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Attendez que la musique de Django REINHARDT démarre. Durée 3 minutes, les diapositives changent au clic de la souris Une histoire de Remy Cazabet illustrée.

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2 Attendez que la musique de Django REINHARDT démarre. Durée 3 minutes, les diapositives changent au clic de la souris Une histoire de Remy Cazabet illustrée avec des photos de la photographe TakeMyWorldApart TakeMyWorldApart

3 Lorsque j’étais enfant, je faisais toujours ce même rêve. Il me prenait dans ses bras, lui, l’ange aux ailes de soleil, celui qui était la lumière de mon assoupissement.

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5 Il fixait ses immenses yeux bleus dans les miens, et la profondeur de son regard semblait me dire « Je suis Amour. »

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7 Lorsque j’étais parfaitement calme, lorsque mon esprit ne pensait plus à rien qu’au bonheur d’être aimé, il agitait ses ailes et nous nous envolions au-dessus de Paris.

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9 Là-haut, dans le ciel, j’avais l’impression de fusionner, de ne faire qu’un avec mon protecteur tandis que des rivières de larmes —de bonheur— se formaient sur mes joues. Il me montrait la beauté de la ville assoupie, puis il me demandait invariablement : « voudrais-tu voler ? »

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11 Et tout aussi invariablement, je lui répondais que non. Et dès que les mots étaient sortis de ma bouche, je m’en voulais terriblement, je me mettais à hurler que oui, que le vol était la chose qui me tenait le plus à cœur dans ce monde, que je serais près à sacrifier ma vie pour pouvoir contempler seul les merveilles du monde. Mais l’ange n’écoutait déjà plus, j’étais passé à un mot de ce pouvoir tant chéri, et il m’avait échappé.

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13 C’est à ce moment que mes parents me réveillaient, suant dans mon lit et criant mon désir de percer les nuages pour atteindre le ciel. La première fois —j’avais 9 ans—ils s’en amusèrent. La deuxième — quelques jours plus tard— ils s’inquiétèrent. Enfin, comme le rêve revenait toujours, ils décidèrent d’aller consulter un spécialiste. Un psychologue. Après m’avoir interrogé, avoir discuté de longues heures avec mes parents, il parvint à la conclusion que mon rêve était la concrétisation d’un désir d’évasion. Si ces mots m’étaient alors incompréhensibles, ils accablaient mes parents qui se demandaient en quoi ils me bridaient au point que je n’en dorme plus la nuit. Ils s’attachèrent dès lors à ne plus jamais rien m’interdire, me laissant aller jusqu’aux limites du raisonnable et parfois bien au-delà. Mais le rêve continuait.

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15 Ils me demandèrent s’il y avait quelque chose que je voulais et que je ne pouvais avoir ; j’avais tout ce que je désirais. Ils allèrent jusqu’à me faire passer la plus grande partie de mon temps chez des amis, craignant que ce ne fût d’eux que je veuille m’écarter. Mon rêve revenait toujours.

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17 De plus en plus inquiets, ils retournèrent chez le dit spécialiste qui fit une nouvelle hypothèse : il s’agissait du syndrome d’Icare, j’étais confronté dans mon milieu à un problème inextricable duquel je ne pouvais m’échapper. On m’interrogea à nouveau, mes parents menèrent leur enquête, interrogeant mes amis, mes professeurs, restant finalement avec moi pendant l’école pour que rien ne m’arrive. Vous devez vous demander comment ils faisaient pour vivre avec cette corvée toujours sur eux pour travailler, s’occuper du ménage, de la cuisine et toutes les autres activités d’un jeune couple et de son jeune enfant. Ils vous faut pour cela savoir que mon père comme ma mère étaient issus de la haute société, bourgeois fils de bourgeois, et que l’argent n’était pas leur première préoccupation. C’est d’ailleurs pour cette raison que le psychologue avait pensé d’abord au désir d’évasion, fuir ces parents qui ne faisaient rien d’autres toute la journée que s’occuper de moi.

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19 Mais le temps passait, j’approchais de mes 11 ans et la situation finie par devenir pénible, tant pour eux que pour moi, et pour notre entourage. Des parents n’ont rien à faire dans la vie de leur jeune enfant. Et les rêves n’en devenaient que plus fréquents. C’est à peu près vers cette époque qu’ils changèrent. Imperceptiblement, toujours avec délicatesse… Tout d’abord, ce fut dans leurs aspects. La ville que nous survolions, ce Paris imaginaire, devenait plus claire, plus visible, je discernais mieux les bâtiments, les rues…

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21 L’ange aussi changea, il était moins fort, moins grand, plus humain en somme.

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23 Ses ailes auparavant immenses et lumineuses devinrent plus discrètes, d’un blanc pur comme un esprit de jeune vierge.

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25 Puis ce furent les sentiments qui m’apparurent sous un autre aspect. Le calme que j’éprouvais dans ses bras, était empreint de nervosité, je ne pouvais plus penser correctement, le bonheur d’être aimé se transformait en une sorte de peur, d’appréhension. Paris elle-même, où plutôt ce qui était son image dans mes rêves, perdit son immensité, sa complexité, son irrationalité. Elle m’était de plus en plus compréhensible, plus amicale, je n’avais plus peur d’elle, je la considérais comme un espace merveilleux offert à ma vue lors de ce vol nocturne.

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27 Je pris vraiment conscience de ces changements lorsque dans un de mes rêves, une nuit, le mot « Non » ne sortit pas tout seul de ma bouche en réponse à la question de l’ange. Un instant, qui me sembla durer une éternité, pas un son ne se fit entendre, je guettais le son de ma propre voix qui ne disait rien. Puis le mot sortit et je fus soulagé. Je m’en voulus aussitôt, comme à chaque fois. Mais j’avais le sentiment que cet infime instant faisait toute la différence. J’aurais pu, peut-être, dire oui. Agir.

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29 Mais si le rêve avait changé, il n’en était pas devenu plus limpide. La solution tarda à venir. J’avais 12 ans lorsqu’une nuit, les yeux de l’ange lâchèrent un instant mon regard, et je contemplais son visage, et je le reconnu. Mon esprit réfléchit à toute vitesse et je compris le pourquoi sinon le comment. Je me réveillais toujours la nuit, mais je savais pourquoi.

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31 Lorsque je retournais une nouvelle fois chez le psychologue, celui-ci me demanda s’il n’y avait rien de nouveau. Comme je lui répondis par la négative, il s’avoua vaincu, et mes parents cherchèrent d’autres solutions. Nous allâmes voir divers spécialistes : un autre psychologue, un psychiatre, une « personne-très-bien-qui-s’y-entend-pour-ces-choses-là » — qui me fit d’ailleurs beaucoup rire en me posant des questions sans aucun rapport avec mes rêves, et qui finit par conclure je ne sais comment que j’avais peur de la mort. Nous allâmes même voir un guérisseur, qui m’administra une potion verte au goût infect ce qui, d’après lui, était un gage d’efficacité. Je pensais en moi-même qu’un philtre d’amour n’aurait pas été moins efficace.

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33 Je parvins à l’âge de 13 ans, et mes nuits étaient encore agitées, bien que de moins en moins souvent. « Sans doute la potion du guérisseur » affirmais-je à mes parents pour les taquiner. J’étais beaucoup plus assuré et confiant en moi-même qu’auparavant, je ne laissais plus mes parents diriger ma vie aussi facilement. Tous les spécialistes restèrent dans mon passé tandis que je grandissais, je découvris toutes les choses qu’un jeune homme s’approchant de l’âge adulte doit découvrir, et, un jour, mes rêves disparurent. Pour mes parents, ce fut le miracle, l’apothéose, la bénédiction —tout juste s’ils ne partirent pas en pèlerinage.

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35 Pour moi, ce fut la conséquence évidente de mes actes. Quelque temps plus tard, je ramenais à la maison ma première petite amie. Lorsqu’ils me demandèrent comment je l’avais rencontré, je leur répondis d’un air mystérieux : « Et bien… J’ai vu son visage en rêve. »

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37 MUSIQUE: Django REINHARDT In the still of the night Images Internet: Sauf exceptions, photos de la photographe: Hannah dont le pseudo Internet est « TakeMyWorldApart » http://www.flickr.com/photos/hannah_bo/ Daniel 30 Juillet 2008 danielvillaperla@gmail.com Ce diaporama numéro 49 est strictement privé. Il est à usage non commercial.


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