 Perspective pragmatique : l’acte de communication et la relation qu’il instaure  Intentions du locuteur (énonciation)  Coopération interprétative.

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Transcription de la présentation:

 Perspective pragmatique : l’acte de communication et la relation qu’il instaure  Intentions du locuteur (énonciation)  Coopération interprétative du destinataire (coopération textuelle, connaissance sur la réalité, mémoire, horizon d’attente)  Situation de communication (contexte, conditions de production, de circulation, de réception)

1. Le discours

 Le discours se caractérise par une énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et par la volonté du locuteur d’influencer son interlocuteur.  Le texte est l’objet de l’analyse du discours. C’est un ensemble cohérent d’énoncés qui constituent un propos écrit ou oral. Ex. « Textes médiatiques ».  Dans une perspective pragmatique : l’étude des textes est aussi l’étude du contexte.

1. Les traces d’énonciation dans le texte  Subjectivité linguistique : les langues parlées sont construites dans le but de dialoguer, de communiquer avec autrui, toutes portent des traces de subjectivité.  L’acte d’énonciation est un acte d’appropriation de la langue en discours.  On distingue entre ce qui est dit (le sens de l’énoncé) et la manière de le dire (l’attitude que le locuteur marque à l’égard de son dire).

 L’énonciation désigne les traces linguistiques de la présence du locuteur au sein de son énoncé, c’est à dire tous les phénomènes de subjectivité dans le langage.  L’énoncé est le produit de l’énonciation par lequel le locuteur s’approprie la langue et se pose comme sujet.  Un texte énoncif serait un texte dépourvu de marque d’énonciation.

1.1. La subjectivité linguistique  Les marqueurs d’embrayage sont les signes linguistiques qui révèlent la subjectivité de l’interlocuteur et les conditions spatiotemporelles de l’énonciation.  les signes de personnes (les pronoms)  les signes d’ostension (les relations spatiales et temporelles de l’énonciation) ▪ Les déictique spatiaux ▪ Les déictiques temporels

 L’analyse du discours permet de repérer l’instance d’énonciation : le moi, ici, maintenant du sujet.

 Les marqueurs de modalité témoignent de la forme linguistique d’un(e) :  jugement intellectuel,  jugement affectif ou  d’une volonté qu’un sujet parlant énonce à propos d’un événement, d’une perception ou d’une représentation de son esprit.

 Il existe plusieurs marqueurs de modalité :  Les modalités de l’énonciation sont les moyens par lesquels le locuteur implique l’attitude de l’allocutaire à partir de sa propre énonciation, comme dans les modes (interrogatif, indicatif, impératif). Ex : Votez ! ; Voulez vous ?  Les modalités de l’énoncé manifestent l’attitude du locuteur par rapport à ce qu’il dit. Elles sont logiques ou évaluatives. Ex : paradoxalement, il faut, heureusement.  L’axiologie implique un jugement de valeur dans le choix des termes eux-mêmes.

 L’axiologie implique un jugement de valeur : ▪ Les substantifs subjectifs ont une valeur méliorative ou péjorative (monstre/bambin/ange). ▪ Les adjectifs subjectifs peuvent être affectifs : ils déterminent une réaction émotionnelle (émouvant), ou évaluatifs : ils portent un jugement de valeur positif ou négatif (terreuses.) ▪ Les verbes ont une modalité expressive (craindre), épistémique (penser), ou déontique : ils gouvernent la relation du locuteur à autrui (on peut).

Exemples de verbes modaux :  « La France doit aimer ses enfants, d’où qu’ils viennent, où qu’ils aient grandi, dans la diversité de leurs talents » (S. Royal).  « Il faut le dire, la France ne sait plus mettre de limites, ni aux enfants, ni à l’immigration, ni au commerce » (J.-M. Le Pen).  « Je veux regarder en face la question de l’immigration » (N. Sarkozy).

1.2. L’implicite et le principe de coopération  La détermination du sens d’un énoncé tient à la capacité du destinataire à inférer le vouloir-dire du locuteur, c’est-à-dire à trouver les implications de l’énoncé.  Ex. /Jean entre dans la pièce. « Tu es revenu, alors ! », s’exclame Marie radieuse./  Ex. « Quel est le niveau de cet étudiant en philosophie ? - Son français est correct, et il est toujours à l’heure au cours. »  Processus inférentiel

 L’analyse du discours peut trahir une position sociale ou idéologique.  Dans le cadre des interactions sociales, le caractère direct ou indirect des actes de discours est un moyens de se positionner :  Ex. On peut être indirect pour ne pas « faire perdre la face », pour ménager les susceptibilités (publicité).  Ex. On peut être direct pour faire perdre la face (politique).

2. Hors du texte, trois sources d’information  Le discours est un système d’énoncés qui rattache le texte à son contexte, c’est à dire à ses conditions de production, de circulation et de réception.  Le cotexte (ex. la rubrique d’un journal, le renvoi à des unités antérieures dans un roman, le genre i.e. la catégorie de classification définie d’après des contraintes formelles) qui sollicite la mémoire de l’interprète.  Le contexte de l’énonciation, l’environnement physique (ex. « Il fait froid ici »)...  grâce auquel on peut interpréter les déictiques.

 L’information d’arrière plan, notre connaissance du monde Ex. l’encyclopédie : le concept « banane » comprend des spécifications dans le domaine spatial, dans le domaine des couleurs, et dans le domaine du goût ; le terme « pêcheur » contient une narration potentielle. Ex. Les savoirs partagés : « Interdit de fumer ».

3. Polyphonie Locuteur Allocutaire (l’auteur des paroles)(personnes à qui les paroles sont dites) EnonciateurDestinataire (agent des actes illocutoires)(cible de l’acte illocutoire).

 Relations de polyphonie DestinataireAllocutaire menace mauvais citoyens Actes ensemble Illocution. des citoyens promesse bons citoyens

 Relations de polyphonie Locuteurs (instituteurs Sénégalais) Actes Destinataires/allocutaires illocutoires Elèves de primaire Enonciateur pédagogiques (Sénégal) (Institution universitaire)

2. Le discours médiatique

CHARAUDEAU : « Tout acte de communication est un objet d’échange entre deux instances et dont le sens dépend de la relation d’intentionnalité qui s’instaure entre l’énonciateur et le récepteur. »

1. La notion de « contrat de communication médiatique » La reconnaissance réciproque des contraintes de la situation de communication par les partenaires incite à croire que ceux-ci sont liés par un accord préalable sur ce que sont les données de ce cadre de référence. Ex. l’éditorial.

2. La production du discours médiatique  ne dépend pas que du journaliste.  Les sources : le journaliste opère à partir de discours : auteurs de l’événement, experts, témoins... Il compose avec une information déjà orientée par les émetteurs.  Les publics : la représentation que le journaliste se fait de son public agit sur le choix des thèmes traités, et sur la manière dont il va construire son investigation.  Les concurrents : dans un marché où l’offre est supérieure à la demande, un support d’information doit créer la différence.

Le journaliste est détenteur :  d’un savoir, de jugements à partir desquels il organise son questionnement, et  d’un savoir-faire, d’un ensemble de règles de production qui lui permet d’assurer une mise en forme journalistique repérable par tous.

3. Les caractéristiques du discours journalistique  La révélation (désignation plutôt qu’explication, dévoilement d’intérêts cachés) ;  La force de l’exemple (restitution partielle de l’actualité, exemplarité de l’exemple) ;  La scénarisation (mise en récit, personnages) ;  La dramatisation (titres, choix des sujets, traitement de l’information...) ;  La schématisation (oppositions binaires).