E TUDE ANALYTIQUE DES INNOVATIONS ENDOGÈNES EN MAÎTRISE DE L ’ EAU POUR UNE MEILLEURE VALORISATION DANS LA PRODUCTION AGRICOLE AU B ÉNIN. Dr. Yves F. AGNOUN Enseignant-Chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) Directeur Général du Centre pour l’Environnement, l’Agriculture et le Développement : CEAD-Afrique Sarl Symposium International sur la valorisation des résultats de recherche et des innovations en Afrique du 24 au 27 Septembre 2013 à Ouagadougou

P LAN Introduction Objectifs Méthodologie et matériels d’étude Bilan des ressources en eau investiguées Différentes techniques endogènes répertoriées, leurs valorisations et impacts Conclusions et perspectives

I NTRODUCTION Les changements climatiques (CC) constituent un enjeu international majeur du XXIe siècle (d’Orgeval, 2008 ; Hougthon et al, 2011). L’eau douce dont dépend principalement toute vie sur terre représente seulement 3% de toute l’eau de la surface du globe (AIEA, 2013). En Afrique, la plupart de ces eaux proviennent de la pluie dont dépend plus de 80% de la production agricole et qui alimente les eaux continentales (FAO, 2007).

I NTRODUCTION La quantité moyenne d’eau nécessaire pour la production d’un kilogramme de riz est de 2500L (Mohapatra, 2009). L’intensification des effets négatifs du CC, entraine la sécheresse avec une augmentation additionnelle de 40% d’eau à l’échelle de la plante d’ici 2025 (AIEA, 2013). Aggravation des pénuries d’eau dans les pays fortement peuplés comme l’Afrique de l’Ouest

I NTRODUCTION Au Bénin, L’agriculture pluviale reste dominante et occupe environ 97% des terres cultivées (FAO, 2005). le potentiel en eaux continentales du pays est estimé à 13,106 milliards de m 3 tandis que les eaux souterraines sont évaluées à 1,870 milliard de m 3. Le potentiel en terres irrigables : ha dont ha de plaines inondables et de vallées et ha de bas-fonds (Verlinden et Soulé, 2003). Seulement 7131 ha (2,3%) de ce potentiel sont irriguées avec diverses techniques (Gruber et al, 2009).

O BJECTIFS Cette étude vise à: capitaliser et diffuser à travers une approche de Recherche-Action, les innovations endogènes relatives aux connaissances et techniques locales de gestion et de maîtrise de l’eau disponible au Bénin; valoriser ces innovations dans les localités rurales et péri-urbaines du Bénin et d’ailleurs; améliorer les systèmes de production agricoles (rizicoles et maraîchers etc. ) et la sécurité alimentaire des communautés locales

M ÉTHODOLOGIE ET MATÉRIELS D ’ ÉTUDE

28 localités (15/77 communes et 6/12 départements) du Bénin ont été investiguées,

Démarche exploratoire et étude approfondie avec des entretiens semi-structurés et ouverts avec les acteurs locaux Informations collectées: -sources d’eau disponibles, -technologies innovantes et leur valorisation dans les activités agricoles; -les aménagements hydroagricoles -les différentes contraintes d’adoption de ces innovations. Enfin, des observations participatives suivies des démonstrations pratiques effectuées en milieu réel.

R ÉSULTATS DES INVESTIGATIONS

B ILAN DES RESSOURCES EN EAU INVESTIGUÉES Les cascadesLes cours d’eauLes retenues d’eau Les puits tubés Les puits à grand diamètre Les forages artésiens

L ES OUVRAGES DE RÉTENTION ( RÉSERVOIRS ) D ’ EAU Les cuvettes en béton Les citernes Les bacs à eau Les retenues d’eau Les étangs Activités de contre saisons, abreuvement du bétails

D IFFÉRENTES TECHNIQUES ENDOGÈNES RÉPERTORIÉES, LEURS VALORISATIONS ET IMPACTS

R ÉALISATION DU PUIT TUBÉ Profondeur de la Nappe ≤ 12 m; Durée de vie: >10 ans; Coût : f cfa; Durée de réalisation 45 mn à 1heure

E XPLOITATION DES PUITS TUBÉS POUR LE MARAÎCHAGE Arrosage et constitution de réserves pour la soirée; Economie d’essence et de transport de la motopompe Bonne solution aux: - problèmes d’irrégularité des pluies, -pénurie d’eau (saison sèche et poches de sécheresse) et -activités de contre saison

E XPLOITATION DES PUITS TUBÉS POUR LE MARAÎCHAGE Un puit tubé Deux puits tubés Système d’irrigation avec connections à intervalle régulier Abandon des tourniquets

E XPLOITATION DES FORAGES ARTÉSIENS Irrigation à faible et grand débit Alimentation domestique Diversification agricole

E XPLOITATION DES FORAGES POUR LA PISCICULTURE Diverses espèces de poissons (clarias, Tilapia etc,) Bac à eauEcloserie Bassin Etang piscicole

U TILISATION DE L ’ ÉNERGIE ÉLECTRIQUE ET SOLAIRE DANS LA GESTION DE L ’ EAU Irrigation goutte à goutte plaques photovoltaïques Courant électrique 3 à 4 fois plus économique que le carburant

E XPLOITATION DES NAGUÉZÉS Source d’eauPompageIrrigation -Moins efficace et trop onéreux en temps, en énergie et en mains d’œuvres, -Progressivement à l’abandon

L ES AMÉNAGEMENTS HYDRO - AGRICOLES TRADITIONNELS ET SEMI - MODERNES Inondation des casiers du riz Confection de planches et arrosage périodique Irrigation gravitaire à base de puit tubé et de forage artésien Irrigation gravitaire avec retenue d’eau

I MPACTS DES INNOVATIONS Plus de 3000 puits tubés recensés à Grand-Popo (Sud-Bénin) et près de 5000 à Malanville (Nord-Bénin) avec 1 à 2 puits/ménages. Augmentation moyenne des superficies maraîchères de 0,5 à 1,5ha / ménage ayant adopté la technique des puits tubés Environ 300 ha de terres aménagées chaque année par le CARDER Mono-Couffo accompagnées directement de 60 puits tubés 130 et plus de 2000 coopératives (maraîchers et riziculteurs) sont répertoriées respectivement dans l’Atacora-Donga (Nord-Ouest) et le Mono-Couffo (Sud-Ouest), Augmentation de la productivité et donc du rendement (20 à plus de 50%) Accroissement progressif des revenus et des conditions de vie (scolarité, santé et nourriture etc,) des ménages

I MPACTS DES INNOVATIONS 1ha de tomate donne 2 à 2,5 millions de bénéfice net avec possibilité de 3 productions/an D’une façon générale - Bénéfice du riz 300 à f /ha - Bénéfice des cultures maraîchères à plus de 2 millions /ha (équivalent de 50 à 400%) Adoption des motopompes électriques très moins coûteuse que les motopompes à essence (cherté croissante) Réduction du chômage et plus de conversion des jeunes dans le secteur agricole Abandon progressif du Coton au détriment des cultures maraichères plus rentable que le riz Un à deux puits artésiens peut alimenter tout un village (alimentation et agriculture)

50 HA, PLUS DE 100 PUITS TUBÉS 120 MILLIONS DE RECETTES AVEC 80 MILLIONS DE BÉNÉFICE EN 4 MOIS Rentabilité et commercialisation

C ONTRAINTES SOCIO - ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES Au Bénin, le niveau de valorisation du potentiel hydroagricole naturel est croissant mais reste encore très faible, environ 2,2% (Totin et al, 2012). Difficulté d’approvisionnement et la cherté du carburant Pollution de la nappe phréatique avec l’adoption des puits à grand diamètre et les pesticides chimiques les contraintes pédo-climatiques en particulier pour la réalisation des forages Insuffisance de la production à cause des problèmes fonciers.

C ONCLUSIONS La technologie des puits tubés est un bon moyen de lutte contre les effets négatifs du changement climatique Un large taux d’adoption des puits tubés est observé du Sud au Nord. Un début de valorisation des ressources en eau des forages artésiens, des retenues et des eaux continentales dans l’agriculture se fait sentir La production maraîchère et rizicole s’améliore avec un taux de conversion des jeunes et une amélioration de l’enveloppe financière des producteurs. Réaliser un film documentaire pour une large diffusion et adoption dans les pays du tiers monde. Projet actuel de la Société CEAD-AFRIQUE SARL. (réalisations des forages et formation des producteurs d’autres régions du Bénin et de l’Afrique) PERSPECTIVES

Merci pour votre aimable attention