Immigration et Emploi: retour à la réalité « Do migrants take the jobs of native workers? » Améli F Constant,George Washington University, Temple University, IZA Germany **** Elvira Lipovica
Comment l’immigration est-elle perçue ? A priori pour le grand public, immigration = perte d’emploi pour les natifs 58% des sondés US et UK confirme ce sentiment, ils ne sont ‘que’ 23%-36% en Europe* Près de 50% pensent que l’immigration permettra la création d’emploi, près de 75% que l’immigration comblera le manque de main d’œuvre Il y a donc (1) une différence de perception entre pays anglo-saxons (aux marchés du travail plus flexible à priori) et les pays européens (aux marchés du travail plus rigide à priori) et (2) une perception tant négative que positive * Sondage ‘Transatlantic Trends’, 2011
L’immigration économique est-elle nuisible ? Un pays a besoin de l’immigration (force de travail soit pas suffisante, pas assez spécialisée ou pas disposée à occuper les postes peu qualifiés, surtout dans les pays à la sécurité sociale généreuse) La plupart des études démontrent l’absence d’impact négatif significatif, au contraire, cette immigration pousse les natifs ‘vers le haut’ (évolution professionnel profitant ainsi à la société) Les effets négatifs constatés portent sur le travail peu qualifié car il s’agit souvent de la porte d’entrée de l’immigration sur le marché du travail; les nouveaux immigrés se retrouvent en concurrence avec les anciens immigrés, pas les natifs qui ont pu/du évoluer!
A qui profite cette immigration ? A tous, ou presque… Les données de l’OCDE portant sur 17 pays ( ) confirme la hausse de l’efficacité et de la flexibilité du marché du travail en Europe (pour des marchés compétitifs) Les immigrés ont une plus grande propension à créer leur entreprise et font preuve de plus d’entreprenariat Les immigrés occupent à minima les postes peu qualifiés non comblés par les natifs et de ce fait aident à freiner la délocalisation En travaillant, les immigrés ne représentent pas une charge financière pour la société, au contraire, ils contribuent aux rentrées fiscales et au développement économique (le miracle économique allemand des années est d’ailleurs associé au flux migratoire de l’époque) In fine, l’immigration profite à tous… sauf peut-être aux immigrés eux- mêmes qui risquent, en l’absence de politique appropriée, de se retrouver cantonner à des postes peu qualifiés sans possibilité d’évoluer avec toutes les conséquences possibles: absence de développement social, dépendance à la main d’œuvre immigrée de secteur économique entier, absence d’évolution technologique dû à cette main d’œuvre à bas coûts, etc.