LE KYSTE HYDATIQUE DU FOIE COMPLIQUÉ AU SERVICE DE CHIRURGIE GÉNÉRALE À L'HÔPITAL MILITAIRE AVICENNE (À PROPOS DE 10 CAS) M. J. Fassi Fihri, M. E. Ramraoui, M. Lahkim, A. Elguazzar, A. El Khader, R. El Barni, A. Achour Service de chirurgie générale Hôpital Militaire Avicenne – Marrakech P190 CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE 2016
L’hydatidose hépatique constitue un véritable problème de santé publique dans le monde, notamment dans les pays de forte endémie hydatique. Son incidence annuelle au Maroc est de 12/ habitants. Par sa latence clinique, le diagnostic est fait le plus souvent au stade de complications. La gravité de cette affection est attestée par sa morbidité et surtout par sa mortalité qui a pu atteindre 14 % dans certaines séries. INTRODUCTION OBJECTIFS Le but de ce travail est de préciser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, para cliniques et les modalités de prise en charge thérapeutique du kyste hydatique du foie compliqué. CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE 2016
Etude rétrospective portant sur 10 cas, étalée sur 4 ans (de janvier 2012 à décembre 2015), a été menée au service de chirurgie générale de l’Hôpital Militaire Avicenne de Marrakech. Les petites fistules kysto-biliaires découvertes en per opératoire sans passage du matériel hydatique dans les voies biliaires ont été exclues. PATIENTS ET METHODES CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE 2016
L’âge des patients de notre série variait entre 23 et 54 ans avec une moyenne de 38,5 ans. Notre série comprennait 60% de patients de sexe masculin et 40% de sexe féminin. 70% des patients sont d’origine urbaine contre 30% d’origine rurale. La fistulisation dans les voies biliaires a été la complication la plus fréquente, ayant été trouvée chez 6 patients (60%) dont 3 cas (30%) ont été découverts à l’occasion d’une angiocholite et 3 autres (30%) à l’occasion d’un ictère. La suppuration du kyste a été retrouvée chez 2 cas (20%) dont un cas (10%) a présenté un syndrome infectieux et un autre cas (10%) une infection du contenu kystique associée à une fistulisation du kyste dans la plèvre et ayant présenté une pleurésie droite. La rupture kystique dans les bronches a été diagnostiquée chez un seul patient (10%) avec une vomique hydatique. La rupture kystique dans la cavité péritonéale a été diagnostiquée chez un seul cas (10%) avec un syndrome péritonéal aigu sans réaction allergique. L’échographie a été suffisante pour porter le diagnostic dans la majorité des cas. Les kystes étaient de type III dans 70 % des cas et localisés au niveau de l’hémi-foie droit dans 80%. Le recours à la sérologie hydatique ou aux autres techniques d’imagerie n’a été nécessaire que dans les cas douteux. La préparation par une triple antibiothérapie a été nécessaire chez 7 cas (70%). RESULTATS CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE 2016 Le traitement a été basé exclusivement sur la chirurgie classique par voie sous costale droite. Le kyste hydatique a été traité par une technique chirurgicale conservatrice par résection du dôme saillant dans tous les cas, excepté un cas où la localisation du kyste était centrohépatique. La fistulisation dans les voies biliaires a été traitée par un drainage trans-fistulo-oddien chez un seul cas (10%), un drainage bipolaire chez 2 cas (soit 20%), et une déconnexion kysto-biliaire chez 3 cas (30%). La rupture dans les bronches a été traitée par une suture de la brèche diaphragmatique. Le KHF surinfecté et fistulisé dans la cavité pleurale droite a été traité par une suture de la brèche diaphragmatique et un drainage pleurale droit. La suppuration du kyste a été traitée par un drainage chirurgical, un aveuglement d’une fistule kysto-biliaire et une antibiothérapie adaptée à l’antibiogramme. La rupture dans la cavité abdominale a été traitée par une toilette péritonéale. Le drainage de la cavité résiduelle a été assuré par une sonde à double courant (sonde de Salem) ou par un drain de Redon. Le traitement médical antihelminthique a été prescrit chez 2 cas (20%) en association au traitement chirurgical. La durée de séjour post opératoire a été de 17 jours avec des extrêmes allant de 5 jours à 43 jours. Les suites post opératoires ont été simples pour 7 cas (70%), alors que 3 cas (30%) ont présenté des complications post opératoires : un cas de péritonite post opératoire, un cas de fistule biliaire prolongée et un cas de pneumopathie. L’évolution a été, cliniquement et biologiquement, jugée bonne.
Les complications du KHF sont encore fréquentes, seul le traitement chirurgical est efficace. Aussi, faut-il diagnostiquer la lésion à un stade précoce où le simple traitement conservateur peut être instauré avec succès. CONCLUSION CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE 2016