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Les diapositives changent au clic de la souris

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Présentation au sujet: "Les diapositives changent au clic de la souris"— Transcription de la présentation:

1 Les diapositives changent au clic de la souris
Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 12/02 au 25/02/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

2 La chanson d'aquilon Nathanaëlle Janed   J'aime la musique du Vent d'Hiver, Celle qui s'échappe des courants d'air. Hou-hou aux coins des rues, aux coins des bois, Quel est donc l'Elfe qui crie « cherche-moi ! », Joue à cache-cache entre les toits ? Si je sors, la Pluie l'accompagnera. Il m'aspergera d'eau ou de poussière, Cinglera mes cheveux dans l'air polaire. Je l'ai vu une fois, ce bel homme Soulever les feuilles de l'Automne. Il riait fort en les éparpillant, Il dansait, s'amusait comme l'enfant. Vois ! La course des nues s'accélère, Le Vent du Nord reste un mystère. Je le sais parfois assis sur mon toit Il souffle dans une flûte de bois, Envoie ses rafales d'éther gelé En arabesques et boucles piquées.

3 Sur la robe elle a un corps
Le corps de la femme est aussi bosselé que mon crâne Glorieuse Si tu t'incarnes avec esprit Les couturiers font un sot métier Autant que la phrénologie Mes yeux sont des kilos qui pèsent la sensualité des femmes Tout ce qui fuit, saille avance dans la profondeur Les étoiles creusent le ciel Les couleurs déshabillent " Sur la robe elle a un corps" Sous les bras des bruyères mains lunules et pistils quand les eaux se déversent dans le dos avec les omoplates glauques Le ventre un disque qui bouge La double coque des seins passe sous le pont des arcs-en-ciel   Ventre Disque Soleil Les cris perpendiculaires des couleurs tombent sur les cuisses   Épée de Saint Michel Il y a des mains qui se tendent Il y a dans la traîne la bête tous les yeux toutes les fanfares tous les habitués du bal Bullier Et sur la hanche La signature du poète Sur la robe elle a un corps Blaise Cendrars

4 Restez fidèles à vos utopies Mathias Vincenot Ne laissez pas vos utopies N’oubliez pas Et gardez-en comme un parfum Et le vent salé de la mer Et devant vos espoirs défunts N’en prenez pas un goût amer Restez fidèles N’oubliez pas Aucun espoir n’est ridicule Et s’ils étaient votre jeunesse Essayez de vous ressembler S’ils vous délaissent Rattrapez les Et s’ils vous rendaient impatients Impétueux, impertinents Tâchez de l’être encore un peu Soyez partants A tout jamais Ne laissez pas vos utopies Piétinées, salies et moquées Gardez l’envie Défendez les

5 Le désir Anatole France
Je sais la vanité de tout désir profane A peine gardons-nous de tes amours défunts, Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se fane Y laisse d'âme et de parfums.   Ils n'ont, les plus beaux bras, que des chaînes d'argile, Indolentes autour du col le plus aimé; Avant d'être rompu leur doux cercle fragile Ne s'était pas même fermé.   Mélancolique nuit des chevelures sombres, A quoi bon s'attarder dans ton enivrement, Si, comme dans la mort, nul ne peut sous tes ombres Se plonger éternellement ?   Narines qui gonflez vos ailes de colombe, Avec les longs dédains d'une belle fierté, Pour la dernière fois, à l'odeur de la tombe, Vous aurez déjà palpité.   Lèvres, vivantes fleurs, nobles roses sanglantes, Vous épanouissant lorsque nous vous baisons, Quelques feux de cristal en quelques nuits brûlantes Sèchent vos brèves floraisons.   Où tend le vain effort de deux bouches unies ? Le plus long des baisers trompe notre dessein; Et comment appuyer nos langueurs infinies Sur la fragilité d'un sein ? Le désir Anatole France

6 File file le temps File cours et va sans me prendre Je m'assois sur le vent… Aujourd'hui mon âme va s'étendre Sur la brise Attendre Soumise... File file le temps File cours et va sans m'entendre Je crie dans le vent… Aujourd'hui ma voix souffle l'esclandre De ma vie Cendres De l'oubli... File file le temps Ici et aujourd'hui mon corps va se rendre Au vent Ici et aujourd'hui la caresse tendre Du vent M'emportera pour longtemps Vers le point De la fin. Pascale Dahmani

7 Hier Aujourd'hui. Aujourd'hui je le sais : la nuit me l'a soufflé
Hier Aujourd'hui. Aujourd'hui je le sais : la nuit me l'a soufflé. Plus tendres que d'habitude, les rayons caressent les contours de mes espérances et les poussières qui y flottent entraînent mon coeur avec elles dans leur danse. Allongée sur le sable complice, les yeux mi-clos, je fixe un ciel qui ne m'éblouit plus ; miroir d'une mer dans laquelle je me suis si souvent perdue, je m'y abîme avec anticipation et nostalgie. Et je l'attends. Mer et ciel s'unissent enfin et brisent la frontière nue qui les déchirait. Lune et soleil ne font plus qu'un et illuminent l'éternité reconquise de la nuit et du jour. Leur regard posé sur moi, ils me font voir flotter passé et futur, leurs yeux langoureux unis dans une vague indéfinie. Et je pars. Et j'attends ce moment, cet instant à venir mais déjà tellement rêvé où sa main se pose sur mon épaule, où ses doux yeux s'éclairent d'un reflet de surprise, où je reconnais dans la foule son sourire et l'image de mon rêve ; où seuls mais réunis, nous nous réapprenons après une trop longue absence. Et ma main dans la sienne, ses pensées dans les miennes, nous nous envolons vers l'horizon flou d'un passé trop heureux. Je me suis assise dans l'estuaire du bonheur mais le vent s'est refroidi. Mes yeux sont aveugles à force de voir et les larmes séchées tirent ma peau dans un effort pour clore ce jour. Et mes rêves. Le jour me les a ravis. Demain peut-être. Demain. Dorothée Kopp

8 Dans le bourdonnement venimeux Halina Poswiatowska
dans le bourdonnement venimeux dans le frémissement de l'herbe dans les ailes maladroites de l'abeille habite l'amour   vêtue de baisers comme l'arbre l'est de gouttes d'eau je croîs   et quand je pense à toi c'est comme si un papillon battait des ailes dans ma paume captif et aveugle et le temps derrière moi prêt à bondir garde un brin dans ses moustaches le jour présent Dans le bourdonnement venimeux Halina Poswiatowska

9 Ne ris pas François François
Je t'en prie, ne ris plus, N'empêche plus la vie De mourir dans son lit N'arrache plus les nids Accrochés à des cœurs Faits d'amour et de cris Quand tu ris Y a des heures de soleil Qui meurent dans mes mains Il y a des merveilles Qui seront sans lendemain Quand tu ris Y a de méchantes idées noires Qui hurlent dans mes nuits Il y a des mains froides Qui meurent sans un bruit Quand tu ris Y a de grands éclairs Blancs qui sortent de l'oubli Et tous ces mots gentils Qu'on laisse quelque part Je t'en prie ,ne ris plus Ne laisse plus l'histoire Finir à son début Ni commencer à la fin Ne laisse plus ton rire Entrer dans ma mémoire.. Quand tu ris Y a des adieux qui font mal ! Ne ris pas François François

10 Amende honorable Boris Vian   Vierges d'écran, j'aime vos tailles fines Vos yeux, chargés de cils pas tous à vous Vos doux cheveux lourd de nos rêves fous Votre peau ronde et vos coquette mines   Simone, avec tes fossette câlines Gaby la rousse et la noire surtout Michèle, et dans son grenier fourre-tout La pétulante et preste Micheline   Marie, si brune, échappée d'une image Enluminée datant du Moyen Age Et Josseline à la claire toison   Toi seule enfin qui toutes les surpasses (Par l'âge aussi - il donne la raison -) Venus de dos, Danielle de face ...

11 Chronos Olga Bluteau Hier j'étais Aujourd'hui suis Demain serai
Chronos Olga Bluteau     Hier j'étais Aujourd'hui suis Demain serai.   Dis, humain, qui suis-je ? Pourquoi donc m'enfuis-je ?   Je suis le temps Qui court sans bruit Rapide et lent,   Et entre mes mains Je tiens ton destin.

12 La ville qui écrit sur l'eau Alain Bentolina
Le long de tes canaux des pages et des pages Ton histoire sur l'eau se lit et se relit Elle est brodée de mots elle est baignée d'images C'est le grand livre d'or de la belle Italie Hors du monde et du temps pour toujours tu demeures O cité mystérieuse ô reine de la mer Tu es prête à partir mais jamais tu ne meurs Tel un bateau fantôme errant et solitaire Tes palais somptueux se parlent en silence Ils disent dans le vent le doux nom de Venise Et c'est l'art éternel qui partout recommence Sur tes murs colorés comme autant de balises Quand l'air devient trop lourd sur la terre des hommes Je pense à toi là-bas tranquille et souveraine Et si toutes les voies nous conduisent à Rome J'ai tracé mon chemin qui vers toi me ramène

13 C'est le doux reflux de ton nom le bruit de la mer qui murmure qui me réveille chaque matin Et malgré moi, sur les traces de mon rêve, comme un soupir tu nais sur mes lèvres Et même tard dans la nuit sans fin je répète ton nom une psalmodie trop douce qui me fait basculer dans le gouffre qui me mène jusqu'à toi Et entre les deux je fais semblant de vivre et dans tout ce que je fais j'oublie de t'oublier je voudrais pouvoir te haïr pour ne plus avoir à t'aimer Dorothée Kopp

14 Elégie de Claude Malleville Philis, quitte pour moy cette humeur trop farouche, Flatte mes passions, approche-moy ta bouche, Et du plus doux baiser que l'amour puisse offrir, Appaise le tourment que tu me fais souffrir. Ah! mon Dieu, je le sens et mon ame embrasée Reçoit en ce baiser la celeste rosée! Philis, cette liqueur que tu me fais gouster, D'un charme nompareil vient mon coeur enchanter. C'est l'unique aliment des ames bienheureuses, Le remede fatal des flâmes amoureuses, Le nectar que Venus donne à son favory Et le laict dont Amour comme enfant est nourry. O baiser, pour chanter les graces que vous faites, Il me faut un langage aussi doux que vous estes. Il faut que mon discours ayt d'aussi vives fleurs Que celles dont sa lévre emprunte les couleurs, Que le miel que sa bouche en la mienne distille, Et que mesme son feu passe jusqu'à mon stile. Et certes le jasmin, les rozes et l'encens N'ont rien de comparable à l'odeur que je sens Alors que le doux air qui sort de son haleine Esvante les ardeurs de ma cuisante peine. Tout ce qu'ont les zephirs de plus delicieux, Tout ce que l'Arabie a de plus precieux Et tout ce que l'Olimpe en ses pompes supresmes Offre de plus exquis aux bouches des dieux mesmes, Ce baiser me le donne, et ses charmes sont tels Que je ne me tiens plus du nombre des mortels. La liqueur que je gouste est le jus de cette herbe Qui d'un simple pescheur fit un dieu si superbe, Et qui, le dépoüillant de toute impureté, Le combla des douceurs de l'immortalité. O chef-d'oeuvre du ciel! ô sujet de ma joye! En ce baiser humide où mon ame se noye, Il semble que ta langue avecque ses appas Demande sans parler si je ne t'ayme pas. Oüy, je t'ayme, Philis, et d'une amour si forte Qu'à tout autre desir mon coeur ferme la porte. C'est en tes seules mains que j'engage ma foy. Je ne reconnois point de puissance que toy Et ne veux consacrer mes travaux et mes veilles Qu'à l'immortel honneur de tes rares merveilles. Mais veux-tu rallumer par un second baiser L'ardeur que le premier a tasché d'appaiser, Et par mille souspirs qui rameinent ma flame Veux-tu faire un brasier au milieu de mon ame? Veux-tu me consumer dans tes embrasemens Et suspendre ma vie en des ravissemens? O dieux, qu'en tes faveurs je t'esprouve cruelle! Que ce remede est doux, mais qu'il est infidelle! Que ta compassion a pour moy de rigueur Et que ta douceur mesme est amere à mon coeur! Philis, reprens pour moy cette humeur si farouche; Ne flatte point mes voeux, n'approche point ta bouche, Et du plus doux baiser que l'amour puisse offrir, N'irrite point le mal que tu me fais souffrir.

15 Pour la dernière fois Jocelyne Lecuivre
Si nous pouvions, parfois, déposer sur le monde, Un regard neuf et pur mais riche d'expérience. Nous laisser infuser par l'ondée vagabonde, D'une fraîche beauté, d'une douce présence. Un instant oublier tout ce qui nous dessèche, Obscurcit notre éveil et alourdit nos pas. Ce dur carcan serré à notre cœur revêche, Pour l'empêcher de battre au rythme de la joie. S 'émerveiller de tout ce qui palpite et tremble, Baigner dans le soleil qui ne brûle jamais, Se savoir si petit, mais bien l'unique exemple, D'une empreinte d'amour qu'on ne peut effacer. Pour la dernière fois Jocelyne Lecuivre Retrouver la grâce d'une aurore nouvelle Et se laisser guider par cette force immense, Qui nous ouvre les bras et soudain nous révèle, Donnant sens à nos vie, donnant vie à nos sens. Si nous pouvions parfois, être nous, sans bémol, Comme si le chemin s'arrêtait déjà là. Se donner à l'autre, dans un ultime envol, Toucher un autre corps pour la dernière fois.

16 Julie la Rousse René-Louis Lafforgue Fais-nous danser, Julie la Rousse Toi dont les baisers font oublier Petite gueule d'amour t'es à croquer Quand tu passes en tricotant des hanches D'un clin d'œil le quartier est dragué C'est bien toi la reine de la place Blanche Petite gueule d'amour t'es à croquer Quand tu trimballes ton éventaire Ton arsenal sans faire de chiqué A vaincu plus d'un grand militaire Petite gueule d'amour t'es à croquer Les gens disent que t'es d'la mauvaise graine Parce qu'à chaque homme tu donnes la becquée Et qu'l'amour pour toi c'est d'la rengaine Petite gueule d'amour t'es à croquer Chapeau bas, t'es une vraie citoyenne Tu soulages sans revendiquer Les ardeurs extra-républicaines Petite gueule d'amour t'es à croquer Car parfois tu travailles en artiste Ton corps tu l'prêtes sans rien faire casquer A tous les gars qu'ont le regard triste Dans tes baisers Julie la Rousse On peut embrasser le monde entier

17 Absence Paul Geraldy Ce n'est pas dans le moment où tu pars que tu me quittes. Laisse-moi, va, ma petite, il est tard, sauve-toi vite! Plus encor que tes visites j'aime leurs prolongements. Tu m'es plus présente, absente. Tu me parles. Je te vois. Moins proche, plus attachante, moins vivante, plus touchante, tu me hantes, tu m'enchantes! Je n'ai plus besoin de toi. Mais déjà pâle, irréelle, trouble, hésitante, infidèle, tu te dissous dans le temps. Insaisissable, rebelle, tu m'échappes, je t'appelle. Tu me manques, je t'attends !

18 Tango Angèle Lux   La pénombre vacille Tempo de nos lèvres Ensemencées de frissons Et de nos langues valsées   Ton souffle sirocco s'attarde Sur mes dunes et mes monts Chemins tracés, ourlés Moiteurs. Fièvre. Feu   Tes angles droits et nus Allument mon ventre À la rencontre de toi Un gémissement. Un souffle   Je m'offre à ton urgence En des s les de feu Au liséré de ton regard Je tombe. Je glisse

19 QUERELLE Bernard Lanza   Comment oses-tu prétendre Que je t’aime bien mal ? Faut-il pour ton cœur prendre T’offrir une rivale ?   En t’épousant, chérie, En quoi t’ai-je leurrée ? Je t’aime plus que ma vie, Je peux te le jurer !   Il n’est pas de butin Plus riche que ma passion ; Ton petit air mutin Attise mes obsessions.   Ah ! Si tu t’en allais, Je perdrais la raison ; Un pauvre esprit follet Ferait mon oraison.   Repentante, reviens-moi ! Laisse couler tes larmes ! Ton visage en émoi Aiguise encore ton charme. Frédéric Vignale

20 Mon cœur tendu de lierre odorant et de treilles, Vous êtes un jardin où les quatre saisons Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles Et des pommes de pin, dansent sur le gazon... - Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives Vous êtes le coteau qui regarde la mer, Ivre d'ouïr chanter, quand le matin arrive, La cigale collée au brin de menthe amer. - Vous êtes un vallon escarpé ; la nature Tapisse votre espace et votre profondeur De mousse délicate et de fraîche verdure. - Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur Le verger fleurissant et le gai pâturage Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage. - Et vous êtes aussi, cœur grave et violent, La chaude, spacieuse et prudente demeure Pleine de vins, de miel, de farine et de riz, Ouverte au bon parfum des saisons et des heures, Où la tendresse humaine habite et se nourrit... Anna de Noailles

21 Charly Lellouche Voudrais-tu, s'il te plait, convoler en mes nuits, Petit paon qui parfois vient troubler mes ennuis, Tu es ce papillon qui, dès le soir volette, Pour venir papoter tel une midinette.   Tu tournes sans arrêt dans le flot lumineux, Ma lampe de chevet tu en as fait tes feux, Pour qu'enfin je contemple, aux éclats de ta robe, Tes peintures de roux et que ton jaune enrobe   Tu te cognes parfois aux bords de l'abat-jour, Je sais que tu le fais quand je lis, me fait sourd. À tes charmes alors, bien sur je m'intéresse Et tu te fais frivole et d'aile me caresse.   Mais le sommeil arrive et la lampe s'éteint, Je te sais dépitée et, traçant ton chemin, Tu sors par la fenêtre et tu t'en vas, coquine, Voir un autre poète à l'âme qui butine.

22 Contretemps J'ai longtemps cherché un silence Digne de mon âme, digne de mon esprit... J'ai longtemps cherché un endroit Où l'absence de bruit, où l'absence d'agitation Ne causeraient ennui... J'ai longtemps supposé un silence Où l'étreinte de ma main sur la tienne Longuement dénouée Désavouée par une ignoble réalité Ne causerait bouleversement... Mais l'odeur de la honte Et du jugement s'imprègne, Entrave cette si parfaite folie... Tout me brûle, tout me noie, Tout m'emporte... Car je ne peux aimer l'envie, le désir Dont je serai éternellement marquée... À jamais marquée... J'ai longtemps supposé un endroit Empli de silence... Oui, ce silence qui prouverait enfin notre innocence... Oui, l'innocence de cet amour absolu Dont je serai à jamais marquée... J'ai longtemps souhaité ce silence Cet endroit, cette absence De cris, de rires, de larmes et de mots... J'ai tant cherché... j'ai tant supposé... Et pourtant, c'est un monde que j'aurais dû m'imaginer... Jennifer Savoie

23 C'est toi Véronique Audelon Cette lumière nouvelle Qui illumine mon regard... C'est toi ! Ce sourire rêveur Qui se dessine sur mes lèvres... C'est toi ! Cet amour inattendu Qui bouleverse mon cœur... C'est toi ! Ce sentiment d'éternité Qui fait frémir mon âme... C'est toi ! Cette vague de désir Qui déferle sur mon corps... C'est toi ! La douceur qui est en moi, L'envie qui est en moi, La beauté qui est en moi, Le bonheur qui est en moi, Le meilleur de moi... C'est toi !

24 Pour que rien de nous deux n'échappe à notre étreinte
 Pour que rien de nous deux n'échappe à notre étreinte, Si profonde qu'elle en est sainte Et qu'à travers le corps même, l'amour soit clair ; Nous descendons ensemble au jardin de la chair.   Tes seins sont là ainsi que des offrandes, Et tes deux mains me sont tendues ; Et rien ne vaut la naïve provende Des paroles dites et entendues.   L'ombre des rameaux blancs voyage Parmi ta gorge et ton visage Et tes cheveux dénouent leur floraison, En guirlandes, sur les gazons.   La nuit est toute d'argent bleu, La nuit est un beau lit silencieux, La nuit douce, dont les brises vont, une à une, Effeuiller les grands lys dardés au clair de lune. Pour que rien de nous deux n'échappe à notre étreinte Emile Verhaeren

25 Souvenir Marcelline Desbordes-Valmore   Son image, comme un songe, Partout s'attache à mon sort ; Dans l'eau pure où je me plonge Elle me poursuit encor : Je me livre en vain, tremblante, A sa mobile fraîcheur, L'image toujours brûlante Se sauve au fond de mon cœur.   Pour respirer de ses charmes Si je regarde les cieux, Entre le ciel et mes larmes, Elle voltige à mes yeux, Plus tendre que le perfide, Dont le volage désir Fuit comme le flot limpide Que ma main n'a pu saisir.

26 S’aimer André Labrosse J’aime l’amour, la vie d’un baiser
S’aimer André Labrosse   J’aime l’amour, la vie d’un baiser. Rêvasser d’un bonheur supplié. Sentir un doux vent, mille caresses. Être l’extase d’un corps sans paresse.   Fermer les yeux, un sourire de jouissance. L’immortalité d’une fusion, d’un corps. Être l’apogée d’une grandiose prestance. Aisance d’une peau, frémissement d’une flore.   Le calme d’un toucher, effleurer des sensations. Trembler d’émotions dans l’ivresse d’un instant. Douce musique où le rêve n’est qu’action. Sublimité que je désire, doux amant.   J’aime l’amour dans un silence merveilleux. Une nudité correcte, tout près d’un feu. Des images que je souhaite, douceur extraordinaire. Chaleur exquise , je veux tellement plaire!!!

27 Le lys rouge d’Eros Tanita Lamberi
Cette fleur lumineuse aux pistils de tendresse A la chaude couleur qui en fait sa richesse. Pousse en sable d’émois, mémoire de rocher Elle est essentielle où règne l’intérêt.   Le vent de la passion entrouvre un peu ses lèvres, Soulève ce jupon qui peut donner la fièvre. Exquise et éphémère cette fleur est la vie Son aura, sa vigueur font fi du triste oubli   Un pétale se fait mauve au déclin de la nuit Y perle une émotion de rosée éblouie. La tige s’est ployée honorant le soleil ; Et la corolle efface un pli de son sommeil   La plante se dessèche en une terre aride Mais carmin est le lys à l’aurore timide ; L’alizé enjôleur frôle ses étamines Redonne sa splendeur, le rouge s’illumine.   Sur cette fleur Eros a bien écrit cent pages Il aime bien souvent la mettre à un corsage. Les pétales des mots dansent sur chaque ligne De la teinte de sang du pampre de la vigne. Puisque l’amour commande Le lys rouge d’Eros Tanita Lamberi

28 Lettre aux femmes Jean Marin Serre   Ô femmes, vous nous voulez bons amants mais fidèles, Virils, entreprenants, enveloppants et charmeurs,   Beaux parleurs et brillants, toujours de bonne humeur, Ce que bien sûr nous sommes – et puis faire la vaisselle.   Mes amies, mes amours, mes jolies tourterelles, Roucoulantes à vos heures mais pas n’importe quand, Quel bonheur est le nôtre d’être chevaliers servants, De vous avoir pour Muses, de vous rendre si belles   Lorsqu’au bout de nos doigts vous tremblez de désir, Lorsqu’au bout de vos nuits nous mourons de plaisir… Puis douceur de vos lèvres et douleur du partir, Persistance du rêve mais gamme des soupirs…   Ô femmes qui crucifiez et les cœurs et les corps, Quel honneur est le nôtre de périr sur la croix De vos membres épars dans des draps roses en soie Au retour éternel d’une invincible aurore…

29 Perplexité Souad Sofia   Dans le brouillard du présent En ruine sont mes sentiments   De loin une fine lueur d'horizon ! Y' a-t-il de l'espoir encore ?   Les fleurs de la belle saison, Peuvent-t-elles de nouveau éclorent ?   La raison, apaisai la raison Indécise dans les tourbillons   Dans le doute et la redoute Peut-on aimer un autre ?

30 Ma fleur d' amour Hubert Mordrain   La plus belle des fleurs, C' est toi mon cœur, Tu es toujours lumineuse, Toujours très radieuse.   J'ai beau réfléchir et faire des pauses, Analyser, penser à des tas de choses, Tu es la plus belle de toutes les roses, Quand je te vois, c' est l' apothéose.   Les jours passent et ne sont jamais les mêmes, Ils se suivent avec leurs joies et leurs problèmes Mais de Noël jusqu'a pâques, ou au carême, Tu es l'unique femme que j' aime.

31 "Souvenirs Vagues ou les Parenthèses"
Edmond Rostand Nous étions, ce soir-là, sous un chêne superbe (Un chêne qui n'était peut-être qu'un tilleul) Et j'avais, pour me mettre à vos genoux dans l'herbe, Laissé mon rocking-chair se balancer tout seul. Blonde comme on ne l'est que dans les magazines Vous imprimiez au vôtre un rythme de canot ; Un bouvreuil sifflotait dans les branches voisines (Un bouvreuil qui n'était peut-être qu'un linot). D'un orchestre lointain arrivait un andante (Andante qui n'était peut-être qu'un flon-flon) Et le grand geste vert d'une branche pendante Semblait, dans l'air du soir, jouer du violon. Tout le ciel n'était plus qu'une large chamarre, Et l'on voyait au loin, dans l'or clair d'un étang (D'un étang qui n'était peut-être qu'une mare) Des reflets d'arbres bleus descendre en tremblotant. Et tandis qu'un espoir ouvrait en moi des ailes (Un espoir qui n'était peut-être qu'un désir), Votre balancement m'éventait de dentelles Que mes doigts au passage essayaient de saisir. Votre chapeau de paille agitait sa guirlande Et votre col, d'un point de Gênes merveilleux (De Gênes qui n'était peut-être que d'Irlande), Se soulevait parfois jusqu'à voiler vos yeux. Noir comme un gros pâté sur la marge d'un texte Tomba sur votre robe un insecte, et la peur (Une peur qui n'était peut-être qu'un prétexte) Vous serra contre moi. - Cher insecte grimpeur ! L'ombre nous fit glisser aux chères confidences ; Et dans votre grand oeil plus tendre et plus hagard J'apercevais une âme aux profondes nuances (Une âme qui n'était peut-être qu'un regard).

32 Et hop, un mot de trop. Mot d'étron. Mieux vaudrait mentir. Se mentir
  Et hop, un mot de trop. Mot d'étron Mieux vaudrait mentir. Se mentir. Le "aime" est un mot piège, et son identité se constitue de chausse-trappes. C'est ce qui fait son charme, d'ailleurs, au mot "aime" Doucement, tendrement ambigu. C'est dangereux Comme dire "je t'aime" à un enfant. C'est dangereux. Mais l'amour, c'est entier, c'est vaste; mais entier, fini et infini. Comme un océan. Quand on s'y plonge, on en ignore les rivages. Se laisser porter Des fois, on coule. Faire la planche, ça permet de voir les étoiles. Quand l'eau est tiède, quand la peau s'habitue, tout devient osmose On est dissout dans l'océan ; on est l'océan. Sous la Lune, on dérive. Les bras en croix. L'espace catastrophique, c'est ainsi que les scientifiques désignent cette frontière floue entre nous et dehors. Quand nos 99 % de vide rencontrent 99% de vide Où s'arrête ma peau ? Où commence l'autre ? Les molécules se mélangent et c'est la catastrophe. Je suis en toi, et tu es en moi Nous sommes traversés. Si je touche la pierre, une partie de moi est la pierre Mais la pierre ne répond pas.   Le mot "aime" est un espace catastrophique   Peau-aime. Peau-aime Lauranne

33 Le Temps des Chrysanthèmes Christian Cally   En te donnant ma foi par un acte suprême, Je t'ai donné mon cœur, avec mon anneau d'or, Cette union m'a donné ce merveilleux trésor, Qui pare mon hiver comme une chrysanthème.   Je n'ai jamais cessé de te dire « je t'aime », Même quand je prenais un tout petit essor, Pour tester mon pouvoir d'être un conquistador, Mais revenais, toujours, pénitent à l'extrême.   Nous sommes arrivés, après un long parcours, Sur la berge tranquille, au couchant de nos jours, Pour voir notre arc-en-ciel apaiser nos orages.   Aux jours de mes printemps, je t'ai donné mon cœur, Maintenant que l'hiver nous couvre de nuages, Je réchauffe mes os auprès de ta chaleur.

34 Fleur de genêt Morine   L'homme, la croise sur la lande chemin faisant Belle allure et petit trot, chevelure d'or au vent " Fleur de genêt " c'est le nom qu'il lui donne. Son cœur n'a fait qu'un bond, soudain il frissonne.   Déjà, elle est loin, et descend vers la grève. Lui est resté pétrifié seul son regard l'a suivie. Image de son esprit, ou fantôme de ses rêves ? Son corps est lourd, et le froid l'envahit.   La mer fredonne et les goélands rient. Son cœur saigne, pauvre poète vagabond. N'a t'il pas deviné ? Pourtant c'était écrit ! En pays Celte, la reine est "Fleur d'Ajonc«  Menhir qui s'en dédit !

35 La femme, l'oiseau et le vent Emmanuel Yves   Amoureuse, elle rêve un peu comme une enfant D'un trésor sur une île accueillante et docile Qui clamerait son nom relayée par le vent Jusqu'à toucher son cœur immensément fragile.   Elle aime tellement aux couleurs de son âme Que son corps lui échappe ainsi qu’un long sommeil Et se change en oiseau plus touchant qu’une flamme, Eclaireur d’un passage à nul autre pareil.   Quand elle a les yeux gris c'est que le vent s'en fout : Il ne veut plus porter ni l'oiseau ni son ombre. Il aspire soleil sourire sous verrou Dans la nuit des gens seuls que tout porte à confondre.   Et dans sa chair de femme arrachée à l'argile Il règne un tourbillon que subit la triade Où la mélancolie exécute d'algie La danse de le la pluie au cœur de la tornade

36 Les passeurs de mémoire Cépigé X   Je fus plongé jadis du temps de ma jeunesse En des textes en grec, en latin, en français D'érudits d'occident ayant gloires et succès Dont les vertus profondes ont créé ma richesse   Ma mémoire a gardé en mon cœur la tendresse Pour les écrits en prose et poèmes et tercets Pour les odes et sonnets, les lais et autres essais Dont les scribes et lettrés ont sauvé la noblesse   De nos jours, fors les lettres où les maths sont en verve Mes regrets sont réels et ma vieillesse observe Les oeuvres d'autrefois se muant en grimoires Ce sonnet que j'écris en vous narrant ma peine Resterait sans écho s'il n'était les mémoires De passeurs de talent, sa survie serait vaine

37   Au tribunal d'amour, après mon dernier jour, Mon cœur sera porté diffamé de brûlures, Il sera exposé, on verra ses blessures, Pour connaître qui fit un si étrange tour,   A la face et aux yeux de la Céleste Cour Où se prennent les mains innocentes ou pures ; Il saignera sur toi, et complaignant d'injures Il demandera justice au juge aveugle Amour :   Tu diras : C'est Vénus qui l'a fait par ses ruses, Ou bien Amour, son fils : en vain telles excuses ! N'accuse point Vénus de ses mortels brandons,   Car tu les as fournis de mèches et flammèches, Et pour les coups de trait qu'on donne aux Cupidons Tes yeux en sont les arcs, et tes regards les flèches. Au Tribunal d'Amour, après mon dernier jour" Théodore Agrippa d'Aubigné

38 J'arrive sur la pointe des doigts Aïda Hamza
J'arrive sur la pointe des doigts, la pointe de moi, la pointe d'un stylo, pour écrire des mots, comment lier tous ces mots à ce qui se passe aujourd'hui ?   Comment écrire comme on respire, comme on marche dans la rue, comme on ouvre les yeux ;   comment écrire comme on est là, comme on ouvre une porte, comme on écoute le chant d'un oiseau, son bec casse mes pointes, ses ailes m'emportent... comment écrire, oui, de la sorte.   Ecrire comme on raconte... des mots légers.   Ecoute, regarde, autour de toi, dis-moi ce que tu vois, pour que j'aie mille voix,   mille lunes, mille plumes et l'encre qui n'en finit pas. J'arrive sur la pointe des doigts Aïda Hamza

39 Méditation Paul Géraldy On aime d’abord par hasard Par jeu, par curiosité Pour avoir dans un regard Lu des possibilités Et puis comme au fond de soi-même On s’aime beaucoup Si quelqu’un vous aime, on l’aime Par conformité de goût On se rend grâce, on s’invite À partager ses moindres mots On prend l’habitude vite D’échanger de petits mots Quand on a longtemps dit les mêmes On les redit sans y penser Et alors, mon Dieu, on aime Parce qu’on a commencé

40 Femme-fleur Jean Louis Latsague   Avec ses beaux yeux clairs, elle m’avait aguiché, Avec son corps d’enfant, son corps de femme-fleur Hante mes souvenirs, frisson d’une senteur Maintenant je suis seul, mais toujours entiché.   Les souvenirs trop doux dans mon cœur sont fichés. J’ai appris à souffrir ce que les pires heures M’infligeaient au silence et privaient du bonheur. C’est ce que je croyais pour toujours affiché.   Pourtant j’en ai pleuré mais n’ai plus de courroux, Rien ne peut effacer les souvenirs trop doux Conservés au grimoire qui rend la vie si riche.   Maintenant je suis seul, mais rien qui ne triche Ne subsiste en mon cœur, ou mon cœur est en friche. Je connais ce regard et savoure son prix.

41 Embryon d'éternité Pierre Fetzer   Créature de rêve, Gonflée, ventrue d'espoir, Parturiente trop brève Fruit du couchant d'un soir.   Me voici, j'arrive ! J'étais si bien chez toi, Sans souci des dérives, Embryon de moi. Ebloui de lumière, Agressé par le temps, J'en ferme les paupières, Je me dessèche au vent La vie me crie merveille, Mon cri est différent, Et quand je me réveille, Tout est incohérent. Joies de l'enfance, Petits moments, Adolescence, Furieux torrent. Les interdits, Le cœur à nu, Tous les non-dits De l'inconnu ...   J'ai tout appris dans cette vie, Et m'aperçois que ne sais rien. Heureusement la poésie Reste pour moi un grand soutien. .... J'étais si bien chez toi, Sans souci des dérives. Devenu enfin moi, J'ai dû changer de rives. La destinée Suit son chemin. La vie est née Et déjà fin. Aimer pour mieux agir, Agir par la pensée Et un jour devenir Parole d'éternité !

42 Vent poème Anne Marie Charpentier
Voyageur éternel, où t’en vas-tu ce soir En pleurant les chansons de ta mélancolie ? Ne cesseras-tu pas de souffler dans le noir Tes longs gémissements pleins d’âpre nostalgie ? Voyons, dépose un peu ton manteau de violence Et repose avec moi, tranquille, un long moment. Ne pense plus à rien, oublie. Oublie le temps. Tu reprendras demain ton essentielle errance.

43 Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement. J'ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j'ai vu désormais le monde à ta façon J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson. J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux Tu m'as pris par la main comme un amant heureux. Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue Une corde brisée aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues. Terre, terre, voici ses rades inconnues... Louis Aragon

44 Mais je suis belle d'être aimée, Vous m'avez donné la beauté, Jamais ma robe parfumée Sur la feuille ainsi n'a chanté, Jamais mon pas n'eut cette grâce Et mes yeux ces tendres moiteurs Qui laissent les hommes rêveurs Et les fleurs même, quand je passe. Cécile Sauvage

45 Avec le temps poème Franz Seguin   L'empreinte de ton corps laissée là sur le sable Je m'y suis couché doucement. Il y restait encore un petit bout de câble Qui m'attacha délicieusement   Je t'ai cherchée partout et de mes mains offertes Qui te touchaient d'amour à mi-mot en secret, Sur la page du cœur, j'ai écrit d'encres vertes Un poème enflammé que toi seule lisais.   Mais les pluies sont venues pour éteindre ma trace Sur la plage l'été vient de tout balayer, Et l'adieu de ton âme à présent qui s'efface De notre enchantement plus rien ne va rester!

46 LE JEU DE CARTES MAURICE CAREME Quel étrange jeu de cartes
LE JEU DE CARTES MAURICE CAREME   Quel étrange jeu de cartes ! Les rois n'aiment pas les reines, Les valets veulent combattre Et les dix n'ont pas de veine.   Les piques, plus pacifiques, Se comprennent assez bien, Ils adorent la musique Et vivent en bohémiens.   Les trèfles sont si distraits Qu'ils tombent sur les carreaux. Quand un cinq rencontre un sept Ils se traitent de nigauds. Quel étrange jeu de cartes ! Le diable même en a peur Car il s'est brûlé la patte En retournant l'as de cœur.  

47 Echec et Mat ! Kevisa Il y a très longtemps, dans une province indienne, Une jeune princesse qui ne faisait que des siennes Avait pris, sans l'autorisation de son père, Un éléphant pour une promenade solitaire. Le vieux pachyderme, par son instinct animal, Sentait bien que la princesse s'y prenait fort mal Pour le diriger là où elle voulait aller Il décida, pour s'amuser, de s'emballer ! Un jeune paysan qui passait dans les parages Accourut devant la bête pour lui faire barrage. Comme il était fameux cornac et très agile, Sauter sur le dos de l'animal fut facile. Il arrêta la cavalcade de l'éléphant, Mettant fin à la terreur de la pauvre enfant, Puis la raccompagna chez elle au palais. Le Maharadjah des lieux le fit appeler : "Mon jeune ami, ton courage a sauvé ma fille ! Sache que tout ce qui m'est précieux n'est que vétille Comparé à celle que je chéris entre tout ! Demande-moi ce que tu veux et je donne tout !" Le jeune homme réfléchit un peu, puis répondit : "Majesté, sans prendre au sérieux ce que je dis, Je voudrais, soit votre trône, soit un peu de blé…" Le Maharadjah fut secoué d'un grand rire : "De quelqu'un de si drôle, je n'ai pas souvenir ! Je garderai mon trône… Combien de blé veux-tu ?" L'insolent montra un échiquier non loin d'eux : "Un grain sur la première case, sur la deuxième deux, Puis sur la troisième case le double, soit quatre grains, Ainsi de suite en doublant le nombre de grains Jusqu'à la soixante-quatrième case du plateau, Je saurai bien me contenter de ce cadeau…" Le Maharadjah n'en croyait pas ses oreilles ! Il était prêt à lui offrir des merveilles Et ce garçon, valeureux mais ô combien bête, Avait seulement quelques grains de blé en tête ! "Il sera fait selon ton souhait, c'est promis ! Pour l'instant, fais ici comme chez toi mon ami !" Le Maharadjah donna des ordres en ce sens, Mais eut vite le plus grand choc de son existence Quand son intendant lui annonça tout penaud Qu'il lui faudrait davantage que quelques quintaux Pour satisfaire la demande de l'étrange jeune homme : La simple bagatelle de mille milliards de tonnes Pour plus de dix-huit milliards de milliards de grains ! Ce paysan l'avait roulé comme un gamin ! L'impossibilité d'honorer sa promesse L'obligea à offrir au rusé la princesse Et à abandonner son trône et son palais Au bénéfice de cet espèce de gringalet ! Mais il fit une dernière chose avant de partir : Il tint beaucoup à emporter, en souvenir, La tête de son professeur de mathématiques

48 Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N°20 K
Poèmes et photos Internet Daniel février Ce diaporama poèmes n°11 est strictement privé. Il est à usage non commercial.


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