoirs, eux, car jirai plus haut encore…, quitte à alerter tous les médias. Une histoire comme celle-là se doit davoir un dénouement positif. Ça fait assez longtemps que ça traîne, que je suis sans nouvelles. Ce sont des enfants dont il est question, je vais leur rappeler. Il faut absolument que ce refuge ferme ses portes et que les responsables soient traduits en justice ! Cest sérieux !

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11 Un peu déçu davoir échoué au recrutement de toute sa clientèle, Jean est quand même assez satisfait de son périple. Il se sent beaucoup mieux après avoir repris son régime de médication. Influencé par les opinions négatives de la part de ses confrères de travail qui, soudainement, se révélaient être tous des psychologues, voire même, des psychiatres émérites, il avait abandonné son traitement à linsu de son épouse. Des confrères sympathiques et bien intentionnés quand même, sétaient permis de lui donner une kyrielle de conseils. Sur linsistance de son épouse, notre vendeur consulta donc et depuis, il retrouva sa confiance et sa fougue dantan. – Bon… ! Mon prochain stop… la Sûreté ! Il est grand temps que je me prenne en mains et que jaille jusquau bout dans cette aventure… Ça va certainement barder sils nont rien de concret à me livrer ! Jean stationne sa voiture, non-pas dans laire réservée au public, mais plutôt voisine dune voiture de police. Cest à croire quil cherche la provocation…, sa frustration est à peine contrôlable…

12 Il lui faut absolument reprendre ses esprits, sinon on le qualifiera dhurluberlu, ce quil nest véritablement pas ! Il se ressaisit donc avant de risquer des dégâts : – Oh là… ! Pourquoi ménerver autant ! Je dois me calmer avant dentrer. Je nobtiendrai rien avec une pareille attitude… ! Avant douvrir la porte centrale du poste de police… et prenant une profonde respiration, il se dirige dun pas ferme vers le comptoir de la réception ! Cet endroit lui rappelle bien des souvenirs… pas nécessairement heureux. Cependant, il doit faire preuve de patience, car pas très loin de lui, un regroupement de policiers et de deux individus menottes aux mains sengueulent à qui mieux-mieux. Ils discutent avec véhémence, et les deux hommes poings liés font du tapage en se chamaillant avec les policiers qui les escortent.

13 Aussitôt, Jean sétonne : – Diable… ! Mais ce sont mes deux espèces de lascars ! Je les reconnais trop bien maintenant… Le propriétaire David et Éric ! Bien, ça parle ! Cest toute une coïncidence que je sois passé ici à cette heure ! Ils ont fini par les pincer ! Ah bien ça alors… ! Je nen crois pas mes yeux ! Si je mattendais à une telle surprise ! Et…, cest le sergent-détective Brunet là-bas qui les accompagne, ma foi ! Aurait pas fallu que je manque ce moment, moi là ! Depuis le temps que je me fais du souci… Quel souci ! Au point de ruiner ma santé… – Un instant, monsieur ! Nous sommes à vous dans deux minutes ! lui lance lofficier à la réception. Notre vendeur, complètement abasourdi par ce quil vient dobserver, se retire sur un côté de la salle et, pour mieux digérer sa surprise, sassoit discrètement sur un des bancs mis à la disposition des visiteurs. – Ils les ont épinglés ! Mon Dieu ! Quelle surprise ! Et, sans attirer lattention, Jean se glisse lentement pour savancer vers le bout du banc, afin de mieux saisir les conversations des antagonistes.

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15 – Hé, vous là ! Enlevez-moi ces menottes ! crie Éric… – Je nai rien à voir avec cette histoire… Je ne suis que le cuisinier ! Cest lautre qui menait la barque ! Cest David qui décidait de tout ! Je le répète… : je ny suis pour rien ! Mentendez-vous ? – Taisez-vous ! Nous prendrons votre déposition après que nous aurons terminé avec votre comparse ! lance le détective Brunet. Les yeux remplis de haine et ne ménageant pas son vocabulaire : – Sale cochon ! crie David à lendroit dÉric… – Noublie pas de leur raconter tes excursions nocturnes dans les dortoirs des petites, quand tu rentrais ivre-mort au refuge au milieu de la nuit ! – Aie ! Ça va faire ! Compris ? Cest assez, vous deux ! commande le détective… – Gardez vos énergies pour votre visite devant le juge. Daprès les informations que nous avons recueillies auprès des fillettes, le mot clémence de la cour sera définitivement biffé des livres de lois du pays en ce qui vous concerne ! Je nai jamais rien vu daussi scabreux que la façon dont vous traitiez ces pauvres jeunes enfants. Je ne sais pas comment vous vous en êtes tirés si longtemps lors des inspections de la Régie…, mais fiez-vous à nous, nous trouverons bien !

16 Ahuri, notre vendeur avait tout entendu. Il se réjouissait tellement de cet heureux hasard qui sétait manifesté ce jour-là ! – Enfin ! Est-ce possible ? Cette inquiétude malsaine pour les enfants du refuge, cest fini… pour moi, en tout cas ! Dautres sen chargeront ! Un policier faisant irruption dans la salle cria pour quà cent lieues à la ronde, on comprenne : – Eh ! À qui appartient la voiture stationnée illégalement devant lentrée ? Jean réalise que cest de lui dont il est question. Il lève la main comme pour lavertir de baisser le ton et annonce : – Cest la mienne ! Cest la mienne, monsieur lagent ! – Excusez-moi ! Je vais la déplacer immédiatement ! Aussitôt dit, aussitôt fait ! Il se précipite vers la sortie sans même oser jeter un second regard vers les accusés qui prenaient la direction des cellules… Fin du Chapitre 19 - À suivre…

17 20 Tous droits réservés 2006 2006 Les photos sont de Pierrette Beaulieu La trame musicale est de Michel Cusson et le titre est Sans Amour Les photos sont de Pierrette Beaulieu La trame musicale est de Michel Cusson et le titre est Sans Amour


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