Réalisation d’une enquête de prévalence en Mai 2008 Epidémie à Enterococcus faecium résistant à la vancomycine de type Van B (EfRV) au CH de Béthune (Pas de Calais) Réalisation d’une enquête de prévalence en Mai 2008 S. DEKEYSER1, F. DUFFOSSEZ2, S. PAYEN1, Equipe opérationnelle d’hygiène3, K. BLANCKAERT4, D. DESCAMPS1,3 1. Laboratoire Central de Biologie médicale, CH Béthune. 2. Département d’information médicale, CH Béthune 3. Unité d’hygiène et de lutte contre les infections nosocomiales, CH Béthune 4. Antenne régionale Nord Pas de Calais – CCLIN Paris Nord, Lille OBJECTIFS Dans le cadre de la maîtrise de l’épidémie à Enterococcus faecium résistant à la vancomycine de type Van B qui sévit au CH de Béthune (538 lits dont 409 de MCO) depuis mars 2008, nous avons organisé une enquête de prévalence mandatée par les autorités sanitaires le 06 mai 2008 dans les services de court et long séjour non encore touchés par l’épidémie : tous les patients hospitalisés dans ces services depuis plus de 24 heures sont concernés. Le but de cette enquête était de mieux contrôler l’épidémie en établissant un état des lieux du portage ERV au CH de Béthune. METHODES Services inclus: Services exclus (déjà dépistés dans le cadre de l’épidémie) Services exclus (non à risques)) - Cardiologie - Fédération de Néphrologie / Rhumatologie (hémodialyse incluse) - Maternité et gynécologie - Neurologie (dont l’unité neurovasculaire) - Médecine polyvalente - Pédiatrie - Pneumologie - Endocrinologie - Unité de soins paliatifs (structure externe ) - Chirurgie (viscérale, traumatique, HPDD) - Réanimation - Hôpital de jour - Gastroentérologie - Soins de suite et réadaptation - Consultations externes - Soins continus d’urgence - Unité de soins de longue durée (USLD) Organisation de l’enquête Services cliniques Laboratoire - Information au patient hospitalisé, de l’enquête et de son droit au refus - Enregistrement dans le SGL avec un code spécifique - Recueil des éléments nécessaires à l’enquête (fiche patient) : - Préparation de feuilles de travail par service données administratives, - Ensemencement en VRE bouillon – AES laboratoire puis isolement date d’admission dans l’établissement et provenance sur milieu chromogène (ChromIDTM VRE R – Biomérieux) traitement anti-infectieux le jour de l’enquête - Lecture des cultures, identification et antibiogramme à 48 et 72h antécédents d’infection à Clostridium difficile - Vérification et anonymisation des fiches patients - Prélèvement réalisée à chaque entrée, du mardi 6 mai 0h au 7 mai 0h: - Saisie et exploitation des résultats avec le logiciel Epidata écouvillonnage intra-rectal profond échantillon de selles RESULTATS Sur les 239 patients prélevés le jour de l’enquête, 9 se sont révélés porteur d’EfRV : taux de prévalence : 3,4 % âge moyen des patients porteurs : 81,5 ans (58 à 91 ans) durée moyenne d’hospitalisation : 15 jours antécédents d’hospitalisation multiples pour 3 d’entre eux traitement anti–infectieux : 2 patients identification de 3 nouvelles filières de soins DISCUSSION La première souche d’EfRV a été isolée le 20.03.08 chez une patiente de néphrologie présentant une infection urinaire. Fin avril, 20 patients étaient porteurs d’EfRV (18 colonisations et 2 infections) répartis dans 6 services de soins. Une enquête de prévalence a donc été organisée en 1 semaine, afin d’établir un état des lieux du portage EfRV au sein de l’hôpital : 9 patients supplémentaires se sont ainsi révélés porteurs avec identification de 3 structures de soins non encore impliquées dans l’épidémie jusqu’alors : la neurologie, les soins continus d’urgence et la chirurgie viscérale. L’organisation de cellules de crise et la réactivité des équipes médicales ont permis une prise en charge rapide de ces patients en zone de cohorting. Ces 9 patients dépistés comme porteurs d’EfRV ont généré 181 sujets « contacts », dont 5 cas secondaires de colonisation à EfRV (4 pour le service de neurologie et 1 patient pour la filière soins continus d’urgence). Les structures d’accueil des patients transférés dans l’intervalle a également permis de maîtriser la propagation de cette épidémie CONCLUSION L’organisation de cette enquête de prévalence a contribué au contrôle de l’épidémie à EfRV au CH de Béthune : l’identification de nouveaux services de soins contaminés a permis d’éviter une propagation encore plus importante de cette bactérie dans l’hôpital. En effet, les seuls patients dépistés comme porteurs dans les semaines qui ont suivi ont été uniquement des cas secondaires (dernier cas positif :18 juin 2008) dans des filières de soins déjà identifiées.