L’activité industrielle est stable en France La décroissance de l’activité industrielle française est malheureusement avérée depuis de nombreuses années.

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Transcription de la présentation:

L’activité industrielle est stable en France La décroissance de l’activité industrielle française est malheureusement avérée depuis de nombreuses années. La part de la valeur ajoutée de l’industrie (hors construction) représentait un quart de la valeur ajoutée totale du pays à la fin des années 80. Elle en représente aujourd’hui moins de 12% (source Eurostat). La France compte 26 millions de personnes actives dont 15% travaillent dans l’industrie. Les explications de cette décroissance sont connues : forte croissance du secteur des services, un impact plus faible du secteur industriel sur le PIB et bien sûr un recul qui semble inéluctable de l’emploi industriel. Ainsi, ces trente dernières années, l’industrie a perdu plus de 2 millions d’emplois. Les délocalisations, principal facteur de la désindustrialisation La délocalisation d’un site industriel est la cause principale des pertes d’emploi dans l’industrie. C’est du moins la première réponse qui apparait dans les sondages. Or la réalité est tout autre. Selon l’observatoire de l’investissement de Trendeo, les délocalisations ne représentent que 2,3 % des suppressions d’emploi. Mais sans minimiser l’impact social extrêmement négatif de ces opérations, l’analyse montre des réalités très différentes selon les différents projets. Il y a des localisations définitives : rapprochement d’un centre de production et d’un centre de recherche. Il y a des localisations d’opportunité : conquête possible d’un nouveau marché. Il y a les délocalisations itinérantes, ou l’objectif est la production à moindre coûts : la Chine proteste contre les délocalisations vers d’autres pays du sud est asiatiques… La majorité des délocalisations se fait vers un pays européen Loin de l’image couramment répandue, les deux tiers des délocalisations se réalisent vers des pays de l’union européenne. Si on s’en réfère à une étude portant sur 62 entreprises ayant délocalisé (G.Guillemot, eicesi) entre 2008 et 2013, les deux premières destinations sont l’Allemagne et la Pologne. Trois motifs principaux se distinguent : rapprochement de la production vers un centre de recherche et développement, optimisation de l’outil industriel et rapprochement client/ fournisseur. Certes, pour des raisons évidentes de coût de production, certaines zones attirent des industriels du monde entier : la Chine, bien sûr, mais aussi les pays du Maghreb, l’Inde et le sud-est asiatique.

La ré-industrialisation passe par les relocalisations Le phénomène des entreprises relocalisant une partie ou la totalité de leur production fait régulièrement la Une des médias. Il peut s’agir très communément d’une partie de la chaîne de valeur ajoutée, plus rarement de l’ensemble d’une production. Mais finalement, cet engouement pour les relocalisations n’est malheureusement pas en corrélation avec la réalité des chiffres. La comptabilisation des cas de relocalisations visibles dans la presse montre qu’une centaine de projets de relocalisations ont été entrepris entre 2005 et 2012 (G.Guillemot, eicesi). Le total cumulé de créations d’emploi annoncées avoisinait les 1500 sur les 9 années sur lesquelles portait l’étude. Selon l’observatoire des investissements de Trendeo, les relocalisations représentaient en ,3% des opérations d’investissement et 0,1% des emplois créés. Les relocalisations sont donc certes un signal encourageant mais peut-être pas le Graal annoncé de la ré-industrialisation. Le coût du travail est le critère décisif L’industrie française attire les investissements étrangers Dans le contexte économique actuel, les prévisions d’investissements tracent la tendance pour les prochaines années. Pour 2015, les entreprises industrielles prévoient une hausse de 3% de leur investissement, tirée notamment par le secteur agro-alimentaire et le secteur de la production de matériel de transport. Selon la CNUCED, la France reste une nation attirante pour les investisseurs étrangers. Elle occupe le 4 ième rang derrière les Etats-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. En se cantonnant au domaine industriel, la France est depuis 2011 le pays européen attirant le plus d’investissements étrangers (Ministère de l’économie). Certes le coût du travail est au centre des débats de la ré-industrialisation. C’est bien sûr un des facteurs décisifs dans les projets de délocalisations ou de relocalisations. Mais à y regarder de plus près, le poids des coûts salariaux dans les décisions concernant les localisations d’investissement tend largement à diminuer. Nos territoires ont d’autres arguments à mettre en avant : des infrastructures de qualité concernant aussi bien les transports que la communication, une main d’œuvre qualifiée, un service public complet offrant entre autres des garanties sur l’éducation, la santé… La détermination d’un lieu de production prend donc en considération de nombreux critères mais s’inscrit surtout dans une stratégie d’entreprise (rapprochement des activités, optimisation de l’outil industriel…). Les coûts salariaux restent donc un critère important mais non décisif.

Un ingénieur chinois coûte moins cher qu’un technicien français Les industriels aspirent à la simplification Le made in France booste l’industrie Le salaire moyen d’un ingénieur chinois fluctue beaucoup d’une région à l’autre. Dans la région industrielle de Shanghai, l’écart qui était de 1 pour 4 il y a une vingtaine d’année a disparu. Ces dernières années en effet, les augmentations des salaires se situaient entre 10 et 15 % annuel. Les choix de localisations se retrouvent bien sûr directement impactés. Aux Etats-Unis, General Electric a récemment choisi le Kentucky plutôt que la Chine pour produire ses frigos. Outre des avantages logistiques, les salaires et la disponibilité de la main d’œuvre qualifiée ont décidé l’entreprise américaine de s’installer dans cet état. Une des difficultés dans les choix d’implantation industrielle est d’établir un Business model fiable sur plusieurs années. Pologne, Roumanie, Chine : Ces pays ont vu leur salaire moyen très fortement augmenté ces dernières décennies. Finalement le made in France est-il une valeur industrielle ? Il s’agirait plutôt d’une valeur marketing. D’ailleurs, sur 55 projets de relocalisation étudiés (G.Guillemot/ eicesi), seulement 8% mettait en avait le Made in France comme un facteur déclenchant. La mondialisation de l’économie et la presque libre circulation des marchandises engendrent une relativisation de cette notion. Ce qui demeure important, c’est la création de richesse. Donc la part de la valeur ajoutée du produit réalisée en France. D’où l’intérêt pour nos industries de se focaliser sur la recherche, l’innovation et les produits à forte valeur ajoutée. Le reste n’est qu’une histoire d’étiquette. La simplicité est source d’efficacité. C’est d’autant plus vrai dans le monde industriel. Mais que faut-il simplifier ? Dans le cadre de la ré-industrialisation, il semble déjà opportun de simplifier les canaux d’informations. Un patron d’entreprise souhaitant s’engager dans un investissement industriel est bien sûr prêt à mettre toutes les chances de son côté. Mais à qui s’adresser ? Les différentes strates administratives, les propositions d’aide des structures financières publiques et privées, les centres techniques… autant de pistes à explorer afin de bénéficier des meilleures conditions. Souvent par manque de temps, aussi par manque d’expertises disponibles dans son effectif, le dirigeant d’entreprise renoncera. Mais la simplification peut aussi être envisagée dans de nombreux domaines. La simplification du code du travail est une demande récurrente. La fiscalité et surtout son instabilité sont aussi citées par les chefs d’entreprise comme étant un frein au développement. Enfin, les nombreuses réglementations et leur complexité mériterait d’être revisitées.

Tout peut être produit en France L’industrie française n’est pas performante Les PME industrielles doivent grandir Bien sûr, dans l’absolu tout peut être produit en France. Toutefois, depuis quelques années, l’industrie Française a perdu un certain nombre de savoir-faire. Il n’y a plus de fabricants de téléviseurs en France. Certaines compétences pointues de l’industrie du textile disparaissent. Mais faut-il se battre pour toutes ces productions ? Différentes études montrent clairement qu’il n’est pas rentable de produire en France un produit dont le coût de main d’œuvre dépasse 50% du coût total de fabrication. Entre 30 et 50 %, cela va dépendre de nombreux critères comme la proximité du marché, le volume du produit… Lorsque la part de la main d’œuvre est faible, nos entreprises sont tout à fait concurrentielles. Le nouvel essor de notre industrie passera par la création et la production de produits à haute valeur ajoutée. L’enjeu de l’industrie n’est pas local mais mondial. Pour être visible sur cet échiquier global, une entreprise doit être en mesure de financer sa recherche, ses innovations, ses prospections commerciales, la protection de ses innovations… Elle peut, dans de nombreux cas, mutualiser ses compétences, faire appel à des réseaux, s’allier, se développer avec un grand groupe. Mais il faut néanmoins une taille critique. Or les entreprises françaises récemment créées croissent trois fois moins vite que les entreprises de nos voisins européens. Le nombre d’ETI (entreprises de tailles intermédiaires) est stable dans notre pays depuis plusieurs années et il est deux fois moins important que l’équivalent allemand ou anglais. Permettre le développement des entreprises industrielles de taille moyenne afin qu’elles puissent s’exporter est un enjeu majeur de la ré-industrialisation. Comment définir la performance industrielle ? Il ne s’agit pas de la productivité qui définit les ressources nécessaires pour l’accomplissement d’une tâche. La performance est plus difficile à cerner car elle englobe l’intégralité des processus. Cependant, les entreprises industrielles souhaitant améliorer leurs performances s’orientent naturellement vers le lean management : optimisation de la chaine de valeur ajoutée et réduction des gaspillages (Suppression des stocks, suppression des déplacements inutiles, des temps d’attente…). Dans ce cadre-là, les entreprises françaises sont plutôt bonnes élèves : près de 80 % des PME (échantillon de 150 entreprises industrielles) ont connaissance de ces outils et méthodes et plus de la moitié ont déjà essayé de les mettre en pratique.

Les start-up dynamisent l’industrie Les brevets, force de l’industrie française Les liens entre l’industrie et les start-up sont encore à développer. Les start-up sont révélatrices de la culture entrepreneuriale du pays. La France, en témoigne les nombreuses activités liées au développement de nouvelles activités, est très dynamique. Les réseaux d’investisseurs et d’entrepreneurs, les structures destinées à favoriser les initiatives, montrent la vitalité de nos territoires. Les start-up sont au cœur des mutations économiques notamment dans le numérique ou l’efficacité énergétique. Même si ces entreprises nouvelles procurent un tiers des créations d’emploi, ces emplois ne sont pas pérennes et ne concernent que rarement les industries manufacturières. En effet, le lien entre l’industrie et les start-up, orientées vers la création de services, supportés on non par le numérique, reste à développer.Les écosystèmes favorables à l’éclosion de nouvelles entreprises se constituent sur le territoire, alimentés par des fonds d’investissement publics ou privés. Le challenge est d’orienter les talents vers l’entreprenariat. Les meilleurs étudiants des universités américaines créent les start-up qui seront les fleurons futurs de l’économie mondiale. En France, l’enseignement supérieur, notamment les écoles d’ingénieurs, est au cœur de ce défi : tous les ingénieurs ne seront pas des entrepreneurs, mais tous doivent être confrontés à cette culture durant leur cursus. Hélas non, bien au contraire ! La part en pourcentage dans la production mondiale de brevets est en décroissance pour l’ensemble des pays européens du fait de l’émergence de nouveaux pays contributeurs. Mais la France reste en retard par rapport à ses voisins européens. La France représente 4 % des brevets internationaux alors que l’Allemagne produit un peu moins de 10% des brevets internationaux. Les brevets sont un indicateur de la capacité d’innovation d’un pays mais c’est surtout un moyen de se protéger. Un grand groupe industriel aura toujours la capacité de se défendre. Une PME industrielle innovante ne pourra pas se permettre de se protéger mondialement. L’innovation est le passage obligé vers une industrie du futur compétitive. La capacité à développer cette innovation et à la protéger est un challenge décisif. L’industrie pollue Le cliché est tenace et toujours pleinement d’actualité. Mais l’industrie change. Elle doit changer. En France, l’industrie n’est pas la première productrice des gaz à effet de serre. Elle se classe loin derrière les transports et l’agriculture. Les exigences réglementaires y contribuent. Mais comment rester mondialement compétitif en intégrant les exigences croissantes et légitimes des citoyens ? Depuis quelques années, de nouveaux concepts apparaissent au sein des industries. Le développement durable est maintenant ancré. Des méthodologies de travail comme l’écoconception afin de développer des produits respectant l’environnement, sont de plus en plus déployées au sein des bureaux d’études. Les normes environnementales comme l’ISO sont adoptées. Le challenge du respect de l’environnement doit être relevé par toute la société. Mais l’industrie, marquée par son image négative datant d’une autre époque, se doit d’être à la pointe de ce sujet.

L’industrie française appartient aux français L’industrie embauche Selon les études de l'Observatoire paritaire des métiers de la métallurgie, les besoins de recrutement dans ce secteur sont estimés à personnes par an sur les cinq prochaines années. De nouveaux métiers apparaissent. Mais il faudra surtout combler les nombreux départs à la retraite prévus. Des métiers sont ainsi en tension, pour lesquels les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers se retrouvent dans de nombreuses fonctions de l’entreprise : productique, mécanique, chaudronnerie, maintenance… Les filières de formation existent mais peinent toujours à attirer les jeunes. Même si son image s’améliore, l’industrie souffre toujours d’un manque d’attraction : condition de travail difficile, environnement pollué, horaires peu flexibles. Mais ces clichés datent du siècle dernier et l’industrie possède de nombreux atouts : elle propose des salaires 15% supérieur à la moyenne, les perspectives de carrière y sont nombreuses. Dans un monde globalisé, où les personnes, les flux financiers, les produits et les informations circulent sur tous les continents, la notion de nationalité d’une entreprise est très relative. Prenons l’exemple de l’Oise. Sur un échantillon étudié de 160 entreprises industrielles de ce département, 75% appartiennent à un groupe. La moitié de ces groupes ont leur siège social en dehors du territoire français. Présenté par certains comme une richesse industrielle, cela peut aussi être considéré comme un risque potentiel. Les réponses apportées au développement industriel seront différentes. Mais les besoins sont identiques. Les entreprises produisant pour le marché national, dont les dirigeants sont attachés à leur territoire ont besoin de stabilité (Fiscale, disponibilités des compétences…). Et qui sait : leur base servira peut-être un jour à préparer une exportation ? Les entreprises dont les produits est à faible valeur ajoutée, destinés à un marché international et n’ayant aucune attache territoriale sont très volatile. Mais que recherchent- elles finalement si ce n’est une optimisation fiscale, une disponibilité de la main d’œuvre, des infrastructures ? Les métiers de l’industrie sont poussiéreux Les métiers de l’industrie sont surtout en pleine mutation. Prenons par exemple la maintenance. Ce métier se décline du niveau d’agent de maintenance, de technicien de maintenance et de responsable maintenance. Pour ce dernier niveau, niveau bac+ 5 généralement, les compétences exigées reposent sur une solide expertise technique (automatisation, robotisation…) en perpétuelle évolution. Le responsable maintenance doit aussi maîtriser pleinement son environnement (Connaissance des règles de sécurité, implication dans les exigences environnementales, déploiement de méthodologies type lean…). Il doit enfin être un organisateur et un leader. Cet exemple, que l’on peut décliner dans de nombreuses fonctions, montrent l’évolution constante de ces métiers.

L’avenir de l’industrie passe par une féminisation L’industrie manque d’ingénieur Nous avons toujours l’impression que l’industrie n’attire pas les femmes. Historiquement, il y a toujours eu des secteurs d’activité ou la main d’œuvre féminine était omniprésente : le textile, l’agroalimentaire… Le pourcentage de femme dans l’industrie est stable depuis 30 ans : 27% toute industrie confondu (source Insee). Cependant, quel que soit l’âge, le salaire des femmes ingénieurs est toujours inférieur à celui de ses homologues masculins. Par exemple, le salaire brut médian est de 58 k€ pour les ingénieurs contre 47,9 k€ pour les ingénieures (enquête 2014 de l’IESF). Le diplôme d’ingénieur donne généralement accès au statut cadre. Il y a cependant là aussi un écart : 7.2% de femmes ingénieures sont salariés sans statut cadre, 3.3% pour les hommes. Il n’y a pas de désamour des femmes envers l’industrie. Si on se réfère aux souhaits des ingénieures diplômées celles-ci sont au contraire attirées par ces secteurs d’activité. Le déficit se trouve bien en amont des formations de niveaux supérieurs. Le monde industriel ne peut pas se passer de la moitié de la population. La réconciliation des filles avec les filières technologiques et scientifiques est un enjeu du développement futur de notre industrie. Selon la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs), l’industrie devrait recruter ingénieurs diplômés supplémentaires chaque année afin de relever le challenge de la ré- industrialisation. Il ne s’agit pas seulement de développer les différentes filières, il faut aussi encourager les jeunes diplômés à se tourner davantage vers les secteurs industriels. En effet, près d’un jeune ingénieur sur deux s’oriente vers d’autres horizons tels que les services ou le conseil. De plus, ceux qui choisissent l’industrie sont obnubilés par les grands groupes, synonymes pour eux de bons salaires et de carrières à long terme, au détriment des entreprises plus petites et moins renommées. Or, les carrières et les opportunités de ces dernières sont tout aussi alléchantes. Enfin, on peut aussi noter que les formations d’ingénieurs par apprentissage permettent à 80% de leurs diplômés de rejoindre l’industrie.