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Les diapositives changent au clic de la souris

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Présentation au sujet: "Les diapositives changent au clic de la souris"— Transcription de la présentation:

1 Les diapositives changent au clic de la souris
Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » du 4 au Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

2 EPANCHEMENT kacem loubay Quand le verbe bifurque Dévie de sa source d’origine Quand une folle météorite Sort de son orbite natal Traverse le firmament fleuri Et s’en va à la dérive Dans l’immensité de la galaxie Je renoue avec les pages oubliées Après des années de sevrage L’encre finit par se dérouiller Et sous l’assaut de la plume agile Retrouve enfin sa vraie fluidité Je lance mes mots en cavalcade A travers les mille chemins ardus Suivant et la cambrure des chevaux Et la monture des vents versatiles J’oscille à la cadence des heures J’abolis toutes les frontières Et mets à néant les différents isolements Je refuse à mes mots l’asservissement Ils doivent vivre et mouvoir de liberté… Ils sont indomptables comme mes muses Des fois ils proclament la rébellion Des fois encore ils vivent de sérénité Comme l’est le fond de mon cœur Qui ressemble à un certain lac … endormi

3 DES MOTS ET DES PAPILLONS kacem loubay
…La nature m’invite souvent Juste pour voir l’éclosion Et des fleurs Et l’épanouissement des cœurs Je suis cet invité sans identité Qui foule de ses pas légers L’espace d’un lac endormi Où les arbres ne cessent de s’abreuver Je suis le bruissement des feuilles Les chants qui répercutent les chants Les eaux qui suivent les eaux Pour embrasser la page bleue J’aime voir la danse divine des papillons Ces voltiges qui attirent mon regard Ces mille couleurs qui habillent les ailes Et je ne cesse de trembler de joie Frissonner comme les herbes riveraines Sous la caresse de la brise Un papillon distant, me sourit souvent Il vient s’accrocher à la tige de ma plume Il semble me dicter la marche à suivre Ses yeux cherchent à m’atteindre Il veut lire dans mes pensées Et je sombre dans l’océan de son regard Il me délaisse, s’envole, cherche sa dulcinée Je le regarde s’éloigner en faisant frémir mon âme Ils sont deux à s’approcher de la page Et mes yeux envoûtés suivent l’envol La nuit j’ai un autre rendez vous Un autre invité du soir Lui il accompagne la lueur de la veilleuse Et s’en va avec les éclairs de l’aube DES MOTS ET DES PAPILLONS kacem loubay

4 Le baiser du matin Claude-Joseph Dorat  Les étoiles brillaient encore : A peine un jour faible et douteux Ouvre la paupière de Flore, Qui, dans ses bras voluptueux, Retient l'inconstant qu'elle adore. Le souffle humide d'un vent frais Effleure les airs qu'il épure, Soupire à travers ces bosquets, Et vient hâter par son murmure Le chant des hôtes des forêts Et le réveil de la nature. Tu goûtais un profond repos, Après une nuit fortunée, Que nous avions abandonné Au dieu des amoureux travaux : Moi, je veillais ; dans mon ivresse, Je recueillais tes doux soupirs, Et mes yeux, brûlants de tendresse, Se reposaient sur la déesse A qui je dois tous mes plaisirs. Les anneaux de ta chevelure Flottent au hasard répandus, Et voilent seuls tes charmes nus, Dont le désordre est la parure : Ton front peint la sérénité Et du bonheur et de la joie, Sur ton sein ému se déploie L'incarnat de la volupté Tels quelquefois, après l'orage, On voit, en monceaux parfumés, La rose et le lis parsemés, Joncher les gazons du bocage. Ta bouche qu'amour sut armer De la grâce la plus touchante, Plus fraîche que l'aube naissante, Semble s'ouvrir pour me nommer ; Et tes bras, dont la nonchalance Se développe mollement, Quelquefois avec négligence Sont étendus vers ton amant. Mais cependant sur l'hémisphère Vénus fait luire son flambeau : Chaque degré de la lumière Me révèle un charme nouveau : Sur tous les trésors que tu laisses En proie à mon avidité, J'égare mon oeil enchanté, Et veux marquer par mes caresses Tous les progrès de la clarté : A mesure qu'elle colore L'horizon qui va s'embraser, Un feu plus ardent me dévore ; Et je crois que chaque baiser Ajoute un rayon à l'aurore. Comme je fêtai son retour ! De la nuit les astres pâlirent : Tout-à-coup tes beaux yeux s'ouvrirent ; C'est toi qui fis naître le jour.

5 Une allée du Luxembourg   Elle a passé, la jeune fille Vive et preste comme un oiseau : A la main une fleur qui brille, A la bouche un refrain nouveau.   C'est peut-être la seule au monde Dont le coeur au mien répondrait, Qui venant dans ma nuit profonde D'un seul regard l'éclaircirait !   Mais non, ma jeunesse est finie Adieu, doux rayon qui m'as lui, Parfum, jeune fille, harmonie... Le bonheur passait, il a fui ! Gérard de Nerval

6 Faisons un signe aux jours stupéfaits Je triche le regard
Faisons un signe aux jours stupéfaits  Je triche le regard. Que je dorme comme le temps passé ou un subjonctif imparfait que je dormisse, que je glisse sous les draps coton enfin, pour ne plus voir le gris bouillonnant du plâtre des villes endormies elles aussi. Ecrivons, que je ris dans mes profondeurs -Faisons un signe impératif aux jours stupéfaits - Se servir de tous les moyens en faire de la pierre à fusil pour vivre - Que je vécusse, que j'eusse vécu, je vivrai - Je crains le gel et les intempéries - C'est pour tout le monde pareil - Et pourtant. J'eusse colorié les montagnes si j'avais su - Je joue, pause, soupir - Silences - Seizième de soupir - Envoyez la musique ! Aujourd'hui, c'est jour férié, pluvieux, jour férié furieux. Il tombe des cordes - Mais c'est pas vrai c'est jour normal je plaisantais –Jour de sieste obligatoire. Pour une terminaison c'est radical. Je me conjugue dans les multiples degrés du temps - Salement envie de rien faire. J'asticote la saveur des pages blanches sans ligne pour ne pas écrire droit - J'aime désobeïr aux obligations. Je disloque les soleils - La poésie est une tumeur mensongère - Je vermillone avec une brosse douce mon coeur à l'état presque neuf - Ca sert à rien les amuses-gueules - Je serai vitrifiée... Puis on s'adaptera à tous ces anéantissements - En clair nous rentrerons chez nous en regrettant les jours d'avant - Les jours où on s'y croyait. Mais... faisons un signe aux jours stupéfaits - On en reviendra pas mais faisons-le quand même – Moi et mes plantes on tâche de suivre le cortège. Nous nous reconnaîtrons sur une même embarcation. On se fanera, un jour d'hiver, par manque d'amour. Valérie Rostand

7 Avril   Déjà les beaux jours, - la poussière, Un ciel d'azur et de lumière, Les murs enflammés, les longs soirs ; Et rien de vert : - à peine encore Un reflet rougeâtre décore Les grands arbres aux rameaux noirs !   Ce beau temps me pèse et m'ennuie Ce n'est qu'après des jours de pluie Que doit surgir, en un tableau, Le printemps verdissant et rose, Comme une nymphe fraîche éclose, Qui, souriante, sort de l'eau. Gérard de Nerval

8 Viens Théodore de Banville Viens
Viens Théodore de Banville Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille. Avant l'heure du bruit, l'heure où chacun travaille, Allons voir le matin se lever sur les monts Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons. Sur les bords de la source aux moires assouplies, Les nénuphars dorés penchent des fleurs pâlies, Il reste dans les champs et dans les grands vergers Comme un écho lointain des chansons des bergers, Et, secouant pour nous leurs ailes odorantes, Les brises du matin, comme des soeurs errantes, Jettent déjà vers toi, tandis que tu souris, L'odeur du pêcher rose et des pommiers fleuris.

9 Féerie  Quelque part ailleurs il existe des jardins suspendus parmi les monts de longs parfums s'étirent s'enroulent en volutes aux cadences des cimes De ma nacelle je les respire. Quelque part ailleurs un océan déferle sur des rocs de cristal et des grèves de nacre chaque vague palpite en son trésor de vies De ma barque je les caresse du regard. Quelque part ailleurs il existe un vrai ciel un vrai soleil qui tombe en gouttes de joie sur la terre Je suis un sentier de velours vers l'escale où pleut la lumière Quelquefois j'y songe Quelque fois j'y crois Quelque part existe aussi peut-être une autre moi. Renée Laurentine

10 Celle qui fut là   Je vois les ardoises du toit ruisselant de soleil Je vois la porte ouverte et le chat aux yeux d'or qui veille Je vois les marguerites grands sourires béats et la corbeille au bord du sentier Je rencontre un regard profond comme le ciel Je rencontre deux mains qui pressent leur chaleur dans les miennes J'entends quelque part un piano un vague air d'autrefois J'entends des pas qui lentement s'effacent dans les limbes de la mémoire… Renée Laurentine

11 Rondel de l'adieu   Partir, c'est mourir un peu, C'est mourir à ce que l'on aime : On laisse un peu de soi-même En toute heure et dans tout lieu.   C'est toujours le deuil d'un vœu, Le dernier vers d'un poème ; Partir, c'est mourir à ce que l'on aime.   Et l'on part et c'est un jeu Et jusqu'à l'adieu suprême C'est son âme que l'on sème, Que l'on sème en chaque adieu : Partir, c'est mourir un peu. Edmond Haraucourt

12 Adagio François Coppée
La rue était déserte et donnait sur les champs. Quand j'allais voir l'été les beaux soleils couchants Avec le rêve aimé qui partout m'accompagne, Je la suivais toujours pour gagner la campagne, Et j'avais remarqué que, dans une maison Qui fait l'angle et qui tient, ainsi qu'une prison, Fermée au vent du soir son étroite persienne, Toujours à la même heure, une musicienne Mystérieuse, et qui sans doute habitait là, Jouait l'adagio de la sonate en la. Le ciel se nuançait de vert tendre et de rose. La rue était déserte ; et le flâneur morose Et triste, comme sont souvent les amoureux, Qui passait, l'oeil fixé sur les gazons poudreux, Toujours à la même heure, avait pris l'habitude D'entendre ce vieil air dans cette solitude. Le piano chantait sourd, doux, attendrissant, Rempli du souvenir douloureux de l'absent Et reprochant tout bas les anciennes extases. Et moi, je devinais des fleurs dans de grands vases, Des parfums, un profond et funèbre miroir, Un portrait d'homme à l'oeil fier, magnétique et noir, Des plis majestueux dans les tentures sombres, Une lampe d'argent, discrète, sous les ombres, Le vieux clavier s'offrant dans sa froide pâleur, Et, dans cette atmosphère émue, une douleur Épanouie au charme ineffable et physique Du silence, de la fraîcheur, de la musique. Le piano chantait toujours plus bas, plus bas. Puis, un certain soir d'août, je ne l'entendis pas. Depuis, je mène ailleurs mes promenades lentes. Moi qui hais et qui fuis les foules turbulentes, Je regrette parfois ce vieux coin négligé. Mais la vieille ruelle a, dit-on, bien changé : Les enfants d'alentour y vont jouer aux billes, Et d'autres pianos l'emplissent de quadrilles. Adagio François Coppée

13 Fumet du vin qui pousse au blasphème brutal, Douceur du grain d'encens qui fait qu'on s'humilie, Arôme jubilant de l'azur matinal, Parfums exaspérés de la terre amollie ; Souffle des mers chargés de varech et de sel, Tiède enveloppement de la grange bondée, Torpeur claustrale éparse aux pages du missel, Acre ferment du sol qui fume après l'ondée ; Odeur des bois à l'aube et des chauds espaliers, Enivrante fraîcheur qui coule des lessives, Baumes vivifiants aux parfums familiers, Vapeur du thé qui chante en montant aux solives ! -J'ai dans mon cœur un parc où s'égarent mes maux, Des vases transparents où le lilas se fane, Un scapulaire où dort le buis des saints rameaux, Des flacons de poison et d'essence profane. Des fruits trop tôt cueillis mûrissent lentement En un coin retiré sur des nattes de paille, Et l'arôme subtil de leur avortement Se dégage au travers d'une invisible entaille... -Et mon fixe regard qui veille dans la nuit Sait un caveau secret que la myrrhe parfume, Où mon passé plaintif, pâlissant et réduit, Est un amas de cendre encor chaude qui fume. -Je vais buvant l'haleine et les fluidités Des odorants frissons que le vent éparpille, Et j'ai fait de mon cœur, aux pieds des voluptés, Un vase d'Orient où brûle une pastille... Anna de Noailles Les parfums  Mon cœur est un palais plein de parfums flottants Qui s'endorment parfois aux plis de ma mémoire, Et le brusque réveil de leurs bouquets latents - Sachets glissés au coin de la profonde armoire - Soulève le linceul de mes plaisirs défunts Et délie en pleurant leurs tristes bandelettes... Puissance exquise, dieux évocateurs, parfums, Laissez fumer vers moi vos riches cassolettes ! Parfum des fleurs d'avril, senteur des fenaisons, Odeur du premier feu dans les chambres humides, Arômes épandus dans les vieilles maisons Et pâmés au velours des tentures rigides ; Apaisante saveur qui s'échappe du four, Parfum qui s'alanguit aux sombres reliures, Souvenir effacé de notre jeune amour Qui s'éveille et soupire au goût des chevelures ;

14 Passion sans mots Claudette Francoeur
Je vous apostrophe sans accent d'un battement de cils emmêlés. Éperdument, je vous réclame et m'interroge sur nos silences désarmés. A l'ombre d'une confidence, j'attends que la parenthèse de vos bras M'accueille pour suspendre mon vol de papillon apeuré. Dans le frisson de votre cou, je virgule de mon souffle chaud. Fiévreusement, je pointille, je cédille en soupirs interdits. Sur l'entre-ligne de votre sourire qui m'interpelle et m'appelle, Je signe un baiser long et friand que je ne peux retenir. Je voudrais mourir à petits feux sur vos lèvres ouvertes et données, Lentement, doucement comme une éternelle passionnée. Passion sans mots Claudette Francoeur

15 O, si chère de loin Stéphane Mallarmé O si chère de loin et proche et blanche, si Délicieusement toi, Mary, que je songe À quelque baume rare émané par mensonge Sur aucun bouquetier de cristal obscurci Le sais-tu, oui ! pour moi voici des ans, voici Toujours que ton sourire éblouissant prolonge La même rose avec son bel été qui plonge Dans autrefois et puis dans le futur aussi. Mon coeur qui dans les nuits parfois cherche à s'entendre Ou de quel dernier mot t'appeler le plus tendre S'exalte en celui rien que chuchoté de soeur N'étant, très grand trésor et tête si petite, Que tu m'enseignes bien toute une autre douceur Tout bas par le baiser seul dans tes cheveux dite.

16 Rien au réveil... Stéphane Mallarmé Rien au réveil que vous n'ayez Envisagé de quelque moue Pire si le rire secoue Votre aile sur les oreillers Indifféremment sommeillez Sans crainte qu'une haleine avoue Rien au réveil que vous n'ayez Envisagé de quelque moue Tous les rêves émerveillés Quand cette beauté les déjoue Ne produisent fleur sur la joue Dans l'oeil diamants impayés Rien au réveil que vous n'ayez

17 Sonnet grec Jean Richepin C'était un grand sculpteur que le Grec Praxitèle. La légende pourtant nous raconte qu'un jour, Voulant faire une coupe et ne rien mettre autour, Il ne vit point de forme assez pure pour elle. Mais le soir, fatigué de son travail rebelle, Comme il baisait un sein façonné par l'amour, Tout à coup il trouva. Ce bouton ! ce contour Et la coupe naquit sur ce parfait modèle. La femme dont la gorge avait un tel dessin Qu'on moula l'idéal aux rondeurs de son sein, Cette déesse en chair, comment se nommait-elle ? Nul ne le sait. Mais grâce au sculpteur, à l'amant, La coupe a survécu dans sa forme immortelle, Et sa beauté demeure impérissablement.

18 A ma femme endormie Charles Cros
  Tu dors en croyant que mes vers Vont encombrer tout l'univers De désastres et d'incendies ; Elles sont si rares pourtant Mes chansons au soleil couchant Et mes lointaines mélodies.  Mais si je dérange parfois La sérénité des cieux froids, Si des sons d'acier ou de cuivre Ou d'or, vibrent dans mes chansons, Pardonne ces hautes façons, C'est que je me hâte de vivre.  Et puis tu m'aimeras toujours. Éternelles sont les amours Dont ma mémoire est le repaire ; Nos enfants seront de fiers gars Qui répareront les dégâts Que dans ta vie a faits leur père.  Ils dorment sans rêver à rien, Dans le nuage aérien Des cheveux sur leurs fines têtes ; Et toi, près d'eux, tu dors aussi, Ayant oublié le souci De tout travail, de toutes dettes.  Moi je veille et je fais ces vers Qui laisseront tout l'univers Sans désastre et sans incendie ; Et demain, au soleil montant Tu souriras en écoutant Cette tranquille mélodie. A ma femme endormie Charles Cros

19 Conseil Charles Cros Quand sur vos cheveux blonds, et fauves au soleil, Vous mettez des rubans de velours noir, méchante, Je pense au tigre dont le pelage est pareil : Fond roux, rayé de noir, splendeur de l'épouvante. Quand le rire fait luire, au calice vermeil De vos lèvres, l'éclair de nacre inquiétante, Quand s'émeut votre joue en feu, c'est un réveil De tigre : miaulements, dents blanches, mort qui tente. Et puis, regardez-vous. Même sans ce velours, Quoique plus belle, enfin vous ressemblez toujours A celui que parfois votre bouche dénigre. D'ailleurs si vous tombiez sous sa griffe, une fois ? On ne peut pas savoir qui l'on rencontre au bois : Madame, il ne faut pas dire de mal du tigre

20 A Églé Théodore de Banville   Entre les plis de votre robe close On entrevoit le contour d'un sein rose, Des bras hardis, un beau corps potelé, Suave, et dans la neige modelé, Mais dont, hélas ! un avare dispose.   Un vieux sceptique à la bile morose Médit de vous et blasphème, et suppose Qu'à la nature un peu d'art s'est mêlé Entre les plis.   Moi, qu'éblouit votre fraîcheur éclose, Je ne crois pas à la métamorphose. Non, tout est vrai ; mon cœur ensorcelé N'en doute pas, blanche et rieuse Églé, Quand mon regard, comme un oiseau, se pose Entre les plis.

21 Soupir René-François Sully Prudhomme   Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais, fidèle, toujours l'attendre, Toujours l'aimer.   Ouvrir les bras et, las d'attendre, Sur le néant les refermer, Mais encor, toujours les lui tendre, Toujours l'aimer.   Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre, Et dans les pleurs se consumer, Mais ces pleurs toujours les répandre, Toujours l'aimer.   Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais d'un amour toujours plus tendre Toujours l'aimer.

22 Ingratte, je n'ayme que toy
Ingratte, je n'ayme que toy Paul Scarron   Ingratte, je n'ayme que toy Et tu feins de m'aymer, ingratte : Tandis que ta bouche me flatte, Ton ame me manque de foy. Ingratte, je n'ayme que toy Et tu feins de m'aymer, ingratte.   Ta bouche l'a cent fois juré, Et cent fois a menty ta bouche, Que mon amour discret te touche Et que ton coeur m'est asseuré. Ta bouche l'a cent fois juré, Et cent fois a menty ta bouche.

23 Tu n'es pas du tout vertueuse Paul Verlaine
  Tu n'es pas du tout vertueuse, Je ne suis pas du tout jaloux : C'est de se la couler heureuse Encor le moyen le plus doux. Vive l'amour et vivent nous ! Tu possèdes et tu pratiques Les tours les plus intelligents Et les trucs les plus authentiques À l'usage des braves gens Et tu m'as quels soins indulgents ! D'aucuns clabaudent sur ton âge Qui n'est plus seize ans ni vingt ans, Mais ô ton opulent corsage, Tes yeux riants, comme chantants, Et ô tes baisers épatants ! Sois-moi fidèle si possible Et surtout si cela te plaît, Et surtout si cela te plaît, Mais reste souvent accessible À mon désir, humble valet Content d'un "viens !" ou d'un soufflet. "Hein ? passé le temps des prouesses !" Me disent les sots d'alentour. Ca, non, car grâce à tes caresses C'est encor, c'est toujours mon tour. Vivent nous et vive l'amour ! Tu n'es pas du tout vertueuse Paul Verlaine

24 Ton visage Odilon-Jean Périer  Ton visage est le mot de la nuit étoilée Un ciel obscur s'ouvre lentement dans tes bras Où le plaisir plus vain que la flamme argentée Comme un astre brisé brille et tremble tout bas   Vivante, conduis-moi dans ce nocturne empire Dont l'horizon mobile enferme notre amour. Je touche un paysage ; il s'éclaire, il respire Et prend quelque couleur sans attendre le jour.   Que de choses j'apprends au défaut de tes larmes Sur le point de me perdre où tu m'as précédé, Mais enfin je renonce à détourner tes armes. Je reconnais un corps que je dois te céder   Perdons-nous ! Parcourons cette courbe profonde Que tes genoux légers ne me délivrent pas. Que je sois seul au monde Au moment de tes larmes.   Que la paix de l'amour commence sous nos pas.

25 Paysage Albert Mérat À l'abri de l'hiver qui jetait vaguement Sa clameur, dans la chambre étroite et bien fermée Où mourait un bouquet fait de ta fleur aimée, Parmi les visions de l'étourdissement ; Pendant qu'avec la joie extrême d'un amant Je froissais d'un coeur las et d'une main pâmée L'étoffe frémissante et la chair embaumée, Mon sang montait plus lourd à chaque battement. J'avais le souvenir d'un ancien paysage Je revoyais, le front penché sur ton visage, La source pure et claire au milieu des roseaux ; Et, dans l'ombre où veillait la lampe en porcelaine, S'ouvraient à la chaleur tiède de mon haleine Tes froids regards pareils aux larges fleurs des eaux.

26 Plaisir d'amour   Plaisir d'amour ne dure qu'un moment, Chagrin d'amour dure toute la vie.   J'ai tout quitté pour l'ingrate Sylvie, Elle me quitte et prend un autre amant. Plaisir d'amour ne dure qu'un moment, Chagrin d'amour dure toute la vie.   Tant que cette eau coulera doucement Vers ce ruisseau qui borde la prairie, Je t'aimerai, me répétait Sylvie ; L'eau coule encor, elle a changé pourtant !   Plaisir d'amour ne dure qu'un moment, Chagrin d'amour dure toute la vie. Jean-Pierre Claris de Florian

27 A une dame créole   Au pays parfumé que le soleil caresse, J'ai connu sous un dais d'arbres verts et dorés Et de palmiers, d'où pleut sur les yeux la paresse, Une dame créole aux charmes ignorés.   Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse A dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.   Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire, Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire, Belle digne d'orner les antiques manoirs,   Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites, Germer mille sonnets dans le cœur des poètes Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.   Charles Baudelaire

28 O jeune Florentine Théodore de Banville O jeune Florentine à la prunelle noire, Beauté dont je voudrais éterniser la gloire, Vous sur qui notre maître eût jeté plus de lys Que devant Galatée ou sur Amaryllis, Vous qui d'un blond sourire éclairez toutes choses Et dont les pieds polis sont pleins de reflets roses, Hier vous étiez belle, en quittant votre bain, A tenter les pinceaux du bel ange d'Urbin. O colombe des soirs ! moi qui vous trouve telle Que j'ai souvent brûlé de vous rendre immortelle, Si j'étais Raphaël ou Dante Alighieri Je mettrais des clartés sur votre front chéri, Et des enfants riants, fous de joie et d'ivresse, Planeraient, éblouis, dans l'air qui vous caresse. Si Virgile, ô diva ! m'instruisait à ses jeux, Mes chants vous guideraient vers l'Olympe neigeux Et l'on y pourrait voir sous les rayons de lune, Près de la Vénus blonde une autre Vénus brune. Vous fouleriez ces monts que le ciel étoilé Regarde, et sur le blanc tapis inviolé Qui brille, vierge encor de toute flétrissure, Les Grâces baiseraient votre belle chaussure !

29 La pluie Pierre Louÿs La pluie fine a mouillé toutes choses, très doucement, et en silence. Il pleut encore un peu. Je vais sortir sous les arbres. Pieds nus, pour ne pas tacher mes chaussures. La pluie au printemps est délicieuse. Les branches chargées de fleurs mouillées ont un parfum qui m'étourdit. On voit briller au soleil la peau délicate des écorces. Hélas ! que de fleurs sur la terre ! Ayez pitié des fleurs tombées. Il ne faut pas les balayer et les mêler dans la boue ; mais les conserver aux abeilles. Les scarabées et les limaces traversent le chemin entre les flaques d'eau ; je ne veux pas marcher sur eux, ni effrayer ce lézard doré qui s'étire et cligne des paupières.

30 Encore un printemps, - encore une goutte de rosée, qui se bercera un moment dans mon calice amer, et qui s'en échappera comme une larme ! Ô ma jeunesse, tes joies ont été glacées par les baisers du temps, mais tes douleurs ont survécu au temps qu'elles ont étouffé sur leur sein. Et vous qui avez parfilé la soie de ma vie, ô femmes ! S'il y a eu dans mon roman d'amour quelqu'un de trompeur, ce n'est pas moi, quelqu'un de trompé, ce n'est pas vous ! Ô printemps ! petit oiseau de passage, notre hôte d'une saison qui chante mélancoliquement dans le coeur du poète et dans la ramée du chêne ! Encore un printemps, - encore un rayon du soleil de mai au front du jeune poète, parmi le monde, au front du vieux chêne, parmi les bois ! Encore un printemps Aloysius Bertrand

31 Promenade Charles Cros Ce n'est pas d'hier que d'exquises poses Me l'ont révélée, un jour qu'en rêvant J'allais écouter les chansons du vent. Ce n'est pas d'hier que les teintes roses Qui passent parfois sur sa joue en fleur M'ont parlé matin, aurore, fraîcheur, Que ses clairs yeux bleus et sa chevelure Noire, sur la nuque et sur le front blancs, Ont fait naître en moi les désirs troublants, Que, dans ses repos et dans son allure, Un charme absolu, chaste, impérieux, Pour toute autre qu'Elle a voilé mes yeux. Ce n'est pas d'hier. Puis le cours des choses S'assombrit. Je crus à jamais les roses Mortes au brutal labour du canon.

32 Pas grand-chose Zorica Sentic
Une rose dessinée Un baiser pour me réveiller Tu vois ce n’est pas grand-chose Pas décrocher la lune Pas dépenser ta fortune Pas acheter une île Pleine de crocodiles De lions, d’éléphants De jaguars ou de serpents De zèbres et de tarzans Mon Kenya Mon Himalaya À moi C’est toi Pas la peine les diamants Faut juste arrêter le temps Pour être mon amant Pas la peine les pierres qui mentent Les enchères qu’on fait monter Pas grand-chose Tu vois comme ça Juste m’offrir ces choses Un peu bleues, un peu roses Quelques feuilles de menthe Dans mon thé Pas grand-chose Zorica Sentic

33 Au vert de tes yeux Michèle Corti Et au vert de tes yeux Comme au vert des forêts Mon âme se nourrit Tu en es l'enchanteur Qui hante les sous-bois Où j'aime m'égarer. Et au vert de tes yeux Comme au vert du printemps Mon coeur vient s'abreuver à la claire fontaine Où tout au fond de l'eau J'aperçois ton visage. Et au vert de tes yeux Comme au vert de la vague Mon âme se complaît Et tu la fais venir Algue bercée Au flot de tes désirs.

34 Première soirée Arthur Rimbaud Elle était fort déshabillée, Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d'aise Ses petits pieds si fins, si fins. - Je regardai, couleur de cire, Un petit rayon buissonnier Papillonner dans son sourire Et sur son sein, - mouche au rosier. Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un doux rire très brutal Qui s'égrenait en claires trilles, Un joli rire de cristal. Les petits pieds sous la chemise Se sauvèrent : «Veux-tu finir !» - La première audace permise, Le rire feignait de punir ! - Pauvrets palpitant sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux : - Elle jeta sa tête mièvre En arrière : «Oh ! c'est encor mieux!... Monsieur, j'ai deux mots à te dire...» Je lui jetai le reste au sein, Dans un baiser qui la fit rire D'un bon rire qui voulait bien... - Elle était fort déshabillée, Et de grands arbres indiscrets Aux vitres penchaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près.

35 Plus belle que les larmes Gaston Miron Jeune fille plus belle que les larmes qui ont coulé plus qu'averses d'avril beaux yeux aux ondes de martin-pêcheur où passaient les longs-courriers de mes désirs mémoire, ô colombe dans l'espace du coeur je me souviens de sa hanche de navire je me souviens de ses épis de frissons et sur mes fêtes et mes désastres je te salue toi la plus belle et je chante

36 Les ardeurs secrètes Nadeige Bajzik O, ce besoin d'aimer qui me hante le coeur ! Je me sens envahie d'une douce langueur Qui gronde dans mon sang comme une sourde fièvre, Eveillant des désirs que censurent mes lèvres. Le silence connaît mes secrètes pensées Qu'à nul autre que lui je n'ose révéler. Il m'assiste et reçoit, tel un ami fidèle, La plainte de mon âme en un poignant appel. Toi qui, sans le savoir, viens briser mon ennui D'un regard ou d'un rire éclaboussant de vie, Tu ravives en moi des sensations profondes, Assoupies, invisibles, comme sous terre l'onde. Je retrouve avec toi ce temps de ma jeunesse Fait de fougueux espoirs, d'exaltante allégresse ; J'éprouve de nouveau dans ce bain de jouvence, L'ardeur, la passion que vit l'adolescence.

37 T'aimer au travers Amélie Averlan Je t'aimerai au travers Dans ces gens pleins de foule Dans un rire qui nous saoule Je t'aimerai au travers De rien et de tout Au travers que tu connais Aux sons que tu glissais Innocemment sans en répondre Je t'aimerai au travers En te laissant en paix Sans chasse ni croisé Au plus loin de nos chemins Au plus proche de nos destins Je t'aimerai au travers De ces basses qui me saoulent Sur ces coins d'épaule où je m'enroule Au goût de ces peaux parfumées Où je pourrai t'imaginer

38     J’ai peur de me briser au détour d’un baiser Tu accroches des fleurs de lumière à mon âme. Comme un fleuve empourpré, mon coeur vient se verser Sur cette feuille traversée d’iris et de flammes. Amanieux   Un soleil s’est penché au bord de ma fenêtre Reflète sans cesse les contours de mon être Glisse ses lettres d’ambre en mon antre entrouverte. Je me perpétue nue sous tes caresses offerte.   Laureline  

39 Fugitive Chantal Cudel Elle n'était que jolis gestes La main au col de la veste Le doigt levé avec grâce A l'anse fine de la tasse Elle n'était que jolis gestes De mains en feuilles d'automne De doigts au toucher de l'homme De hanches qui désarçonnent Elle était jolie garçonne Et femme fidèle au lit Flamme joliment courbée Aux bras de l'homme couché Elle était Mais elle n'est plus Au vent elle a disparu.

40 Chanson Paul Scarron Quand je vous dis Que vos yeux m'ont brûlé, Vous faites l'offensée ; Quand je vous cache ma pensée, Vous m'appellez dissimulé ! Hélas ! que dois-je faire ? Si je parle, vous vous fâchez, Et si je me veux taire, Vous me le reprochez. Si vous traitez d'une égale rigueur Ma plainte et mon silence, Belle Philis, tout vous offense, Rien ne peut fléchir votre coeur. Hélas ! quelle infortune ! Quand je parle et quand je me tais, Sans cesse j'importune Et jamais je ne plais

41 Au cœur de nos pas Claire Eolia
Mais qu'y a-t-il dans nos silences Croisés entre nos doigts Quelle est la part de nos absences Qui crie si fort qu'on ne l'entend pas ? Je te veux Je te pousse Je te veux Je t'émousse… Mais qu'y a-t-il dans nos silences Tellement d'amour qu'on ne le voit pas Quelle part de l'autre nous fait offense Nous blesse tellement Qu'on pleure parfois ? Je t'aime Je te quitte Je t'aime Je t'invite A me rejoindre Bien vite… Mais qu'y a-t-il au fond de l'amour Tout ce chemin tant déroulé Des bouts de désert, de levers de jour L'idée d'ensemble y arriver… Je ne te dis rien Que mes silences Et ton absence M'attache tant A toi !

42 La voix qui est en nous Aïda Hamza C'est une voix qu'on n'entend pas elle fait le bruit des billes qui roulent sur le trottoir, des billes que l'on ramasse quand il est tard, la voix qu'on n'entend pas elle fait un bruit de rien du tout un bruit de roue, c'est une voix que l'on te jette à la tête, la voix qu'on n'entend pas c'est une voix qui se forme dans le silence qui se nourrit de rien du tout, qui attend c'est tout. c'est une voix qui nous ressemble qui nous assemble, une voix qui nous ramène à nous c'est une voix qui nous raconte, sa honte de ne pouvoir nous atteindre c'est une voix qui nous oublie quand on ne veut pas l'écouter c'est une voix qui nous protège de la folie et du silence c'est une voix qui accepte nos mensonges car elle se tait, elle nous regarde avec tristesse nous blesse et l'on fait semblant d'exister c'est une voix qui nous parle et l'on se tait une voix qui nous secoue, nous met debout on se rassied, c'est une voix qui hurle quand on se tait la voix qui est en nous.

43 Emoi Françoise Urban-Menninger Je suis cette ombre de vent Qui plane sur l'étang Je suis cette feuille Au regard d'oeil Je suis ce vertige Qui tremble sur sa tige Je suis cette eau A fleur de peau Mais je ne suis vraiment moi Qu'au bout de mon émoi

44 Elle se tient là Laure Bachelier Elle se tient là immobile Droite, elle semble si forte Silhouette gracile Tendue comme la corde D’un arc, elle semble si forte Qui pourrait la deviner Au-dedans si fragile Savoir que c’est Encore un peu de fierté Qui l’empêche de tomber Qui pourrait la deviner Au-dedans si fragile Savoir qu’elle est cassée Au-dedans, brisée Lamentable, elle ne reste Debout qu’à force De volonté, forte encore Mais pour combien de temps Elle se tient là immobile Silhouette gracile Elle le sait elle se sent Si fragile au-dedans Qu’au prochain Souffle de vent...

45 Etre bien Michèle Kléber Etre bien, être soi Comme l'eau dans son lit, Et se laisser parfois Glisser vers l'infini. Contourner sans effort Les pierres du chemin, Et de l'âme et du corps Avoir la clé enfin. Se sentir soutenu Par tant de naturel, Et être convaincu Par cette paix charnelle. Caresser d'une main La pensée qui s'approche, N'être qu'un, être bien Sans que le coeur n'accroche.

46 Abandon Gertrude Millaire Au fond de l'oeil l'étoile des mers irradie mon âme cristalline retenue jusqu'à risée montante à fleur d'eau dans l'errance le vent s'enroule de délires quand le corps s'agite dans les empreintes en détresse d'une barque abandonnée sur l'autre rive

47 Amour Joseph Lenoir A quoi pense la jeune fille, Celle qui rit, chante et s'habille, En se regardant au miroir ; Qui, posant les mains sur ses hanches, Dit : Oh ! mes dents sont bien plus blanches Que le lin de mon blanc peignoir ? Elle se promet, folle reine, De régner fière et souveraine, Au milieu des parfums du bal ; Elle compose son sourire, Afin que d'elle on puisse dire : Son amour à tous fut fatal ! A quoi pense cette autre blonde, Quand sa chevelure l'inonde Comme un vêtement de satin ? Dès l'aube, avant qu'elle se lève, Sa lèvre sourit au doux rêve Qu'elle fait du soir au matin ! Quelle sera sa destinée ? Est-ce que cette fille est née, Chaste fleur, pour tomber un jour ? Voyez ! la pure fiancée ! Elle court où va sa pensée ! Elle se perd par trop d'amour ! Celle-là, brune paresseuse, Laisse sa prunelle rêveuse Errer par le ciel de la nuit ! Voici qu'une étoile qui passe Fait parcourir un large espace A son grand oeil noir qui la suit ! Elle se penche à la fenêtre, Et se dit : il la voit peut-être ! Que ne puis-je voler ainsi ! Etoile d'amour, je t'envie ! Je voudrais vivre de la vie, Pour ne plus soupirer ici !

48 A ma belle lectrice Louis Bouilhe Oh
A ma belle lectrice Louis Bouilhe Oh ! Votre voix sonnait brève, lente ou pressée, Suivant les passions et les rythmes divers, Puis, s'échappant soudain légère et cadencée, Sautait, comme un oiseau, sur les branches du vers ! Moi - j'écoutais - perdu dans de lointains concerts, Ma pauvre poésie à vos lèvres bercée : Heureux de voir glisser mon âme et ma pensée Dans votre souffle ardent qui remuait les airs ! Et j'oubliai bientôt - pardonnez mon délire - Paulus et Mélaenis, Commodus et l'empire, Pour regarder les plis de votre vêtement, Votre front doux et fier, votre prunelle noire, Songeant que j'étais fou de réveiller l'histoire, Quand j'avais sous les yeux un poême charmant !

49 EVASION … DES MOTS Kacem loubay
L’encre prend une autre teinte colorée Et ma plume se perd dans les flots du passé Je plonge dans la profondeur de ma mémoire A la recherche des images enterrées Tout s’enfuit devant mes yeux fatigués Aucune lueur et pourtant j’espère encore Le printemps s’annonce et rend la vie A la nature et même pour un cœur meurtri Qui bat lourdement sur les rives du temps Adorable femme qui sourit toujours Redonne à mon sang sa sève d’antan J’ai soif de revoir la page des souvenirs D’écouter la symphonie des oiseaux migrateurs De suivre pas à pas les jeux des enfants Femme d’un autre monde qui sourit toujours J’ai besoin de tes mains pour peindre… Sur la toile du présent le convoi des jours Puiser de tes yeux l’alchimie des couleurs… Je rêve et mon rêve se détache de son arbre Il quitte cette terre pour un autre horizon Femme artiste : tes mots voyagent librement Tu as su faire renaître en moi mille émois… Et je sculpte de mes mots d’autres idoles Sur les rives du fleuve qui chante doucement Je milite dans l’ombre par la voix du verbe Et je tatoue de ma plume le reflet de mes… pensées EVASION … DES MOTS Kacem loubay

50 ASSURANCE kacem loubay J'assure ma main encore tremblante En lui donnant un peu d'énergie De l'horizontalité les flots des mots S'étendent, s'enlacent, s'embarquent Emergent, se détendent, fléchissent Je fouille à chaque fois le fond obscur D'une certaine mémoire alourdie En plongeant dans l'arbre du temps De la mer calme ou houleuse De la brise ou de la bise hivernale... Les images affluent, se déchaînent Les unes vivent encore dans la sérénité D'autres gardent l'empreinte de la mélancolie De l'horizontalité de l'axe diversifié des jours Je suis le cheminement des lignes fleuries Et je note le suivi des vers et des rimes Je mets de côté tout embrassement De l'enlacement j'enfante d'autres formes A une certaine muse rebelle que je convoite D'autres viennent chérir ma féconde plume Ô muse inspiratrice de mes tumultueux rêves...! Je cueille de tes belles prunelles ma source Je m'enflamme sous la caresse de tes mains Je m'oublie dans la soie de ta noire chevelure Et je m'en vais chaque fois dans un autre délire Où ta voix omniprésente chuchote à mes oreilles Les premières esquisses, les traits... d'un poème

51 Poèmes et photos Internet
Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N°20 K.466 Poèmes et photos Internet Daniel septembre Ce diaporama (12) est strictement privé. Il est à usage non commercial.


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