Regards croisés sur le sens du métier et l’avenir des pratiques en santé au travail Dr Charlotte Pété-Bonneton, Médecin du Travail à Lyon, ex-présidente de l’ANIMT Edouard Dalle, Interne à Lille, Président de l’ANIMT Journée de la SMTVL Vendredi 22 Avril 2016
Présentation de l’ANIMT et contexte général Qu’est ce que l’ANIMT ? Nos objectifs Etre reconnus comme de réels spécialistes médicaux aux compétences multiples Renforcer l’attractivité Renouer avec les universités : stages, cours… Redonner un sens médical et scientifique
Contexte des « réflexions de l’ANIMT » de septembre 2015 Déclin de la démographie médicale et impossibilité de répondre aux exigences réglementaires De nombreux rapports et lois : Gosselin, Macron, Issindou, Rebsamen, El Khomri… Objectif de notre réflexion Exprimer la vision des Médecins du Travail de demain qui ne reconnaissent pas toujours dans les discours de syndicats Penser prévention plus que réparation Et répondre à l’éternelle question…
Peut-on faire de la santé au travail sans les médecins ? NON! Richesse de la pluridisciplinarité Multi-compétences nécessaires à chaque niveau de prévention (primaire, secondaire, tertiaire) Mais le médecin reste indispensable parce qu’il est le seul spécialiste du lien santé et travail et parce qu’il est le seul interlocuteur possible entre l’entreprise et le monde du soin
60 ans d’aptitude… Qui ne protège pas des AT, des MP, et n’empêche pas l’exclusion pour problématique médicale Qui sert de caution aux employeurs qui réclament et nous coulent sous des mentions complémentaires « sécuritaires » plutôt que de réfléchir à leurs plans de préventions des risques Qui pose un problème éthique à de nombreux médecins (code de déontologie) Qui donne l’impression d’une médecine de sélection, frein à la confiance et donc frein à l’objectif majeur : la prévention
La fin de l’aptitude ne veut pas dire fin du suivi individuel Parce que les salariés ont besoin d’un espace de discussion sur le travail : exprimer leur difficultés et recevoir des conseils adaptés à leur cas particulier Parce que les MdT et les IDEST sont les mieux placés pour dépister des MP débutantes Nous proposons un suivi médical « partagé » MdT/IDEST Nous voulons un suivi dicté par la science: selon les risques, selon les individus
La fin de l’aptitude ne veut pas nécessairement dire la fin de l’inaptitude Il faut conserver la possibilité d’une fin de contrat de travail pour raison médicale Elle doit être la conclusion d’un parcours de maintien dans l’emploi arrivé à son terme, consentie par un salarié informé des conséquences Il est toujours possible de prévoir une procédure pour les situations exceptionnelles de salariés dangereux
Cessons d’avoir peur Tout le système est à bout de souffle: les ophtalmo font appels aux orthoptistes, les psy aux infirmières psy… Nous avons besoin des IDEST Nous pouvons combler « la perte d’info » liée la l’espacement des visites, alternance MdT/IDEST>> indicateurs collectifs santé-travail (EVREST) Les salariés ne sont pas moins responsables au travail que dans leur vie personnelle et pas plus dangereux parce qu’ils sont malades. Nous devons les guider et non choisir pour eux
Concentrons nous sur de vraies problématiques Comment favoriser un dialogue précoce avec les médecins de soins/ médecins conseil pour ne pas rester sans nouvelles de salariés pendant plusieurs années? >> améliorer le cadre des visites de pré-reprises Comment permettre un suivi dans un contexte d’emploi qui change: les intérimaires, les successions de CDD courts… ? >> mettre en place le dossier médical partagé et informatisé Comment prendre en charge la santé des chômeurs dans une problématique de retour à l’emploi ? Comment repenser le statut de Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé ? Comment repenser le système pour que toutes les pathologies professionnelles soient déclarées ? Comment éviter certains inégalités de traitement de la pathologie d’origine professionnelle face à la maladie ordinaire? Comment mettre en valeur nos actions et en faire ressortir des recommandations de bonnes pratiques ?
Conclusion Médecine basée sur des preuves: élaboration de recommandations de bonnes pratiques comme dans n’importe quelle autre spécialité Suivi médical personnalisé Travail en équipe tant sur le terrain que dans les cabinets de consultation centré sur la prévention
De l’homme orchestre au chef d’orchestre?