 Sémiologie (gr.) : séméion (signe) et logos (discours) Science médicale d’interprétation des symptômes (Antiquité).  Au début du XX e siècle F. de.

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Transcription de la présentation:

 Sémiologie (gr.) : séméion (signe) et logos (discours) Science médicale d’interprétation des symptômes (Antiquité).  Au début du XX e siècle F. de Saussure préconise la création d’une science qui étudierait la vie des signes au sein de la vie sociale. La linguistique ne serait qu’une partie de la sémiologie.

 Sphère sémiotique # sphère technique  La relation du sujet à l’objet est considérée comme descendante, manipulatoire, tandis que la relation de sujet à sujet est circulaire, aléatoire, réflexive et exclut la visée instrumentale.  Les actions pragmatiques de traitements des messages entre des sujets se caractérisent par leur possibilité d’échouer. “L’homme agissant sur (les représentations de) l’homme par le détour des signes”.

1. De la linguistique à la sémiologie

 La sémiologie observe la structure du signe, tente de le déconstruire pour mettre à jour un « message caché ».

1. Les apports de la linguistique  La langue a une organisation, elle est structurée.  Objet de la linguistique, la langue, est un système de signes permettant l’expression et la transmission d’idées, d’expériences...  La langue est un phénomène scientifique qui permet de lier arbitrairement des codes et des contenus.

 Le signe linguistique, une entité double Concept Signifié Représentation Acoustique ou Signifiant visuelle Les signes linguistiques forment un ensemble indissociable de sons et de sens, de signifiants (réalité matérielle, acoustique ou visuelle) et de signifiés (concept, signification d’un mot).

 Le premier arbitraire du signe  Pour SAUSSURE, le mot n’a pas d’attache naturelle mais conventionnelle avec le sens.  Le choix de tel signifiant pour servir de support matériel à tel signifié n’est pas libre mais imposé à l’individu et à la communauté linguistique.  C’est pourquoi chaque individu doit faire l’apprentissage de sa langue.

 Le deuxième arbitraire du signe La valeur d’un signe résulte du réseau de ressemblances et de différences qui situe ce signe par rapport à tous les autres signes. Ex. sœur / jumelle  La langue comme système La langue étant un système de différences.

 Syntagme et paradigme  Les relations de tout signe linguistique se manifestent sur le plan horizontal des combinaisons, et sur le plan vertical des associations.  Parler, c’est combiner des signes : le syntagme est un groupe d’éléments linguistiques formant une unité dans une organisation hiérarchisée (linéaire).  Parler, c’est sélectionner des signes : le paradigme désigne l’ensemble des unités entretenant entre elles un rapport virtuel de substitution, un rapport associatif.

 Chaque unité linguistique est située sur les deux axes qui ordonnent le mécanisme de la langue

2. La sémiologie cherche le fonctionnement des signes sur le mode du système  Un élément du système signifie d’abord par rapport à sa relation d’opposition ou de distinction au sein de la structure.  Les systèmes étudiés doivent être déconstruits pour permettre l’observation de leurs fonctions sociales.

 Roland Barthes, Mythologies, 1957  Recherche d’une corrélation entre structure linguistique et structures sociales. Les objets de la culture et de l’industrie, comme les signes linguistiques, reçoivent une forme stricte et obéissent à un code.  Roland Barthes, Essais de Sémiologie, 1964 En 1964 ses Essais de Sémiologie proposent d’appliquer les méthodes de la linguistique à la mode, aux textes littéraires, aux objets de consommation de masse, à la publicité…

 Les recherches en sémiologie émergent en plein essor de la culture de masse, il n’existe pas encore de télévision ou de radio privée…  Les signes diffusés par les instances de pouvoir ne peuvent être là que pour nous manipuler.

2.1. Une logique de la dénonciation appliquée au système alimentaire  La langue alimentaire serait constituée  par des règles d’exclusion, des tabous  par des oppositions signifiantes d’unités,  par des règles d’association,  par des protocoles d’usage.  La parole alimentaire recouvre toutes les variations personnelles de préparation et d’association qu’autorise « la langue alimentaire » que l’on partage avec sa communauté.

2.2. Une logique de la dénonciation appliquée au système de la mode  Le vêtement des femmes politiques  Freedman, Derville & Pionchon

 A propos des femmes politiques, 2000 « Nous n'attendons pas de vous que vous deveniez des bêtes de podium. Mais comment croire que vous partagez toutes le même goût de l'austérité et du bourgeois bon genre ? Il y a là comme une tricherie que l'on regrette, qui vous éloigne de la vraie vie, la nôtre... » In « Nos femmes politiques rhabillées pour l'été », Marie-Claire, août 2000.

 A propos de S. Royal, élection présidentielle, 2007 « La silhouette est plus mode, mais reste très architecturée pour souligner l'autorité --- que renforcent les bottes [...] Elle ne veut pas singer les hommes sans pour autant accentuer une féminité qui pourrait être perçue comme de la frivolité. Son style est toujours très fédérateur. On la voit souvent avec les mêmes vêtements, ce qui renforce son côté mère de famille qui gère sa garde robe à l'économie, et donc rassure. » « La vraie nature de Ségolène Royal », Le Point, 23 novembre 2006

« Le nœud dans les cheveux, le serre-tête, les lunettes... Ce look d'étudiante attardée ou de jeune bourgeoise réac, elle le rejette aujourd'hui : elle lâche ses cheveux, ce qui fait plus bohême, plus femme fatale, elle troque ses lunettes contre des lentilles de contact pour montrer ses yeux et son visage. » « Ségolène Royal vue par Vincent Grégoire », Le Point, 23 nov

 Les structures sociales apparaissent comme naturelles mais sont au contraire culturelles, construites elles profitent à ceux qui les construisent.  La tâche de la sémiologie est de retrouver les articulations que les hommes font subir au réel.

2. La signification

 L’analyse sémiologique des messages visuels consiste à repérer les différents types de signes mis en jeu et à déduire, à partir de leur organisation réciproque, une interprétation globale.  L’image est polysémique et propose plusieurs niveaux de signification. s-panzani.pdf

1. La dénotation La dénotation est le message explicite, tout de suite perceptible, contenu dans le système de signes étudié. Signifié Signifiant

2. La connotation La connotation serait le message caché contenu dans la plupart des systèmes de signes. Signifiant Super signifié Signifié

3. L’énonciation L’énonciation désigne les traces de la présence du locuteur au sein de son énoncé, c’est-à-dire tous les phénomènes de subjectivité dans le langage.

3. Proposition d’une grille d’analyse sémiologique

 Quelle est la nature du média, du message (publicité, émission d’information…) ?  Identification des éléments du processus de communication, et des fonctions et des actes du langage  L’émetteur (fonction expressive)  Le récepteur (fonction incitative)  Le message (fonction poétique)  Le code (fonction métalinguistique)  Le canal (fonction phatique)  Le référent (fonction référentielle ou informative)

 Le message mélange-t-il les codes (iconique, plastique, linguistiques) ?  Description et interprétation du message  Quelles sont les intentions de l’émetteur ?  Comment transparaissent-elles ?  Peut-on identifier deux niveaux de signification ?  Le message s’inscrit-il dans une généalogie ?  Cette généalogie peut être identifiable par le renvoi d’une citation verbale à une autre (intertextualité) ou  par le renvoi d’un signe visuel à un autre (intericonicité).

Lamentation sur le Christ mort, 1480’s, MantegnaPrésentation du corps du Che à la presse, 1967, Bolivie