Véronique Poirier, M.Ps Psychologue
Plan de la présentation L’anxiété normale L’anxiété saine et l’anxiété désagréable Les causes de l’anxiété Les symptômes et manifestations L’anxiété pathologique Quand l’anxiété devient-elle problématique? Les différents types d’anxiété Quoi faire avec notre enfant anxieux?
Anxiété saine
L’anxiété est une émotion humaine de base que tous les êtres vivants ressentent. Réponse adaptative à une situation de danger. Différence entre la peur et l’anxiété. Fonction de protection. L’anxiété est une émotion qui peut même avoir des impacts positifs et des répercussions saines.
Anxiété saine Minime ou modérée Transitoire Peurs normales et adaptées au niveau de développement de l’enfant. Vie saine et productive Augmente la performance. Fait partie du développement normal.
Qu’est-ce qui cause l’anxiété? Facteurs génétiques Sensibilité du système nerveux Évènements de la vie Situations stressantes Réactions des parents Modelage
Quels sont les effets de l’anxiété? Effet mobilisateur Tendance à se sentir seul et à s’isoler Rendement académique à la baisse Perfectionnisme Difficulté à faire la tâche Difficulté de concentration Timidité et manque de participation
Symptômes anxieux
Comportements Pensées Sentiments Les trois composantes de l’anxiété
Émotions et sensations physiques Tension Tristesse Colère Fatigue Peur
Émotions et sensations physiques Maux de ventre, nausées, papillons dans l’estomac Augmentation du rythme cardiaque Vision embrouillée Rougissement Mains moites, froideur aux extrémités Tensions musculaires Maux de tête Tremblements
Émotions et sensations physiques Lourdeur musculaire Sensation de chaleur ou de frisson Transpiration Étourdissements Boule dans la gorge Envie de pipi Difficultés de sommeil
Pensées Angoisses Inquiétudes Pensées négatives Généralisation Pensées catastrophiques
Comportements Se replier sur soi-même Hyperactivité/Agitation Crises Recherche la proximité de l’adulte sécurisant Évitement
Quand l’anxiété normale devient-elle problématique? Anxiété pathologique
L’anxiété devient problématique quand… Les peurs deviennent intenses, excessives et incontrôlables. Les peurs sont persistantes. Provoque un inconfort considérable. Nuit au fonctionnement quotidien. Peut aller jusqu’à un arrêt du développement. Il n’y a pas d’indicateur clair qui nous indique que l’anxiété est problématique, il faut utiliser notre jugement.
Troubles anxieux… épidémiologie Trouble le plus communément répandu. Plus courant que le déficit d’attention ou les autres troubles d’apprentissages. Prévalence: 10% des enfants. En l’absence de dépistage et de prise en charge, perdurent à l’âge adulte. Plus facile à traiter chez l’enfant. Répercussion importante sur l’estime de soi.
Les différents diagnostiques Les troubles anxieux
Anxiété de séparation Anxiété excessive à l’idée de s’éloigner de la maison et des gens qui sont proches. (3 critères) Détresse excessive lorsque l’enfant est séparé de la maison ou des figures d’attachement. Préoccupations excessives à l’idée de perdre les figures d’attachement ou à l’idée qu’il leur arrive quelque chose de grave. Préoccupations excessives à l’idée qu’un évènement mènera à une séparation avec la figure d’attachement. Refus persistant d’aller à l’école ou à d’autres endroit parce l’enfant craint la séparation.
Anxiété de séparation Peur persistante et excessive d’être seul, sans la présence de la figure d’attachement. Refus de dormir sans la proximité de la figure d’attachement ou de dormir à l’extérieur de la maison. Cauchemars répétitifs sur les thèmes de la séparation. Plaintes physiques lors de la séparation. 4 semaines Avant 18 ans Gène fonctionnelle.
Attaque de panique Peur intense et inconfort qui comporte au moins quatre des symptômes suivants: Palpitations et accélération du rythme cardiaque. Sudation Tremblements Sensation d’avoir le souffle court Impression d’étouffer Douleurs à la poitrine Nausées ou douleurs abdominales
Attaque de panique Étourdissements pouvant aller jusqu’à l’évanouissement Sentiment que ce que l’on vit est irréel ou dépersonnalisation Peur de perdre le contrôle ou de devenir fou Peur de mourir Engourdissements Frissons ou sensation de chaleur
Trouble panique Souvent en pair avec l’agoraphobie. Présence d’attaques de paniques récurrentes. Préoccupation par l’idée d’avoir des attaques de paniques, de leurs conséquences et changements de comportements en lien avec les attaques.
Agoraphobie Anxiété à l’idée d’être dans une situation où il serait impossible de s’échapper ou dans une situation où la personne ne pourrait recevoir de l’aide dans l’éventualité où elle aurait une crise de panique. Ces situations incluent souvent sortir à l’extérieur, être dans une foule, être en ligne, être sur un pont, dans une voiture ou dans les transports publics. Ces situations sont évitées ou tolérées avec un niveau d’anxiété important.
Phobie Peur marquée, persistante et excessive qui est déclenchée par la présence ou l’anticipation d’un objet ou d’une situation. L’exposition à l’objet ou à la situation provoque une réponse anxieuse pouvant aller jusqu’à une attaque de panique. Pour les enfants, cette réaction peut prendre la forme d’une crise, de pleurs, de comportements de fuite ou d’arrêt ou alors, il peut s’agripper à l’adulte.
Phobie La personne reconnaît que la peur est excessive, mais ce n’est pas toujours le cas chez les enfants. Les situations phobiques sont évitées ou endurées avec une grande anxiété. Ces évitements interfèrent avec les activités de la vie quotidienne. 6 mois
Phobie sociale Peur marquée et persistante d’une ou plusieurs situations sociales ou performances sociales où la personne sera exposée à des gens qu’elle ne connaît pas et/ou au jugement des autres. La personne craint d’être embarrassée. Les situations sociales provoquent de l’anxiété. La personne reconnaît que la crainte est excessive (pas nécessaire pour les enfants). Les situations sociales sont évités ou vécus avec une grande anxiété.
Trouble obsessif compulsif Obsessions: Pensées récurrentes et persistantes, impulsions ou images intrusives et inappropriées qui causent un sentiment de détresse. Ces pensées sont plus importantes que des préoccupations excessives au sujet de problèmes de la vie courante. La personne tente d’ignorer ou de supprimer ces pensées ou de les neutraliser avec une autre pensée ou une action. La personne reconnaît que ces pensées sont le produit de son esprit.
Trouble obsessif compulsif Compulsions: Comportements répétitifs ou actions mentales qu’une personne se sent contrainte de faire en réponse à une obsession ou pour répondre à une règle. Les comportements ou actions mentales ont pour but de prévenir ou de réduire la détresse ou de prévenir l’avènement de certaines situations, par contre, ces comportements ne sont pas en lien d’une façon réaliste avec ce qu’ils tentent de prévenir ou alors sont excessifs.
Trouble obsessif compulsif La personne reconnaît que ses comportements sont excessifs (ne s’applique pas aux enfants). Cause une détresse importante et demande du temps (plus d’une heure), ou interfère de façon importante avec la routine normale de la personne.
Syndrome de stress post traumatique La personne a été exposée à un évènement traumatisant où les deux facteurs suivants étaient présents: La personne a été victime, témoin ou a été confrontée à un évènement qui implique une menace à la vie ou à l’intégrité physique. La réaction a impliqué une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur. Pour les enfants, il peut s’agir d’un comportement désorganisé ou agité.
Syndrome de stress post-traumatique L’évènement traumatique est revécu de certaines façons: Pensées intrusives qui font revivre l’évènement. Rêves Impression que l’évènement traumatisant est sur le point de se reproduire Détresse importante lorsque exposé à des éléments qui rappellent l’incident Réactions physiques lorsque exposé à des éléments qui rappellent l’incident
Syndrome de stress post traumatique Difficultés de sommeil Irritabilité ou colère Difficultés de concentration Hypovigilance Sursauts
Anxiété généralisée Préoccupation et anxiété excessive présentes la majorité du temps durant au moins six mois, dans plusieurs évènements ou activités. Le personne a de la difficulté à maîtriser ses craintes.
Anxiété généralisée Associé avec au moins trois de ces symptômes: Agitation Fatigue Difficulté de concentration Irritabilité Tension musculaire Difficultés de sommeil
Comment aider son enfant à mieux gérer l’anxiété Leur venir en aide.
Anxiété normale Comprendre que la peur est réelle. Valider ce qu’il vit et écouter ce qu’il a à dire. Découvrir ce qui lui fait peur. Le réconforter et le rassurer. Ne pas minimiser ce qu’il vit. Rappeler à l’enfant que la majorité des gens sont gentils et que la majorité des situations se déroulent bien. Élaborer un plan d’urgence pour outiller l’enfant à faire face aux imprévus.
Encourager les comportements non anxieux Porter attention aux comportements non anxieux et ignorer les comportements anxieux. Encouragements verbaux. Récompenses Donner l’exemple Indépendance: le laisser prendre des chances et faire des erreurs Constance Contrôler ses propres émotions
Rassurer, mais pas trop… L’enfant a besoin d’apprendre à gérer ses peurs lui-même. Parfois, les paroles rassurantes sont fausses… Gérer son anxiété, c’est être capable vivre avec la possibilité que parfois, certaines choses arrivent. Pas de croire que tout va toujours pour le mieux dans le meilleur des monde. Il y aura déplacement avec l’anxiété généralisée. Favoriser les pensées réalistes aux pensées positives
Nommer la peur Qu’est-ce qui fait si peur? Qu’est-ce qui est la pire chose qui pourrait arriver? Aider l’enfant à faire le lien entre ses sensations physiques et l’anxiété pour l’aider à faire de la prévention. L’anxiété, c’est normal!
Les pensées Aider l’enfant à voir les liens qui existent entre les pensées, les émotions et les situations. Identifier les fausses croyances. Qu’est-ce qui me fait peur? Qu’est-ce qui peut arriver de pire? Le pire est-il vraiment si pire? Qu’est-ce qui peut arriver d’autre? Qu’elle est la probabilité que le pire arrive? Qu’est-ce que je peux faire si le pire arrive?
Relaxation musculaire Imagine que tu es dans un grand champ. Le soleil réchauffe ta peau. Tout à coup, tu aperçois un citronnier. Wow! Comme ces citrons sont jaunes. Prends-en un dans chacune de tes mains et presse les très fort. Tu sens tes mains et tes bras tendus. Ouf! Prends maintenant quelques instants pour reposer tes bras et tes mains. Ça fait du bien! Sens comme tes bras et tes mains sont détendus et relaxés…
Respiration abdominale Permet de mieux relaxer et de ralentir la respiration. Respirer doucement, lentement, de façon égale. Tenter de faire descendre l’air dans le fond des poumons, comme si on gonflait un ballon dans son ventre. Importance de pratiquer.
Activités relaxantes Voir avec votre enfant des activités qu’il pourrait trouver apaisantes. Comme par exemple de prendre un bain chaud, une douche, de parler au téléphone, d’écouter de la musique, de voir un ami, de jouer à un jeu, de lire une livre, une revue, etc.
Les comportements: éviter l’évitement Exposition: tolérer l’anxiété pour permettre l’habituation. Permet de se rendre compte que ce que l’on craint n’arrive pas. Permet au jeune de réaliser qu’il est capable d’affronter ses peurs et d’augmenter sa confiance en ses propres habiletés.
Exposition graduée Il faut maintenir l’exposition pour confirmer que l’anxiété finit par diminuer par elle-même et que ce qui est anticipé ne se réalise pas. Plus on s’expose, moins l’anxiété dure longtemps et moins elle est importante. L’exposition se fait graduellement, des situations modérément anxiogènes aux plus difficiles.
Entraînement à la résolution de problèmes 1- Quel est le problème? 2- Qu’est-ce que je peux faire? (penser à toutes le solutions, même les plus farfelues) 3- Quels sont les avantages et les désavantages de chacune des solution? 4- Quelle est la meilleure solution? 5- J’essaie la solution. 6- J’évalue les retombées et je recommence si nécéssaire.
On consulte quand… L’anxiété nuit aux activités familiales. L’anxiété empêche l’enfant de se faire des amis. L’anxiété est une excuse pour ne pas aller à l’école. L’anxiété mène à un comportement compulsif L’anxiété mène à des peurs ou à des phobies extrêmes.