La littérature française du XXe siècle Le Nouveau Théâtre des années 50, 60. Grażyna Starak
Table des matières I.Dénominations du phénomène II.Représentants III.Sources et précurseurs IV.Constantes V.Comment lire le théâtre de Ionesco VI.Comment lire le théâtre de Beckett VII.Théâtres et metteurs en scène – spécialistes des pièces d’avant-garde VIII. Bibliographie Grażyna Starak
I. Qu’est-ce que le Nouveau Théâtre ? Quelles sont les dénominations de ce phénomène théâtral ? Nouveau Théâtre Théâtre de l’Absurde Théâtre d’avant-garde Anti-théâtre Grażyna Starak
Qu’est-ce qui lie ces quelques dramaturges qui sont traités aujourd’hui comme créateurs, représentants du Théâtre de l’Absurde ? –Eugène Ionesco ( ) –Samuel Beckett ( ) –Arthur Adamov ( ) –Jean Genet ( ) Quelles sont les tendances communes de leurs créations ? L’avis de Ionesco à propos de la notion « absurde », appliquée à son théâtre : Ionesco constate que le théâtre peut être étonnant mais non pas absurde car tout y est logique. Pour lui, c’est le fait même d’être, d’exister qui est étonnant. II. Est-ce que le Nouveau Théâtre existe en tant qu’école, en tant que groupe d’écrivains préparant des manifestes, des manifestations ? Les dramaturges ne forment aucun groupe membre, ce qui les lie c’est la volonté d’exprimer les mêmes tendances, d’aborder les mêmes questions.
Les tendances communes: - ils s’opposent à toute la tradition théâtrale en rejetant surtout la sacro-sainte analyse psychologique, la présentation des tranches d’histoire, de la satire sociale, etc., - ils montrent sur la scène les angoisses, les obsessions des hommes mécanisés, aliénés, solitaires, - ils rejettent le vérisme du décor et des personnages, - ils utilisent des techniques variées: cirque, mime, music-hall, - ils constatent la dévalorisation de la parole, ils démontrent sa sclérose, les clichés, le vide, au profit du spectacle, des objets qui prennent une importance grandissante, qui envahissent la scène, - ils mettent en doute le langage en montrant sa désintégration, - ils jouent avec le non-sens,
III. Les sources et les précurseurs du Nouveau Théâtre : Alfred Jarry et son Ubu (1896) qui préfigure le monde absurde et annonce beaucoup de personnages de Ionesco Guillaume Apollinaire, sa pièce Les Mamelles de Tirésias (1917) a provoqué un scandal le surréalisme avec sa croyance en la « dictée de l’inconscient », l’anti- conformisme créateur l’oeuvre de J. Joyce et de F. Kafka, avec la conception pessimiste de l’homme perdu, néantisé par le monde contemporain Antonin Artaud qui rejette le théâtre psychologique, crée la poésie de l’espace avec sa conception du spectacle total * Jacques Audiberti et Jean Tardieu
IV. Les constantes du Nouveau Théâtre : 1. un nouveau langage théâtral – le refus de la langue traditionnelle de la scène (pourquoi ?), la crise de la langue, le théâtre qui a sa propre existence doit forger sa langue au delà du réel parce qu’il ne reflète pas le quotidien, c’est la métamorphose de la vie, 2. le refus de la psychologie (à expliquer), l’homme est imprévisible, le monde n’est pas cohérent, l’identité des personnages est mise en doute, d’où l’apparition sur la scène des fantoches sans caractéristique, sans nom, parfois presque sans corps, la crise du héros,
3. une nouvelle manière de concevoir l’expression verbale (les truismes), on finit avec la prédominance du verbe dans l’expression théâtrale, le langage cesse d’être un moyen rassurant de communication, il devient le véhicule même de l’absurdité, 4. le refus des genres classiques, le comique et le tragique, le rire et le drame se mêlent, les pièces ne sont pas étiquetées, 5. l’irrationnel, la dérision et la révolte (contre la société bourgeoise, contre l’hypocrisie des mœurs, contre les procédés du théâtre traditionnel), 6. les symboles qui apparaissent sont moins transparents et donnent lieu à des interprétations très diverses, car les nouveaux dramaturges renoncent surtout à toute tentative de démonstration La crise du langage, la crise du personnage, la crise du sujet
V. Analyse de quelques pièces choisies de Ionesco (La cantatrice chauve, La leçon, Les Chaises, Rhinocéros ), leur genèse, la réception, la problématique et signification. Evolution de l’oeuvre de Ionesco – Ionesco élu à l’Académie Française.
VI. Analyse de quelques pièces choisies de Beckett (En attendant Godot, La Fin de Partie, Oh! Les beaux jours ). –la caractéristique des héros beckettiens –la condition humaine selon Beckett –la métaphysique du théâtre beckettien 1968 – Prix Nobel à Samuel Beckett
VII. Théâtres et metteurs en scène – spécialistes des pièces d’avant-garde. La première pièce de Ionesco – La cantatrice chauve a été représentée pour la première fois en 1950 par Nicolas Bataille au Théâtre des Noctambules, elle a provoqué un véritable scandale, mais à partir de 1957 elle est jouée régulièrement jusqu’à nos jours au Théâtre de la Huchette avec beaucoup de succès. Parmi les metteurs en scène se spécialisant dans la présentation des auteurs du Nouveau Théâtre, il faut évoquer surtout: Roger Blin, Jean-Marie Serreau, Jacques Mauclair.
Bibliographie 1/ E. Ionesco : Notes et contre-notes, Paris, Idées/ Gallimard / M. Esslin : Théâtre de l’absurde, Paris, Buchet/Chastel / E. Jacquart : Le Théâtre de dérision, Paris, Gallimard / L. Janvier : Beckett, Paris, Editions du Seuil 1969 A part les pièces choisies des auteurs analysés, nous vous proposons les ouvrages suivants :